Le blog de michel koppera
"L'Art de perdre", roman d'Alice Zeniter, est paru en 2017 aux Édtions Flammarion ( 506 pages)
Pour résumer, il s'agit d'une grande fresque historique qui, à travers le parcours de vie de trois personnages (Ali, le grand-père, Hamid, son fils, et Naïma, la petite-fille) retrace les bouleversements de l'Algérie de 1945 à nos jours... Le récit est passionnant, émouvant... Je vous en recommande chaudement la lecture.
Bien que le texte n'aborde que rarement la sexualité en général, il y a, de ci de là, quelques allusions voire, pour Naïma en particulier, jeune femme à la sexualité plus "libérée", des passages qui parlent ouvertement du désir
Page 369 : Naïma est au lit en compagnie de Christophe, son patron et amant, avec qui elle vient de faire l'amour
" Sur son bas-ventre, le sexe est désormais si minuscule qu'il ne dépasse plus du triangle de poils vers le nombril. Il est enfoui dans la toison, fragile, lové. Naïma ne l'aime pas beaucoup quand il est comme ça. Une des raisons pour lesquelles Christophe lui plaît, c'est que sa bite en érection lui ressemble : droite, longue, peut-être un peu trop fine. Elle ne lui plaît pas en elle-même mais dans la ressemblance qu'elle entretient avec le corps et le caractère de l'homme auquel elle est attachée. Sol (une amie de Naïma) a écrit l'année dernière un article sur la manière dont le porno a uniformisé ce que devaient être les parties génitales pour les hommes comme pour les femmes, une certaine taille, une certaine variation chromatique, des proportions fixes. Naïma pense que c'est absurde. Les hommes qui l'ont troublée ont toujours eu des queues qui leur ressemblaient – aussi leur faire l'amour paraissait-il être une continuation de dialogue."
en illustration, un dessin signé Jean-Jacques Lequeu (1757-1826) à qui j'ai consacré en 2012 une série d'articles que je vous recommande. Voir ici le lien pour le premier de ces articles Jean-Jacques LEQUEU # 1