Philippe # 12 (2ème partie)
Je reste ainsi de longues minutes devant cette fenêtre, songeur.
Puis me retourne, repose ma sacoche, ôte tee-shirt et pantalon, puis me rends à la salle de
bain pour déposer mes vêtements et prendre une douche, bienfaitrice.
Je pousse la porte, fais deux pas puis m'arrête brusquement.
C'est un véritable choc.
Je ne vois qu'eux.
Comment a-t-elle pu ?
Trop pressée ou à ce point distraite, a-t-elle découvert ma passion quotidienne ou n'est-ce
que pure provocation ?
Je ne dois surtout pas céder à l'excitation et agir avec méthode.
D'abord pour ne pas souiller la scène, sortir, doucement fermer la porte.
Je m'assieds dans le canapé, sa culotte est à deux doigts, maintenant dans ma main, je la
porte à mes narines : Monika possède un arôme discret, suave.
Je file au frigo, me retrouve assis, allume une cigarette, bois une rasade de bière
fraîche.
Si elle l'a fait, je le ferai aussi ma décision est prise, ainsi je ne polluerai pas les
coteaux où je vais vendanger,
Je me rends au garage, dans un placard nous stockons nos réserves alimentaires et d'hygiène.
Rapidement, je me retrouve dans la cuisine, fais couler l'eau jusqu'à ce qu'elle soit chaude, je quitte mon slip, je passe le gant de toilette au bas de mon ventre puis l'enduis de mousse et sans
précaution jusqu'à saigner, je me lisse,
Maintenant je peux m'y rendre et tenter de comprendre.
132 !
Mon dernier décompte, 132 récoltés, chaque soir patiemment, douche après douche.
Sans vêtements je pénètre dans le temple, d'abord le fond de la baignoire, le lieu du crime,
elle a été rincée mais il en reste suffisamment.
Malheureusement à part une vingtaine, les autres n'ont aucun intérêt à mes yeux, des sans
bulbes, du low cost.
Quelle misère de voir cela ! Si je devais donner une raison sociale à mon entreprise, ce
serait la qualité avant tout, chez moi la récolte se fait uniquement à la main et garantie avec bulbe pileux.
Une fois la baignoire explorée, je la rince, je secoue sa fleur de bain bleue, ils sont huit à
tomber.
Tous magnifiquement torsadés comme des points d'interrogation mes préférés, ceux qui sont en
lisière du mystère.
Je poursuis ma perquisition, secoue le tapis de sol vert, ils tombent en pluie fine et
délicate, je n'ai qu'à me baisser pour les recueillir, l'heure n'est plus au compte, ils sont trop nombreux.
Je me régale et me demande à quel point son paysage en sera modifié.
Devrais-je attendre tel un travailleur saisonnier la repousse ou aura-t-elle épargné quelques
zones humides ?
Comme à mon habitude je parcours le même chemin et me voici au pied de l'étendoir à serviette,
la sienne est encore humide, je la frotte et de nouveau je me félicite de la qualité collectée.
Ensuite vient le dessert, l'endroit même qui a stupéfait mon regard tout à l'heure, au pied du
miroir où habituellement je n'en trouvais aucun, au sol ils reposent par dizaines sur le carrelage blanc.
Je les regarde étalés ça et là et tente une hypothèse, la plus plausible à mes yeux : elle
s'est positionnée à quelques centimètres de la surface glacée et par touffes les aura arrachés.
Par rage, défi ou avec délice, là je suis face à un mystère qui reste entier.
Elle doit se sentir fraîche, libre en cet instant, comme débarrassée d'une vieille peau, il me
tarde désormais de passer la main sur son autel.
Le volume de ma récolte est impressionnant, je ne suis pas loin d'avoir rassemblé
l'intégralité de son pelage intime, je ne puis m'empêcher de le caresser et d'en apprécier la douceur duveteuse.
Que vais-je en faire maintenant ?
Les ranger à côté de la longue mèche de cheveux qu'elle m'a offerte il y a quelques années, Me
voilà gardien de musée, quelle décrépitude tout de même !
Je ferai le nettoyage complet de la salle de bain plus tard, je vais dans la chambre en
ressors avec mon carton à souvenirs.
Quel contraste entre la blondeur éclatante de sa chevelure et son pelage sombre, j'en fus
saisi la première fois que je le découvris.
Non ce soir, je ne prendrai pas de note, je ne suis pas d'humeur à me retrouver face à une
page blanche, lisse.
Je remarque seulement mon sexe gonflé, hier encore je l'aurais saisi et me serais soulagé,
après tout il ne demande que cela mais ce soir je vais le faire endurer. Je veux me sentir tendu jusqu'à son hypothétique retour. Qui sait, l'instant de nos retrouvailles est peut-être proche,
alors ce n'est pas le moment de flancher, J'ai assez attendu, il m'a suffisamment gonflé à son tour maintenant et tant mieux s'il m'encombre.
Je sors une des enveloppes, mauvais côté, mal fermée, deux photos s'en échappent et tombent
sur la table, tête bêche, Monika et Laurence.
Comme j'aurais aimé, comme elles auraient été belles toutes les deux en un ballet
voluptueux.
Elles étaient faites l'une et l'autre pour se rencontrer, s'accoupler.
Malheureusement l'incompréhension et ma précipitation eurent raison de ce rêve fou,
inaccessible,
Monika prit ma démarche auprès de ce couple pour une atteinte, une marche forcée vers le
plaisir, au contraire je ne voulais que son bonheur, son plaisir de découvrir de nouveaux rivages.
La première fois qu'elles se rencontrèrent à l'évidence elles se sont liées et l'issue la plus
probable était horizontale et moelleuse.
Longtemps j'ai imaginé la beauté des photos qu'elles auraient offertes en posant ensemble face
à l'objectif de Laurent son époux.
J'aurais même accepté de ne pas assister à la séance si elles avaient posé ensemble, pour ne
pas perturber leurs ébats. Le contraste, l'harmonie de la brune et la blonde, peaux nues, côte à côte auraient été saisissants, je n'en doute pas une minute.
Le destin en décida autrement, la grossesse de Laurence et ses complications, l'éloignement
géographique et la réaction sans nuance de Monika lorsqu'elle apprit que je n'avais pas rencontré Laurent lors d'une formation mais suite à une annonce passée par eux dans une revue spécialisée.
Pourtant, comme nous, ils étaient novices et avaient juste envie de vivre une expérience nouvelle sans chercher à se mettre en péril.
L'harmonie était trop belle, la chute fut brutale.
Ainsi jamais Monika ne connaîtrait la douceur des caresses d'une femme.
Soudain je me mets à rêver, Valentin le magicien !
Lui pourrait peut-être les unir, les coucher sur une même image.
Il est tard mais l'envie est trop vive, après tout n'est-ce pas lui qui a sollicité de
l'audace ?
Je prends une de ces pochettes au dos de laquelle sont indiqués adresse et téléphone et
compose son numéro sur le clavier,
A la troisième sonnerie il décroche.
Je suis soulagé qu'il reconnaisse ma voix, cela m'évite mes atermoiements habituels, j'ai
envie en cette nuit d'essentiel.
- Que puis-je pour vous ?
- Pourrais-je ce soir même vous apporter quelques épreuves à développer ?
- Il est tard mais je peux vous attendre, c'est si important que ça ne puisse attendre demain
?
- Oui, je voudrais vous demander un travail particulier.
- Je vous attends donc, ne tardez pas.
- Je me prépare et arrive au plus vite, il y a un train dans dix minutes,
En m'habillant je constate que mon sexe n'a pas dégorgé.
Comme moi le train est à l'heure, je suis de nouveau en sueur, bandant comme un taurillon, la
clim est en panne, la chaleur écrasante.
Je songe à Monika, que fait-elle à cette heure, la fête doit battre son plein, combien de fois
ses lolos se sont-ils dévoilés aux yeux des autres filles ?
Harassé par la chaleur et la fatigue, tenant précieusement ma sacoche et son précieux contenu, je laisse mes
paupières s'affaisser... Obscurité, en son centre je ne vois qu'elle, agenouillée sur un cube immaculé, vêtue seulement d'une jupe rouge, le torse
nu recouvert par ses longues boucles blondes, bras dans le dos, elle attend.
Est-ce moi qu'elle fixe ainsi ?
Tabou surgit de nulle part, d'un air hautain passe devant moi sans me regarder, s'approche
d'elle et d'un bond se retrouve sur l'étoffe, il se dresse sur ses pattes, son dos attend une caresse qui ne vient pas, alors il s'allonge de tout son long tendant ses pattes, ventre offert, elle
ne bouge toujours pas,
Il poursuit son ballet, dodeline de la tête, la tourne sans cesse en ronronnant, de droite
à gauche tant et si bien que son museau se retrouve sous le tissu, il s'engage davantage dans le passage ouvert pour totalement disparaître.
Elle arc-boute soudain son bassin, sa respiration s'accélère, son regard s'évade, en avant
elle penche son buste, ses seins apparaissent.
Dans un ralenti parfait, elle saisit les ourlets de sa jupe puis la remonte tout le long
de son corps, ses cheveux retombent dans son dos, maintenant sa poitrine est totalement dévoilée sont excitation visible.
Entre ses cuisses, le matou fait le gros dos pour atteindre
l'entrejambe.
Elle glisse alors ses genoux, son pubis est presque lisse, seul vestige, une légère ombre
au sommet de son mont de Vénus et une fine haie court le long de son étroit sillon et au milieu coule une rivière, La queue de l'animal dans une danse lascive s'enrubanne autour d'une jambe
scellant ainsi l'étreinte féline.
Elle cabre son corps, lance son bras gauche en arrière pour maintenir l'équilibre, tandis
que que sa main gauche plonge dans l'entrechat.
Ses genoux glissent encore, jusqu'à l'écartèlement de ses cuisses, les deux fourrures ne
font qu'une,
Le contact est violent, l'animal se tient sur la pointe des pattes et se frotte, d'avant
en arrière.
Transperçant le rideau de l'obscurité une main sans visage se saisit sans ménagement de
son sein droit, l'étreinte est brutale, elle gémit, grimace mais ne se dérobe pas.
Encouragée, la main malaxe plus fort le globe de chair.
L'autre main se lance à l'assaut, la bague qui orne l'annulaire se frotte sur le téton
exacerbé de désir, glisse en son long, puis entre deux doigts le tire et l'étire encore.
Il ressemble à un point d'interrogation tant il est dardé.
Il continue de presser d'une main la mamelle devenue rouge sous l'étreinte, tandis que
tous les doigts les doigts écrasent et pressent le téton jusqu'à ce qu'une perle de lait suinte et coule.
Elle halète, se mord les lèvres, gémit plus fort, me regarde fixement en empoignant le fin
toupet de poils qui orne son sexe,
- Tu les veux tous ?
Avec une violence fiévreuse, elle arrache la touffe et la jette dans ma
direction.
- Donne -les lui, Philippe, donne-les lui !
- Monsieur, monsieur, c'est le terminus vous devez descendre.
Moitié engourdi sauf mon sexe, je me lève et me précipite vers le quai pour retrouver
Valentin.
Le souffle court je passe devant le bar, le patron nettoie la terrasse vide de clients et me
salue.
Encore quelques mètres et je serai face au comptoir.
Tabou vient à ma rencontre et m'accompagne au long de la ruelle.
- Mon salaud, ne te gêne surtout pas !
Je ne puis m'empêcher de lui caresser le dos, pour ensuite porter ma main à mes narines dans
l'espoir de sentir l'étreinte encore chaude.
Valentin est là, silencieux.
Les palabres sont inutiles, il connaît le sens de ma visite et c'est tant mieux.
Il fixe ma sacoche et attend.
Je l'ouvre pour extraire une première enveloppe, avec mille précautions j'étale une à une les
photos que Laurence avait offertes à Monika afin qu'elle s'en inspire pour la peindre.
Elle apparaît enceinte, presque à son terme, belle, épanouie, tout sourire.
Valentin, en silence l'observe.
Fébrilement alors je sors la seconde pochette, celle contenant des photos de
Monika,
Elle nue, plus offerte encore...
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