lectures x

Vendredi 20 décembre 2024 5 20 /12 /Déc /2024 08:00

"Les filles qui mentent", roman policier de Eva Björg Ægisdóttir (auteure islandaise) paru en 2019. En France il est paru en 2022 aux Editions de la Martinière puis en édition de poche Policiers Points n° P5905 (427 pages) , traduction de Jean-Christophe Salaün

Extrait pages 177-178 : une des narratrices du roman se trouve dans une boîte de nuit. Un peu éméchée, elle se rend aux toilettes :

" Les sanitaires se trouvent au sous-sol, où une petite file d'attente s'est formée du côté des femmes. L'agitation est totale autour de moi et la musique si forte que je m'entends à peine penser. Arrivant à ma hauteur, un homme se met à me parler mais je ne distingue pas un mot. Il est encore plus ivre que moi, les cheveux ébouriffés et la chemise entrouverte. Je l'attire à moi et l'embrasse. Lorsque c'est mon tour, je le traîne jusqu'à la cabine en ignorant les protestations des autres filles. Je me penche sur la cuvette et descends ma culotte. Les mains appuyées au mur, je sens son sexe me pénétrer. Notre rapport est court et brutal. Il me tire les cheveux et propulse ses hanches avec une telle force que j'ai du mal à tenir debout et à ne pas me cogner la tête contre le mur. Je pousse de puissants gémissements que la musique étouffe. Notre affaire terminée, je le jette hors de la cabine puis m'assieds pour uriner. J'ai les mains qui tremblent, et le sol bouge encore plus qu'avant.

filles qui mentent

Lorsque je sors, des filles se refont une beauté devant le miroir. Minces, les seins tout petits, elles portent beaucoup trop de maquillage et des jupes si courtes qu'elles dévoilent presque leur culotte. L'une d'elles me regarde avec mépris. À son expression, on croirait que je lui ai fait quelque chose. Mais c'est impossible, je ne l'ai jamais vue. Peut-être qu'elle nous a simplement entendus. Devant mon sourire, elle baisse les yeux et s'en va."

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Vendredi 13 décembre 2024 5 13 /12 /Déc /2024 08:00

"Au lieu-dit Noir Étang"  (titre original "The Chatham School Affair") est un polar paru en 1996 aux USA. Il a été publié en France en 2012 aux Editions du Seuil. On le trouve dans la collection de poche POINTS roman noir n°P2945 (378 pages). Traduction de l'anglais par Philippe Loubat-Delranc.

L'intrigue a pour cadre un collège privé de Nouvelle-Angleterre à la fin des années 1920. En 1926 arrive au collège une nouvelle professeur, Elisabeth Channing, qui vient enseigner les arts plastiques. Au fil du récit, on apprend que la jeune femme qui a précocément perdu sa mère a passé toute son adolescence aux côtés de son père écrivain-voyageur avec qui elle a parcouru le monde. Le père a relaté ses voyages dans des carnets que lit avec passion Henry le fils du directeur de Chatham School.

Extrait pages 73-74 : Le père d'Elisabeth raconte sa visite à Capri où en compagnie de sa fille ils découvrent la Villa Jovis, là où résidait l'Empereur Tibère.

" ... l'endroit où je me rendais ce matin-là avait été le théâtre d'actes sanguinaires et pervers.

Pourtant, il se dégageait aussi une certaine splendeur, un incontestale souffle de liberté des vastes jardins d'agrément conçus par l'empereur, des corps humains qu'il y disposait en sculptures vivantes, et même du plaisir insouciant et effréné qu'il puisait dans ces spectacles libidineux. Car c'est en ce lieu que Tibère avait élevé la sensualité physique au-dessus de l'ascèse spirituelle, brisant tous les interdits, accouplant les garçons avec les garçons, les filles avec les filles, recouvrant sa vieille carcasse fripée des corps glabres des plus jeunes. Aussi hideux et contre nature que cela paraisse, cela n'en demeure pas moins le geste le plus spectaculaire que le monde païen fit vers l'absolu.

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J'y avais donc conduit Libby (Elisabeth), pour me promener avec elle sous les charmilles des vestiges encore magnifiques de cet écrin de verdure, et, une fois là, nous nous sommes assis ensemble juste en face du tristement célèbre Saut de Tibère et je lui ai parlé de ce que la vie devait être, des hauteurs qu'elle devrait atteindre, des passions qu'elle devrait embrasser, tout cela, en fin de compte, dans l'espoir qu'elle puisse  vivre comme l'oiseau en vol. Car la vie ne vaut d'être vécue qu'au bord de la folie."

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Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 29 novembre 2024 5 29 /11 /Nov /2024 08:00

"La psy", roman policier paru en 2004 aux USA sous le titre "Therapy", puis en France aux Éditions du Seuil en 2006, traduit de l'anglais par Marie-France de Paloméra. Il est disponible dans la collection Policier Points n° P1830 (587 pages)

Extrait page 229 : Le narrateur enquêteur se trouve avec son amie Allison

" Je pris Allison par la main, la conduisis jusqu'à la chambre. Spike (le chien de son ex qu'il a en garde quelques jours) trottinait dix pas derrière nous. Je fermai la porte. Silence. Avant, quand c'était Robin (l'ex du narrateur) et moi, il gémissait sans discontinuer.

Je tirai les draps, dévêtis Allison et quittai mes propres vêtements. Nous restâmes debout ventre contre ventre, le sang se précipitant dans nos veines, la peau fraîche se réchauffant. Je refermai mes mains sur ses fesses. Ses mains à elle parcouraient déjà tout mon corps.

Toujours pas de protestations derrière la porte tandis que j'entraînais Allison vers le lit.

Nous nous enlaçâmes, caressâmes, embrassâmes et j'oublai tout sauf Allison.

Ce fut seulement lorsque je la pénétrai que les grattements et miaulements commencèrent.

Allison fut aussitôt en alerte. Couchée là, ses mains sur mes bras, ses jambes enserrant mon dos, elle écarquilla ses yeux bleus. Nos rythmes s'accordèrent. De l'autre côté de la porte le raffut s'intensifia.

– Oh... souffla-t-elle, sans interrompre son mouvement. Je vois... ce que tu... voulais... dire.

Je continuai, elle aussi. Spyke monta le son. Sans succès."

la psy hugdebert

illustration de Hugdebert


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Vendredi 15 novembre 2024 5 15 /11 /Nov /2024 08:00

"Frictions" est un roman paru en 2003 aux Éditions Gallimard. On le trouve en collection Folio n° 4178  (250 pages)

Le roman est constitué de cinq épisodes de la vie du narrateur ( le premier alors qu'il n'a que 11 ans, le dernier alors qu'il est veuf et proche de la soixantaine). À chaque étape de sa vie, on le retrouve confronté à la relation fusionnelle avec sa mère, ses amours tumultueuses et son statut de père.

Extrait pages 227-229 : dernière étape du récit. le narrateur entretient une relation amoureuse avec Évelyne, l'épouse d'un ami et surtout mère du copain de sa fille.

" J'avais juré à Lili (la fille du narrateur) de mettre aussitôt fin à cette histoire, mais j'ai revu Évelyne dans la semaine.

Certes, elle ne semblait pas aller très bien : ses traits étaient tirés, sa mine sombre, et elle a inspecté la rue avec un air inquiet avant de se jeter sur moi comme elle ne l'avait encore jamais fait, gémissant d'une voix rauque et complètement déchaînée.

D'une manière ou d'une autre, c'était une vraie famille de fous furieux.

Sexuellement, Évelyne se révélait une partenaire assez étonnante – pour une femme qui fréquentait l'église et que la notion de péché travaillait, léchait de ses petites flammes. Je n'avais pas pris un tel plaisir avec une femme depuis longtemps, je devais l'admettre. J'appréciais le côté interdit et dangereux de la situation, sa tendance au chaos dont on espère toujours tirer de nouvelles cartes. J'aimais ses sous-vêtements de coton, d'une effarante banalité, j'aimais son attitude décidée pendant l'acte sexuel, cette manière de se donner à fond pour être sûre de mériter l'enfer. Autant de raisons pour lesquelles j'hésitais beaucoup à tenir de tenir le serment que j'avais fait à Lili sous le coup de la pression. En fait, j'avais besoin de temps pour y réfléchir. J'avais envie de penser un peu à moi, pour changer.

Nous l'avons fait devant la fenêtre. Évelyne accoudée au balcon, secouant la tête de droite à gauche tandis que je m'activais dans son dos et que la rue fourmillait.

" J'ai une plaque touge sur le front, m'a-t-elle déclaré par la suite. Je porte la marque de l'adultère sur mon visage.

– Désolé, mais je ne vois rien du tout.

– Tout le monde semblait nous regarder des bureaux d'en face.

– Évelyne, personne ne t'a montrée du doigt."

Trois jours plus tard, elle se suicidait au gaz.

Lili ne m'a plus adressé la parole pendant un mois."

djian frictions

Commentaire : un bon résumé assez cynique de "La vie, l'amour, la mort"

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Vendredi 8 novembre 2024 5 08 /11 /Nov /2024 08:00

"Les plaisirs de la chair" (1996, éditions PLON, 289 pages) est un roman historique qui se déroule dans le royaume de France au milieu du XVIIIème siècle (il débute en 1768 et s'achève quelques années avant le début de la Révolution). L'héroïne est une jeune femme prénommée Malvina qui possède des dons gustatifs et olfactifs exceptionnels. Engagée à Paris chez un célèbre apothicaire, elle se livre pour lui à des préparations culinaires et pharmaceutiques hors du commun. Outre Malvina, l'apothicaire a aussi à son service un fidèle nain difforme nommé Alcibiade, qui est secrètement amoureux de Malvina.

Extrait pages 144-146 : Malvina se trouve seule avec Alcibiade

– Ne dis rien, dit-elle. Je vais me déshabiller, je ne te donnerai rien de plus que mon corps et ce souvenir. Et si plus tard, des femmes se refusent à toi, si celles que tu convoites te repoussent, tu pourras songer à ce moment où une jeune fille vierge s'est abandonnée à ton désir. Ne parle plus, moi, je n'ai rien à te dire... Regarde.

Alcibiade en resta abasourdi. Ces paroles ne pouvaient être suivies d'effet. Il connaissait trop les mots pour ignorer leur fallacieux usage : les promesses se vantaient d'aiguiser le désir, d'en prolonger l'attente. Mais rarement elles étaient tenues car se donner du temps manquait déjà de courage. Pourtant, Malvina avait commencé à ôter ses vêtements, à dénouer son corselet. Elle fit glisser le haut de sa robe. Des seins majestueux, dominateurs, d'où provenait un parfum d'Orient, jaillirent d'un coffret de dentelles. Elle les lui offrit, fière et triomphante, tout en achevant de se dévêtir. Au coup de poignatd que fit sa nudité, le sexe d'Alcibiade se tendit. Son visage rougit et son cœur manqua de s'arrêter. Son corps, figé par la surprise, semblait mortifié. C'est Malvina qui guida ses mains vers ses hanches, la combe de son ventre et de sa poitrine. C'est elle encore qui le déshabilla là où elle le désirait. Elle frémit au contact des mains qui à tâtons s'aventuraient gauchement sur ses épaules, et sur son visage. Des caresses timides, puis un tendre baiser. Un exquis frisson de plaisir. Elle éprouva la chaleur de ces lèvres sur sa peau. Il l'embrassait, prenant le bout de ses seins entre ses dents, les léchait avant  que la chair délicate ne s'écoule entière dans sa bouche. Sa langue jouait, s'arc-boutant, s'aplatissant pour mieux savourer cette jouissance dont le goût avait celui du miel, l'odeur du lait. Comme une mère et son nourrisson, les deux corps s'épousèrent, fondus en un seul. Les mains qui hésitaient à se toucher, soudain, s'agrippèrent, s'affolèrent, les lèvres se heurtèrent. Une folie, tour à tour douce et violente, les emporta. Les yeux fermés, privée de pensée, Malvina se soumettait aux suavités de cette exquise agonie. Ses reins se cambraient, ses hanches se lovaient, telle une sirène autour d'un mât, au rythme sacré du plaisir. Puis elle fit un acte inconcevable. Elle prit, entre ses mains, le sexe d'Alcibiade, le caressa de sa joue, le porta à sa bouche, tentant de l'avaler tout entier. Le petit homme la regardait, submergé par l'émotion. Baissant à demi les paupières, il savoura la force de cet éblouissement charnel, pensa à la collision de deux comètes. Un cri poignant lui échappa. Il gémissait dans une sorte de béatitude, comme sacrifié et rendu à une nouvelle naissance. Lui, et lui seul, atteignit l'orgasme."

haloche

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Vendredi 1 novembre 2024 5 01 /11 /Nov /2024 08:00

"Un soir de décembre" est un court roman de 186 pages paru en 2005 chez Jean-Claude LATTÈS, puis dans la collection Le Livre de Poche (n° 35180)

Résumé : Dans la vie de Matthieu Brin, marié et père de deux enfants, qui vient de se faire connaître en publiant un premier roman à succès, ressurgit une certaine Sara qu'il avait connue dix années auparavant et qu'il croyait avoir oubliée.

Extrait pages 87-88 : Passage de la troisième lettre que Sara adresse à Matthieu

" J'avais besoin de te voir au fond de moi. J'aimais que tu me pénètres avec violence, à peine arrivé, que tu me couches sur la table, à plat ventre, que tu relèves ma jupe sans même m'avoir parlé, j'aimais ton impatience. Ton souffle dans mon dos. Tes mains qui attrapaient ma nuque ou mes cheveux, cette force avec laquelle tu me soulevais à me rompre le dos. J'aimais sur les draps mon corps étendu, qui réclamait encore, les caresses lentes qui précédaient ton ardeur. Je me souviens de ces soirées d'automne où, chancelants d'avoir fait l'amour pendant des heures, nous sortions dîner. J'aimais la douceur de la nuit, cette pluie fine sur nos visages, l'ivresse du premier verre de vin, cette langueur dans nos gestes, nos corps épuisés. Tu ne m'as jamais parlé d'elle *. Je sais seulement qu'elle voyageait pour son travail, et qu'elle partait parfois plusieurs jours, nous offrant, sans le savoir, cette fallacieuse liberté.

Je t'ai aimé. Dès le premier soir. Je ne sais pas si j'ai cru, ne serait-ce qu'un moment, que tu pourrais renoncer. Je ne sais pas si cet amour enflait parce que tu en avais fixé l'échéance ou s'il se nourrissait en silence de l'espoir insensé de te voir changer d'avis. Nous avons fait l'amour de plus en plus violemment. De plus en plus fort. Nous avons fait l'amour comme si chaque fois devait être la dernière, comme si rien, jamais, ne devait être plus intense, plus profond, comme s'il nous fallait aller au bout de l'acceptable, là où les limites s'estompent, disparaissent , là où les autres s'arrêtent. Je te voulais toujours plus loin, au fond de mon ventre. Je me souviens de la force de tes mains, enserrant mes jambes. De tes morsures à mon cou. Du goût de ton sexe dans ma bouche, longtemps après que nous nous fûmes quittés. Je me souviens de tout. Je plantais mes ongles dans ta chair et après ton départ je cherchais sur mon corps l'empreinte de tes mains.

Dans cette volonté aveugle de ne faire qu'un, cet élan inassouvi, je te perdais.

Car dans cette violence, nous n'avions jamais été si vulnérables."

elle * : Élise, l'épouse de Matthieu.

delphine de vigan

Mon commentaire : roman puissant la permanence du souvenir et l'illusion de l'oubli. Un récit bouleversant qui fait parfois froid dans le dos. À lire et à relire...

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Vendredi 25 octobre 2024 5 25 /10 /Oct /2024 08:00

" Beautiful bastard" : Christina (Hobbs) et Lauren (Billing) sont les autrices à quatre mains de ce roman érotique (Pocket n° 15702, 317 pages, traduit de l'américain par Margaux Guyon) qui est paru en 2013 et sera suivi en 2014 de "Beautiful bitch", tous les deux édités en France dans la collection Pocket.

L'histoire : Chloé Mills est stagiaire chez MBA, une grande agence de pub. Elle y prépare son diplôme de fin d'études. Son boss s'appelle Bennett Ryan, un patron arrogant, détestable mais beau comme un dieu. Inutile de vous faire un dessin...

Extrait pages 43-44 : Chloe est en week-end. Le vendredi, elle a succombé pour la première fois au charme de Ryan Bennett...

"Dire que j'ai passé un week-end de merde est un euphémisme. J'ai à peine mangé, à peine dormi et mes quelques heures de sommeil ont été interrompues par des fantasmes de mon boss nu – sur moi, au-dessus de moi, derrière moi... J'en étais à souhaiter reprendre les cours pour me distraire.

Samedi matin, je me suis réveillée frustrée et grognon, mais j'ai réussi à me reprendre. Je me suis occupée du ménage et des courses. Dimanche matin, moins de chance. J'émerge en sursaut, haletante. Je tremble de tous mes membres, entortillée dans les draps de coton. Je suis en sueur. Mon rêve est si intense qu'il m'a amenée à l'orgasme. Ryan et moi nous nous trouvons sur la table de conférence, mais cette fois, tous les deux complètement nus. Il s'allonge sur le dos et je le chevauche. Mon corps glisse d'avant en arrière, et de bas en haut, le long de sa bite. Il me touche partout. Ses mains parcourent mon visage, descendent dans mon cou, sur mes seins, mes hanches – il guide mes mouvements. J'explose quand nos yeux se rencontrent.

"Merde" fais-je en sortant du lit. Ça va de mal en pis. Comment aurais-je pu penser en commençant à travailler pour ce sale type hargneux que ça finirait en baise féroce contre une fenêtre froide et au boulot ? Et que j'aimerais ça ?

Je passe sous la douche. mais tandis que, debout dans la salle de bains, j'attends que l'eau soit à la bonne température, mes pensées dérivent une nouvelle fois. Je brûle de voir son regard se relever d'entre mes cuisses, et son expression au moment de me prendre alors que je suis trempée de désir. Je crève d'envie de l'entendre prononcer mon nom au moment où il jouit.

Mon cœur saute dans ma poitrine. Fantasmer sur lui, c'est un aller simple pour le purgatoire. Je suis sur le point d'obtenir mon diplôme. C'est un patron. Il n'a rien à perdre, alors que moi..."

beautiful bastard

commentaire : Sur le thème du "Je t'aime, moi non plus", les amateurs de scènes de sexe seront ravis. Le livre compte 20 chapitres et presque autant de séances de fornication très hot. Évidemment, à force, la répétition finit par lasser, d'autant plus que le lecteur a parfois la désagréable sensation d'assister à chaque fois à la même scène... Un peu le genre remake littéraire d' Un jour sans fin.  

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Vendredi 27 septembre 2024 5 27 /09 /Sep /2024 08:00

Lectures estivales # 5

"L'étoile jaune de l'inspecteur Sadorski" (567 pages) est le deuxième volet de la saga Sadorski, publié dans la collection Policiers Points, n° P4848.

Ce volume se situe en juin-juillet 1942. La chasse aux juifs est ouverte par le gouvernement de Vichy, Sadorski y effectue de sales besognes sans trop se poser de questions. Le personnage est odieux, méprisable et violent, sauf quand il s'agit de "protéger" une voisine, la petite Julie, une adolescente juive de 15 ans dont il a fait arrêter la maman. Le roman se termine avec la rafle du Vel d'Hiv.

Pour rappel : voir article sur le premier volume de la saga  Romain Slocombe : " L'affaire Léon Sadorski"

Extrait n° 1 :pages 228 à 231. Sadorski qui enquête sur un attentat à la bombe dans un bar se rend chez une des victimes "légères" de l'explosion, une certaine Raymonde Bonnet qui est employée comme secrétaire à Radio-Paris (radio contrôlée par les Allemands)

" Lorsqu'il (Sadorski) se retourne, la secrétaire à la station allemande s'est positionnée avec les jambes suffisamment écartées pour offrir une vue imprenable sur les dentelles de sa chemise de nuit. (...) Melle Bonnet écarte un peu plus les cuisses. Il contemple une culotte noire, bordée de dentelle rouge. Le style d'accessoire que l'on se procure dans les petite magasins autour de la place de Clichy ou de Pigalle.(...)

Contournant la table, Sadorski va vers Melle Bonnet, se penche, caresse sa bonne joue. Le cœur du policier cogne à coups sourds.

– Vous... êtes très belle, Raymonde.

Les yeux dans les siens, elle retire lentement le foulard qui soutient son bras bandé. Se dégage du peignoir pervenche. Sous la dentelle des bonnets volumineux de la nuisette, Sadorski devine un large soutien-gorge noir. Il déglutit. Melle Bonnet répond dans un souffle.

– Vous n'avez pas encore tout vu, ni tout noté, monsieur le détective. J'ai d'autres cicatrices. Savez-vous, devant le café, un morceau de vitre m'a atteinte à la poitrine. Éraflant le sein droit.

– Sans blague ?

– Il est important que vous examiniez ça. Que vous m'inspectiez davantage. Pour ce genre d'enquête nous serons plus à l'aise à côté...

Elle écarte Sadorski, se redresse. Et, de son bras valide, l'entraîne dans la chambre à coucher.

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Extrait n° 2: page 561. Le 29 juiillet 1942, en compagnie de sa femme Yvette, Sadorski assiste sur les Champs Élysées à un défilé de troupes allemandes de retour du front de l'Est

" Serrée contre son époux, Yvette murmure :

– Qu'est-ce qu'ils sont beaux... Mais qu'est-ce qu'ils sont beaux...

On respire des odeurs d'essence et de gaz d'échappement, ce qui était devenu inhabituel à Paris. La main de l'inspecteur se promène sur les fesses de sa femme, à travers le tissu léger de sa robe imprimée toute neuve. La bousculade, autour d'eux augmente, ainsi que les cris de "Heil Hitler" prononcés avec l'accent français ou germanique. En plus des enthousiastes du PPF et d'autres partis collaborationnistes, il y a beaucoup d'Allemands en civil employés dans les bureaux du quartier. Sadorski profite de la confusion, du tohu-bohu et de l'excitation générale : soulevant le bas de sa robe, il introduit sa main entre les cuisses d'Yvette, écarte un peu la culotte. L'opération lui confirme que son épouse mouille profusément. Elle imprègne les gros doigts de l'inspecteur. Il se penche contre son oreille, lui chuchote des paroles flatteuses assorties de promesses tendres pour la nuit prochaine. Yvette rit."

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Vendredi 20 septembre 2024 5 20 /09 /Sep /2024 08:00

Lectures estivales # 4

"Le pornographe", roman de John McGahern paru en 1979 en Irlande puis en France en 1981 aux éditions Presses de la Renaissance (traduction par Alain Delahaye). En 2024, le roman a fait l'objet d'une réimpression en France par Sabine Wespieser Éditeur (380 pages).

Malgré son titre trompeur, il ne s'agit pas du tout d'un roman érotique, mais plutôt d'une balade irlandaise (à la James Joyce) dans un Dublin aux rues jalonnées de pubs. Le narrateur est un auteur de nouvelles pornographiques qui se trouve malgré lui dans l'obligation de gérer deux problèmes : la grave maladie de sa tante et la grossesse inattendue d'une femme rencontrée dans un dancing. Justifiant le titre, le roman ne contient que deux passages pornographiques cités en exemple de la littérature "alimentaire" du narrateur. Voici le premier :

Pages 28 à 31 : Le colonel Grimshaw vient de retrouver sa partenaire Mavis Garmichael

" Elle ôte ses souliers d'un mouvement des pieds et s'installant d'un air alangui dans la chaise longue couleur bordeaux. Elle est vêtue d'une jupe en cuir boutonnée sur le côté et d'un chemisier blanc à jabot. 

Un petit moment, il promène délicatement les doigts sur la dentelle ; elle sourit et lui envoie un baiser, mais ordonne fermement : " Sers-nous d'abord à boire."

Quand il revient avec les deux verres, il s'assied à côté d'elle, sur la chaise longue. "Nous avons largement le temps pour une petite séance habituelle avant d'aller à l'aéroport, tu sais.

– Ouais, ça ne me déplairait pas de baiser un bon coup.

– Avec grand plaisir, ma chère", murmure-t-il, et, tout en buvant de petites gorgées, il déboutonne lentement le chemisier blanc, puis détache l'agrafe du soutien-gorge dans le dos, de sorte que ses seins lourds et fermes sont à présent exposés.

Apercevant le renflement de son pantalon, elle termine son gin, tend les bras et lui ouvre la braguette. Cependant il lui faut aussi desserrer la ceinture avant de pouvoir libérer "le-petit-frère-toujours-fidèle-au-poste". Le colonel frémit de plaisir tandis qu'elle lui caresse légèrement le gland, puis le porte à sa bouche. Incapable de se contrôler plus longtemps, il défait les boutons de la jupe et écarte le cuir pour se repaître du spectacle de la soie pâle et de la douce peau encore plus pâle. Les doigts tremblants, il fait sauter les deux petites attaches latérales du mini-slip : désormais son mont de Vénus, son sexe aux poils si doux, respire librement entre les cuisses opulentes.

" Si nous allions dans la chambre ? Je suis fatiguée ", dit-elle.

Il la soulève comme une plume et l'emporte jusqu'au lit, avec l'impression de pouvoir la soutenir sans les mains, par la seule force de son membre dressé comme une baïonnette.

"Laisse-moi contempler ce merveilleux mont de Vénus, bien en hauteur", dit-il. Il lui glisse un gros oreiller sous les fesses et se rassasie les yeux de cette douce éminence, et du clitoris rose qui apparaît sous les poils. Quand elle lui entoure les épaules de ses bras, les pointes bien fermes de ses seins se redressent instantanément, et il se penche pour les mordiller l'une après l'autre, tirant dessus jusqu'à la faire gémir de plaisir. Lentement, il écarte les lèvres de sa grosse chatte bien en vue sur l'oreiller, il les masse avec le jus qui en coule, puis il y enfonce légèrement le bout de sa pine et continue le mouvement de va-et-vient. Sans cesser de tirer avec ses dents sur les pointes des seins, il remue délicatement sur l'oreiller, entre les cuisses maintenant très écartées, et elle crie : " Plus fort ! Fais-moi mal, fais de moi tout ce que tu veux, je suis folle d'envie !" Elle soupire et gémit à nouveau lorsqu'elle le sent plonger en elle plus profondément, avec son membre gonflé qui glisse le long de ses parois bien lubrifiées. " Oh, bon Dieu!" s'exclame-t-elle, tandis qu'il la pénètre encore plus fort et que le rythme s'accélère.

" Baise-moi, oh baise-moi, oh sacré bon Dieu, je jouis !" Elle lui plante ses ongles dans le dos au moment précis où le sperme chaud jaillit en elle avec des pulsations délicieuses. Quand leurs corps sont de nouveau calmes, il lui dit :" Accorde-moi cette faveur" Et sa tête chauve disparaît entre les cuisses sur l'oreiller, sa langue rêche sépare les lèvres de sa vulve pour lécher avidement l'abondante folliculine, puis il lui excite une nouvelle fois le clitoris et elle se remet à soupirer frénétiquement.

mcgahern pornographe

" Il faut que je prenne une douche", déclare-t-il d'un ton ferme, s'adressant aussi bien à lui-même qu'à elle. " Il ne nous reste plus tellement de temps, tu sais", lui répond-elle. " Dans ce cas, nous allons nous doucher ensemble !" réplique-t-il, et il la prend dans ses bras pour l'emmener dans la salle de bains. Elle lui entoure les hanches de ses cuisses, et de nouveau, elle sent sa grosse pine, raide comme une barre de fer, se glisser en elle. Dès qu'elle allume l'interrupteur, ils peuvent se voir sur tous les murs, entièrement couverts de miroirs ; elle se regarde se trémousser, empalée sur cette énorme bite bien solide qui vibre, jusqu'au fond de ses entrailles. " Nous devons nous dépêcher", dit-elle. Puis, le dos contre le miroir embué de vapeur, elle sent le foutre monter et gicler en elle ; elle le serre plus fort, et s'ouvre et se ferme pour aspirer de toutes ses forces chacune des pulsations. Finalement elle hurle : " Oh, bon Dieu !", sentant les derniers battements se mêler à l'extase de sa propre jouissance, tandis que graduellement le monde réapparaît, avec l'agréable sensation de l'eau chaude qui coule sur eux."


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Vendredi 13 septembre 2024 5 13 /09 /Sep /2024 08:00

Lectures estivales # 3

"Soupapes & Cie", roman de Helen Dewitt (347 pages) paru aux USA en 2011, puis en 2024 en France aux éditions Le Cherche Midi (traduction de l'anglais par Anne Le Bot) 

Voici le point de départ du roman : Joe est un représentant de commerce aux États-Unis qui tente vainement de vendre des encyclopédies puis des aspirateurs à une population indifférente. Il lui vient alors une idée originale pour s'enrichir : lutter contre le harcèlement sexuel en entreprise  par un système de "soupapes". Pour cela, en accord avec la direction, il conçoit un système ingénieux qui permet au personnel masculin d'assouvir, sur le lieu même de travail, leur libido exacerbée et cela en toute impunité.

Ce système de "soupapes" trouve son origine dans un fantasme érotique récurrent de Joe lorsqu'il se retrouve seul le soir dans des motels. Voici ce fantasme décrit page 12 :

" Son fantasme numéro un était une histoire de mur. Le haut du corps de la femme se trouvait d'un côté du mur. Le bas de son corps se trouvait de l'autre côté.

Parfois, à vrai dire la plupart du temps, le haut du corps était entièremement habillé. Rien ne laissait deviner ce qui se passait de l'autre côté du mur.

Parfois la femme était nue sous la ceinture. La plupart du temps, elle portait une petite jupe moulante qu'on pouvait retrousser et une culotte qu'on pouvait baisser. Parfois, il (Joe) avait du mal à décider si c'était mieux avec ou sans culotte. Le summum, c'était de remonter lentement la jupe pour révéler un cul ferme, étroit et ingénu. Ensuite, une bite s'introduisait et le point de vue changeait pour passer de l'autre côté du mur, où le haut entièrement habillé de la femme ne laissait en rien deviner qu'une verge était vaillamment à l'œuvre de l'autre côté. Pour une raison ou une autre, il fallait qu'elle fasse comme si de rien n'était.

soupapes dewitt

Le problème avec ce fantasme, c'était de trouver le mur adéquat. Est-ce que la femme pourrait se pencher par-dessus le comptoir d'une cuisine ouverte sur la salle à manger ? Mais alors, on verrait ce qui se passe derrière elle. Et s'il y avait un store roulant ? Mais pourquoi serait-il baissé ? Et on verrait quand même à travers. Est-ce que la femme pourrait se pencher à une fenêtre à l'étage ? Une fenêtre à guillotine dont le  store serait baissé. Elle pointerait la tête pour parler, mettons à une voisine. La fenêtre serait trop grippée pour s'ouvrir plus. Pendant ce temps, son locataire, mettons, arrive derrière elle, fait glisser ses mains vers le haut de ses cuisses, remonte sa jupe moulante et lui offre un bonus intattendu en plus du loyer. De l'extérieur, on la verrait en train de discuter gaiement avec une voisine – gaiement mais avec une expression un peu figée. "

Commentaire : je vous recommande chaudement la lecture de ce roman  qui, avec humour et ironie, aborde les travers de la société américaine, notamment la priorité absolue donnée à la productivité et à la rentabilité. 

 


Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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