Le blog de michel koppera
Buffon détestait les chats et aimait les taupes. Quand je dis aimer, ce n'est pas un vain mot... Il suffit de lire le chapitre qu'il consacre au
cauchemar vivant de tout jardinier :
" La taupe, sans être aveugle, a les yeux si petits, si couverts, qu'elle ne peut faire grand usage du sens de la vue : en dédommagement, la nature lui a donné avec
magnificence l'usage du sixième sens, un appareil remarquable de réservoirs et de vaisseaux, une quantité prodigieuse de liqueur séminale, des testicules énormes, le membre génital excessivement
long ; tout cela secrètement caché à l'intérieur, et par conséquent plus actif et plus chaud. La taupe, à cet égard, est de tous les animaux le plus avantageusement doué, le mieux
pourvu d'organes, et par conséquent de sensations qui y sont relatives : elle a l'ouïe très fine, et de petites mains à cinq doigts, bien différentes à l'extrémité des pieds des autres animaux,
et presque semblables aux mains de l'homme, beaucoup de force dans le volume de son corps, le cuir ferme, un embonpoint constant, un attachement vif et réciproque du mâle et de la femelle, de la
crainte et du dégoût pour tout autre société, les douces habitudes du repos et de la solitude ; l'art de se mettre en sûreté, de se faire en un instant un asile, un domicile ; la facilité de
l'étendre et d'y trouver, sans en sortir, une abondante subsistance. Voilà sa nature, ses moeurs et ses talents, sans doute préférables à des qualités plus brillantes et plus incompatibles avec
le bonheur, que l'obscurité la plus profonde."
Si ce n'est pas une déclaration d'amour ! Et quel modèle d'anthropomorphisme !
Pour en terminer provisoirement avec le chapitre de la
zoophilie, ou plus généralement des rapports homme-animal, je voudrais revenir sur le film "La bête" de Walerian Borowczyk, sorti en 1975 et rediffusé il y a quelques temps dans une rétrospective
sur une chaîne du bouquet satellite. Je ne reviendrai pas sur le thème du film ( se reporter aux sites internet qui lui sont consacrés) mais je n'ai pas oublié une des premières scènes du film.
Cela se passe en hiver, dans la cour pavée d'un château. On assiste longuement à la saillie d'une jument par un étalon. Les deux bêtes sont magnifiques... On ne manque rien du spectacle,
avec des gros plans sur le membre tuméfié du mâle prêt à monter la femelle, sur la vulve huileuse et déjà entrouverte de désir de la jument... Le bruit des sabots sur les pavés rythme
l'accouplement des deux animaux... On voit la pénétration, les yeux révulsés de plaisir des deux partenaires, et lorsque le mâle se retire, le sperme qui déborde en abondance sur les bords de la
vulve béante... Les vapeurs de la sueur s'élèvent au-dessus des deux amants et les enveloppent de mystère. Cette scène est gravée dans ma mémoire comme une des plus belles scènes
d'amour filmées... Un chef d'oeuvre à voir et à revoir...
enore une pienture de jean Marie Poumeyrol, très troublante comme d'habitude.