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Je vous propose également, à partir de vos photos inédites et de vos suggestions, de vous écrire un texte original et personnalisé (4 à 5 pages) qui réponde à vos fantasmes les plus secrets. Voir adresse mail ci-dessus.
Je présente toutes mes excuses à mes lecteurs pour les hideux encarts publicitaires qui "fleurissent" sur les pages du blog. Croyez bien que j'en suis désolé mais ils me sont imposés par l'administration d'Erog
Françoise REY, La Gourgandine
Éditions Albin Michel, 2002
édition livre de Poche n° 30018, en couverture illustration de Man RAY : La Vierge (détail, 1969
Récit autobiographique où Françoise Rey nous raconte son enfance et sa découverte de la sexualité dans les années 1960
Extrait n° 1 : orgasme dans les toilettes, magnifique texte tout en grâce fiévreuse..
« Maintenant, je tire le verrou au cabinet, je m’y installe, je m’y ouvre, largement, comme on s’envole, et dans ma tête surgissent des images insensées, affolantes, incontrôlables, d’hommes, de femmes qui me contemplent, qui plongent leurs regards avides à l’intérieur de moi, qui voient l’invisible, l’immontrable, qui adorent à genoux le trésor de ma révélation, l’or incarnat de ma faille offerte, il n’y a plus d’obscénité, ou alors elle est délectable, permise, obligée, une religion étrange a fait de moi cette créature écartelée, livrée à l’adoration du monde, je rêve de me donner plus encore, plus, bien plus, jusqu’à la déchirure, jusqu’où une petite fille peut-elle ouvrir les genoux ? Rien que ce rite-là, rien que cette recherche, rien que la limite chaque fois repoussée, le ravin de plus en plus exhibé, de plus en plus béant où mon cœur va descendre et exploser, rien que ça, et je franchis les barrières de notre univers dans des gerbes d’étincelles, je monte, monte, la joie brutale, fulgurante, me propulse dans les champs célestes, où l’air pétille comme du champagne… Somptueuse volupté… (…) Mille fois de décide de ne plus jamais repartir. De ne plus jamais réitérer la magnifique cérémonie de ma joie, et mille fois je retombe, l’appel est trop violent, ma tête, mon cœur, mon ventre, tous conspirent à la déchirante reddition, tous réclament l’essor divin, la magique secousse, l’odyssée d’où je reviendrai essoufflée, éblouie, consternée comme un ivrogne aux résolutions menteuses. »