Le blog de michel koppera
Au XIXème siècle, lors de leur « embauche » dans un bordel, les filles changeaient systématiquement de prénom. La mode était au prénom oriental comme Esther, Rebecca ou Sarah, et aux diminutifs en « ette » qui avaient à l’époque une connotation de « disponibilité ».
Cela éclaire d’un jour nouveau une scène de l’adaptation des Misérables de Victor Hugo dans le film de Raymond Bernard en 1934. Le grand-père de Marius, M. de Gillenormand, va embaucher une nouvelle domestique. Il s’enquiert de ses dons de cuisinière, lui demande de se tourner devant lui, lorgne avec insistance sur ses fesses, lui demande comment elle s’appelle. La fille répond : « Olympia, monsieur. » Alors le baron lui déclare : « Très bien. Vos gages seront de 50 francs par mois et vous vous appellerez désormais Nicolette. »
Les photos qui illustrent cet article sont tirées de la campagne de promo de presse qui a précédé les premiers épisodes de la série "Maison close" en octobre 2010 sur Canal+ .
Pour ce qui est des sources, je les ai trouvées dans un article de Téléobs du début du mois d'octobre. Le film de Raymond Bernard n'est malheureusement pas disponible en France. Il m'a fallu le commander aux USA ( edition Eclipse ) pour retrouver cette adaptation avec Harry baur dans le rôle de J Valjean, ( il y avait même Charles Vanel en Javert et Charles Dullin en personne dans le role de Thénardier ) version bien supérieure à celle de 1958 signée Le Chanois avec Bourvil et Gabin ( et je ne parle même pas des plus récentes avec Depardieu par exemple ! )
Les Misérables avec Harry Baur : je suis sure que je l'ai vu, seule, jeunette, sur le canapé De ma grand-mère. Je suis une véritable enfant de la télé : à 8 ans, je passais mes dimanches devant Discorama, La séquence du spectateur et le Théâtre de Claude Santelli. (Un jour, j'ai rencontré Claude Santelli un peu avant sa mort et je lui ai chantonné l'air du générique. Il m'a dit : ça me rappelle quelque chose, c'est moi qui lui ai rappellé ce que c'était, j'étais très émue). Lectures pour tous et tous les classiques en noir et blanc, les Misérables et tant d'autres (je dis huit ans, peut-être plus tard, la mémoire ...)Pardon de raconter ma vie MK, mais cette télé-là était si culturelle, et a été si fondatrice pour moi, plaisirs solitaires culturels qui me remuaient, j'en ai encore des frissons de plaisir dans le dos quand j'y pense : merci pour le paquet de madeleines. So long ...
Je trouve très intéressante cette info sur le suffixe
-ette. Soit, je le savais parfois péjoratif, et soit, j'ai lu quelque info sur son utilisation dans le domaine de la prostitution (garcette, lorette, moussette...) attesté après la date des Misérables : pouvez-vous m'en dire plus ? Me donner une source, une ref ?
Merci d'avance.
Bonne soirée.