Le blog de michel koppera
Comme souvent chez Magritte, le même sujet a fait l'objet de plusieurs versions. C'est le cas du tableau intitulé "Le viol", dont je vous propose ici trois versions. La première date de 1935, la deuxième de 1945 et la troisième de 1948.
Lorsque j'ai été confronté pour la première fois à ce tableau (je devais avoir 20 ans tout au plus), j'ai éprouvé une admiration mêlée d'un sentiment de malaise. Je crois me souvenir que j'ai d'abord été troublé par le titre du tableau, titre que je comprenais sans pouvoir expliquer pourquoi (je reviendrai sur cette lecture du visage dans un prochain article). Les titres des tableaux de Magritte sont toujours polysémiques !
Aussi, une fois n'est pas coutume, je ne m'aventurerai dans aucune interprétation des trois versions de l'œuvre mais je me bornerai à suggérer quelques pistes :
- La première qui date de 1935 présente un corps presque juvénile, au regard étonné, innocent. La deuxième (celle de 1945) nous dévoile un corps entièrement épilé, comme asexué, loin des codes de l'époque, quant à la dernière version, celle de 1948, elle nous confronte à un corps marqué par les années, un corps plus grave... La seconde guerre mondiale est passée et a laissé ses traces indélébiles ?
- "Le viol" ? Qui est le violeur ? Notre regard à n'en pas douter ! Mais comment ?
Enfin, je tenais à vous proposer ci-dessous une version photographique du tableau, version récente dont j'ignore l'auteur.