Le blog de michel koppera

"Crissie et Monsieur K.", chapitre 24 b

Crissie marche lentement, comme si elle se promenait ou qu'elle n'avait pas de but défini. Elle regarde les vitrines enluminées, hésite entre l'une ou l'autre rue. Je ne comprends pas.

crissie23b-3A un moment donné, elle s'arrête, comme si elle sentait une présence dans son dos, et j'ai juste le temps de me réfugier sous une porte cochère providentielle pour qu'elle ne me voie pas. Je n'ose plus bouger, j'ai les jambes en coton. Comment cette sorcière a-t-elle pu faire de moi l'homme que je suis devenu? Je ne me reconnais pas.

 

Après une ou deux minutes qui me paraissent interminables, je sors de ma cachette. Mais Crissie est très loin de moi maintenant et je la distingue à peine. Je ne veux pas la voir diparaître à nouveau, alors je marche vers elle, follement décidé. En fait je ne marche pas, je cours, et j'arrive enfin près d'elle ; je lui touche doucement l'épaule. Elle  fait un demi-tour violent vers moi, prête à se défendre, me montre en gros plan un oeil bleu étonné, et me sourit avec une ferveur qui ne peut pas être feinte. Me déstabilisant complètement, elle dit  : "Tu m'as manqué !"

Jeu 5 nov 2015 Aucun commentaire