lectures x

Vendredi 28 mars 2025 5 28 /03 /Mars /2025 08:00

"L'accident de l'A85"  de Graeme Macrae Burnet est un polar de 332 pages paru en 2017, disponible dans la collection 10/18 (n° 5565) 

Tout commence dans les années 80 par un accident de la circulation en pleine nuit sur l'A85, et le décès du conducteur de la voiture, un certain Bertrand Barthelme, notaire d'une paisible cité alsacienne.

Extrait pages 213-214 : Raymond, 19 ans, fils du notaire décédé, est à Mulhouse où il a fait la connaissance de Delphine (dite Delph) serveuse dans un bar. Ce soir-là, Raymond a trop bu et est allé vomir aux toilettes :

" Quand il était ressorti des toilettes chez Johnny (le patron du bar), Delph lui avait indiqué d'un mouvement de la tête de la suivre. La pièce au bout du corridor était sombre et sentait les égouts. Il y faisait froid. Sans cérémonie, Delph avait baissé ses collants et saculotte et s'était juchée sur une pile de caisses. Il n'y avait pas asez de lumière pour que Raymond puisse voir entre ses jambes. Une ou deux fois, quand sa mère était sortie du lit trop vite, il avait aperçu son sexe, mais à part ça et ses tripotages avec Yvette (copine de lycée) il n'avait qu'une vague connaissance de l'anatomie féminine. Delph avait déboutonné sa chemise. Elle ne portait pas de soutien-gorge. Elle avait le torse aussi émacié qu'un adolescent pubère. Elle lui avait suggéré de baisser son pantalon, ce qu'il avait fait. Puis elle l'avait attiré à elle, avait pris son pénis dans sa main pour le guider dans son vagin, mais il avait éjaculé à l'intérieur de sa cuisse dès qu'elle l'avait touché. Il avait essayé de le lui cacher en donnant des coups de hanches entre ses jambes comme il avait vu certains acteurs le faire  dans des films, mais son érection était vite retombée. Delph ne s'était pas gênée pour lui faire comprendre qu'elle trouvait ses eforts insatisfaisants. Elle l'avait repoussé et était redescendue de sa pile de caisses. Après avoir essuyél e sperme sur sa cuisse, remonté ses collants et reboutonné sa chemise. Raymond avait refermé sa braguette. Il avait ramassé le chapeau de Delph qui était tombé par terre et le lui avait rendu en marmonnant des excuses.

- Ne t'en fais pas, avait-elle répondu. Luc (un client du bar) s'occupera de moi tout à l'heure. "

A35

illustration de Varenne

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Vendredi 14 mars 2025 5 14 /03 /Mars /2025 08:00

"Le monstre de Florence" de Douglas PRESTON et Mario SPEZI est un documentaire policier paru en 2008 aux USA puis en 2010 en France (traduction de Sebastian Danchin). Il est disponible dans la collection de poche J'ai lu  Policier (415 pages)

L'ouvrage retrace avec minutie toutes les péripéties et rebondissments de la traque du Monstre de Florence, tueur de couples en série qui a sévi dans les collines de Florence entre 1974 et 1985.

Extrait page 32. Cet extrait décrit le contexte dans lequel s'incrivent tous les meurtres du monstre de Florence.

" En Italie, la plupart des gens vivent chez leurs parents jusqu'au mariage et il n'est pas rare que celui-ci survienne tard dans la vie. Donc, faire l'amour dans une  voiture prend des allures de sport national. À en croire certaines estimations, un Florentin sur trois aurait été conçu ainsi. Tous les week-ends, les collines proches de la ville servent de refuge à de nombreux couples qui garent leur véhicule au milieu des près, dans les champs d'oliviers ou les chemins creux.

Les enquêteurs ne vont pas tarder à découvrir que des dizaines de voyeurs battent la campagne la nuit afin d'espionner ces ébats. On leur donne couramment le nom d'Indiani, c'est-à-dire d'Indiens, à cause des ruses de Sioux auxquelles ils ont recours pour rester discrets. Certains n'hésitent pas à utiliser des équipements électroniques sophistiqués, notamment des magnétophones munis de micros à parabole ou des appareils photo à infrarouge. Les Indiani ont divisé les collines en territoires bien délimités, placés sous le contrôle d'une "tribu" chargée  de repérer les meilleurs postes d'observation. Quelques-uns sont spécialement convoités, soit du fait de leur proximité avec certains lieux de rencontre, soit parce qu'ils permettent de surveiller les "bonnes voitures", surnommées de la sorte pour des raisons faciles à imaginer. Ces bonnes voitures rapportent même de l'argent, car elles font l'objet d'un troc sordide et permettent à certains Indiani de repartir les poches pleines après avoir cédé leur poste  à un autre. Les voyeurs les plus fortunés n'hésitent pas d'ailleurs à payer des guides pour leur faire découvrir les endroits les mieux placés et les moins risqués."

monstre de florence

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Vendredi 10 janvier 2025 5 10 /01 /Jan /2025 08:00

" Le concierge" est un roman policier paru en 1998 aux USA. En France il a été édité la même année aux Editions du Seuil. (traduit de l'américain par Jean ESCH). On le trouve aussi dans la collection Points n° P669 (459 pages) 

Le thème : Roger Paladine est le grand responsable de la conciergerie d'un hôtel de luxe new-yorkais. La mort suspecte d'un illustre client va bouleverser le bon ordonnancement du palace.

Extrait pages 149 à 151.  23h10, dans le secret de la chambre 1206, Roger retrouve Sydney Sherman, une belle cliente fortunée mais maladive qui séjourne à l'année à l'hôtel

" Quand il entra dans la chambre, Sydney Sherman était allongée sur son lit défait. Elle le regardait avec un sourire espiègle, comme si elle posait pour une photo de classe, sauf qu'elle était totalement nue. Sa hanche droite, légèrement surélevée, se tendait vers lui. Appuyée contre une montagne d'oreillers, telle la Maja desnuda , elle se balançait lentement de droite à gauche, en pivotant sur la hanche. Mlle Sherman était une femme plutôt séduisante et pourtant, le fait de la voir ainsi offerte, langoureuse et impatiente, n'avait curieusement rien d'excitant.

– J'ai vos cachets, dit-il. Voulez-vous un verre d'eau ?

– Au diable le verre d'eau. Approchez. Vous n'avez pas envie de m'embrasser ?

Paladine approcha d'un pas lent, nonchalant même. Il déposa les comprimés sur la table de chevet.

– Tenez, ce sont des 50 mg. Prenez le deuxième seulement si le premier ne fait pas d'effet.

– Oui, Gerio chéri. Promis. Je ferai tout ce que vous voulez. J'adore quand vous me donnez des ordres.

Elle se redressa avec un sourire provocant et noua ses bras autour de son cou. La force d'attraction subtile du poids de son corps obligea Paladine à s'asseoir au bord du lit, droit comme un i.

– Je suis encore en service, dit-il.

– Vous êtes toujours en service. Même quand vous n'êtes pas en service. Jusqu'à quelle heure ? demanda-t-elle.

– Minuit.

Elle se tourna vers le réveil posé sur la table de chevet

– Ça nous laisse presque une heure.

Leurs nez se cognèrent, les lèvres de Sydney Sherman écrasèrent celle du concierge, les deux bouches s'ouvrirent en même temps. S'ensuivit une série de petits baisers avides, semblables à des ondes de choc atteignant le visage, le cou et les oreilles de Paladine, dont les mains se promenaient délicatement sur le corps de la femme.

– C'est adorable de venir me voir, mon chéri, dit-elle d'une voix haletante. Très gentil. Vous voyez ? Vous pouvez être aimable (des doigts nerveux et glacés volèrent vers sa cravate). J'ai terriblement besoin de sentir des mains sur moi ce soir. Mettez-vous donc à l'aise.

Elle entreprit de lui défaire sa cravate.

– Je vais le faire, dit Paladine en échappant à ses mains entreprenantes.

Après avoir ôté sa cravate, il déboutonna sa chemise, enleva ses chaussures et ses chaussettes ; il laissa tomber son pantalon, puis il quitta son maillot de corps et son caleçon avant de se glisser dans le lit à côté de Sydney Sherman.

– Je vous ai attendu la nuit dernière, reprit-elle en enfouissant son nez dans le creux de son cou. Où étiez-vous ?

– C'est une longue histoire.

Au ton de sa voix, elle comprit qu'il ne fallait pas insister.

Ils firent l'amour avec fougue, de manière trépidante. Ensuite, vidés et somnolents, ils restèrent allongés dans l'odeur des draps fraîchement amidonnés. Sydney s'était nichée dans les bras de Paladine, en lui tournant le dos, et se pressait contre lui en épousant la forme de son corps... Tandis que la main de Paladine lui caressait mollement la hanche, Sydney Sherman le sentit qui sombrait peu à peu dans le sommeil. C'était toujours ainsi, il s'endormait le premier pendant qu'elle restait éveillée, dévorée par les derniers frissons du plaisir. Elle sentait bien qu'il réagissait de façon purement mécanique quand il était au lit avec elle. De manière autoritaire et habile, comme tout ce qu'il faisait, mais elle y trouvait son compte. Et même s'il manquait la dimension sentimentale, elle était toute disposée à accepter cette imperfection pour jouir pleinement de tout le reste."

le concierge



  

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Vendredi 20 décembre 2024 5 20 /12 /Déc /2024 08:00

"Les filles qui mentent", roman policier de Eva Björg Ægisdóttir (auteure islandaise) paru en 2019. En France il est paru en 2022 aux Editions de la Martinière puis en édition de poche Policiers Points n° P5905 (427 pages) , traduction de Jean-Christophe Salaün

Extrait pages 177-178 : une des narratrices du roman se trouve dans une boîte de nuit. Un peu éméchée, elle se rend aux toilettes :

" Les sanitaires se trouvent au sous-sol, où une petite file d'attente s'est formée du côté des femmes. L'agitation est totale autour de moi et la musique si forte que je m'entends à peine penser. Arrivant à ma hauteur, un homme se met à me parler mais je ne distingue pas un mot. Il est encore plus ivre que moi, les cheveux ébouriffés et la chemise entrouverte. Je l'attire à moi et l'embrasse. Lorsque c'est mon tour, je le traîne jusqu'à la cabine en ignorant les protestations des autres filles. Je me penche sur la cuvette et descends ma culotte. Les mains appuyées au mur, je sens son sexe me pénétrer. Notre rapport est court et brutal. Il me tire les cheveux et propulse ses hanches avec une telle force que j'ai du mal à tenir debout et à ne pas me cogner la tête contre le mur. Je pousse de puissants gémissements que la musique étouffe. Notre affaire terminée, je le jette hors de la cabine puis m'assieds pour uriner. J'ai les mains qui tremblent, et le sol bouge encore plus qu'avant.

filles qui mentent

Lorsque je sors, des filles se refont une beauté devant le miroir. Minces, les seins tout petits, elles portent beaucoup trop de maquillage et des jupes si courtes qu'elles dévoilent presque leur culotte. L'une d'elles me regarde avec mépris. À son expression, on croirait que je lui ai fait quelque chose. Mais c'est impossible, je ne l'ai jamais vue. Peut-être qu'elle nous a simplement entendus. Devant mon sourire, elle baisse les yeux et s'en va."

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Vendredi 13 décembre 2024 5 13 /12 /Déc /2024 08:00

"Au lieu-dit Noir Étang"  (titre original "The Chatham School Affair") est un polar paru en 1996 aux USA. Il a été publié en France en 2012 aux Editions du Seuil. On le trouve dans la collection de poche POINTS roman noir n°P2945 (378 pages). Traduction de l'anglais par Philippe Loubat-Delranc.

L'intrigue a pour cadre un collège privé de Nouvelle-Angleterre à la fin des années 1920. En 1926 arrive au collège une nouvelle professeur, Elisabeth Channing, qui vient enseigner les arts plastiques. Au fil du récit, on apprend que la jeune femme qui a précocément perdu sa mère a passé toute son adolescence aux côtés de son père écrivain-voyageur avec qui elle a parcouru le monde. Le père a relaté ses voyages dans des carnets que lit avec passion Henry le fils du directeur de Chatham School.

Extrait pages 73-74 : Le père d'Elisabeth raconte sa visite à Capri où en compagnie de sa fille ils découvrent la Villa Jovis, là où résidait l'Empereur Tibère.

" ... l'endroit où je me rendais ce matin-là avait été le théâtre d'actes sanguinaires et pervers.

Pourtant, il se dégageait aussi une certaine splendeur, un incontestale souffle de liberté des vastes jardins d'agrément conçus par l'empereur, des corps humains qu'il y disposait en sculptures vivantes, et même du plaisir insouciant et effréné qu'il puisait dans ces spectacles libidineux. Car c'est en ce lieu que Tibère avait élevé la sensualité physique au-dessus de l'ascèse spirituelle, brisant tous les interdits, accouplant les garçons avec les garçons, les filles avec les filles, recouvrant sa vieille carcasse fripée des corps glabres des plus jeunes. Aussi hideux et contre nature que cela paraisse, cela n'en demeure pas moins le geste le plus spectaculaire que le monde païen fit vers l'absolu.

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J'y avais donc conduit Libby (Elisabeth), pour me promener avec elle sous les charmilles des vestiges encore magnifiques de cet écrin de verdure, et, une fois là, nous nous sommes assis ensemble juste en face du tristement célèbre Saut de Tibère et je lui ai parlé de ce que la vie devait être, des hauteurs qu'elle devrait atteindre, des passions qu'elle devrait embrasser, tout cela, en fin de compte, dans l'espoir qu'elle puisse  vivre comme l'oiseau en vol. Car la vie ne vaut d'être vécue qu'au bord de la folie."

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Vendredi 29 novembre 2024 5 29 /11 /Nov /2024 08:00

"La psy", roman policier paru en 2004 aux USA sous le titre "Therapy", puis en France aux Éditions du Seuil en 2006, traduit de l'anglais par Marie-France de Paloméra. Il est disponible dans la collection Policier Points n° P1830 (587 pages)

Extrait page 229 : Le narrateur enquêteur se trouve avec son amie Allison

" Je pris Allison par la main, la conduisis jusqu'à la chambre. Spike (le chien de son ex qu'il a en garde quelques jours) trottinait dix pas derrière nous. Je fermai la porte. Silence. Avant, quand c'était Robin (l'ex du narrateur) et moi, il gémissait sans discontinuer.

Je tirai les draps, dévêtis Allison et quittai mes propres vêtements. Nous restâmes debout ventre contre ventre, le sang se précipitant dans nos veines, la peau fraîche se réchauffant. Je refermai mes mains sur ses fesses. Ses mains à elle parcouraient déjà tout mon corps.

Toujours pas de protestations derrière la porte tandis que j'entraînais Allison vers le lit.

Nous nous enlaçâmes, caressâmes, embrassâmes et j'oublai tout sauf Allison.

Ce fut seulement lorsque je la pénétrai que les grattements et miaulements commencèrent.

Allison fut aussitôt en alerte. Couchée là, ses mains sur mes bras, ses jambes enserrant mon dos, elle écarquilla ses yeux bleus. Nos rythmes s'accordèrent. De l'autre côté de la porte le raffut s'intensifia.

– Oh... souffla-t-elle, sans interrompre son mouvement. Je vois... ce que tu... voulais... dire.

Je continuai, elle aussi. Spyke monta le son. Sans succès."

la psy hugdebert

illustration de Hugdebert


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Vendredi 15 novembre 2024 5 15 /11 /Nov /2024 08:00

"Frictions" est un roman paru en 2003 aux Éditions Gallimard. On le trouve en collection Folio n° 4178  (250 pages)

Le roman est constitué de cinq épisodes de la vie du narrateur ( le premier alors qu'il n'a que 11 ans, le dernier alors qu'il est veuf et proche de la soixantaine). À chaque étape de sa vie, on le retrouve confronté à la relation fusionnelle avec sa mère, ses amours tumultueuses et son statut de père.

Extrait pages 227-229 : dernière étape du récit. le narrateur entretient une relation amoureuse avec Évelyne, l'épouse d'un ami et surtout mère du copain de sa fille.

" J'avais juré à Lili (la fille du narrateur) de mettre aussitôt fin à cette histoire, mais j'ai revu Évelyne dans la semaine.

Certes, elle ne semblait pas aller très bien : ses traits étaient tirés, sa mine sombre, et elle a inspecté la rue avec un air inquiet avant de se jeter sur moi comme elle ne l'avait encore jamais fait, gémissant d'une voix rauque et complètement déchaînée.

D'une manière ou d'une autre, c'était une vraie famille de fous furieux.

Sexuellement, Évelyne se révélait une partenaire assez étonnante – pour une femme qui fréquentait l'église et que la notion de péché travaillait, léchait de ses petites flammes. Je n'avais pas pris un tel plaisir avec une femme depuis longtemps, je devais l'admettre. J'appréciais le côté interdit et dangereux de la situation, sa tendance au chaos dont on espère toujours tirer de nouvelles cartes. J'aimais ses sous-vêtements de coton, d'une effarante banalité, j'aimais son attitude décidée pendant l'acte sexuel, cette manière de se donner à fond pour être sûre de mériter l'enfer. Autant de raisons pour lesquelles j'hésitais beaucoup à tenir de tenir le serment que j'avais fait à Lili sous le coup de la pression. En fait, j'avais besoin de temps pour y réfléchir. J'avais envie de penser un peu à moi, pour changer.

Nous l'avons fait devant la fenêtre. Évelyne accoudée au balcon, secouant la tête de droite à gauche tandis que je m'activais dans son dos et que la rue fourmillait.

" J'ai une plaque touge sur le front, m'a-t-elle déclaré par la suite. Je porte la marque de l'adultère sur mon visage.

– Désolé, mais je ne vois rien du tout.

– Tout le monde semblait nous regarder des bureaux d'en face.

– Évelyne, personne ne t'a montrée du doigt."

Trois jours plus tard, elle se suicidait au gaz.

Lili ne m'a plus adressé la parole pendant un mois."

djian frictions

Commentaire : un bon résumé assez cynique de "La vie, l'amour, la mort"

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Vendredi 8 novembre 2024 5 08 /11 /Nov /2024 08:00

"Les plaisirs de la chair" (1996, éditions PLON, 289 pages) est un roman historique qui se déroule dans le royaume de France au milieu du XVIIIème siècle (il débute en 1768 et s'achève quelques années avant le début de la Révolution). L'héroïne est une jeune femme prénommée Malvina qui possède des dons gustatifs et olfactifs exceptionnels. Engagée à Paris chez un célèbre apothicaire, elle se livre pour lui à des préparations culinaires et pharmaceutiques hors du commun. Outre Malvina, l'apothicaire a aussi à son service un fidèle nain difforme nommé Alcibiade, qui est secrètement amoureux de Malvina.

Extrait pages 144-146 : Malvina se trouve seule avec Alcibiade

– Ne dis rien, dit-elle. Je vais me déshabiller, je ne te donnerai rien de plus que mon corps et ce souvenir. Et si plus tard, des femmes se refusent à toi, si celles que tu convoites te repoussent, tu pourras songer à ce moment où une jeune fille vierge s'est abandonnée à ton désir. Ne parle plus, moi, je n'ai rien à te dire... Regarde.

Alcibiade en resta abasourdi. Ces paroles ne pouvaient être suivies d'effet. Il connaissait trop les mots pour ignorer leur fallacieux usage : les promesses se vantaient d'aiguiser le désir, d'en prolonger l'attente. Mais rarement elles étaient tenues car se donner du temps manquait déjà de courage. Pourtant, Malvina avait commencé à ôter ses vêtements, à dénouer son corselet. Elle fit glisser le haut de sa robe. Des seins majestueux, dominateurs, d'où provenait un parfum d'Orient, jaillirent d'un coffret de dentelles. Elle les lui offrit, fière et triomphante, tout en achevant de se dévêtir. Au coup de poignatd que fit sa nudité, le sexe d'Alcibiade se tendit. Son visage rougit et son cœur manqua de s'arrêter. Son corps, figé par la surprise, semblait mortifié. C'est Malvina qui guida ses mains vers ses hanches, la combe de son ventre et de sa poitrine. C'est elle encore qui le déshabilla là où elle le désirait. Elle frémit au contact des mains qui à tâtons s'aventuraient gauchement sur ses épaules, et sur son visage. Des caresses timides, puis un tendre baiser. Un exquis frisson de plaisir. Elle éprouva la chaleur de ces lèvres sur sa peau. Il l'embrassait, prenant le bout de ses seins entre ses dents, les léchait avant  que la chair délicate ne s'écoule entière dans sa bouche. Sa langue jouait, s'arc-boutant, s'aplatissant pour mieux savourer cette jouissance dont le goût avait celui du miel, l'odeur du lait. Comme une mère et son nourrisson, les deux corps s'épousèrent, fondus en un seul. Les mains qui hésitaient à se toucher, soudain, s'agrippèrent, s'affolèrent, les lèvres se heurtèrent. Une folie, tour à tour douce et violente, les emporta. Les yeux fermés, privée de pensée, Malvina se soumettait aux suavités de cette exquise agonie. Ses reins se cambraient, ses hanches se lovaient, telle une sirène autour d'un mât, au rythme sacré du plaisir. Puis elle fit un acte inconcevable. Elle prit, entre ses mains, le sexe d'Alcibiade, le caressa de sa joue, le porta à sa bouche, tentant de l'avaler tout entier. Le petit homme la regardait, submergé par l'émotion. Baissant à demi les paupières, il savoura la force de cet éblouissement charnel, pensa à la collision de deux comètes. Un cri poignant lui échappa. Il gémissait dans une sorte de béatitude, comme sacrifié et rendu à une nouvelle naissance. Lui, et lui seul, atteignit l'orgasme."

haloche

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Vendredi 1 novembre 2024 5 01 /11 /Nov /2024 08:00

"Un soir de décembre" est un court roman de 186 pages paru en 2005 chez Jean-Claude LATTÈS, puis dans la collection Le Livre de Poche (n° 35180)

Résumé : Dans la vie de Matthieu Brin, marié et père de deux enfants, qui vient de se faire connaître en publiant un premier roman à succès, ressurgit une certaine Sara qu'il avait connue dix années auparavant et qu'il croyait avoir oubliée.

Extrait pages 87-88 : Passage de la troisième lettre que Sara adresse à Matthieu

" J'avais besoin de te voir au fond de moi. J'aimais que tu me pénètres avec violence, à peine arrivé, que tu me couches sur la table, à plat ventre, que tu relèves ma jupe sans même m'avoir parlé, j'aimais ton impatience. Ton souffle dans mon dos. Tes mains qui attrapaient ma nuque ou mes cheveux, cette force avec laquelle tu me soulevais à me rompre le dos. J'aimais sur les draps mon corps étendu, qui réclamait encore, les caresses lentes qui précédaient ton ardeur. Je me souviens de ces soirées d'automne où, chancelants d'avoir fait l'amour pendant des heures, nous sortions dîner. J'aimais la douceur de la nuit, cette pluie fine sur nos visages, l'ivresse du premier verre de vin, cette langueur dans nos gestes, nos corps épuisés. Tu ne m'as jamais parlé d'elle *. Je sais seulement qu'elle voyageait pour son travail, et qu'elle partait parfois plusieurs jours, nous offrant, sans le savoir, cette fallacieuse liberté.

Je t'ai aimé. Dès le premier soir. Je ne sais pas si j'ai cru, ne serait-ce qu'un moment, que tu pourrais renoncer. Je ne sais pas si cet amour enflait parce que tu en avais fixé l'échéance ou s'il se nourrissait en silence de l'espoir insensé de te voir changer d'avis. Nous avons fait l'amour de plus en plus violemment. De plus en plus fort. Nous avons fait l'amour comme si chaque fois devait être la dernière, comme si rien, jamais, ne devait être plus intense, plus profond, comme s'il nous fallait aller au bout de l'acceptable, là où les limites s'estompent, disparaissent , là où les autres s'arrêtent. Je te voulais toujours plus loin, au fond de mon ventre. Je me souviens de la force de tes mains, enserrant mes jambes. De tes morsures à mon cou. Du goût de ton sexe dans ma bouche, longtemps après que nous nous fûmes quittés. Je me souviens de tout. Je plantais mes ongles dans ta chair et après ton départ je cherchais sur mon corps l'empreinte de tes mains.

Dans cette volonté aveugle de ne faire qu'un, cet élan inassouvi, je te perdais.

Car dans cette violence, nous n'avions jamais été si vulnérables."

elle * : Élise, l'épouse de Matthieu.

delphine de vigan

Mon commentaire : roman puissant la permanence du souvenir et l'illusion de l'oubli. Un récit bouleversant qui fait parfois froid dans le dos. À lire et à relire...

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 25 octobre 2024 5 25 /10 /Oct /2024 08:00

" Beautiful bastard" : Christina (Hobbs) et Lauren (Billing) sont les autrices à quatre mains de ce roman érotique (Pocket n° 15702, 317 pages, traduit de l'américain par Margaux Guyon) qui est paru en 2013 et sera suivi en 2014 de "Beautiful bitch", tous les deux édités en France dans la collection Pocket.

L'histoire : Chloé Mills est stagiaire chez MBA, une grande agence de pub. Elle y prépare son diplôme de fin d'études. Son boss s'appelle Bennett Ryan, un patron arrogant, détestable mais beau comme un dieu. Inutile de vous faire un dessin...

Extrait pages 43-44 : Chloe est en week-end. Le vendredi, elle a succombé pour la première fois au charme de Ryan Bennett...

"Dire que j'ai passé un week-end de merde est un euphémisme. J'ai à peine mangé, à peine dormi et mes quelques heures de sommeil ont été interrompues par des fantasmes de mon boss nu – sur moi, au-dessus de moi, derrière moi... J'en étais à souhaiter reprendre les cours pour me distraire.

Samedi matin, je me suis réveillée frustrée et grognon, mais j'ai réussi à me reprendre. Je me suis occupée du ménage et des courses. Dimanche matin, moins de chance. J'émerge en sursaut, haletante. Je tremble de tous mes membres, entortillée dans les draps de coton. Je suis en sueur. Mon rêve est si intense qu'il m'a amenée à l'orgasme. Ryan et moi nous nous trouvons sur la table de conférence, mais cette fois, tous les deux complètement nus. Il s'allonge sur le dos et je le chevauche. Mon corps glisse d'avant en arrière, et de bas en haut, le long de sa bite. Il me touche partout. Ses mains parcourent mon visage, descendent dans mon cou, sur mes seins, mes hanches – il guide mes mouvements. J'explose quand nos yeux se rencontrent.

"Merde" fais-je en sortant du lit. Ça va de mal en pis. Comment aurais-je pu penser en commençant à travailler pour ce sale type hargneux que ça finirait en baise féroce contre une fenêtre froide et au boulot ? Et que j'aimerais ça ?

Je passe sous la douche. mais tandis que, debout dans la salle de bains, j'attends que l'eau soit à la bonne température, mes pensées dérivent une nouvelle fois. Je brûle de voir son regard se relever d'entre mes cuisses, et son expression au moment de me prendre alors que je suis trempée de désir. Je crève d'envie de l'entendre prononcer mon nom au moment où il jouit.

Mon cœur saute dans ma poitrine. Fantasmer sur lui, c'est un aller simple pour le purgatoire. Je suis sur le point d'obtenir mon diplôme. C'est un patron. Il n'a rien à perdre, alors que moi..."

beautiful bastard

commentaire : Sur le thème du "Je t'aime, moi non plus", les amateurs de scènes de sexe seront ravis. Le livre compte 20 chapitres et presque autant de séances de fornication très hot. Évidemment, à force, la répétition finit par lasser, d'autant plus que le lecteur a parfois la désagréable sensation d'assister à chaque fois à la même scène... Un peu le genre remake littéraire d' Un jour sans fin.  

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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