Le blog de michel koppera
"La métisse du Cap Vert", nouvelle inédite # 2
Quelques années plus tard, Flora et sa mère arrivèrent en France, dans le sillage d’un caporal-chef de l’armée française en mission à Saint-Louis du Sénégal. Ils s’installèrent en Bretagne. Mais la froide hostilité de la famille du militaire eut tôt fait de semer la discorde dans le couple. Aussi, la mère et la fille se retrouvèrent-elles de nouveau seules.
La mère vécut de petits boulots et d’intérim. L’été, elle était femme de chambre ou serveuse dans les hôtels restaurants de la côte de granite rose ; l’hiver, elle travaillait dans les usines de découpe de volailles ou de plats cuisinés… Il lui arrivait aussi de trimer sous la pluie battante dans les plantations de choux-fleurs ou de carottes… Pendant ce temps, Flora allait à l’école. Elle était si bonne élève que bientôt ce fut elle qui inculqua à sa mère les rudiments de grammaire française et de mathématiques. Flora grandit dans une absolue obéissance à sa mère qui entretenait elle-même le mythe d’un père parfait, malencontreusement perdu de vue mais dont elle attendait sereinement le retour.
Flora passa l’été de ses douze ans dans une colonie de vacances où sa mère avait trouvé un emploi d’aide-cuisinière. Parmi les enfants de la colonie, Flora trouva un compagnon de jeux de son âge, le petit Damien, fils de l’agent d’entretien des lieux. C’était un gamin un peu chétif, mais bien élevé et docile, qui se laissait gentiment mener par le bout du nez. La mère de Flora décida pour sa fille que Damien serait l’homme de sa vie. Elle fit tout ce qui était en son pouvoir pour favoriser leur amour.
Le jeune Damien se laissa d’autant plus facilement convaincre que le corps de Flora était en plein épanouissement. Elle avait déjà de jolis petits seins arrogants, un léger duvet sombre aux abords de la vulve et un regard à damner les ermites les plus endurcis. Les parents de Damien aussi fermèrent les yeux sur leurs jeux interdits. La timidité de leur fils les désolait ; ils virent dans cette relation l’occasion d’un déniaisement à bon compte.
À peine adolescente, Flora se trouva donc entraînée malgré elle dans le labyrinthe obscur du plaisir. À treize ans, elle roulait à Damien des patins pulpeux qui le faisaient éjaculer dans son short ; à quatorze, elle lui taillait des pipes juteuses ; à quinze, elle se laissait tripoter la chatte et branler le clitoris ; à seize, elle pratiquait régulièrement le 69 et le massage de couilles ; à dix-sept, elle le branlait entre ses seins lourds pour qu’il lui éjacule dans la bouche ouverte… À dix-huit ans, elle eut son bac avec mention, alors ils emménagèrent dans un petit studio tout près de l’université où elle poursuivit des études de droit. Le premier soir, alors qu’elle était allongée, les jambes écartées et le ventre offert, il la dépucela et cela fit des taches du plus mauvais effet sur le matelas tout neuf… À cette occasion, elle prit pleinement conscience de deux évidences : primo, elle n’aimait pas Damien ; deuzio, elle adorait le sexe.
Depuis leur rencontre, Damien avait certes grandi, pris du muscle et un peu d’assurance, mais le gamin frêle était devenu un jeune homme au visage ingrat : un nez proéminant et pointu, de petits yeux noisette trop rapprochés, un menton fuyant, une bouche mince, une maigre moustache, une broussaille de cheveux châtains… Mais il plaisait tant à maman qui l’appelait son petit Damien ! Il était fils aîné d’une famille modeste mais honnête, sans ambition. Jamais les parents n’auraient espéré que leur enfant puisse tomber en de si tendres mains.
Damien était aux anges ! C’était le paradis quotidien : une fille avec un corps de rêve, avec une poitrine sublime, une peau de miel ambré, un cul magique, et pas bêcheuse en plus ! Il n’avait qu’à se servir, elle ne disait jamais non. Toujours prête à se laisser renverser sur le lit… Il faut dire que la bite de Damien était à l’image de son appendice nasal : proéminente et pointue. Elle dépassait allègrement le double décimètre ! Souvent en état de marche, mais sans beaucoup d’imagination, ni de fantaisie, et surtout trop rapide à l’ouvrage. Après chaque étreinte, Flora éprouvait la même frustration que celle que l’on ressent lorsqu’on sort de table avec l’impression que le menu n’a pas tenu ses promesses… Damien partait trop vite. Souvent, il n’avait même pas le temps de la pénétrer qu’il se répandait dans sa main ou sur le drap… Flora avait beau se montrer moins sensuelle, le toucher sans insistance, éviter d’exhiber son corps nu, il perdait néanmoins à tout coup le contrôle de son érection et manquait d’éjaculer dans le vide… Heureusement, il ne tardait pas à bander de nouveau, mais sans plus de réussite. Il n’était pas plus doué pour les études et abandonna prématurément ses projets de grande école de commerce pour un emploi de vendeur au rayon audio-vidéo d’un supermarché.
à suivre...
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