Le blog de michel koppera

Ces deux tableaux intitulés "Couple d'amoureux" datent de 1750. François Boucher y atteint des sommets d'érotisme, à la limite de la pornographie. Le premier des deux tableaux est le plus sensuel.

françois-boucher-couple damoureux-1730

Le simple tracé des deux diagonales permet de constater que le centre du tableau se trouve bien là où on le pressentait, c'est-à-dire  sur le ventre nu de la jeune femme. Le couple est entouré de motifs végétaux (branches tronquées) aux formes phalliques. La charge érotique du tableau repose sur une série de contrastes : richesse et abondance des vêtements / nudité du ventre féminion, toisons épaisses des moutons / mont de Vénus glabre de la jeune femme... La main du jeune galant amorce un mouvement de préhension du sexe de sa partenaire, plus que consentante comme l'indique son sein offert et l'écartement obscène de ses cuisses...

françois-boucher-couple damoureux-1730(copie)

Le second tableau est plus conventionnel et plus mièvre : certes, on y retrouve le mouton et le décor végétal mais les cuisses serrées de la jeune femme qui paraît sur la défensive, le couple d'angelots potelés et surtout l'absence de symboles phalliques assagissent  le propos de l'artiste...

françois-boucher-couple damoureux 2

Lun 9 fév 2015 2 commentaires
Dans le second tableau, on a tout de même l'impression que le couple s'assied sur une croix chrétienne, avec la présence des angelots horrifiés par la scène.
typo: féminion.
Vagant - le 09/02/2015 à 11h04
J'apprécie particulièrement votre analyse du premier tableau que je trouve aussi d'un grand érotisme. Savez-vous si le fait de montrer le mont de Vénus glabre était un code pictural de l'époque ou une vraie pratique dans la "bonne société du XVIIIème siècle ?
elenetyv - le 09/02/2015 à 11h04