Le blog de michel koppera
"Les bonheurs de Sophie", chapitre 2
Aujourd'hui à cinquante-trois ans, elle est plus que jamais Sophie-la-Belle. Son homme, son époux et père de ses deux enfants, elle l'appelle Sésame car c'est lui qui a ouvert les portes secrètes de sa chair, qui lui a donné accès à la caverne magique où scintille l'or du plaisir. Elle ne s'est pas pour autant réconciliée avec son corps dont le reflet dans le miroir lui est toujours insupportable. C'est d'être regardée qui l'excite, regardée par Sésame, convoitée par des inconnus comme ce jour d'été, en vacances dans le Sud, où ils étaient allés au supermarché, lui en bermuda, elle en débardeur. Au hasard des rayons, ils s'étaient perdus de vue quelques instants et cela avait suffi pour que trois hommes la suivent, sans aucun doute aimantés par la touffeur sombre de ses aisselles. Sésame avait observé de loin leur manège et il en avait été bouleversé d'amour. Sentir le poids invisible de leurs regards posés sur ses bras nus avait fait suinter le ventre de Sophie-la-Belle. C'est à la suite de cet épisode que Sésame commença à prendre des photos de Sophie-la-Belle : photos de ses seins lourds, de ses aisselles touffues, de sa chatte velue, de sa vulve béante, de ses pieds nus, de ses fesses, du trou de son cul offert. Jamais de son visage ! Encore le refus de se reconnaître, comme si cette poitrine, ce sexe, ce cul étaient ceux d'une autre femme. Sophie-la-Belle ne prend jamais l'initiative d'une séance photo, elle se contente d'attendre que son mari le lui propose. Rien qu'à l'idée, elle est déjà trempée. Pour lui faire plaisir, elle porte des petites culottes trop étroites pour la forêt de son ventre qui s'étend bien au-delà des lisières du tissu. Ça l'excite et Sophie-la-Belle aime que son mari devienne fou de son corps, elle aime voir durcir sa bite, s'en saisir, la prendre dans sa bouche et qu'il y lâche son foutre. Le jour où il lui a suggéré de mettre ses photos en ligne sur des sites pornographiques, Sophie-la-Belle a dit oui sans hésiter. Penser que des milliers d'hommes vont la regarder, agrandir les photos afin de mieux scruter les détails de son intimité, que beaucoup vont spontanément bander, que certains vont même se masturber devant leur écran et asperger l'image de sperme, ces pensées lui donnent l'illusion d'un immense gang-bang dont son corps nu serait le centre vital. Ensemble, ils lisent les commentaires laissés par les visiteurs voyeurs, mots crus, obscènes, phrases brutes où Sophie-la-Belle devient salope, chienne ou putain, des mots qui ne font qu'attiser leur amour l'un de l'autre. Car depuis que Sophie-la-Belle partage la vie de Sésame, elle a découvert et exploré au fil des années le monde de l'autre côté du miroir, un univers de fantasmes où elle se sent comme Alice totalement libre, débarrassée de tout sentiment de honte ou de culpabilité. Pour traverser le miroir et accéder à ce monde merveilleux, elle n'a pas besoin de dormir ni de rêver. Il lui suffit de prolonger au-delà des frontières de la morale et du possible le voyage initié par Sésame.
Sa première escapade dans l'imaginaire eut lieu le jour où ils baisèrent en pleine nature. Cela se passa dans un bois, par un après-midi d'été. Il faisait chaud et la pénombre des frondaisons était bienfaisante et complice de leur étreinte. Quand il avait glissé la main sous sa jupe et caressé son sexe, Sophie-la-Belle était déjà prête. Elle à genoux sur le tapis de mousse, lui adossé au tronc d'un hêtre, elle l'avait sucé. Il guettait les alentours. Puis, les mains posées sur une souche, elle se fit monter en levrette comme une biche par un cerf en rut. La peur d'être surprise par des promeneurs donna encore plus de force à sa jouissance... Quand il eut lâché sa bordée de sperme dans son vagin, Sophie-la-Belle prolongea seule le voyage. Toujours à quatre pattes, elle était maintenant intégralement nue sur une plage. Autour d'elle, aussi loin que pouvait porter son regard, tout le monde était nu. Elle comprit qu'elle se trouvait sur une plage naturiste. Près d'elle, se tenaient trois hommes d'une soixantaine d'années ; ils avaient des cheveux blancs, des ventres bedonnants, des torses velus et de très grosses couilles. Ils la regardaient, surtout ses seins, sa vulve béante, sa motte sombre et lorgnaient aussi son anus. Ils ne la touchaient pas, elle savait qu'ils ne se permettraient pas cette audace. Leurs regards suffisaient à son bonheur, elle se sentait ruisselante, palpitante.