Le blog de michel koppera
Paru en 1991, ce petit roman de Jorge Amado ( 120 pages ), est comme d'habitude admirablement écrit et plein d'humour malicieux. L'intrigue : Pour accéder à la réussite sociale, l'ambitieux Jamil
doit accepter d'épouser Adma, l'acariâtre et très laide fille du riche Ibrahim... Finalement, il ne se montrera pas à la hauteur de l'enjeu et renoncera, pour le plus grand
bonheur du jeune Adib qui finalement "héritera" de la redoutable Adma. Voici donc la fin du récit :
" Quand Adib avait promené sa main sur tout son corps (celui
d'Adma), ce jour inoubliable du coup de folie qui avait jeté la panique dans le convoi de mulets, il se révéla que ce n'était pas ce qu'on croyait : elle avait de la poitrine, ferme et
bien ronde. Mais une belle paire de seins pouvait-elle faire oublier le reste ? Ou alors, ou alors, comme certains vinrent à le pressentir et à le suggérer au plus fort des discussions,
Adma était-elle une de ces privilégiées à qui le bon Dieu avait accordé la grâce de la divine foufoune à se mettre à genoux ?
On ne le sut jamais de façon sûre. Mais Raduan Murad lorsqu'il évoquait les données réelles et magiques de l'histoire des fiançailles et du
mariage d'Adma, attirait l'attention de son auditoire sur le fait que Dieu, comme chacun sait, est brésilien. (...) Adma n'avait pas hérité de Salua la beauté du visage, les charmes des
formes, mais en échange, Dieu lui avait accordé la meilleure part de la succession, la plus importante : ce mystère incomparable qui rend irrésistibles quelques très rares femmes,
jolies ou non, Salua ou Adma, peu importe. Un miracle de plus, un miracle de moins... Les miracles avaient lieu à tout bout de champ, au bon vieux temps de la découverte de l'Amérique par les
Turcs. "