Le blog de michel koppera
"Crissie et Monsieur K", chapitre 8b
Je ne reconnais pas la fille que je vois : c'est Crissie bien sûr, nue, haut perchée sur ses Louboutin, mais cette Crissie-là m'est totalement étrangère. En une fraction de seconde, elle passe de la moue d'enfant la plus ingénument libertine à l'auto-caresse la plus crue et la représentation la plus obscène : elle est "tous publics". Je comprends que chacun des excitables présents s'y retrouve : des accros aux jeunes lolitas aux voyeurs de sexes matures, généreusement ouverts, tout le monde en a pour son argent. C'est un caméléon, une extra-terrestre multiforme, un ange pervers au regard clair. Même son regard m'est étranger : presque transparent, oeil de serpent, fatalité de méduse.
Le spectacle est pétrifiant, fascinant. Je me sens bander comme un cerf, avec l'envie frénétique de foncer vers elle et de la bourrer comme un malade en lui mettant des claques.
Je dis seulement, d'une voix blanche : "Oui, c'est quelque chose !"