Le blog de michel koppera
"Crissie et Monsieur K.", chapitre 25 a
Il y a dans ton sourire, dans le ton de ta voix, trop d’ironie, trop de frivolité malicieuse. Evidemment, pas un traître mot d’explication et encore moins d’excuse, sur ta dérobade et ta longue disparition. Si tu cherchais à m’humilier, tu ne t’y prendrais pas autrement. Ce que tu ne sais pas encore, c’est que ces mois de solitude m’ont endurci et rendu plus lucide. Tu ne m’aimes pas ? Je m’en accommoderai. Tu peux lui susurrer tous les mots d’amour de ton répertoire, tu ignores la face cachée de Crissie, sa part d’ombre. Avec lui, tu vis sans doute une belle histoire d’amour, ponctuée de tendresse et de douces étreintes. Mais, de temps en temps, tu éprouves le besoin d’interrompre le cours trop tranquille de la romance, d’ouvrir une « parenthèse », comme tu le dis si justement.
Alors, pendant quelques jours, quelques semaines, tu te métamorphoses pour devenir une autre femme, soumise à d’autres désirs, d’autres pulsions, d’autres fantasmes que tu ne peux assouvir qu’à mes côtés. C’est tout cela que je devine dans ton sourire, que j’entends derrière tes mots joyeux : la petite chanson du vice. Sans plus attendre, je sors de la poche de ma veste le minuscule cadenas argenté et je le dépose au creux de ta main ouverte :
- Je crois qu’il est grand temps de le remettre !