Le blog de michel koppera

"Les démons", roman de Simon Liberati paru en 2020 aux éditions Stock (333 pages)

C'est suite à l'écoute de l'émission "Le Masque et la Plume" sur France Inter que je me suis décidé à acheter et lire ce roman. La critique en était bonne. Il ne m'a pas été facile de pénétrer dans l'univers du roman mais, une fois dedans, impossible d'en sortir indemne...

Extrait page 21 à 24 : Années 60, région parisienne. Taïné et Serge, sœur et frère, sont seuls dans l'orangerie de la vaste demeure familiale, au bord de la Seine. À la chaleur du poêle à bois, ils sont blottis l'un contre l'autre sur le divan.

liberati-demons" Il mit la main sur ses cheveux, elle la prit dans les siennes, tira l'index, en suça le bout qui était salé et qui sentait le feu de bois, elle caressa la pulpe, les yeux fermés comme si elle le branlait ou se branlait elle-même dans l'obscurité. Près de sa joue le velours bougea, aucune femme, même la plus naïve des petites filles qu'il avait connues dans le parc, n'ignorerait le sens qu'il donnait au déhanchement presque imperceptible qu'elle sentit sous sa nuque et qui la fit basculer un peu plus dans le velours chaud et rugueux. Une odeur plus puissante que tout à l'heure remonta d'entre les plis froncés où chaque boutonnière recélait en son creux un orifice de chaleur, un rideau de bordel qui séparait l'espace de la vie normale de l'alcôve où se cachait la verge. Il ne parlait plus, au moins il ne faisait plus semblant, elle avait gagné sur ce point quelques centimètres sur la puissance du mensonge. Une fois sortie du pantalon, la verge devenait anonyme, elle oscilla dans l'air autrefois pur de l'orangerie comme celle de n'importe quel homme du monde, et il allait bien falloir que Taïné fasse les gestes ordinaires que chacun connaît pour le branler et le faire jouir.

Collées aux carreaux, d'innombrables présences invisibles les observaient. Les pans défaits de la chemise qu'elle avait écartée d'un geste brusque lui permirent de se cacher le visage. Elle releva les hanches pour retirer son pantalon de marin, qu'elle fit glisser sur ses jambes sans l'aide de son frère. Elle ne manquait pas de pudeur, au contraire, mais quelque chose d'impérieux l'obligeait à la braver aussi brutalement que possible. Remuant les pieds, elle jeta le lourd pantalon de laine au sol. Elle put enfin ouvrir les cuisses et sentir l'air froid venu de l'extérieur qui mieux qu'une lampe montrait aux présences agglutinées qu'elle était nue et qu'elle se branlait. Lui n'avait toujours pas bougé, sans doute la regardait-il mais elle n'en était pas certaine. Il demeura figé et seule la dureté de sa verge nue montrait qu'elle était pour quelque chose dans tout cela.

Entre eux la relation sexuelle était devenue obligatoire. (...) Un jour prochain ils allaient s'accoupler, elle mouilla tellement à cette idée qu'elle jouit, agitant son bassin alors qu'il venait de se décider à poser enfin la main sur elle avec force. Les présences invisibles purent se repaître de son cul. Elle s'ouvrit à elles avec son aide à lui. (...) Un mouvement de hanches lui rappela qu'il n'avait pas joui. Il se redressa, la faisant basculer dans les coussins du divan, et il s'agenouilla sur elle. C'était la première fois qu'il procédait ainsi avec elle. À cheval sur son ventre, dans une posture qu'ils adoptaient quand ils se battaient enfants. Elle releva son pull-over et sa chemise, elle était nue jusqu'au cou, il l'aida à passer la tête dans le trou, la dépouillant jusqu'à ce qu'elle soit complètement nue. Il jouit fortement, une giclée par derrière son cou dans ses cheveux les autres sur le ventre et les seins. L'odeur du foutre de jeune homme, une amande fraîche qu'on a écrasée près d'elle. Elle le tira par les oreilles, le força à la regarder. Pour une fois, il avait l'expression du cœur, pas une autre qu'il avait décidé d'afficher mais le visage de celui qui vient de jouir sur sa sœur, les yeux plus bridés, les dents plus pointues."

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Mar 29 déc 2020 1 commentaire
Cet extrait est vraiment très intéressant et excitant. Je vais essayer de me procurer cet ouvrage !
Juste avant les fêtesmasturb38 - le 29/12/2020 à 17h30