Le blog de michel koppera
"Le dernier service", # 2
Vers 22 h 30, alors que nous sirotions tranquillement nos cocktails, par une porte que nous n'avions pas encore remarquée, est entrée une très séduisante jeune métisse en tablier blanc et jupe noire. Elle avait la peau cannelle, de longs cheveux bouclés aux reflets de henné et un fessier généreux sous sa jupe moulante. Elle s'est plantée devant nous, les mains sur les hanches.
– Alors c'est vous les invités du dernier soir ! Anne et Jacques, c'est bien ça ? Enchantée. Moi, c'est Wilma. C'est moi qui assure le service en salle. Le patron m'a chargée de vous expliquer que ce soir, il n'y aura ni menu ni carte ! C'est au bon vouloir de Nicolas, notre chef-cuistot. Dîner surprise donc, mais faites-lui confiance, ce sera top !
Son verre de cocktail à la main, Anne m'a adressé un regard rieur, comme si elle lisait dans le fond de mes pensées. À peine la belle Wilma repartie, elle m'a dit :
– Avoue que ça ne déplairait pas qu'on passe un moment en sa compagnie, et de préférence dans un lit !
Je n'ai pas répondu : avec Anne, c'était inutile, elle me connaissait par cœur.
Cependant, peu à peu, les bruits venus de la salle du restaurant se sont calmés. On a entendu des grincements de chaises qu'on repousse, des claquements de porte et puis, finalement, plus rien, presque le silence. Notre attente a encore duré un bon quart d'heure. Nous guettions le moindre bruit, le plus petit signe de vie. Pourtant, loin de l'inquiéter, la situation semblait émoustiller Anne ; je le savais à la façon qu'elle avait de croiser et décroiser les jambes plus que de coutume, de passer machinalement une main caressante sur son avant-bras, de s'humecter les lèvres du bout de la langue et surtout à son regard que j'ai furtivement croisé. J'y ai lu une intense lubricité. Je suis persuadé qu'elle avait déjà les mamelons en érection et le vagin humide, qu'elle était disponible à toutes les aventures.
Enfin, ils sont venus. Wilma tout d'abord, poussant un chariot chargé de couverts, de bouteilles d'eau et de corbeilles de pain. Elle avait gardé son tablier et, rapidement, avec une dextérité redoutable, elle a habillé la grande table ronde d'une nappe blanche et dressé six couverts. Elle fut bientôt rejointe par un jeune homme ténébreux d'une vingtaine d'années, en jean et chemise noire. Wilma fit les présentations :
– Voici Samir. Il est en cuisine avec le chef et il me donne un coup de main en salle en cas de besoin.
Puis, ce fut au tour de Loïc qui est arrivé avec des bouteilles de vin qu'il a disposées sur la table. Il nous a adressé son plus beau sourire.
– On a fait le plus vite qu'on a pu. J'espère que vous avez encore faim ! On n'attend plus que Nicolas, il met la dernière main au dîner. Allez, à table !
Je m'attendais à ce qu'on se place librement mais visiblement, Loïc avait déjà arrêté son plan de table. Il a commencé par faire asseoir Anne puis Wilma en face d'elle, de l'autre côté du cercle de la table. En tant qu'invité, on m'a installé à la droite de Wilma qui avait Samir à sa gauche. Quant à Anne, elle serait assise entre Loïc et Nicolas qui se faisait désirer. Il arriva enfin, porteur d'un somptueux plateau de fruits de mer sur un lit de glace pilée. Tout dans le personnage symbolisait son autorité naturelle : ses gestes sûrs et précis, sa voix puissante, sa corpulence... Il en imposait. J'ai jeté un regard vers Anne : elle était déjà sous son empire.
à suivre...