Le blog de michel koppera
" Les masques de sommeil" chapitre 5
Les mois qui suivirent furent relativement calmes. L'évocation du Tour de France ou même un simple reportage télévisé sur un champion cycliste suffisait à réveiller la libido d'Anne. Elle trémoussait du postérieur et se laissait volontiers prendre debout en levrette tout en proférant des obscénités vélocipédiques.
Un vendredi soir d'octobre où l'été jouait les prolongations, nous sommes allés au ciné voir Gravity. Les embouteillages et les difficultés de stationnement firent que lorsque nous sommes entrés dans la salle déjà plongée dans l'obscurité le film allait commencer. Nous nous sommes faufilés en toute hâte dans une des rangées du côté où il restait quelques places libres. Sans attendre, on a chaussé nos lunettes 3D pour plonger dans le vide intersidéral.
Cela faisait presque une heure que Sandra Bullock luttait pour sa survie dans l'espace lorsque je pressentis qu'il se passait quelque chose d'insolite à ma droite, du côté d'Anne. Prudemment, j'ai ôté mes lunettes 3D pour voir ce qu'il en était. Toutes les têtes des spectateurs étaient tournées vers le grand écran, comme hypnotisées par le cosmos. Même Anne n'en perdait pas une image ainsi que son voisin de droite, dernier de la rangée, l'épaule collée contre le mur. Sauf que Anne qui était venue en petite robe bleue à pois fermée par une série de boutons sur le devant avait posé sa jambe droite sur l'accoudoir de son voisin, ce qui lui écartait les jambes avec obscénité. Les trois derniers boutons de sa robe étaient défaits si bien que la peau nue de ses cuisses encore hâlées était découverte jusqu'à sa petite culotte de coton dans laquelle son voisin avait glissé sa main gauche. Elle était en train de se faire branler ! Non contente de livrer son intimité à des doigts inconnus, de sa main droite elle tenait fermement la bite raide de son voisin et l'astiquait voluptueusement. Sans détourner leurs regards de l'écran, sans le moindre mouvement de tête qui aurait pu les trahir, ils se donnaient du plaisir. Seules les lèvres entrouvertes d'Anne laissaient deviner son excitation ainsi que d'imperceptibles ondulations du bassin et tressaillements des cuisses. Le film ne m'intéressait plus ! Sans un mot, sans un geste, j'étais l'unique spectateur d'un spectacle inédit. En tendant l'oreille, en faisant abstraction de la bande son du film, je finis par entendre distinctement le clapotis des doigts de l'inconnu fouillant le vagin visqueux de ma compagne. Il y mettait au moins trois doigts. Elle s'enfonça un peu dans son fauteuil pour lui faciliter la tâche et se pénétrer plus profondément. À force de se faire triturer la vulve, elle finit par jouir, mais sans un soupir, sans un râle, sans un soubresaut. Elle se mordit les lèvres et retint son souffle. Mais elle n'en cessa pas pour autant de branler son voisin et l'encouragea d'un balancement des hanches à reprendre sans tarder le va-et-vient de ses doigts dans son ventre. Je bandais aussi, indiciblement heureux. Tout aussi impassible et immobile qu'Anne, l'inconnu éjacula avec force. Son foutre épais jaillit en longues giclées qui s'écrasèrent sur le dossier de velours rouge du fauteuil de devant. Après un second orgasme, Anne le lâcha enfin. Il retira sa main de sa petite culotte. Elle dégagea sa jambe, resserra les cuisses et reboutonna sa robe. Il rangea sa queue ramollie dans son pantalon, comme s'il ne s'était rien passé... Je remis mes lunettes 3D et tentai de m'intéresser à la fin du film. En vain.
Sur la route du retour je me suis permis de lui demander ce qu'elle avait pensé du film.
— Super ! dit-elle enthousiaste. Surtout pour les effets spéciaux en 3D ! Je m'y croyais vraiment. Pas toi ?
J'ai approuvé avec cependant quelques réserves sur des longueurs dans certaines séquences.
— Moi, je n'ai pas vu le temps passer. C'était trop bien, j'ai tout aimé !
Ce fut tout. Pour rien au monde je ne lui aurais confessé que j'avais tout vu. Mon silence valait absolution. C'était beaucoup mieux comme ça. Je venais de découvrir un pan secret de sa personnalité, comme une pièce inconnue dans une maison pourtant familière dont la porte se serait entrouverte le temps d'une soirée.
Je crus naïvement qu'Anne chercherait à renouveler l'expérience mais, lorsque je lui proposai quelques semaines plus tard d'aller au cinéma voir un film en 3D, elle ne parut pas du tout emballée, arguant des mauvaises critiques du film et finalement déclina l'invitation. En fait, Anne ne programmait rien, elle se laissait guider par les circonstances, la convergence du hasard et de ses envies.
Nous avons donc repris nos jeux avec nos masques de sommeil qui nous permettaient de donner libre cours à nos fantasmes. Ainsi, lorsque je caressais et branlais sa chatte poilue pouvait-elle s'imaginer que c'était les doigts de l'inconnu du cinéma qui fouillaient sa vulve et que c'était sa queue raide qu'elle tenait à pleine main.
Ainsi passèrent les mois d'hiver en confidences perverses, en jeux de rôles et en fornications apaisantes.
à suivre...