lectures x

Vendredi 27 juin 2025 5 27 /06 /Juin /2025 08:00

"Les Révélations de Becky Paulson" est une nouvelle (21 pages) de Stephen KING datée de 1986  qu'on retrouve dans un recueil intitulé "22 histoires de sexe et d'horreur" paru en 1995 dans la collection Pocket Terreur n° 9113. La traduction de cette nouvelle de Stephen KING est de Dominique DILL

 Extrait : Paula découvre que son époux Joe, la trompe avec une certaine Nancy Voss, nouvelle employée au bureau de poste. D'abord des doutes, puis la certitude.

" Oh, évidemment, elle avait bien dû se douter, sans vouloir se l'avouer, qu'il se passait quelque chose ! Jamais plus il ne l'importunait la nuit. Mais, en vérité, ç'avait été un soulagement ; le sexe, c'était exactement ce que sa mère lui avait dit : sale, brutal, parfois douloureux et toujours humiliant. N'avait-elle pas également détecté une odeur de parfum sur son col, de temps à autre ? Si oui, elle avait fait semblant de ne pas s'en apercevoir, et elle aurait fait semblant indéfiniment si l'image de Jésus posée sur la télé Zénith ne s'était pas mise à parler, le 7 juillet. Elle se rendit compte qu'elle avait même choisi d'ignorer un troisième facteur : les avances avaient cessé et le parfum s'était fait sentir presque au moment où le vieux Charlie Eastbrooke avait pris sa retraite, et où une certaine Nancy Voss, venue de Falmouth, l'avait remplacé au bureau de poste. Becky pensait que la Voss (qu'elle n'appelait plus que la Garce) n'avait pas loin de cinq ans de plus qu'elle et Joe, c'est-à-dire sans doute presque cinquante ans, mais cette traînée était bien conservée et ne faisait pas son âge. Becky était prête à admettre qu'elle avait pris un peu de poids, puisqu'elle était passée de cinquante-sept à quatre-vingt-douze kilos, essentiellement depuis que leur seul rejeton, Byron, avait quitté le nid.

Elle aurait pu feindre de tout ignorer, elle aurait tout ignoré, elle aurait peut-être même tout toléré avec soulagement : si la Garce aimait la bestialité des relations sexuelles, avec leurs grognements, leurs coups de boutoir et le jet final de ce truc qui sentait vaguement la morue et ressemblait à un liquide à vaisselle bon marché, alors ça ne faisait que prouver que la Garce elle-même n'était guère plus qu'un animal. Ça libérait aussi Becky d'une obligation fastidieuse, même si elle était de plus en plus rare. mais quand l'image de Jésus s'était mise à parler et à lui raconter exactement ce qui se passait, il devint impossible de l'ignorer plus longtemps. Elle sut alors qu'il faudrait faire quelque chose. (...)

Elle se penchait pour allumer la télévision quand Jésus dit : "Becky, Joe s'enfile la Garce presque tous les jours à l'heure du déjeuner, et parfois aussi le soir après le travail. Une fois, il était tellement excité qu'il l'a fait pendant qu'il devait l'aider à trier le courrier. Et tu sais quoi ? Elle a même pas dit : "Attends au moins que j'aie fini de trier les lettres urgentes !" Et ce n'est pas tout."

stephen king


Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 30 mai 2025 5 30 /05 /Mai /2025 08:00

"Mystic River" de Dennis Lehane  est paru aux USA en 2001 puis en France en 2004 chez Payot dans la collection  de poche RIVAGES/NOIR n° 515 (584 pages). La traduction en français est de Isabelle Maillet.

En 2003, le roman a été magistralement adapté au cinéma par Clint Eastwood. Si vous ne l'avez jamais vu, je vous recommande ce film même si le roman est comme souvent plus riche et plus puissant que sa version cinématographique.

Extrait pages 158-161 : En 2000, dans un quartier pauvre de East Buckingham. Une nuit, Celeste, la compagne de Dave (un des trois principaux personnages du roman), a vu son mari rentrer au domicile blessé à la poitrine et en sang à la suite d'une agression sur le parking d'un bar. Elle l'a soigné, lavé... Le lendemain matin, au réveil, elle se souvient de ce qui s'est passé  pendant la nuit...

" Celeste s'allongea sur le dos, consciente à cet instant seulement d'être nue et d'avoir dormi jusqu'à dix heures passées, ce qui ne lui arrivait pratiquement plus depuis que Michael (leur fils) avait appris à marcher, et elle sentit une petite vague de remords déferler dans sa poitrine, puis mourir au creux de son estomac, alors qu'elle se souvenait de s'être agenouillée sur le carrelage de la cuisine à quatre heures du matin pour embrasser la chair autour de la blessure de Dave, d'avoir décelé sur lui l'odeur de la peur et de l'adrénaline, et laissé ce besoin impérieux de le goûter et de se serrer contre lui le plus étroitement possible balayer toutes ses craintes au sujet du sida ou de l'hépatite. Elle s'était débarrassée de son peignoir sans cesser de faire courir sa langue sur le corps de Dave, et était restée en T-shirt court et slip noir, indifférente à l'air froid de la nuit qui s'insinuait sous la porte d'entrée et lui glaçait les chevilles et les jambes. La frayeur avait donné à la peau de Dave une saveur mi-amère, mi-sucrée, et Celeste l'avait léchée de la plaie jusqu'à la gorge, tout en glissant une main entre les cuisses de son mari, dont le sexe s'était durci, dont le souffle s'était fait plus saccadé. Elle aurait voulu qu'elle dure le plus longtemps possible, cette sensation de puissance qu'elle éprouvait soudain dans tout son être, et elle s'était redressée pour s'asseoir sur lui. Elle l'avait embrassé à pleine bouche, les doigts glissés dans ses cheveux, en imaginant qu'elle aspirait toute la souffrance causée en lui par ce déchaînement de violence sur le parking. Les paumes enserrant la tête de Dave, elle s'était plaquée contre lui jusqu'à ce qu'il lui arrache son T-shirt, prenne un sein dans sa bouche et gémisse tandis qu'elle se frottait sur lui. C'était cela qui importait, il fallait que Dave comprenne, ce mélange de leurs corps, cette fusion des odeurs, du désir et de l'amour – oui, de l'amour, car elle l'aimait plus fort que jamais maintenant qu'elle avait failli le perdre.

Il lui pinçait les mamelons entre ses dents, lui faisait mal, serrait trop fort, et pourtant, elle s'était cambrée pour mieux s'offrir à lui, accueillant la douleur avec bonheur. Elle ne lui en aurait pas voulu s'il l'avait mordue jusqu'au sang, parce qu'il avait besoin d'elle, besoin de l'aspirer lui aussi et de lui pétrir les reins pour déverser sa peur sur elle et en elle. De son côté, elle absorberait son mal, puis le recracherait tel un venin, et ils se sentiraient alors tous deux plus forts que jamais. Elle n'en doutait pas. (...)

mystic river

Elle avait su dans la salle de bains quand il était rentré qu'il lui avait menti mais elle avait choisi de ne pas en tenir compte. Elle l'avait su aussi au moment où, couchée sur le carrelage, elle s'était soulevée pour se porter à sa rencontre. Elle avait regardé ses yeux, légèrement vitreux, au moment où il la pénétrait et lui calait les chevilles sur ses hanches, et accueilli ses premiers coups de reins avec la certitude grandissante que son histoire ne tenait pas debout."

  

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Vendredi 2 mai 2025 5 02 /05 /Mai /2025 21:00

"Le Fouet" de Martine Roffinella est paru en 2000 chez Phébus puis en édition limitée dans la collection Points en 2009. Je vous recommande vivement la lecture de ce bref récit de 125 pages, dont tout est résumé dans le premier chapitre que voici :

" J'ai longtemps accepté sur mon corps ce que je rêvais d'infliger aux autres. Des coups. Des punitions méritées. Des châtiments exemplaires pour mes fautes commises.

J'exposais mon dos aux griffures, aux sillons gravés par la boucle d'une ceinture. Aux écorchures laissées par des ongles précis et rapides. Faufilage incessant d'une machine à coudre, qui rectifiait ma peau par endroits pour l'agrafer ailleurs. J'étais couverte de "pièces", de tissus de chair superposés. Plus les zébrures me transformaient en chandail raccommodé, plus je désirais être ravaudée, vulgairement rapetassée. Pour tenir encore. Et affronter d'autres crachats. L'insulte qui accompagnait le geste me portait quelquefois au plaisir ; au cri unique que je lâchais, haletante, pétrie de douleurs et de pardons enfin accordés.

L'instant qui suivait l'orgasme virait évidemment au cauchemar.

La mouillure que je sentais glisser à mon entrejambe l'interdisait la rédemption. Ma mouillure odorante, gluante ; cette fange liquoreuse issue de mon sexe indiscipliné. Une assemblée de morts surgissait dans mon lit bientôt transformé en espace d'accusation. Tel oncle décédé revenait me fustiger ; tel grand-père me rappelait que j'avais connu ma première relation interdite le jour de son enterrement.

Au bout du compte, Dieu finissait toujours par me condamner à l'Enfer. Ici. Parmi les femmes. Victine expiatoire des femmes.

Leur putain, en somme. Et jusqu'à la nuit des temps.

Je me vengerai, c'est sûr. D'ailleurs, j'ai acheté un fouet."

Hegemann

illustration de Hegemann

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Vendredi 11 avril 2025 5 11 /04 /Avr /2025 08:00

Extrait n° 2 : Pages 275-276. Lisbeth Salander, 23 ans, "cas social", est venue pour demander de l'argent à Maître Nils Bjurman, son nouveau tuteur juridique chargé du contrôle de son comportement, de son mode de vie et de son budget. Extrait que j'ai intitulé " L'absence de consentement"

" -Tu es une femme adulte maintenant, Lisbeth .

Elle fit oui de la tête.

- Viens ici, dit-il en tendant une main.

Lisbeth Salander posa le regard sur le coupe-papier pendant quelques secondes avant de se lever et de s'avancer vers lui. Conséquences. Il prit sa main et l'appuya contre son bas-ventre. Elle pouvait sentir son sexe à travers le pantalon en gabardine sombre.

- Si tu es gentille avec moi, je serai gentil avec toi, dit-il.

Il l'avait raide comme un bâton quand il posa l'autre main derrière sa nuque et la força à se mettre à genoux, le visage devant son bas-ventre.

- Tu as dejà fait ce genre de chose, n'est-ce pas ? dit-il en ouvrant sa braguette. Elle sentit qu'il venait de se laver avec de l'eau et du savon.

Lisbeth Salander tourna son visage sur le côté et essaya de se lever mais il la tenait d'une main ferme. D'un point de vue force pure, elle ne pouvait pas se mesurer avec lui : elle pesait 42 kilos contre ses 95. Il lui prit la tête à deux mains et tourna son visage de façon à la voir droit dans les yeux.

- Si tu es gentille avec moi, je serai gentil avec toi, répéta-t-il. Tu m'embêtes, et je peux te faire interner avec les fous pour le restant de ta vie. Ça te ferait plaisir ?

Elle secoua la tête.

ll attendit jusqu'à ce qu'elle baisse le regard, soumise, pensa-t-il. Puis il l'attira plus près de lui. Lisbeth Salander desserra les lèvres et le prit dans sa bouche. Il ne cessa de lui maintenir la nuque et de la presser violemment contre lui. Elle ne put empêcher le reflexe de mastication tout au long des dix minutes qu'il se déhancha ; quand enfin il éjacula, il la tenait tellement serrée qu'elle avait du mal à respirer.

Il la laissa utiliser un petit cabinet de toilette attenant à son bureau. Lisbeth Salander tremblait de tout son corps quand elle se lava le visage et essaya d'enlever les taches sur son pull. Elle mangea de son dentifrice pour se débarrasser du goût. En revenant dans son cabinet de travail, elle le trouva installé comme si de rien n'était à son bureau, en train de feuilleter des papiers.

- Assieds-toi, Lisbeth, lui dit-il sans la regarder.

Elle s'assit. Finalement il tourna les yeux vers elle et sourit.

- Tu es adulte maintenant, n'est-ce pas, Lisbeth ?

Elle fit oui de la tête.

- Alors tu dois aussi être capable de jouer à des jeux d'adultes, dit-il comme s'il parlait à un enfant."

millenium2


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Vendredi 4 avril 2025 5 04 /04 /Avr /2025 08:00

Le premier épisode de Millénium sous titré "Les hommes qui n'aimaient pas les femmes" est paru en 2005 en Suède, puis en France  2006 aux Editions ACTE SUD. On le trouve dans la collection BABEL NOIR  n° 37 ( 706 pages) , traduction du suédois par Lena GRUMBACH et Marc de GOUVENAIN.

Extraits : pour la rubrique LecturesX, je vous ai choisi deux extraits trouvés dans le même chapitre mais mettant en scène deux couples différents et surtout illustrant deux approches radicalement opposées des rapports homme-femme.

extrait n° 1, pages 273-274. Le journaliste Mikael Blomkvist, personnage central de l'intrigue noue une relation avec Cécilia Vanger, la cinquantaine, professeur, membre de la puissante famille sur laquelle il est chargé de mener une enquête. Extrait que j'appelerai "le consentement". Ils se retrouvent seuls, en tête à tête.

" Mikael rit. Cette Cécilia Vanger, décidément lui plaisait.

- Moi aussi j'aurais bien besoin d'un amant occasionnel, dit-elle.

Elle se débarrassa de ses pantoufles et posa le pied sur le genou de Mikael. Machinalement il mit la main sur son pied et toucha la peau. Il hésita une seconde - il sentit qu'il naviguait dans des eaux totalement intattendues et incertaines. Mais il se mit à masser tout doucement la plante de son pied avec le pouce.

- Moi aussi je suis mariée, fit Cécilia Vanger.

- Je sais. On en divorce pas dans le clan Vanger.

- Je n'ai pas rencontré mon mari depuis bientôt vingt ans.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?

- Ça ne te regarde pas. Je n'ai pas fait l'amour depuis... hmm, disons trois ans, maintenant.

- Tu m'étonnes.

- Pourquoi ? C'est une question d'offre et de demande. Je ne tiens absolument pas à avoir un petit ami, ni un mari légitime, ni un compagnon. Je me sens très bien avec moi-même. Avec qui ferais-je l'amour ? Un des professeurs de l'école ? Ça m'étonnerait. Un élève ? Radio-Caniveau aurait quelque chose de croustillant à se mettre sous la dent. On surveille de près les gens qui s'appellent Vanger. Et ici sur Hedebyön n'habitent que des membres de la famille ou des gens qui sont déjà mariés.

Elle se pencha en avant et l'embrassa dans le cou.

- Je te choque ?

- Non. Mais je ne sais pas si c'est une bonne idée. Je travaille pour ton oncle.

- Et je serai certainement la dernière à aller le lui dire. Mais à mon avis Henrik n'aurait probablement rien contre.

Elle se plaça à califourchon sur lui et l'embrassa sur la bouche. Ses cheveux étaient encore mouillés et elle sentait le shampoing. Il s'empêtra dans les boutons de sa chemise en flanelle puis la lui rabattit sur les épaules. Elle ne s'était pas donné la peine de mettre de soutien-gorge. Elle se serra contre lui quand il embrassa ses seins.

millenium1


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Vendredi 28 mars 2025 5 28 /03 /Mars /2025 08:00

"L'accident de l'A85"  de Graeme Macrae Burnet est un polar de 332 pages paru en 2017, disponible dans la collection 10/18 (n° 5565) 

Tout commence dans les années 80 par un accident de la circulation en pleine nuit sur l'A85, et le décès du conducteur de la voiture, un certain Bertrand Barthelme, notaire d'une paisible cité alsacienne.

Extrait pages 213-214 : Raymond, 19 ans, fils du notaire décédé, est à Mulhouse où il a fait la connaissance de Delphine (dite Delph) serveuse dans un bar. Ce soir-là, Raymond a trop bu et est allé vomir aux toilettes :

" Quand il était ressorti des toilettes chez Johnny (le patron du bar), Delph lui avait indiqué d'un mouvement de la tête de la suivre. La pièce au bout du corridor était sombre et sentait les égouts. Il y faisait froid. Sans cérémonie, Delph avait baissé ses collants et saculotte et s'était juchée sur une pile de caisses. Il n'y avait pas asez de lumière pour que Raymond puisse voir entre ses jambes. Une ou deux fois, quand sa mère était sortie du lit trop vite, il avait aperçu son sexe, mais à part ça et ses tripotages avec Yvette (copine de lycée) il n'avait qu'une vague connaissance de l'anatomie féminine. Delph avait déboutonné sa chemise. Elle ne portait pas de soutien-gorge. Elle avait le torse aussi émacié qu'un adolescent pubère. Elle lui avait suggéré de baisser son pantalon, ce qu'il avait fait. Puis elle l'avait attiré à elle, avait pris son pénis dans sa main pour le guider dans son vagin, mais il avait éjaculé à l'intérieur de sa cuisse dès qu'elle l'avait touché. Il avait essayé de le lui cacher en donnant des coups de hanches entre ses jambes comme il avait vu certains acteurs le faire  dans des films, mais son érection était vite retombée. Delph ne s'était pas gênée pour lui faire comprendre qu'elle trouvait ses eforts insatisfaisants. Elle l'avait repoussé et était redescendue de sa pile de caisses. Après avoir essuyél e sperme sur sa cuisse, remonté ses collants et reboutonné sa chemise. Raymond avait refermé sa braguette. Il avait ramassé le chapeau de Delph qui était tombé par terre et le lui avait rendu en marmonnant des excuses.

- Ne t'en fais pas, avait-elle répondu. Luc (un client du bar) s'occupera de moi tout à l'heure. "

A35

illustration de Varenne

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Vendredi 14 mars 2025 5 14 /03 /Mars /2025 08:00

"Le monstre de Florence" de Douglas PRESTON et Mario SPEZI est un documentaire policier paru en 2008 aux USA puis en 2010 en France (traduction de Sebastian Danchin). Il est disponible dans la collection de poche J'ai lu  Policier (415 pages)

L'ouvrage retrace avec minutie toutes les péripéties et rebondissments de la traque du Monstre de Florence, tueur de couples en série qui a sévi dans les collines de Florence entre 1974 et 1985.

Extrait page 32. Cet extrait décrit le contexte dans lequel s'incrivent tous les meurtres du monstre de Florence.

" En Italie, la plupart des gens vivent chez leurs parents jusqu'au mariage et il n'est pas rare que celui-ci survienne tard dans la vie. Donc, faire l'amour dans une  voiture prend des allures de sport national. À en croire certaines estimations, un Florentin sur trois aurait été conçu ainsi. Tous les week-ends, les collines proches de la ville servent de refuge à de nombreux couples qui garent leur véhicule au milieu des près, dans les champs d'oliviers ou les chemins creux.

Les enquêteurs ne vont pas tarder à découvrir que des dizaines de voyeurs battent la campagne la nuit afin d'espionner ces ébats. On leur donne couramment le nom d'Indiani, c'est-à-dire d'Indiens, à cause des ruses de Sioux auxquelles ils ont recours pour rester discrets. Certains n'hésitent pas à utiliser des équipements électroniques sophistiqués, notamment des magnétophones munis de micros à parabole ou des appareils photo à infrarouge. Les Indiani ont divisé les collines en territoires bien délimités, placés sous le contrôle d'une "tribu" chargée  de repérer les meilleurs postes d'observation. Quelques-uns sont spécialement convoités, soit du fait de leur proximité avec certains lieux de rencontre, soit parce qu'ils permettent de surveiller les "bonnes voitures", surnommées de la sorte pour des raisons faciles à imaginer. Ces bonnes voitures rapportent même de l'argent, car elles font l'objet d'un troc sordide et permettent à certains Indiani de repartir les poches pleines après avoir cédé leur poste  à un autre. Les voyeurs les plus fortunés n'hésitent pas d'ailleurs à payer des guides pour leur faire découvrir les endroits les mieux placés et les moins risqués."

monstre de florence

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Vendredi 10 janvier 2025 5 10 /01 /Jan /2025 08:00

" Le concierge" est un roman policier paru en 1998 aux USA. En France il a été édité la même année aux Editions du Seuil. (traduit de l'américain par Jean ESCH). On le trouve aussi dans la collection Points n° P669 (459 pages) 

Le thème : Roger Paladine est le grand responsable de la conciergerie d'un hôtel de luxe new-yorkais. La mort suspecte d'un illustre client va bouleverser le bon ordonnancement du palace.

Extrait pages 149 à 151.  23h10, dans le secret de la chambre 1206, Roger retrouve Sydney Sherman, une belle cliente fortunée mais maladive qui séjourne à l'année à l'hôtel

" Quand il entra dans la chambre, Sydney Sherman était allongée sur son lit défait. Elle le regardait avec un sourire espiègle, comme si elle posait pour une photo de classe, sauf qu'elle était totalement nue. Sa hanche droite, légèrement surélevée, se tendait vers lui. Appuyée contre une montagne d'oreillers, telle la Maja desnuda , elle se balançait lentement de droite à gauche, en pivotant sur la hanche. Mlle Sherman était une femme plutôt séduisante et pourtant, le fait de la voir ainsi offerte, langoureuse et impatiente, n'avait curieusement rien d'excitant.

– J'ai vos cachets, dit-il. Voulez-vous un verre d'eau ?

– Au diable le verre d'eau. Approchez. Vous n'avez pas envie de m'embrasser ?

Paladine approcha d'un pas lent, nonchalant même. Il déposa les comprimés sur la table de chevet.

– Tenez, ce sont des 50 mg. Prenez le deuxième seulement si le premier ne fait pas d'effet.

– Oui, Gerio chéri. Promis. Je ferai tout ce que vous voulez. J'adore quand vous me donnez des ordres.

Elle se redressa avec un sourire provocant et noua ses bras autour de son cou. La force d'attraction subtile du poids de son corps obligea Paladine à s'asseoir au bord du lit, droit comme un i.

– Je suis encore en service, dit-il.

– Vous êtes toujours en service. Même quand vous n'êtes pas en service. Jusqu'à quelle heure ? demanda-t-elle.

– Minuit.

Elle se tourna vers le réveil posé sur la table de chevet

– Ça nous laisse presque une heure.

Leurs nez se cognèrent, les lèvres de Sydney Sherman écrasèrent celle du concierge, les deux bouches s'ouvrirent en même temps. S'ensuivit une série de petits baisers avides, semblables à des ondes de choc atteignant le visage, le cou et les oreilles de Paladine, dont les mains se promenaient délicatement sur le corps de la femme.

– C'est adorable de venir me voir, mon chéri, dit-elle d'une voix haletante. Très gentil. Vous voyez ? Vous pouvez être aimable (des doigts nerveux et glacés volèrent vers sa cravate). J'ai terriblement besoin de sentir des mains sur moi ce soir. Mettez-vous donc à l'aise.

Elle entreprit de lui défaire sa cravate.

– Je vais le faire, dit Paladine en échappant à ses mains entreprenantes.

Après avoir ôté sa cravate, il déboutonna sa chemise, enleva ses chaussures et ses chaussettes ; il laissa tomber son pantalon, puis il quitta son maillot de corps et son caleçon avant de se glisser dans le lit à côté de Sydney Sherman.

– Je vous ai attendu la nuit dernière, reprit-elle en enfouissant son nez dans le creux de son cou. Où étiez-vous ?

– C'est une longue histoire.

Au ton de sa voix, elle comprit qu'il ne fallait pas insister.

Ils firent l'amour avec fougue, de manière trépidante. Ensuite, vidés et somnolents, ils restèrent allongés dans l'odeur des draps fraîchement amidonnés. Sydney s'était nichée dans les bras de Paladine, en lui tournant le dos, et se pressait contre lui en épousant la forme de son corps... Tandis que la main de Paladine lui caressait mollement la hanche, Sydney Sherman le sentit qui sombrait peu à peu dans le sommeil. C'était toujours ainsi, il s'endormait le premier pendant qu'elle restait éveillée, dévorée par les derniers frissons du plaisir. Elle sentait bien qu'il réagissait de façon purement mécanique quand il était au lit avec elle. De manière autoritaire et habile, comme tout ce qu'il faisait, mais elle y trouvait son compte. Et même s'il manquait la dimension sentimentale, elle était toute disposée à accepter cette imperfection pour jouir pleinement de tout le reste."

le concierge



  

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Vendredi 20 décembre 2024 5 20 /12 /Déc /2024 08:00

"Les filles qui mentent", roman policier de Eva Björg Ægisdóttir (auteure islandaise) paru en 2019. En France il est paru en 2022 aux Editions de la Martinière puis en édition de poche Policiers Points n° P5905 (427 pages) , traduction de Jean-Christophe Salaün

Extrait pages 177-178 : une des narratrices du roman se trouve dans une boîte de nuit. Un peu éméchée, elle se rend aux toilettes :

" Les sanitaires se trouvent au sous-sol, où une petite file d'attente s'est formée du côté des femmes. L'agitation est totale autour de moi et la musique si forte que je m'entends à peine penser. Arrivant à ma hauteur, un homme se met à me parler mais je ne distingue pas un mot. Il est encore plus ivre que moi, les cheveux ébouriffés et la chemise entrouverte. Je l'attire à moi et l'embrasse. Lorsque c'est mon tour, je le traîne jusqu'à la cabine en ignorant les protestations des autres filles. Je me penche sur la cuvette et descends ma culotte. Les mains appuyées au mur, je sens son sexe me pénétrer. Notre rapport est court et brutal. Il me tire les cheveux et propulse ses hanches avec une telle force que j'ai du mal à tenir debout et à ne pas me cogner la tête contre le mur. Je pousse de puissants gémissements que la musique étouffe. Notre affaire terminée, je le jette hors de la cabine puis m'assieds pour uriner. J'ai les mains qui tremblent, et le sol bouge encore plus qu'avant.

filles qui mentent

Lorsque je sors, des filles se refont une beauté devant le miroir. Minces, les seins tout petits, elles portent beaucoup trop de maquillage et des jupes si courtes qu'elles dévoilent presque leur culotte. L'une d'elles me regarde avec mépris. À son expression, on croirait que je lui ai fait quelque chose. Mais c'est impossible, je ne l'ai jamais vue. Peut-être qu'elle nous a simplement entendus. Devant mon sourire, elle baisse les yeux et s'en va."

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Vendredi 13 décembre 2024 5 13 /12 /Déc /2024 08:00

"Au lieu-dit Noir Étang"  (titre original "The Chatham School Affair") est un polar paru en 1996 aux USA. Il a été publié en France en 2012 aux Editions du Seuil. On le trouve dans la collection de poche POINTS roman noir n°P2945 (378 pages). Traduction de l'anglais par Philippe Loubat-Delranc.

L'intrigue a pour cadre un collège privé de Nouvelle-Angleterre à la fin des années 1920. En 1926 arrive au collège une nouvelle professeur, Elisabeth Channing, qui vient enseigner les arts plastiques. Au fil du récit, on apprend que la jeune femme qui a précocément perdu sa mère a passé toute son adolescence aux côtés de son père écrivain-voyageur avec qui elle a parcouru le monde. Le père a relaté ses voyages dans des carnets que lit avec passion Henry le fils du directeur de Chatham School.

Extrait pages 73-74 : Le père d'Elisabeth raconte sa visite à Capri où en compagnie de sa fille ils découvrent la Villa Jovis, là où résidait l'Empereur Tibère.

" ... l'endroit où je me rendais ce matin-là avait été le théâtre d'actes sanguinaires et pervers.

Pourtant, il se dégageait aussi une certaine splendeur, un incontestale souffle de liberté des vastes jardins d'agrément conçus par l'empereur, des corps humains qu'il y disposait en sculptures vivantes, et même du plaisir insouciant et effréné qu'il puisait dans ces spectacles libidineux. Car c'est en ce lieu que Tibère avait élevé la sensualité physique au-dessus de l'ascèse spirituelle, brisant tous les interdits, accouplant les garçons avec les garçons, les filles avec les filles, recouvrant sa vieille carcasse fripée des corps glabres des plus jeunes. Aussi hideux et contre nature que cela paraisse, cela n'en demeure pas moins le geste le plus spectaculaire que le monde païen fit vers l'absolu.

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J'y avais donc conduit Libby (Elisabeth), pour me promener avec elle sous les charmilles des vestiges encore magnifiques de cet écrin de verdure, et, une fois là, nous nous sommes assis ensemble juste en face du tristement célèbre Saut de Tibère et je lui ai parlé de ce que la vie devait être, des hauteurs qu'elle devrait atteindre, des passions qu'elle devrait embrasser, tout cela, en fin de compte, dans l'espoir qu'elle puisse  vivre comme l'oiseau en vol. Car la vie ne vaut d'être vécue qu'au bord de la folie."

tibere2

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