Le blog de michel koppera

"Biblio Paradiso", le titre de mon article fait bien sûr référence au film "Cinéma Paradiso" (film italien de 1988, réalisé par Giusseppe Tornatore) et plus particulièrement à la scène finale où le cinéaste interprété par Jacques Perrin visionne toutes les chutes de films accumulées pendant des années et montées par le projectionniste du cinéma qui vient de décéder dans l'incendie de son cinéma (personnage interprété par Philippe Noiret). Ces chutes ne sont constituées que de scènes de baiser interdites par la censure fasciste et donc coupées par le projectionniste avant la projection. La séquence est très émouvante. 

Toutes proportions gardées, mes articles regroupés sous la rubrique "Lectures X" procèdent du même projet. Evidemment, il n'est pas question ici de censure, mais mon but est de proposer aux lecteurs, pour chaque roman, un extrait qui parle de sexe, de constituer "une petite anthologie des scènes de cul" de ma bibliothèque personnelle. À ce jour, j'en suis à plus de 400 extraits... 

bibliotheque

 

Ven 6 aoû 2021 4 commentaires
Rouge et le Noir de Stendhal.
chapitre 15, « Le chant du coq », p. 105-106


"...........Même quand elle n'eut plus rien à lui refuser, elle repoussait Julien loin d'elle, avec
une indignation réelle, et ensuite se jetait dans ses bras. Aucun projet ne paraissait dans toute
cette conduite. Elle se croyait damnée sans rémission, et cherchait à se cacher la vue de
l'enfer, en accablant Julien des plus vives caresses. En un mot, rien n'eût manqué au bonheur 35
de notre héros, pas même une sensibilité brûlante dans la femme qu'il venait d'enlever, s'il eût
su en jouir. Le départ de Julien ne fit point cesser les transports qui l'agitaient malgré elle, et
ses combats avec les remords qui la déchiraient. Mon Dieu ! être heureux, être aimé, n'est-ce que ça ?...."
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Cette première phrase bouleversa mon adolescence .
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Donatien Furtif
Donatien Furtif - le 06/08/2021 à 09h58
Encore un fiasco d'un autre Napoléon des alcôves.
Une nouvelle de Maupassant intitulée "Un coq chanta" dont la fin vous glace d'effroi.
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"....Sentant contre lui un corps de femme, se trouvant en un lit qu’il ne reconnaissait pas, surpris et ne se souvenant plus de rien, il balbutia, dans l’effarement du réveil :
— Quoi ? Où suis-je ? Qu’y a-t-il ?
Alors elle, qui n’avait point dormi, regardant cet homme dépeigné, aux yeux rouges, à la lèvre épaisse, répondit, du ton hautain dont elle parlait à son mari :
— Ce n’est rien. C’est un coq qui chante. Rendormez-vous, monsieur, cela ne vous regarde pas."
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Le Chant du coq de Simon Pierre ne fit pas plus de ravages
Donatien Furtif - le 06/08/2021 à 10h06

Extraits très intéressants. Merci pour cette collaboration.

michel koppera
Merci pour ces recherches et ce partage. C'est très enrichissant, original, et unique.
William - le 06/08/2021 à 14h33
Une autre
Là Bas = Huysmans = Chapitre XIX
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"....Alors, les yeux fous, sombres, elle enlaça Durtal.

— Ah ! mais non ! s’écria-t-il, furieux d’être tombé dans ce piège, j’ai assez de tout cela, moi ! Et puis, il se fait tard, votre mari vous attend, il est temps pour vous de l’aller rejoindre !

Elle ne l’écoutait même pas.

— Je te désire, fit-elle, et elle le prit en traître, l’obligea à la vouloir.

Et elle se déshabilla, jeta par terre sa robe, ses jupes, ouvrit toute grande l’abominable couche, et, relevant sa chemise dans le dos, elle se frotta l’échine sur le grain dur des draps, les yeux pâmés et riant d’aise !

Elle le saisit et lui révéla les mœurs de captif, des turpitudes dont il ne la soupçonnait même pas ; elle les pimenta de furies de goule et, subitement, quand il put s’échapper, il frémit, car il aperçut dans la couche des fragments d’hostie.

— Oh ! vous me faites horreur, lui dit-il ; allons, habillez-vous et partons ! ..."
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On pourra lire avec profit les chapitre X et XIII.
https://fr.wikisource.org/wiki/L%C3%A0-bas/Chapitre_XIX
Donatien Furtif - le 08/08/2021 à 14h29