Le blog de michel koppera

Fernando del Paso "Palinure de Mexico" (1977)

Collection Points Seuil n° R426, 788 pages

Traduit de l'espagnol par Michel Bibard

Prix du meilleur livre étranger 1986

Fernando del Paso est né en 1935 à Mexico

 palinure

Mission difficile voire impossible que de tenter de résumer en quelques lignes un roman aussi foisonnant ! Disons pour simplifier qu'il narre la vie de Palinure, étudiant extravaguant et fantasque, aussi fou de médecine que de sa cousine Stéphanie.

1ère partie, chapitre 4. Pages 103-104

" Comment j'ai pénétré ma cousine par la bouche, et comment, aussi je l'ai pénétrée par le vagin, c'est une chose que je vous raconterai plus tard en même temps que d'autres palinure1aberrations admirables et exquises. Pour l'instant, qu'il me suffise de dire qu'en ce qui concerne l'anus de ma cousine, je le connaissais sur le bout de la langue, et que plus de cent fois - pour ne pas exagérer et ne pas dire plus de mille - je l'ai pénétrée par le rectum avec toutes mes prolongations et très spécialement avec mon propre membre. Je me rappelle surtout le jour où Stéphanie se déguisa en jeune mousse, ses cheveux ramassés sous une casquette de marin d'eau douce, se coucha dans le lit sur le ventre, baissa ses pantalons à pattes d'éléphant et m'offrit ses fesses ; et moi, après m'être mis une barbe postiche couleur gingembre que j'avais trouvée dans un supermarché, je sortis de ma braguette un membre tatoué de souvenirs de Constantinople, l'enduisis de crème de concombres de Richard Hudnut, et attrapant à deux mains ses deux fesses, ces fesses de ma cousine immensément rondes et fruitées comme les deux moitiés polaires d'une mappemonde et qui savaient enserrer au rythme des plaisirs solitaires de l'enfance, je la pénétrai par l'anus de toute la longueur de ma verge, et je l'empoignai par les hanches pour la soulever selon la cadence de mes spasmes jusqu'à lui faire mettre en pièces, de plaisir et de rage, l'oreiller brodé, jusqu'à ce que des fils de soie rouge et ardente lui coulent de la bouche, et qu'elle trépigne et qu'elle pleurniche :" Oh, Capitaine, mon Capitaine !" et quand à la fin j'envoyai mon jet de sperme dans les profondeurs dorées de son intestin et que je retirai mon membre, rapetissé avec ses tatouages flétris, elle le nettoya elle-même avec un kleenex, parce que, malgré le lavement d'eau de roses qu'elle s'était administré, l'ingénue, pour débarrasser son rectum de matières fécales, mon pauvre Mutinus Tutunus était enduit d'une mixture jaunâtre et poisseuse, comme de la marmelade de merde et d'ananas."

 

Seconde partie, chapitre  15

pages 397-398. Stéphanie et Palinure ont décidé de faire un enfant

"Et nous laissâmes de côté notre collection de préservatifs et pilules anticonceptives,palinure3 les éponges imbibées de vin, les lavements à l'acide borique et tous les instruments intra-utérins jamais inventés par l'homme, depuis le diaphragme de Mesinga jusqu'au stérilet de Marguilies en passant par les petites boules d'or qu'utilisait Casanova, et nous rangeâmes aussi nos vibromasseurs et tous les autres objets avec lesquels j'avais l'habitude de pénétrer Stéphanie. Parce que, simplement  par jeu, simplement comme ça, et toute innocence et sans remords, par les soirées oisives et grandioses, tantôt parce que je le voulais et tantôt parce qu'elle me le demandait, j'avais pris l'habitude de pénétrer ma cousine avec les objets les plus variés et légitimes que mon imagination pût inventer. Les puritains et les pervers peuvent se figurer toutes les extravagances, toutes les fantaisies imaginables : tringles à rideaux, manches à balais, carottes épluchées et canons  de fusil. Oui, je l'ai vraiment pénétrée avec tout ça. Mais si l'imagination ne va pas plus loin, si on ne sait rien des batailles circulaires auxquelles se livrent les amants sous les auspices du dieu Tantra, si on ne sait pas les forteresses qui succombent sous les coups des escargots ni l'aventure de la cendre où l'amour dessine ses débarquements scatologiques, l'imagination - ton imagination - restera recroquevillée à la merci de son propre onanisme et n'arrivera même pas à atteindre le bord de nos draps. parce que dans notre chambre de la place Santo Domingo, et avant et après, sur la plage de Macambo, dans les hôpitaux et les agences de publicité, j'ai mille fois pénétré Stéphanie avec des couteaux à ailes de papillon, des éperons de farine, avec des coeurs de farfadets et des sombreros de frangipane, avec des jets d'eau en éventail et les crocs qui par les nuits de lune poussent sur l'échine des nuages miniatures.

 

Sans parler de mes doigts, pour lesquels dès notre petite enfance le sexe de Stéphanie fut comme un gant de feu... "

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Lun 22 fév 2016 Aucun commentaire