Le blog de michel koppera

Loin de moi de vouloir m’immiscer dans un débat qui au-delà des clivages politiques et sociaux agite le pays depuis plusieurs semaines. Je n’ai d’ailleurs ni la compétence ni l’autorité nécessaires pour décréter ce qui est bien ou mal, tolérable ou condamnable. Avec mes modestes moyens de blogueur ordinaire, je souhaiterais juste apporter ma contribution au débat.

Il me semble, depuis le début de ce buzz autour des relations majeur-mineur (par buzz, j’entends dans l’ordre chronologique l’affaire du débat Cohn-Bendit – Bayrou, l’arrestation de Polanski puis les remous autour de la vie sexuelle de F. Mitterrand) que c’est oublier un peu vite le climat particulier des années 70 ( post 68 ). Pour témoin, je n’en veux que les quelques photos ou illustrations que je vous ai retrouvées dans les 25 premiers numéros de la revue ZOOM ( le magazine de l’image ) dont je vous ai rendu compte sur ce blog. Les photos que vous avez vues ne posaient à l’époque aucun problème ! Qu’en serait-il aujourd’hui ? Les faits dont on nous rebat les oreilles ( je pense particulièrement aux affaires Cohn-Bendit et Polanski) datent justement des années 70. Déduisez-en ce que vous voulez !

À ce que je sache ni David Hamilton, ni Sarah Moon, ni Tana Kaleya, ni Karel Fonteyne, ni Jean-François Bauret ne furent traînés devant les tribunaux pour pédophilie ou je ne sais quelle atteinte aux bonnes mœurs, lorsqu'ils photographiaient des mineur(e)s nu(e)s et que ces photos étaient publiées au grand jour et souvent au service de grandes marques de parfums ou magazines de mode  !

Voici deux photos parues dans ZOOM : une photo de David Hamilton, une autre de Tana Kaleya.  Qu’on ne vienne pas nous dire que les modèles étaient majeurs !

 


Et que dire, en 1975, de la célèbre photo de Brooke Shields nue alors âgée de 10 ans et qui vient encore de faire scandale et d’être retirée d’une expo à la Tate Gallery, ou des images d’Eva Ionesco photographiée par sa propre mère et publiées tout à fait légalement en 1980. (vous trouverez ces photos sur le net très aisément !)

En 1971, je me souviens que j’étais allé voir un film de Cayatte avec Annie Girardot qui était tiré d’un fait divers : le suicide d’une professeur nommée Gabrielle Russier, accusée et poursuivie pour le simple crime d’aimer un de ses élèves. Le film avait pour titre « Mourir d’aimer ». Je me souviens aussi avoir vu à cette époque le film « La mort à Venise »  de Visconti et que tout le monde criait au chef d’œuvre !

Juste pour dire en guise de conclusion qu’il est facile de juger des années 70 avec le regard et les valeurs de 2009. Plus de trente ans ont passé, toute une génération. On ne parlait encore ni de SIDA, ni de mondialisation. C’était juste après 1968, l’IVG venait d’être légalisée, la contraception était accessible à tous et bientôt la peine de mort serait abolie… Une autre époque, à la fois si proche et si lointaine…

     

Lun 12 oct 2009 2 commentaires
Certains "illumininés" avaient prédit le "bug" de l'an 2000. D'autres spéculaient sur "la fin du Monde"...
Force est de constater que les "progrès de la modernité" ayant mis plus de 4 siècles pour maturer (même si tous ne sont pas à enscenser)
pateric - le 19/10/2009 à 10h29
Les siècles de la "Modernité" se retournent dans leur tombe... Puisqu'on nous assure être entrés dans l'ère de la post-modernité. Mais, à y regarder de plus près au fond de ses yeux, ne serions-nous pas revenus à l'ère de l'obscurantisme du moyen-âge, ou régressé à l'heure de l'inquisition ?
pateric - le 19/10/2009 à 10h33

C'est Malraux qui avait dit je crois que le 21 ème siècle serait religieux ou ne serait pas... Force est de constater qu'il avait malheureusement raison. L'élection de Benoit XVI, le fondamentalisme triomphant dans toutes les religions monothéistes, l'intolérance portée au rang de valeur culturelle, en sont les tristes signes. Notre président avait manifesté son souhait d'en finir avec mai 68, voilà qui est presque fait, du moins dans les esprits et dans les moeurs ! Vive le puritanisme d'outre-atlantique et son cortège de frustrations, de violence et d'obésité fast-foodienne...

michel koppera