Le blog de michel koppera
"Crissie et Monsieur K.", chapitre 24 a
Visiblement, ils avaient rendez-vous. À peine arrivé, il se débarrasse de son manteau, s’assoit à la table et passe commande. Ils se parlent. J’hésite quelques instants sur la conduite à tenir ; entrer dans le bar et feindre une rencontre fortuite ? Non, c’est ridicule, personne n’y croirait ! Alors, je me tasse dans l’encoignure de la porte vitrée et je les observe. Leur complicité saute aux yeux , il y a des regards, des sourires et surtout des gestes sans ambiguïté, comme cette main qu’elle pose et abandonne sur le bras du photographe. Je n’ai pas besoin d’entendre leurs paroles pour savoir ce qu’ils se disent. Alors, pour la première fois de ma vie, j’éprouve dans ma poitrine une souffrance sourde, lancinante. Cette douleur m’aveugle, me paralyse, prend possession de chacune de mes pensées. Jusqu’à ce jour, j’ignorais ce qu’était la jalousie…
Mais alors qu’arrive la nuit, Crissie se lève brusquement et, sac à main en bandoulière, quitte le bar… Elle pousse la porte, passe devant moi sans me voir. Je la laisse s’éloigner un peu, puis sans réfléchir, je lui emboîte le pas