Le blog de michel koppera
"Le dernier service", # 5
À sa demande, c'est moi qui ai débarrassé Anne de sa petite robe. Elle était nue là-dessous. Il ne lui restait plus que ses sandales qu'elle a vite quittées. Elle se tenait maintenant debout face à nous, en tenue d'Ève, les yeux baissés mais ne cherchant à cacher ni ses seins ni son pubis au pelage félin.
Plus tard, c'est elle qui nous a déshabillés : les chemises et les t-shirts d'abord pour caresser d'une main légère les épaules et les pectoraux, puis les pantalons dont elle a défait les ceintures, ouvert les braguettes avant de les descendre jusqu'aux chevilles. À pleine paume, elle a saisi la boursouflure des boxers pour en soupeser l'endurance. Puis, l'un après l'autre, très lentement, elle a libéré les bites déjà tendues qu'elle a regardées, frôlées, sans vraiment les toucher. Et moi, je les regardais aussi ces sexes rivaux : la bite massive et puissante de Loïc tendue au-dessus d'une lourde paire de couilles poilues, et celle de Nicolas, plus longue, plus élégante, donnant une impression d'arrogance. Moi aussi, je bandais.
Ils ont invité Anne à prendre place sur le canapé, le ventre appuyé sur le dossier, le buste et les seins pendant dans le vide, la croupe offerte. C'est Nicolas qui s'est chargé de la ligoter pendant que Loïc et moi la maintenions immobile. Le lien était une longue cordelette blanche, d'un seul tenant, tressée dans une fibre naturelle plutôt agréable au toucher. À force de savantes boucles, de croisements, de nœuds plus ou moins serrés, Anne s'est retrouvée entravée, les cuisses écartées, pieds et mains liés, dans une posture très obscène qui laissait libre accès à sa vulve et à sa raie culière, faisait jaillir ses seins aux mamelons congestionnés. Pour finir, je lui ai posé un bandeau de velours noir sur les yeux. Désormais, elle n'était plus qu'un corps accessible à tous nos fantasmes.
On est restés, nous les trois hommes nus, immobiles et indécis, à contempler Anne saucissonnée à l'extrême. C'est Loïc qui s'est décidé à bouger. Je pensais qu'il allait poser ses mains sur la peau nue d'Anne, mais non ! Il s'est emparé de la télécommande de la télé et nous a mis un documentaire animalier dont il a coupé le son. Dans un premier temps, j'ai trouvé ça incongru – je m'attendais plutôt à une vidéo porno – mais je n'ai pas tardé à comprendre que ce documentaire sur la vie sauvage dans la savane africaine était la parfaite allégorie de notre situation : trois mâles inconsciemment attirés et excités par une femelle en chaleur dont les phéromones exhalés par sa sueur, ses aisselles touffues, son périnée et ses sécrétions vaginales les faisaient irrésistiblement bander. Mais à la différence des fauves, il n'y avait entre nous aucune agressivité, aucune compétition, aucun désir de reproduction... Nous vivions en bonne entente, complices d'un même fantasme...
Nous avons donc commencé par tourner en rond, en cercles concentriques, autour du corps immobile mais incroyablement vivant d'Anne, à la regarder, la frôler du bout des doigts, de plus en plus près... Nous étions comme des Sioux dansant rituellement autour d'un totem. Je ne quittais pas des yeux la croupe d'Anne, ses fesses écartées, le trou de son cul qui regardait le plafond et surtout sa grande vulve luisante. Je me suis agenouillé au pied du canapé et j'ai approché mon visage de son sexe. Je ne l'avais jamais vu aussi beau et désirable : ses muqueuses étaient enduites d'une mouillure épaisse qui faisait penser à du sucre en train de caraméliser à feu doux, avec parfois de petites bulles qui remontaient des profondeurs du vagin et venaient éclater en silence au bord des petites lèvres. Je me suis penché plus près et j'ai embrassé sa vulve à pleine bouche : elle avait gardé dans ses poils pubiens et ses replis les plus secrets de sa fente le parfum épicé de l'haleine de Wilma. Pendant ce temps, de l'autre côté du canapé, mes deux compères se faisaient sucer la bite et lécher les couilles par Anne. Chacun leur tour ! J'entendais distinctement le chuintement humide de leurs queues tendues qui se glissaient entre ses lèvres consentantes. Il était grand temps de leur donner libre accès au cul de ma compagne. Ils n'attendaient que ça !
Alors, j'ai fait le tour du canapé. Debout, ma bite se trouvait juste à hauteur de la bouche d'Anne et j'avais une vue privilégiée sur son dos nu, ses fesses indécentes. J'ai fourré ma queue dans sa bouche.
C'est Nicolas qui, le premier, s'est présenté aux portes de son ventre. Sa longue bite élancée s'est enlisée tout naturellement dans le marais de son vagin, si profondément que ses poils pubiens sont venus caresser le trou du cul d'Anne. Il l'a baisée lentement, en silence. J'entendais juste le gargouillis de sa queue qui brassait le sirop de son désir. De toutes mes forces, je tentais de me retenir, de ne pas jouir trop vite. Quand Nicolas à retiré sa queue, elle était enduite d'une épaisse couche grasse, le gland cramoisi, gonflé à tout rompre... Sans attendre, il l'a posé sur l'anus et il a poussé, poussé encore... J'ai vu le trou du cul d'Anne céder sans aucune résistance, s'ouvrir comme une bouche de nourrisson à l'approche d'une tétine. Nicolas s'est enfoncé dans la nuit de son ventre, la tête penchée pour mieux apprécier la progression de son membre entre les fesses que Loïc lui maintenait très écartées afin qu'il ne perde rien du spectacle. Anne a cessé de me sucer la bite et un long râle d'amour semblable à une mélopée est sorti de sa bouche mais il était évident que ce chant rauque venait de plus loin : de son ventre, de ses entrailles, de son utérus...
Pendant ce temps, sur le grand écran de la télé une femelle gnou se faisait saillir par un mâle au sexe impatient. Nicolas s'est immobilisé et, en grognant, lui a rempli le rectum de sperme tout chaud.
À peine s'était-il retiré que Loïc prenait le relais. Vue de face, sa bite était encore plus impressionnante que de profil, plus massive, plus puissante et redoutable. Pourtant, quand il a enfilé le con d'Anne, elle n'a pas bronché. Tout juste m'a-t-elle mordillé le gland, à la manière d'un chiot qui veut jouer. Une fois bien calé dans son ventre huileux, il s'est mis à le labourer avec la constance d'un piston. Anne encaissait les coups de boutoir pendant que Loïc soufflait comme un bûcheron à la tâche. Mon excitation était à son comble, alors, sans pouvoir me retenir davantage, je lui ai joui dans la bouche, à gros bouillons. Anne n'a pas avalé mon sperme, elle l'a laissé déborder de ses lèvres pulpeuses, couler le long de son menton et tomber en grosses gouttes visqueuses sur le carrelage. Le visage congestionné par l'intensité de son effort, Loïc continuait de la limer, jusqu'à ce qu'il jouisse lui aussi en gueulant un bon coup. Les violents soubresauts de son éjaculation ont resserré les nœuds de la balancine qui maintenait Anne immobile.
– Assez, ça suffit maintenant ! a gémi Anne qui demandait grâce.
Comme promis, ils l'ont aussitôt détachée et je lui ai ôté son bandeau. Elle avait le visage fatigué mais heureux, rayonnant d'une joie que je ne lui connaissais pas.
Il était près de deux heures du matin. Pornic dormait, les ruelles et les quais étaient déserts. Main dans la main, on a regagné notre hôtel. En chemin, j'ai demandé à Anne si elle avait joui.
– Ça, c'est mon petit secret ! m'a-t-elle répondu en se collant tendrement contre moi.
Epilogue
Le lendemain après-midi, lorsque nous sommes repassés devant La Balancine, le restaurant était fermé, les menus de la devanture enlevés et le rideau de fer baissé. Quelques mois plus tard, la pandémie de Covid19 s'abattait sur le monde et, au printemps suivant, La Balancine n'a pas rouvert ses portes. Son téléphone était sur répondeur. Les confinements successifs nous ont privés de vacances. Finalement, ce n'est qu'à l'automne 2021 que j'ai pu avoir Loïc au téléphone. La Balancine avait rouvert mais ce n'était plus vraiment comme avant : Wilma n'était pas revenue, elle était retournée en Guyane où elle s'était mariée et, aux dernières nouvelles, elle attendait un enfant. Loïc ne savait pas ce qu'était devenu Samir. Quant à Nicolas, il avait quitté la restauration traditionnelle et s'était installé à son compte avec un foodtruck quelque part entre Bordeaux et Biarritz. Il n'en savait pas plus.
Dernière chose : au printemps 2022, le restaurant allait changer de nom, il s'appellerait désormais "L'Embellie"
© Michel Koppera, mai 2022