Le blog de michel koppera
Rappel : Odile, sous la protection du Président, va se faire putain occasionnelle
Sur le site de rencontres discrètes elle proposait ses services sous le nom de Claudia. Il n’y avait aucune photo, rien que ces trois informations : 38 ans, 1m65, mariée. Elle n’était disponible que les mardi et jeudi, de 14 à 18 heures, sur rendez-vous. « Spécialités bourgeoises », c’était une des trouvailles du Président.
Depuis septembre, Odile était passée à temps partiel, officiellement pour consacrer plus de temps à ses enfants et à l’Association de Parents d’Élèves de l’école dont elle était devenue vice-présidente.
Quand elle avait une demande de rencontre, c’était Alexandre Delorme en personne qui la prévenait, lui précisait dans quel hôtel et à quelle heure elle était attendue, ainsi que les préférences du client. C’était lui qui gérait le site, opérait une présélection des clients, s’assurait de leur solidité financière, fixait les tarifs des différentes prestations de Claudia et assurait sa protection. Sous sa tutelle, elle se sentait en sécurité, d’autant plus que ses premiers clients, triés sur le volet, lui parurent totalement inoffensifs.
Il s’agissait surtout de cadres supérieurs, de commerciaux en costume cravate, soucieux de discrétion et plutôt pressés. La plupart arboraient une cinquantaine bien portante, qui sentait bon le parfum Hermès. Les chaussures étaient en cuir souple d’Italie, les cravates en soie, les bites soignées. Pendant qu’elle les déshabillait, ils lui racontaient leur morosité conjugale, leurs interminables réunions de comités d’entreprise, leurs angoisses fiscales… À leurs yeux, elle n’était rien d’autre qu’une employée comme tant d’autres, dont ils attendaient le meilleur rapport qualité-prix. Et s’ils étaient satisfaits de ses services, le petit cadeau qu’ils laissaient en partant n’était pas autre chose qu’une prime de compétitivité. Claudia n’était rien d’autre qu’une ouvrière du sexe, une sorte de robot humain : ses mains étaient des machines à caresser, sa bouche une machine à sucer, son con et son cul des machines à jouir. Odile elle-même se sentait machine nommée Claudia. Claudia ouvrait les cuisses mécaniquement, taillait des pipes comme un aspirateur à foutre, se faisait pistonner le vagin et le rectum où la verge-outil du client allait et venait, accompagnée des petits chuintements huileux de son ventre machine qui s’autolubrifiait et pompait leur sperme jusqu’à la dernière goutte. Deux après-midi par semaine, Odile se glissait dans la peau de Claudia, la machine à baiser.
Claudia portait une jupe de cuir noir qui tombait juste au-dessus du genou, un chemisier de soie mauve et des bottines à talons hauts. Dessous, elle sacrifiait aux fantasmes érotiques de la bourgeoisie de province : bas sombres, porte-jarretelles en dentelle noire, petite culotte et soutien-gorge de marque. Tout était soigné, des ongles manucurés au rouge à lèvres, en passant par le fond de teint et le coup de peigne. Pas de parfum pour ne pas éveiller les soupçons des épouses jalouses. Claudia savait faire bander les hommes en se frottant contre eux tout en leur caressant à pleine paume la bite à travers le pantalon, en les embrassant dans le cou et en leur passant la pointe de la langue derrière le lobe de l’oreille. Claudia avait appris à se déshabiller en ondulant des hanches et en dessinant des arabesques avec ses mains de magicienne ; Claudia était passée maîtresse dans l’art de la turlute, à l’affût des plus subtiles vibrations de la queue du client, afin de retarder ou au contraire précipiter à la demande la montée du foutre salvateur. Grande palpeuse de couilles, gratteuse de scrotum, fouineuse d’anus, branleuse de vit, telle était Claudia, capable de simuler à la perfection toutes les vocalises du coït : le soupir retenu, le râle étouffé, le brame de l’orgasme, le souffle court et rauque du désir déchaîné… Pendant qu’ils la tripotaient, qu’elle les suçait ou qu’ils la baisaient, Claudia se faisait traiter de salope, de chienne, de putain, de garce et autres amabilités. Ils ajoutaient qu’elle était bonne, chaude, vicieuse, affamée de sexe… Claudia ne disait rien de compromettant, juste des formules toutes faites comme « Vous avez une belle queue », « Venez, baisez-moi, j’en ai trop envie», «Vas-y, plus fort ! » «Oh ! Oui, oui, oui !!! »…
Les «rencontres » avaient lieu dans des hôtels trois étoiles du centre ville. Les chambres y étaient très confortables, avec de grands miroirs muraux, de larges écrans plats, des lits XXL et des salles de bains si spacieuses qu’on avait envie de s’y attarder. Quand ils voyaient Claudia traverser le hall en jupe noire et talons hauts, les employés de la réception n’étaient pas dupes. Elle se sentait déshabillée par leurs regards qui caressaient sans retenue sa croupe qui chaloupait vers l’ascenseur.
Depuis qu’elle était devenue putain à temps partiel, Odile ne rencontrait plus le Président que de temps en temps, essentiellement à l’occasion de la réunion mensuelle du bureau de l’Association de Parents d’Élèves. Odile y siégeait à côté du Président et y jouait à merveille son rôle de bras droit sourcilleux des règlements et procédures. À l’issue de l’assemblée, quand les autres s’en étaient allés, Claudia et le Président se penchaient sur les comptes de leur trésorerie personnelle, leur petite « caisse noire » comme ils l’appelaient en plaisantant. Ils se partageaient équitablement les gains du mois. Parfois, le Président manifestait l’envie de baiser, mais depuis qu’Odile était devenue Claudia, leur relation intime avait changé de nature ; entre eux, il n’était plus question d’amour, ni même de désir réciproque. Tout juste pouvait-on parler d’hygiène et parfois de routine. Et désormais, qui suçait la queue du Président : Odile la trésorière ou Claudia la putain ?
à suivre…
© Michel Koppera, juillet 2013
Caty