lectures x

Vendredi 12 septembre 2025 5 12 /09 /Sep /2025 08:00

Hervé Le Tellier : "L'anomalie", roman paru en 2020 aux Editions Gallimard. Edité en collection de poche Folio n° 7096 (397 pages). Cet ouvrage a été récompensé par le Prix Goncourt en 2020.

Afin de ne pas "divulgâcher" l'histoire, je ne vous révèlerai rien du scénario. Si vous ne l'avez pas encore lu, je vous dirai simplement que ce récit vous emportera très, très loin...  

Extrait pages 313-314.

" Lucie l'a rencontré (Raphaël) il y a un an sur un tournage. Un Cameraman. Malgré sa silhouette courtaude, son nez de boxeur, Raphaël a du charme. Elle a compris qu'elle lui plaisait. De temps à autre, elle l'appelle : s'il est libre, elle vient, entre, l'embrasse à peine. Elle se déshabille, s'allonge sur le lit, et elle veut qu'il la prenne, par-derrière, toujours, en lui tirant les cheveux, en lui tenant les hanches ; elle jouit, puis elle le chasse hors d'elle, le branle avec vigueur, l'abandonne dès son plaisir, prend une courte douche, repart aussitôt. Elle ne cherche rien de plus. Ce n'est pas son jardin secret, c'est un terrain vague. Avant Raphaël, il y en a eu d'autres. C'est tellement plus simple de ne pas aimer."

anomalie

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Vendredi 5 septembre 2025 5 05 /09 /Sep /2025 08:00

Gustave COURBET, "Correspondance avec Mathilde" paru aux Editions Gallimard/ Ville de Besançon en 2025 (collection ARTS ET ARTISTES) 358 pages

Le contexte : cette correspondance composée entre le 21 novembre 1872 et le 2 mai 1873 (162 jours) regroupe 115 lettres (90 de Mathilde, 25 de Courbet) sur les 152 de la correspondance originelle (il manque une quarantaine de lettres de Courbet jamais retrouvées). Il s'agit de la correspondance intime et érotique entre Gustave Courbet et Mathilde Montaigne Carly de Svazzema, "aventurière". Les deux protagonistes ne se rencontreront jamais, mais Mathilde profita de l'occasion pour extorquer à l'artiste quelques oeuvres qu'elle lui proposait de négocier avec des galéristes parisiens. Il faut dire qu'à cette époque de sa vie, Courbet était, suite à son engagement actif pour la Commune de Paris, dans une mauvaise passe financière et judiciaire car il était menacé de poursuites pour avoir participé à la destruction de la Colonne Vendôme. Il s'était alors installé à Besançon, tout près de la Suisse, où il comptait trouver refuge en cas de besoin.

Je vous ai sélectionné deux extraits de lettres  (sans correction des éventuelles fautes) :

Extrait n° 1, page 140 : Lettre de Mathilde datée du vendredi 27 décembre 1872

" Mon cœur avec toutes ses aspirations, ses désirs et sa flamme, mes seins tout gonflés  et tous palpitants d'amour, mon ventre rebondi. Tant de plaisirs, de désirs, de voluptueuses flammes. Cette motte toute en transpiration, si belle, si ardente, si merveilleusement dorée, mon grand con tellement mouillé que tu ne voudrais plus y pénétrer jusqu'à ce que je l'aie laissé raidir de nouveau. Tu boiras ses aspirations, ses désirs ! Et avec lui tu désireras aussi. D'une main je te branlerai la pine doucement, gentiment, comme un frôlement de satin. Je me branlerai les boutons pour faire couvrir mes joues de la rougeur de l'amour et au moment désiré tu retournes ta femme chérie, tu pelotes ses fesses rebondies, tu suces sa petite languette, tu l'encules et nous jouissons ensemble à en mourir et à dire : merci.

Nos mains se crispent mutuellement, nos pieds se raidissent, nos yeux meurent amoureusement et nous crions : assez. Mais nous sommes prêts encore à recommencer des chinoiseries. Je me mettrai en levrette, en chiennette, en colimaçon, en tout ce que tu voudras. Tu m'expliqueras les positions. (...) Je te baiserai bien. Tu me fouteras bien. Je te sucerai partout, je te lécherai tes beaux yeux, je boirai tes beaux cils, je dévorerai ton beau corps avec toutes mes ouvertures et tu en feras où il n'y en aura pas, pour que ce soit toi seul qui aies passé par là. Je serai la petite putain de mon Gustave, à lui tout seul naturellement. (...)

Toute à toi éternellement. Ta petite femme amoureuse, voluptueuse et putain pour toi."

courbet1

Extrait n° 2  pages 234 : Lettre de Gustave datée du 16 ou 17 mars 1873.

"Chère putain de mon cœur, de mes rêves, de mes désirs ! Ma tête, mes nuits, mes jours sont pleins de ton image, de tes charmes si exubérants, si puissants par leurs formes, leur poids, leurs couleurs, leurs sensualités.

Fouteuse sans pareille, déchargeuse énivrante si délicate au toucher, si accessible à la jouissance. Je sens que ton foutre s'augmente de jour en jour, qu'il acquiert de la blancheur et qu'il s'épaissit. Qu'il me tarde de l'entendre clapoter dans sa belle gogotte aux poils dorés ; quel bruit charmant, quelle musique d'amour !! Toi qui décharges si bien maintenant, comme tu vas recommencer facilement, quel bain charmant et doux ma pine va prendre dans ce grand con adoré, dans ces languettes fines et bandantes, dans ces grandes lèvres rebondies. Pourvu que nous puissions y faire entrer mes couilles aussi, que je te remplisse le ventre, que tu me sentes selon tes désirs et ta volupté.

Ah ! Cette belle grande gogotte, comme nous allons en avoir soin, comme nous la tiendrons fraîche et rose, toujours ferme, avec des petits bains astringents pour la maintenir dans sa belle forme. Dis-moi encore si ses poils croissent jusqu'au bord de ses lèvres, ou si elles sont dégagées de ta motte, dis-moi si ta motte a beaucoup d'ampleur, si ses poils te montent bien haut sur le ventre.

Qu'il me tarde de la voir, de l'étudier, de la sucer, de lui mordre son bouton rose et bandant, de jouer avec ses petites langues dans ma bouche, de les agiter, de sentir ton foutre couler dans ma barbe; de te voir séparer tes belles fesses avec tes petites mains et ouvrir ton beau petit trou du cul jusqu'à ce qu'il soit rose et rond comme un con d'enfant.

Qu'il me tarde de te voir me suçant la pine en la parcourant de tout son long parfois, et d'autres fois lui suçant seulement son gland, le faisant entrer et ressortir puis enfin l'enfoncer profondément avec ardeur aussi profond que possible afin de recevoir son foutre."

courbet2

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Vendredi 25 juillet 2025 5 25 /07 /Juil /2025 08:00

"La grande à bouche molle" est un polar de Philippe Jaenada paru en 2001 aux Editions Julliard, puis plus tard dans la collection POINTS  n° P5243 (393 pages)

extrait pages 267-269 : Philippe, détective privé, file un individu qu'il appelle "La Bête". Sa filature le mène jusqu'à Veules-les-Roses, près de Dieppe, où il le suit dans "le Channel",  une boîte de nuit  dont voici le tableau :

" Les filles étaient presque toutes habillées de la même façon : en minijupe ou pantalon moulant (noir, pour dissimuler les éventuelles imperfections des fesses), avec un haut blanc, moulant aussi bien sûr, qui s'arrêtait au-dessus du nombril. Elles portaient toutes un soutien-gorge. Celles qui avaient réussi à s'installer en hauteur bombaient le torse et cambraient les reins, pour utiliser leurs atouts au maximum, écartaient les jambes pour laisser distraitement remonter leur jupe sur leurs cuisses, et regardaient droit devant elles, au-dessus des amateurs éblouis, afin de montrer qu'elles étaient inaccessibles et ne dansaient que pour le plaisir de sentir leur corps onduler langoureusement sous la caresse de la musique, car c'est vraiment ça qu'elles aiment, mais qu'elles finiraient bien par descendre un jour. Sur la piste, les parades nuptiales se faisaient plus concrètes. Ils se tournaient autour, ils piaffaient, ils se flairaient et se frottaient. J'ai pensé que les filles les plus sincères dans leur volonté de s'accoupler dégageaient certainement une puissante odeur de désir, car les garçons convergeaient vers certaines d'un pas prudent mais fébrile, le corps secoué de spasmes à peine perceptibles, la bouche entrouverte et l'œil affolé. Feignant de ne pas remarquer le client, la libidineuse faisait alors appel à toute sa science fraîchement acquise, ne lésinant sur aucun détail enjôleur, étalant de son mieux toute la gamme de ses appas et adoptant consciencieusement les poses suggestives que lui avaient enseignées sa mère (je les imaginais toutes les deux dans le salon familial, la mère conseillant à sa fille un soutien-gorge plus flatteur, retouchant sa robe pour mieux souligner les formes avantageuses qu'elle lui a données, ce serait quand même dommage, lui montrant comment sourire timidement, comment bouger les hanches ou faire ressortir sa poitrine – "Mais rentre un peu ton ventre, pauvre gourde, comment veux-tu nous en ramener un si tu as l'air d'une vache !"), elle se proposait avec le plus grand sérieux, ridicule, visiblement inquiète à l'idée de ne pas faire comme il faut et de voir le curieux s'éloigner. 

Quand deux jeunes gens repartaient ensemble, s'engageaient dans l'escalier vers la sortie alors que les autres s'activaient encore, ils avaient dans les yeux un mélange de fierté, de soulagement et de satisfaction en songeant à la bonne affaire qu'ils venaient de conclure. Elle a de gros seins, quand même. Ça pourrait être pire, en tout cas."

boite de nuit

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 1 commentaires
Vendredi 11 juillet 2025 5 11 /07 /Juil /2025 08:00

"Le salon Satin" est une courte nouvelle (8 pages) de Carolyn BANKS parue en 1991 (traduite de l'américain par Jean-Daniel Brèque) Elle fait partie du recueil "22 histoires de sexe et d'horreur" paru dans la Collection Pocket Terreur n° 9113 paru en 1993.

Le thème : Incitée par une amie, Joyce, une jeune femme qui souhaite perdre du poids pousse la porte du Salon Satin un institut de beauté très insolite. Elle va y faire des rencontres pour le moins étranges, entre autres celle d'un homme noir et élancé. 

Extrait pages 218-219 : Troisième semaine de "soins". Joyce se retrouve enfermée dans une chambre aux murs très sombres

" La porte se referma derrière elle, et elle entendit le bruit caractéristique d'une clef tournant dans une serrure. Son souffle s'accéléra. Elle transpirait abondamment, en dépit de la basse température qui régnait dans la pièce. Elle porta une main à son front et l'en retira moite de sueur.

La chambre était plus noire que tout ce qu'elle avait vu. On entendit sonner un gong, puis il y eut un sifflement accompagné d'une flamme rouge. La silhouette de l'homme noir se dressait devant elle.

– Déshabillez-vous, dit-il.

– J'ai froid, lui dit-elle. Mais ses mains se posèrent sur les boutons de son chemisier. Elle commença à les défaire. Il jeta sur le brasier quelque chose qui ressemblait à de la poudre d'or et la flamme gagna aussitôt en chaleur. Il regarda Joyce ôter ses vêtements.

Joyce lui sourit. "J'ai maigri, comme vous l'aviez demandé."

Il tourna autour d'elle, l'inspectant comme si elle était une statue antique. "En effet", acquiesça-t-il. Il prit sa main dans la sienne et la plaça sur son pénis. Elle le sentit gonfler, lui soulever la main d'une bonne trentaine de centimètres. Joyce eut un rire enchanté. Son pouce caressa la chair délicate du gland.

– Parlez-moi de votre mari, dit l'homme noir.

– Il n'y a rien à dire.

Ceci l'amusa fort. "Je m'en doutais", dit-il. Il s'agenouilla à ses pieds. Elle sentit son souffle lui effleurer les cuisses, sa langue lui caresser le ventre. Jamais Emmet (son mari) ne lui avait fait ça, jamais.

Il s'écarta. " Vous n'êtes pas encore tout à fait assez mince", dit-il en se redressant et en attrapant ses vêtements.

– Non, je vous en prie, dit Joyce, je vous en prie.

– Je suis navré, dit-il en enfilant son pantalon. Tel est le règlement du Salon Satin. À moins que... Il hésita.

– Je vous l'ai déjà dit. Joyce s'efforça de ne pas paraître troop désespérée. Je ferais...

- Oh, oui. Il tourna vers elle ses dents étincelantes. N'importe quoi."

salon satin


Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Vendredi 27 juin 2025 5 27 /06 /Juin /2025 08:00

"Les Révélations de Becky Paulson" est une nouvelle (21 pages) de Stephen KING datée de 1986  qu'on retrouve dans un recueil intitulé "22 histoires de sexe et d'horreur" paru en 1995 dans la collection Pocket Terreur n° 9113. La traduction de cette nouvelle de Stephen KING est de Dominique DILL

 Extrait : Paula découvre que son époux Joe, la trompe avec une certaine Nancy Voss, nouvelle employée au bureau de poste. D'abord des doutes, puis la certitude.

" Oh, évidemment, elle avait bien dû se douter, sans vouloir se l'avouer, qu'il se passait quelque chose ! Jamais plus il ne l'importunait la nuit. Mais, en vérité, ç'avait été un soulagement ; le sexe, c'était exactement ce que sa mère lui avait dit : sale, brutal, parfois douloureux et toujours humiliant. N'avait-elle pas également détecté une odeur de parfum sur son col, de temps à autre ? Si oui, elle avait fait semblant de ne pas s'en apercevoir, et elle aurait fait semblant indéfiniment si l'image de Jésus posée sur la télé Zénith ne s'était pas mise à parler, le 7 juillet. Elle se rendit compte qu'elle avait même choisi d'ignorer un troisième facteur : les avances avaient cessé et le parfum s'était fait sentir presque au moment où le vieux Charlie Eastbrooke avait pris sa retraite, et où une certaine Nancy Voss, venue de Falmouth, l'avait remplacé au bureau de poste. Becky pensait que la Voss (qu'elle n'appelait plus que la Garce) n'avait pas loin de cinq ans de plus qu'elle et Joe, c'est-à-dire sans doute presque cinquante ans, mais cette traînée était bien conservée et ne faisait pas son âge. Becky était prête à admettre qu'elle avait pris un peu de poids, puisqu'elle était passée de cinquante-sept à quatre-vingt-douze kilos, essentiellement depuis que leur seul rejeton, Byron, avait quitté le nid.

Elle aurait pu feindre de tout ignorer, elle aurait tout ignoré, elle aurait peut-être même tout toléré avec soulagement : si la Garce aimait la bestialité des relations sexuelles, avec leurs grognements, leurs coups de boutoir et le jet final de ce truc qui sentait vaguement la morue et ressemblait à un liquide à vaisselle bon marché, alors ça ne faisait que prouver que la Garce elle-même n'était guère plus qu'un animal. Ça libérait aussi Becky d'une obligation fastidieuse, même si elle était de plus en plus rare. mais quand l'image de Jésus s'était mise à parler et à lui raconter exactement ce qui se passait, il devint impossible de l'ignorer plus longtemps. Elle sut alors qu'il faudrait faire quelque chose. (...)

Elle se penchait pour allumer la télévision quand Jésus dit : "Becky, Joe s'enfile la Garce presque tous les jours à l'heure du déjeuner, et parfois aussi le soir après le travail. Une fois, il était tellement excité qu'il l'a fait pendant qu'il devait l'aider à trier le courrier. Et tu sais quoi ? Elle a même pas dit : "Attends au moins que j'aie fini de trier les lettres urgentes !" Et ce n'est pas tout."

stephen king


Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Vendredi 30 mai 2025 5 30 /05 /Mai /2025 08:00

"Mystic River" de Dennis Lehane  est paru aux USA en 2001 puis en France en 2004 chez Payot dans la collection  de poche RIVAGES/NOIR n° 515 (584 pages). La traduction en français est de Isabelle Maillet.

En 2003, le roman a été magistralement adapté au cinéma par Clint Eastwood. Si vous ne l'avez jamais vu, je vous recommande ce film même si le roman est comme souvent plus riche et plus puissant que sa version cinématographique.

Extrait pages 158-161 : En 2000, dans un quartier pauvre de East Buckingham. Une nuit, Celeste, la compagne de Dave (un des trois principaux personnages du roman), a vu son mari rentrer au domicile blessé à la poitrine et en sang à la suite d'une agression sur le parking d'un bar. Elle l'a soigné, lavé... Le lendemain matin, au réveil, elle se souvient de ce qui s'est passé  pendant la nuit...

" Celeste s'allongea sur le dos, consciente à cet instant seulement d'être nue et d'avoir dormi jusqu'à dix heures passées, ce qui ne lui arrivait pratiquement plus depuis que Michael (leur fils) avait appris à marcher, et elle sentit une petite vague de remords déferler dans sa poitrine, puis mourir au creux de son estomac, alors qu'elle se souvenait de s'être agenouillée sur le carrelage de la cuisine à quatre heures du matin pour embrasser la chair autour de la blessure de Dave, d'avoir décelé sur lui l'odeur de la peur et de l'adrénaline, et laissé ce besoin impérieux de le goûter et de se serrer contre lui le plus étroitement possible balayer toutes ses craintes au sujet du sida ou de l'hépatite. Elle s'était débarrassée de son peignoir sans cesser de faire courir sa langue sur le corps de Dave, et était restée en T-shirt court et slip noir, indifférente à l'air froid de la nuit qui s'insinuait sous la porte d'entrée et lui glaçait les chevilles et les jambes. La frayeur avait donné à la peau de Dave une saveur mi-amère, mi-sucrée, et Celeste l'avait léchée de la plaie jusqu'à la gorge, tout en glissant une main entre les cuisses de son mari, dont le sexe s'était durci, dont le souffle s'était fait plus saccadé. Elle aurait voulu qu'elle dure le plus longtemps possible, cette sensation de puissance qu'elle éprouvait soudain dans tout son être, et elle s'était redressée pour s'asseoir sur lui. Elle l'avait embrassé à pleine bouche, les doigts glissés dans ses cheveux, en imaginant qu'elle aspirait toute la souffrance causée en lui par ce déchaînement de violence sur le parking. Les paumes enserrant la tête de Dave, elle s'était plaquée contre lui jusqu'à ce qu'il lui arrache son T-shirt, prenne un sein dans sa bouche et gémisse tandis qu'elle se frottait sur lui. C'était cela qui importait, il fallait que Dave comprenne, ce mélange de leurs corps, cette fusion des odeurs, du désir et de l'amour – oui, de l'amour, car elle l'aimait plus fort que jamais maintenant qu'elle avait failli le perdre.

Il lui pinçait les mamelons entre ses dents, lui faisait mal, serrait trop fort, et pourtant, elle s'était cambrée pour mieux s'offrir à lui, accueillant la douleur avec bonheur. Elle ne lui en aurait pas voulu s'il l'avait mordue jusqu'au sang, parce qu'il avait besoin d'elle, besoin de l'aspirer lui aussi et de lui pétrir les reins pour déverser sa peur sur elle et en elle. De son côté, elle absorberait son mal, puis le recracherait tel un venin, et ils se sentiraient alors tous deux plus forts que jamais. Elle n'en doutait pas. (...)

mystic river

Elle avait su dans la salle de bains quand il était rentré qu'il lui avait menti mais elle avait choisi de ne pas en tenir compte. Elle l'avait su aussi au moment où, couchée sur le carrelage, elle s'était soulevée pour se porter à sa rencontre. Elle avait regardé ses yeux, légèrement vitreux, au moment où il la pénétrait et lui calait les chevilles sur ses hanches, et accueilli ses premiers coups de reins avec la certitude grandissante que son histoire ne tenait pas debout."

  

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Vendredi 2 mai 2025 5 02 /05 /Mai /2025 21:00

"Le Fouet" de Martine Roffinella est paru en 2000 chez Phébus puis en édition limitée dans la collection Points en 2009. Je vous recommande vivement la lecture de ce bref récit de 125 pages, dont tout est résumé dans le premier chapitre que voici :

" J'ai longtemps accepté sur mon corps ce que je rêvais d'infliger aux autres. Des coups. Des punitions méritées. Des châtiments exemplaires pour mes fautes commises.

J'exposais mon dos aux griffures, aux sillons gravés par la boucle d'une ceinture. Aux écorchures laissées par des ongles précis et rapides. Faufilage incessant d'une machine à coudre, qui rectifiait ma peau par endroits pour l'agrafer ailleurs. J'étais couverte de "pièces", de tissus de chair superposés. Plus les zébrures me transformaient en chandail raccommodé, plus je désirais être ravaudée, vulgairement rapetassée. Pour tenir encore. Et affronter d'autres crachats. L'insulte qui accompagnait le geste me portait quelquefois au plaisir ; au cri unique que je lâchais, haletante, pétrie de douleurs et de pardons enfin accordés.

L'instant qui suivait l'orgasme virait évidemment au cauchemar.

La mouillure que je sentais glisser à mon entrejambe l'interdisait la rédemption. Ma mouillure odorante, gluante ; cette fange liquoreuse issue de mon sexe indiscipliné. Une assemblée de morts surgissait dans mon lit bientôt transformé en espace d'accusation. Tel oncle décédé revenait me fustiger ; tel grand-père me rappelait que j'avais connu ma première relation interdite le jour de son enterrement.

Au bout du compte, Dieu finissait toujours par me condamner à l'Enfer. Ici. Parmi les femmes. Victine expiatoire des femmes.

Leur putain, en somme. Et jusqu'à la nuit des temps.

Je me vengerai, c'est sûr. D'ailleurs, j'ai acheté un fouet."

Hegemann

illustration de Hegemann

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Vendredi 11 avril 2025 5 11 /04 /Avr /2025 08:00

Extrait n° 2 : Pages 275-276. Lisbeth Salander, 23 ans, "cas social", est venue pour demander de l'argent à Maître Nils Bjurman, son nouveau tuteur juridique chargé du contrôle de son comportement, de son mode de vie et de son budget. Extrait que j'ai intitulé " L'absence de consentement"

" -Tu es une femme adulte maintenant, Lisbeth .

Elle fit oui de la tête.

- Viens ici, dit-il en tendant une main.

Lisbeth Salander posa le regard sur le coupe-papier pendant quelques secondes avant de se lever et de s'avancer vers lui. Conséquences. Il prit sa main et l'appuya contre son bas-ventre. Elle pouvait sentir son sexe à travers le pantalon en gabardine sombre.

- Si tu es gentille avec moi, je serai gentil avec toi, dit-il.

Il l'avait raide comme un bâton quand il posa l'autre main derrière sa nuque et la força à se mettre à genoux, le visage devant son bas-ventre.

- Tu as dejà fait ce genre de chose, n'est-ce pas ? dit-il en ouvrant sa braguette. Elle sentit qu'il venait de se laver avec de l'eau et du savon.

Lisbeth Salander tourna son visage sur le côté et essaya de se lever mais il la tenait d'une main ferme. D'un point de vue force pure, elle ne pouvait pas se mesurer avec lui : elle pesait 42 kilos contre ses 95. Il lui prit la tête à deux mains et tourna son visage de façon à la voir droit dans les yeux.

- Si tu es gentille avec moi, je serai gentil avec toi, répéta-t-il. Tu m'embêtes, et je peux te faire interner avec les fous pour le restant de ta vie. Ça te ferait plaisir ?

Elle secoua la tête.

ll attendit jusqu'à ce qu'elle baisse le regard, soumise, pensa-t-il. Puis il l'attira plus près de lui. Lisbeth Salander desserra les lèvres et le prit dans sa bouche. Il ne cessa de lui maintenir la nuque et de la presser violemment contre lui. Elle ne put empêcher le reflexe de mastication tout au long des dix minutes qu'il se déhancha ; quand enfin il éjacula, il la tenait tellement serrée qu'elle avait du mal à respirer.

Il la laissa utiliser un petit cabinet de toilette attenant à son bureau. Lisbeth Salander tremblait de tout son corps quand elle se lava le visage et essaya d'enlever les taches sur son pull. Elle mangea de son dentifrice pour se débarrasser du goût. En revenant dans son cabinet de travail, elle le trouva installé comme si de rien n'était à son bureau, en train de feuilleter des papiers.

- Assieds-toi, Lisbeth, lui dit-il sans la regarder.

Elle s'assit. Finalement il tourna les yeux vers elle et sourit.

- Tu es adulte maintenant, n'est-ce pas, Lisbeth ?

Elle fit oui de la tête.

- Alors tu dois aussi être capable de jouer à des jeux d'adultes, dit-il comme s'il parlait à un enfant."

millenium2


Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Vendredi 4 avril 2025 5 04 /04 /Avr /2025 08:00

Le premier épisode de Millénium sous titré "Les hommes qui n'aimaient pas les femmes" est paru en 2005 en Suède, puis en France  2006 aux Editions ACTE SUD. On le trouve dans la collection BABEL NOIR  n° 37 ( 706 pages) , traduction du suédois par Lena GRUMBACH et Marc de GOUVENAIN.

Extraits : pour la rubrique LecturesX, je vous ai choisi deux extraits trouvés dans le même chapitre mais mettant en scène deux couples différents et surtout illustrant deux approches radicalement opposées des rapports homme-femme.

extrait n° 1, pages 273-274. Le journaliste Mikael Blomkvist, personnage central de l'intrigue noue une relation avec Cécilia Vanger, la cinquantaine, professeur, membre de la puissante famille sur laquelle il est chargé de mener une enquête. Extrait que j'appelerai "le consentement". Ils se retrouvent seuls, en tête à tête.

" Mikael rit. Cette Cécilia Vanger, décidément lui plaisait.

- Moi aussi j'aurais bien besoin d'un amant occasionnel, dit-elle.

Elle se débarrassa de ses pantoufles et posa le pied sur le genou de Mikael. Machinalement il mit la main sur son pied et toucha la peau. Il hésita une seconde - il sentit qu'il naviguait dans des eaux totalement intattendues et incertaines. Mais il se mit à masser tout doucement la plante de son pied avec le pouce.

- Moi aussi je suis mariée, fit Cécilia Vanger.

- Je sais. On en divorce pas dans le clan Vanger.

- Je n'ai pas rencontré mon mari depuis bientôt vingt ans.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?

- Ça ne te regarde pas. Je n'ai pas fait l'amour depuis... hmm, disons trois ans, maintenant.

- Tu m'étonnes.

- Pourquoi ? C'est une question d'offre et de demande. Je ne tiens absolument pas à avoir un petit ami, ni un mari légitime, ni un compagnon. Je me sens très bien avec moi-même. Avec qui ferais-je l'amour ? Un des professeurs de l'école ? Ça m'étonnerait. Un élève ? Radio-Caniveau aurait quelque chose de croustillant à se mettre sous la dent. On surveille de près les gens qui s'appellent Vanger. Et ici sur Hedebyön n'habitent que des membres de la famille ou des gens qui sont déjà mariés.

Elle se pencha en avant et l'embrassa dans le cou.

- Je te choque ?

- Non. Mais je ne sais pas si c'est une bonne idée. Je travaille pour ton oncle.

- Et je serai certainement la dernière à aller le lui dire. Mais à mon avis Henrik n'aurait probablement rien contre.

Elle se plaça à califourchon sur lui et l'embrassa sur la bouche. Ses cheveux étaient encore mouillés et elle sentait le shampoing. Il s'empêtra dans les boutons de sa chemise en flanelle puis la lui rabattit sur les épaules. Elle ne s'était pas donné la peine de mettre de soutien-gorge. Elle se serra contre lui quand il embrassa ses seins.

millenium1


Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Vendredi 28 mars 2025 5 28 /03 /Mars /2025 08:00

"L'accident de l'A85"  de Graeme Macrae Burnet est un polar de 332 pages paru en 2017, disponible dans la collection 10/18 (n° 5565) 

Tout commence dans les années 80 par un accident de la circulation en pleine nuit sur l'A85, et le décès du conducteur de la voiture, un certain Bertrand Barthelme, notaire d'une paisible cité alsacienne.

Extrait pages 213-214 : Raymond, 19 ans, fils du notaire décédé, est à Mulhouse où il a fait la connaissance de Delphine (dite Delph) serveuse dans un bar. Ce soir-là, Raymond a trop bu et est allé vomir aux toilettes :

" Quand il était ressorti des toilettes chez Johnny (le patron du bar), Delph lui avait indiqué d'un mouvement de la tête de la suivre. La pièce au bout du corridor était sombre et sentait les égouts. Il y faisait froid. Sans cérémonie, Delph avait baissé ses collants et saculotte et s'était juchée sur une pile de caisses. Il n'y avait pas asez de lumière pour que Raymond puisse voir entre ses jambes. Une ou deux fois, quand sa mère était sortie du lit trop vite, il avait aperçu son sexe, mais à part ça et ses tripotages avec Yvette (copine de lycée) il n'avait qu'une vague connaissance de l'anatomie féminine. Delph avait déboutonné sa chemise. Elle ne portait pas de soutien-gorge. Elle avait le torse aussi émacié qu'un adolescent pubère. Elle lui avait suggéré de baisser son pantalon, ce qu'il avait fait. Puis elle l'avait attiré à elle, avait pris son pénis dans sa main pour le guider dans son vagin, mais il avait éjaculé à l'intérieur de sa cuisse dès qu'elle l'avait touché. Il avait essayé de le lui cacher en donnant des coups de hanches entre ses jambes comme il avait vu certains acteurs le faire  dans des films, mais son érection était vite retombée. Delph ne s'était pas gênée pour lui faire comprendre qu'elle trouvait ses eforts insatisfaisants. Elle l'avait repoussé et était redescendue de sa pile de caisses. Après avoir essuyél e sperme sur sa cuisse, remonté ses collants et reboutonné sa chemise. Raymond avait refermé sa braguette. Il avait ramassé le chapeau de Delph qui était tombé par terre et le lui avait rendu en marmonnant des excuses.

- Ne t'en fais pas, avait-elle répondu. Luc (un client du bar) s'occupera de moi tout à l'heure. "

A35

illustration de Varenne

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires

Présentation

Créer un Blog

Recherche

Calendrier

Octobre 2025
L M M J V S D
    1 2 3 4 5
6 7 8 9 10 11 12
13 14 15 16 17 18 19
20 21 22 23 24 25 26
27 28 29 30 31    
<< < > >>

Archives

Derniers Commentaires

Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés