Le blog de michel koppera
Mes récentes pérégrinations sur les routes et autoroutes hexagonales m'ont inspiré ce poème un peu trash. Que les âmes sensibles me pardonnent. (Certes les illustrations ne collent pas vraiment au thème du texte, mais je tenais à rendre hommage à la beauté éternelle des chats)
La gueule ouverte et les tripes à l’air
Je suis le chat crevé sur le bord de la route.
Hier encore, je m’appelais Ulysse ou Slimane,
Naguère libre vagabond des sentiers et des chênes
Chat du voyage au pelage d’arc-en-ciel.
Sur les routes des plages fleurissent les cadavres
De mes frères sans nom, sans héritage ni logis ;
Des pies en grand uniforme de parade
Et de vieux corbeaux en soutane d’antan
Veillent nos dépouilles qui saignent au soleil.
Les essieux de plomb d’un trente tonnes allemand
M’ont broyé les os et brisé les reins.
C’était aux premières heures d’une nuit d’orage,
Quand miaule le désir des femelles en rut
Et que rôde la mort sur l’asphalte mouillé.
© Michel KOPPERA, Juillet 2012