Le blog de michel koppera
Philippe # 10
Le regard vide, dans ma sacoche, la photo que je n'avais osé lui remettre, je m'en suis retourné à la maison, Monika avait mis un CD de Placebo très fort, Elle ne remarqua pas tout de suite ma présence tout occupée qu'elle était à nettoyer la table basse du salon. Mon dieu qu'elle était belle dans cette courte robe orange, non je ne rêvais pas, elle ne portait rien dessous et je pouvais admirer ses seins se balancer au gré des mouvements de son corps. Ses petits lolos, c'est ainsi que Jamy avait parlé un soir de la poitrine de Monika à l'un de ses amis, Je m'étais absenté pour aller aux toilettes, il en avait profité pour lui confier combien ils étaient plus beaux que ceux de Nicole sa copine et amie de Monika, Longtemps, encore maintenant, je me suis interrogé de savoir en quelles circonstances il avait pu les découvrir. En les volant du regard ? Ou les lui avait-elle montrés par défi ou par jeu ?
Lorsque Monika me confia à Paris son envie de nous retrouver tous les quatre dans le même lit pour de sensuels ébats, je demeurai persuadé qu'il s'était un jour en amont passé quelque chose entre eux, en mon absence, puisqu'ils se voyaient souvent tandis que je travaillais.
- Je ne t'ai pas entendu arriver, ça fait longtemps que tu es là ?
Elle m'exhuma de mes pensées,
- Je viens d'arriver,
- Ça n'a pas l'air d'aller ?
- La chaleur et ta beauté me troublent.
- Mes cheveux sont sales, je suis trempée de sueur.
Comme j'aimerais à l'aide de ma langue t'en débarrasser le corps tout entier, pensai-je.
- Je termine le salon, pendant ce temps je te laisse les toilettes et la salle de bain, comme tu sais si bien le faire, ok ?
- Ok
Alors que prenais la direction de la chambre pour y ranger ma sacoche elle me lança :
- Philippe !
- Monika ?
- Je me sens bien en ce moment.
- Moi aussi Monika, moi aussi.
Ainsi tout n'était pas perdu, j'avais flanché par timidité et peur de me trouver ridicule face à Valentin mais demain à la première heure je m'armerais de courage et d'audace pour aller la lui porter,
Il s'agissait d'une étape à franchir, d'autres se profilaient déjà à l'horizon je le savais,
Dans la chambre je découvris au mur une tenture aux motifs s'entrelaçant tels des reptiles, j'en fus surpris et si peu de temps auparavant j'en aurais ressentis des frissons maintenant ils étaient d'une toute autre nature, Mon regard fut attiré par sa table de chevet, dessus reposait le journal intime d'Anais Nin, ainsi elle s'était remise à le lire,,,
Une fois la salle de bain nettoyée, ma petite boîte enrichie, nous sommes allés nous coucher. Elle me parla de cette soirée entre filles à laquelle elle avait été invitée mais il lui fallait trouver un déguisement comme indiqué sur le carton. Elle n'avait aucune idée.
En femme des cavernes, nue sous une peau de bête, le corps enduit de peinture tribale.
- Je me vois mal débarquer ainsi, fit-elle en riant.
- Bonne nuit.
- Bonne nuit.
........... Elle me tourne le dos, la tête penchée en avant, un serpent lui enlace le haut du corps totalement nu.
- Pourquoi ne veux-tu pas que je les montre, tu m'avais autorisé ?
- Pardonne- moi, je vais t'en libérer.
- Oh oui fais -le s'il te plaît car il m'oppresse........
À la première heure, le lendemain, je prenais la voiture et avalais les kilomètres qui me séparaient de lui. Il était tôt, la chaleur était omniprésente ; de peur de me trouver face au rideau fermé, je suis entré dans le café presque face à la ruelle de la boutique obscure.
Le patron était seul et lisait le journal, il répondit à peine à mon bonjour.
Une fois son article achevé, il tourna la tête vers moi dans l'attente de ma commande.
- Un café s'il vous plaît, serré,
Ma sacoche était posée sur la table face à moi, je n'avais pas fait tous ces kilomètres pour rien, ce serait ce matin ou jamais.
Oui ce serait ce matin mais je me sentais fébrile comme avant un premier rendez-vous amoureux, Halima m'avait pourtant conseillé de ne pas me faire manger par mes peurs.
- Mettez-moi aussi un whisky avec glaçons, s'il vous plaît.
Il me regarda plutôt surpris par une commande aussi insolite à une telle heure mais l'alcool allait m'aider à surmonter mes craintes.
Il me l'apporta alors que dans ma main je tenais l'enveloppe qui dans peu de temps allait se retrouver dans celles de Valentin.
- Un rendez-vous amoureux ? fit il d'un ton paternaliste.
- En quelque sorte oui.
- J'en ai vu passer dans ce café au cours de ma carrière des comme vous ne sachant s'ils devaient ou ne devaient pas.
- Et ?
- Et moi je conseille de ne pas hésiter, J'ai hésité une fois, ce fut la fois de trop.
Après cette énigmatique chute il s'en retourna vers son journal tandis que, du bout du doigt, je jouais avec le glaçon de mon verre vide,
Ces glaçons, ceux-là même qui avaient servi à tendre les tétons de Monika pour la réalisation de cette photo, André voulait absolument que Monika les fasse ressortir pour les saisir dans leur plénitude mais la chaleur qui régnait au contraire les écrasait, Elle avait tenté, en vain, sous nos regard de tirer dessus. C'est elle qui eut l'idée de la glace et me demanda d'aller en chercher au frigo.
Quel délice de la voir face à un inconnu se caresser les mamelons de la sorte, quel dommage qu'André n'ait songé à immortaliser la scène.
L'alcool très vite me monta à la tête. Comment Valentin allait-il les considérer ?
J'avais à la fois envie qu'il ouvre l'enveloppe devant moi afin que je puisse voir sa réaction et qu'il le fasse dans le secret.
Le patron ouvrit la porte sans qu'aucun client ne fasse son entrée sauf Tabou qui se dirigea droit vers moi et avec souplesse sauta sur la table pour directement se mettre face à moi, assis sur ma sacoche.
Il semblait m'indiquer que c'était le moment d'y aller.
- On dirait qu'il vous connaît.
- En quelque sorte oui.
- C'est le chat de la ruelle.
- Je sais.
- Elle est belle ?
- Oui très.
- Alors allez-y vite.
Tabou me suivait comme pour empêcher toute volte-face.
La porte était fermée mais je vis de la lumière provenant du bas de l'escalier.
L'alcool aidant, je tapai à la porte, aucun risque de réveiller des voisins.
Les yeux hagards, il m'ouvrit, surpris d'une si matinale visite.
Je lui tendis mon enveloppe, mon bonbon à la menthe n'était pas encore tout à fait fondu.
- Pourriez-vous lisser cette photo ? J'y tiens énormément. Supprimer quelques grains de peau, faire ressortir certaines zones, mettre plus en ombre, faire ressortir davantage d'autres parties...
Je ne cessais de parler tandis que lui sortait de sa léthargie.
C'était le moment, l'excuse de l'alcool était trop belle.
- Je ne sais pas par quelle magie vous parvenez à faire cela et je préfère ne rien savoir, je veux continuer à en profiter et vous apporter d'autres photos plus.... plus osées.
Le mot était dit.
Mon attention fut soudain attirée par ce présentoir sur le comptoir, je ne l'avais pas encore remarqué. Photos à vendre, Ce fut un véritable choc de découvrir la première de l'importante série.
Comment avait-il deviné ?
Elle serait pour moi, les deux suivantes également, il semblait précéder mes pas.
Alors que j'étais captivé par les images qui défilaient sous mes yeux, je ne me rendis même pas compte que Valentin avait disparu.
Je fis une sélection de 10 photos, en découvrant mon choix il comprendrait certainement beaucoup de choses que je ne parvenais pas à lui dire.
Il revint, le visage plus lucide qu'à mon arrivée, Avant qu'il ne prononce le moindre mot je lui demandai si le triptyque de l'autre jour était à vendre car j'aurais aimé en faire cadeau à ma femme pour son anniversaire.
Valentin # 10
- À vendre ? Avant de vous répondre, laissez-moi vous raconter l'histoire de cet objet. Il date du début du XIXème siècle et appartenait à l'époque à un riche bourgeois qui l'avait fait fabriquer tout spécialement par un ébéniste de renom. Ce riche bourgeois avait une garçonnière où il recevait en secret des amis intimes et des femmes, mariées le plus souvent, dont il faisait ses maîtresses. C'est au mur du salon de cette garçonnière qu'il avait accroché ce triptyque. Comme vous pouvez le constater, lorsqu'il est fermé, les deux volets de façade représentent un paysage champêtre sans grand intérêt. Lorsque notre homme accueillait dans son repaire une possible conquête, il ne manquait pas d'attirer l'attention de l'invitée sur cet objet, lui expliquant qu'une fois ouvert, le triptyque révélait une oeuvre originale mais réservée à un public masculin averti. Il demandait expressément à son interlocutrice de ne pas chercher à en percer le secret. On en restait là puis, un peu plus tard, le séducteur s'absentait du salon sous un prétexte futile, laissant la curieuse seule pendant quelques minutes. À son retour, d'un seul coup d'oeil sur le tapis au pied du triptyque, il savait si son invitée avait résisté à la tentation : la présence sur le tapis d'un petit fil de laine rouge tombé tout droit du triptyque lui indiquait que pendant sa courte absence, celui-ci avait été ouvert, et il savait que la femme avait vu trois petits tableaux d'une grande obscénité représentant un couple s'adonnant aux plaisirs de l'amour, avec force détails anatomiques... Parfois, de jeunes invitées en avaient encore le feu aux joues ; les plus âgées, mariées ou veuves, affectaient une souveraine indifférence, mais leur silence et leurs regards furtifs vers le triptyque refermé valaient plus qu'un aveu. Les plus effarouchées ou pudibondes ne tardaient pas à prendre congé, celles qui restaient finiraient plus ou moins vite troussées sur le sofa ou intégralement nues dans sa chambre à coucher.
- Mais comment savez-vous tout cela ?
- C'est mon oncle Théodore qui me l'a raconté. Ce triptyque lui a appartenu. Il l'avait reçu en cadeau d'une patronne de bordel où cet objet curieux avait fini par échouer. Il servait à stimuler la libido de clients défaillants.
- Les tableaux licencieux sont-ils toujours là ?
- Hélas non ! Ils ont été depuis longtemps remplacés par des photographies tout aussi explicites. Voyez vous-même !
Philippe ouvrit le triptyque et demeura de longs instants, immobile, à contempler les images interdites.
- Je vous réitère ma demande : accepteriez-vous de me le vendre ? Comme je vous l'ai déjà dit, ce serait pour l'offrir à mon épouse en cadeau d'anniversaire...
- Je ne suis pas sûr que ce soit le cadeau vraiment indiqué pour une femme mariée et respectable. À moins que...
- À moins que quoi ?
- À moins que la dite femme mariée ne soit pas aussi sage qu'elle en a l'air... Et puis, je vous l'ai dit, cet objet fait partie du patrimoine familial. Pour m'en séparer, ce ne serait pas qu'une question d'argent. Il faudrait que ce soit entre nous une sorte d'échange, de troc équitable...
- Des photos de votre femme... Des photos sans aucun tabou, aucune pudeur, aucune censure... Des photos à ranger dans des albums secrets, loin des regards... Rassurez-vous, je ne vous demande pas une réponse immédiate. Réfléchissez-y ! Je crois que c'est une proposition honnête. Je vois aussi que vous avez fait votre choix dans les photos à vendre...
- Elles font partie de votre collection personnelle ?
- Oui et non. La plupart sont l'oeuvre de mon oncle Théodore. C'est lui qui m'a initié à la photographie. Il ne travaillait qu'en intérieur, comme moi il n'aimait pas trop le monde extérieur et la lumière du soleil. Ses photos sont prises dans des maisons closes, ou plus tard, après leur fermeture en 1946, dans son studio parisien où il s'était spécialisé dans la photo de charme pour des magazines pour hommes, du genre Paris-Hollywood. Par contre, j'ignore totalement comment il est entré en possession de cette photo indécente de Brigitte Bardot, encore toute jeune, quand on ne l'appelait pas encore B.B ! Quant aux deux dernières, ce sont des recherches personnelles. Je crois que vous avez reconnu l'ombre de Tabou sur une des photos. Je ne sais plus si je vous ai déjà parlé de cette jeune Anglaise qui avait récemment posé pour moi afin d'offrir à son petit ami un souvenir très personnel de son séjour en France. C'est elle. Sur la deuxième photo, celle où elle pose avec un python , je crois bien que je l'ai photographiée en train de jouir... Ça ne va pas ?
En face de moi, appuyé sur le comptoir, Philippe était tout pâle. Il a rapidement rassemblé les photos, les a fourrées dans sa serviette de cuir, a posé les billets devant moi et a quitté la boutique, avec juste un au revoir inarticulé...
Ce n'est qu'au moment de la fermeture que j'ai retrouvé sous le comptoir la grande enveloppe en papier kraft que Philippe avait apportée pour un travail de lissage. Je l'avais complètement oubliée cette enveloppe ! Je suis descendu au labo.
Dans la lumière orangée, je les avais rien que pour moi les seins de Monika. Surtout son sein gauche, celui de son coeur, qui me tendait son mamelon, au centre de son aréole cerclée de petites taches claires comme les étoiles du drapeau européen. Dessous, la courbe ombrée appelait la caresse et le soutien d'une paume amoureuse. De minuscules grains de beauté et autres imperfections donnaient vie à sa peau, tout comme la lumière qui jouait sur le satiné de son tétin. Dans la solitude tiède et utérine du labo, ma main en corbeille soupesait son sein, mes doigts en suivaient les contours, en pinçaient délicatement le mamelon, mes lèvres jouaient avec le bout, tout à tour le mordillant comme l'aurait fait un jeune chiot ou le suçant avec gourmandise. J'y promenais aussi ma bite, posant parfois ta tête du gland sur le mamelon ou toute sa colonne raide à la verticale dans le sillon de son sternum où elle allait et venait langoureusement. Alors, inexorablement, venu des profondeurs de mon scrotum, le foutre montait et giclait sur sa peau nue, éclaboussait ses seins offerts et sans défense. Elle était à ma merci et je me repaissais sans fin de sa chair si blanche...
Lorsque tout fut consommé, je préparai une grande enveloppe contenant les photos « lissées » des seins de Monika. J'y ajoutai un long poème recopié de ma main sur du papier velin :
BLASON DU TETIN par Clément Marot (1496-1544)
Tetin reffaict, plus blanc qu'un oeuf,
Tetin de satin blanc tout neuf,
Tetin qui faitz honte à la rose,
Tetin plus beau que nulle chose
tetin dor, non pas Tetin, voyre,
Mais petite boulle d'Ivoire,
Au milieu de qui est assise
Une Fraise, ou une Serise
Que nul ne voyt, ne touche aussi,
Mais je gage qu'il est ainsi.
Tetin donc au petit bout rouge,
Tetin qui jamais ne se bouge,
Soit pour venir, soit pour aller,
Soit pour courir, soit pour baller,
Tetin gauche, tetin mignon,
Tetin loing de son compagnon,
Tetin qui portes tesmoignage
Du demourant du personnage,
Quand il te voit, il vient à maintz
Une envie dedant les mains
De te taster, de te tenir :
Mais il se fault bien contenir
D'en approcher, bon gré ma vie,
Car il en viendrait autre envye.
O tetin, ne grand, ne petit,
Tetin meur, tetin d'appetit,
Tetin qui nuyct et jour criez :
Mariez moy tost, mariez !
Tetin qui tant t'enfles, et repoulses
Ton gorgias de deux bons poulces,
A bon droit heureux qui dira
Celluy qui de laict t'emplira,
Faisant d'ung tetin de pucelle
Tetin de femme entière et belle.