Le blog de michel koppera
"Rencontres ferroviaires" est un recueil de 6 nouvelles érotiques paru en 1999 aux éditions Fayard. Disponible dans la collection Livre de poche n° 15060 (121 pages)
Les 6 nouvelles correspondent aux 6 gares parisiennes, points de départ des récits de voyage.
Extrait de la nouvelle " Gare Saint-Lazare ou le Galet de Dieppe"(17 pages) La passagère effectue le trajet Paris-Dieppe ( les deux illustrations qui accompagnent cet extrait ne correspondent pas littéralement au texte mais en ont l'esprit ferroviaire )
" Envie d'une cigarette. Elle se dirige vers le compartiment "fumeurs". Au fond, un jeune homme noir dort, lové sur lui-même. Ailleurs, un barbu pianote sur son ordinateur, un cigarillo éteint entre les lèvres. Elle ôte ses chaussures, allonge les jambes sur le siège qui lui fait face, et allume sa cigarette. Elle fume, les yeux clos, bercée par le brimbalement du train. Sa cigarette à demi consumée, elle l'écrase dans le cendrier de l'accoudoir. Puis referme les yeux. Peu à peu, une douce et chaude torpeur l'envahit.
Quelqu'un a dû s'asseoir auprès d'elle : émane de l'inconnu un parfum sucré qui lui rappelle l'odeur des marchés africains qu'elle a connus dans son enfance. Elle soupire.
– Vous permettez ?
Elle entrouve les yeux pour voir le barbu à l'ordinateur s'installer en face d'elle. Quand elle va pour retirer ses pieds, il les retient d'une main brûlante et les place entre ses jambes écartées.
– Cela ne me gêne pas du tout.
Moi non plus, pense-t-elle tout en remarquant que son vis-à-vis porte un pantalon de velours côtelé bleu marine.
À nouveau, elle ferme les yeux. Le parfum sucré se fait plus présent. Un souffle tiède caresse son cou, des lèvres épaisses se posent sur sa peau, l'aspirent. Une main glisse sous son pull, s'empare de son sein, le presse, pince le mamelon, l'étire. Les doigts tordent la pointe érigée... ses hanches ondulent. Elle gémit. L'homme se saisit de l'autre sein qui, à son tour, durcit sous la caresse.
En face, le barbu déplace ses pieds, les pose sur la protubérance qui tend son pantalon ; leurs plantes épousent d'emblée la forme de son sexe. L'homme leur imprime un mouvement de va-et-vient.
Le Noir a maintenant soulevé le pull et happe avec sa bouche les mamelons durcis, douloureux, qu'il mordille de plus en plus fort. D'une main, il écarte la culotte mouillée et se glisse dans la fente ouverte. Elle retient un cri, se cambre. Il accélère le mouvement, sans lâcher la pointe du sein dans laquelle ses dents s'incrustent. De douleur et de plaisir, elle geint. Ses jambes s'écartent. Le barbu a sorti un long sexe qu'il actionne tout en fixant la main noire qui s'affaire entre les cuisses blanches. Un long jet de sperme les atteint à l'instant précis où elle-même jouit dans un long râle.
Quelques instants plus tard, cependant qu'elle regagne sa place après avoir remis un peu d'ordre dans sa tenue, elle constate que les deux hommes ont quitté le compartiment.
Le train entre en gare de Dieppe."
C'est vrai que le voyage en train est souvent propice aux fantasmes érotiques. Beaucoup plus que la voiture et surtout que l'avion. Il m'est arrivé de voyager en wagon-lit de Paris à Venise, et je dois reconnaître que la promiscuité avec deux femmes très bien faites de leur personne et aimables de surcroît, a peuplé mes rêves de scènes indécentes
Je ne sais pas si le balancement d'un wagon a un quelconque impact physiologique mais les voyages en train ont toujours généré chez moi des érections indécentes et des rêveries érotico-pornographiques qui n'arrangeaient pas les choses. La scène décrite est un tel clin d'oeil à mes rêveries ferroviaires que cela m'interpelle....