Le blog de michel koppera
Préambule en forme de mise au point. Vous êtes - vous me le faites savoir par vos mails et commentaires - très attachés à cette rubrique. Je vous en remercie. Néanmoins, vous ne manquez jamais de me faire remarquer que, dans certaines de mes lectures, je suis passé à côté d'un montage, ou que je suis coupable d'anachronisme.... Comme si j'accomplissais un travail de journaliste, alors que je n'écris pas pour vous informer mais pour vous donner et partager avec vous mon point de vue. En réalité, il m'importe peu que ces photos aient été recadrées, bidouillées, photoshopées... Ce qui compte pour moi, c'est l'image définitive, celle qui a été mise en ligne et le message qu'elle nous transmet. Viendrait-il encore aujourd'hui à l'idée d'un critique d'art de reprocher à Max Ernst ou à Prévert d'avoir composé des tableaux à partir de découpages et de collages ? Pour résumer, le signifiant est beaucoup moins important que le signifié ! Pour terminer, je voudrais rappeler ici que je ne vous propose pas LA lecture d'une photo, mais UNE lecture parmi d'autres possibles de cette photo, en l'occurrence MA lecture toute personnelle faite de mon ressenti, de ma sensibilité et de mon vécu.
Photo n° 27
Odalisque
La photographie du jour reprend les fondamentaux de l'orientalisme, mouvement pictural qui connut son apogée à la fin du XIXème siècle, après les conquêtes coloniales.
Un des thèmes récurrents des tableaux orientalistes était le huis clos fastueux du harem mettant en scène des odalisques dans des poses langoureuses et paresseuses. Le décor de la photo s'inspire de cette atmosphère : lourds rideaux aux motifs sombres qui renforcent l'impression d'enfermement, vaste canapé confortable invitant à la sieste comme à l'amour, coussins moelleux... Sur la table basse est posé un plateau où les trois notes rouges des tasses renversées et du bouchon de carafe sont en harmonie avec la chaleur du boudoir.
La jeune odalisque est là, seule, quasiment nue, à peine vêtue d'un chemisier blanc dont la riche dentelle met en valeur les seins. La pose est très sensuelle et sa main délicatement posée sur sa toison pubienne suggère tous les plaisirs à venir. L'érotisme de l'instant est accentué par l'intensité de son regard, l'ourlet boudeur de ses lèvres et la noirceur de sa chevelure sans entraves... En la regardant, je pense à Baudelaire : " Tout n'est que luxe, calme et volupté"...
En contrepoint, je vous propose un tableau orientaliste de Henri Adrien TANOUX ( peintre français né en 1853 et décédé en 1923) où vous retrouverez quelques éléments communs avec la photo.
En cela, je trouve donc que vous vous éloignez quelque peu d'une démarche véritablement sociologique et donc de l'intention que vous affichez dans votre intitulé...
Je trouve cette photo magnifique. Elle dégage une volupté, un érotisme rare.
Je suis sous le charme.
Pour info, sauf erreur, le modèle s'appelle Liara Roux.
D'après ce que j'ai vu sur Google Image (en cherchant "Liara Roux nude"), dire que cette dame pose souvent "à poil" est la pure vérité ;o)
Je fais partie de celles et ceux à qui cette rubrique tiens à coeur et je pense que si nous faisons remarquer des éventuels montages etc. c'est à la fois pour ne pas partir sur une vision tronquée/truquée (de mon point de vue, l'intérêt diminue si j'ai l'impression que la personne qui a fait la photo cherche à m'abuser) et parce que c'est aussi notre lecture que de repérer qu'en plus du modèle, du décor, de l'éclairage... on voit parfaitement le détail qui tue, un montage pas entièrement réussi.
N'est-il pas ?