Le blog de michel koppera
Quoi de plus jubilatoire qu'un dessin de Robert CRUMB pour illustrer le désir ?
Voilà illustrée de façon magistrale la notion de "point de vue". Mettons-nous un instant dans la peau d'un passant dans la rue : il fait nuit et, en levant les yeux vers les façades des immeubles, notre quidam aperçoit une femme à sa fenêtre en train de fumer une cigarette. Quoi de plus quotidiennement banal ! C'est un point de vue extérieur, l'apparence, l'écume des choses.
Crumb nous propose un autre point de vue sur la scène, celui de l'interdit, de ce qui est normalement caché, inaccessible au regard extérieur. C'est l'intimité du couple et la crudité de ses fantasmes : la "feuille de rose", le fétichisme du pied... La femme est tout sauf indifférente à ce qui se passe derrière elle. Elle s'est volontiers laissé ôter la chaussette et saisir son pied nu avec lequel son partenaire se caresse le sexe, tout comme elle s'est laissé baisser sa petite culotte et lécher la raie culière. Il a le nez entre ses fesses, la bouche ventousée au trou de son cul, la langue glissée dans son anus... Leur désir est à l'état brut. Ils ne s'embarrassent pas de mots inutiles... Ces deux-là s'aiment, cela ne fait aucun doute.
Force est de constater que je ne vois pas la même chose. Certainement à cause de madame, la clope au bec, dont la tête semble inexpressive... mais j'ai l'impression de vivre la même chose que dans le film "Canicule" lorsque Miou-Miou se laisse trousser sur la table de la cuisine par Victor Lanoux. Le meilleur moyen s'avoir la paix c'est laisser monsieur faire "sa petite affaire" et plus vites ça sera terminé, mieux ça sera.
Pourquoi pas ! C'est un point de vue qui se défend. D'autant plus que la référence au fil de Boisset est intéressante. Un film qui portait bien son nom, c'était vraiment très, très "chaud" et provocateur... À kl'époque, j'avais adoré, mais je ne l'ai jamais revu depuis...
Mais beau choix de dessin ,