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Mardi 6 février 2024 2 06 /02 /Fév /2024 08:00

Il m'arrive d'acheter des livres d'occasion. Ce fut le cas pour le roman de Nancy Houston, "Lignes de faille". Des mois plus tard, quelle ne fut pas ma surprise au moment de le lire, de découvrir sur les pages de garde, une double dédicace que voici :

dédicace n houston

Je l'ai lue et relue, cherchant à en percer le mystère

Les lieux : Fafie et Potipora ? Après des recherches sur le net, j'en suis arrivé à la conclusion qu'il s'agissait sans doute de deux entreprises implantées aux Pays-Bas. Les deux femmes dont il est question dans la dédicace se seraient connues dans le cadre de ces entreprises ?

Les dates : 13 janvier 2014, 13 janvier 2015 ? Un an jour pour jour. 2014, leur rencontre, "ce jour, ce soir subtil" de leur première nuit ? 2015, un premier bilan et l'achat de ce livre ?

L'auteure : une femme lesbienne qui commet quelques fautes d'accord et de temps, mais qui a une très belle écriture. Elle est amoureuse... Le champ lexical de l'amour (2 occurrences) est riche (enlacées, ensemble, connexions suprêmes, reliées, tendresse, je t'aime...) sans oublier les étoiles qui constellent les pages et le petit cœur final comme un ballon qui s'élève vers le ciel/

La référence au roman de Nancy Houston, "au delà de nos failles", dont je pense que l'auteure de la dédicace a fait cadeau à sa compagne. Sans oublier des passages plus inquiétants comme "avec nos mots et nos maux" ou la métaphore du fil invisible qui les unit et les rapproche : fil des mots, fil des jours, reliées, connexions... 


 

 

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mardi 23 janvier 2024 2 23 /01 /Jan /2024 08:00

"Dormir ensemble" de Hervé Brunetière paru en 2004 aux Editions L'escarbille (collection feux follets) est un merveilleux petit ouvrage de 58 pages sur le thème de la jalousie

En voici l'incipit :

"Comme j'insiste, elle me fait le récit suivant :

Bon, puisque tu veux le savoir, on a dormi une nuit ensemble, Ronan et moi, mais il ne s'est rien passé entre nous. Il était triste et m'a demandé de dormir avec moi. Au début, j'ai dit non. Ensuite, j'ai dit : Oui, à condition que tu ne me touches pas. Il me l'a promis et on a dormi comme ça, l'un à côté de l'autre.

C'est fini. Son court récit est fini. Elle n'a rien d'autre à dire de cette nuit-là. Elle est déjà ailleurs. Or, ce récit et la nuit dont il parle sont les deux événements qui m'occupent le plus depuis deux ans."

Extrait page 27 : " Je ne suis pas jaloux. Si il y a une chose dont je suis sûr, c'est celle-là. Si il y a des mots que je peux prononcer en toute sincérité, en étant éveillé, ce sont eux : je ne suis pas jaloux. Si il y a un sentiment, un seul, dont je suis certain, c'est celui-là, c'est le sentiment de non-jalousie. Il me fait peur. Est-il homme, celui qui n'est pas jaloux?

Extrait page 29 :  "Ils ont dormi tous les deux à côté toute cette longue nuit. Ils étaient si proches. L'odeur du corps de l'homme, l'odeur du sexe de l'homme, ses odeurs à lui se mélangent, même sans se toucher, les odeurs des corps se mélangent, à l'odeur de son corps de femme, l'odeur de son sexe de femme, ses odeurs à elle. Dans la tiédeur ou la chaleur des draps, leurs odeurs se mêlent, s'arrangent entre elles, construisent une nouvelle odeur, une odeur unique, inoubliable, l'odeur de cette nuit. L'odeur de cette nuit à eux qui est la mémoire de cette nuit à laquelle je n'aurais jamais accès.

C'est une nuit de juin, je crois."

dormir-ensemble

Extrait page 37: " Elle se réveille et il y a ce corps neuf en encore inexploré. Il y a ce torse, cette peau, cette présence du corps, ce sexe, ce sexe d'homme qu'elle aime tant prendre avec sa main, et baiser avec sa bouche et mettre en elle. Toute cette machinerie du corps qui ne demande qu'à se mettre en mouvement – juste ! – pour le bonheur d'une heure une nuit un printemps deux corps. Quels comptes rendre de cela ? À qui ? Pourquoi ?

Alors, elle se réveille et c'est sa main qui va vers lui."

Paragraphe final, page 58 : " Elle m'a donné ce récit. En échange de quoi ? Je lui donne en retour ma jalousie. Cette jalousie toute neuve, qui n'a jamais servi à une autre, dont j'ignorais qu'elle soit possible, que j'écartais de moi, je lui donne."

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 5 janvier 2024 5 05 /01 /Jan /2024 08:00

"La danseuse", court roman (96 pages) de Patrick Modiano paru en 2023 aux Editions Gallimard (nrf)

Comme souvent chez Modiano, on navigue à vue dans un passé à la fois vague et d'une grande précision dans les détails. On évoque ici la vie d'une femme dont on sait juste qu'elle était danseuse professionnelle. Nous sommes à Paris et dans ses environs...

Extrait page 52 : 

– Il fait froid ici, vous ne trouvez pas ? nous demanda Pola Hubersen.

– Oui, un peu froid, dit la danseuse.

– Ils ont coupé le chauffage, depuis hier. Nous serons mieux dans ma chambre.

Elle nous précédait le long d'un couloir. La danseuse m'avait pris la main, comme pour m'entraîner sur un chemin qu'elle connaissait déjà.

La chambre était de la même dimension que le salon qui donnait sur la rue, mais il n'y avait qu'une seule fenêtre derrière les rideaux rouges. Une petite lampe était posée au bord de la table de nuit encombrée de livres. Elle s'allongea du côté de la table de nuit et nous invita à suivre son exemple. La danseuse se trouvait entre Pola Hubersen et moi. Le lit était étroit. Pola Hubersen éteignait la lampe et se rapprochait de nous. Il ne restait qu'un rai de lumière qui venait du couloir, par la porte entrouverte.

Extrait pages 58-59 :

"Il était dix heures du matin et il neigeait de nouveau. Une neige légère, presque des gouttes de pluie. Elle avait froid et elle sentait des points douloureux dans tout son corps. Il fallait "dénouer les nœuds", comme disait Kniaseff. Alors, elle décida de se rendre chez Pola Hubersen. Elle était la seule à pouvoir la soulager. Elle s'allongeait sur le lit, Pola Hubersen la caressait, et ses doigts s'arrêtaient aux bons endroits, avec une précision d'acupuncteur. Ses lèvres effleuraient les siennes, et leur contact, sur son corps, était encore plus doux que ses doigts. Peu à peu, les nœuds se dénouaient sans qu'elle éprouve la souffrance qui était la sienne au début des cours de danse. Il lui arrivait de manquer un cours et de se retrouver au lit avec elle. Alors, elle se laissait aller au fil de l'eau en fermant les yeux. (...)

danseuse

Elle entra dans l'immeuble du début de la rue Quentin-Bauchart. Pola Hubersen se levait très tard et peut-être n'était-elle pas encore réveillée.  Elle traversa le vestibule, et quand elle fut entrée dans le salon, elle remarqua un manteau d'homme sur le grand canapé. Pola Hubersen était sûrement en compagnie de quelqu'un dans sa chambre et elle ne voulait pas la surprendre. Cet appartement donnait l'impression d'être exigu : le vestibule, le salon sur la rue et le long couloir qui menait à la chambre. Mais une petite porte qui se confondait avec le mur, de l'autre côté, donnait accès à une enfilade de pièces le long d'un autre couloir, des pièces dont la plupart étaient vides, ou simplement meublées de divans très bas. Elle prit ce chemin-là, ouvrit la dernière porte à droite et se retrouva dans la grande salle de bains contiguë à la chambre de Pola Hubersen. La lumière était allumée, la porte grande ouverte sur la chambre.

Elle se déshabilla et enfila un peignoir, l'un de ceux qu'elle portait  toujours après un spectacle et qu'elle avait oublié là. Elle entra dans la chambre. Un homme était allongé sur le lit, qu'elle reconnut aussitôt et avec qui elle avait répété un duo au studio Wacker, un certain Georges Starass. En dansant avec lui, elle avait eu une sensation qu'elle n'avait jamais ressentie avec aucun de ses partenaires, comme si ce contact était plus intime qu'un simple exercice, au point qu'elle avait voulu le prolonger.

Maintenant, ils étaient seuls tous les deux dans la chambre, et au bout de quelques instants elle avait de nouveau cette sensation, comme l'autre jour au studio Wacker, de danser avec lui à la même cadence, en parfaite harmonie... Et bientôt des éclats de plus en plus forts se succédaient à des intervalles de plus en plus courts. Chaque fois, elle éprouvait un vertige qui s'amplifiait à l'infini."


 

  

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mardi 5 décembre 2023 2 05 /12 /Déc /2023 08:00

"Demain j'aurai vingt ans" est un roman de 382 pages paru en 2010 à la NRF, Éditions Gallimard.

Comme son titre le suggère, ce récit raconte daans les années 1970 l'adolescence du narrateur, Michel (Alain Mabanckou ?) à Pointe-Noire, capitale économique du Congo.

Extrait pages 338-339 : Le jeune Michel assiste "clandestinement" à un récital du célèbre chanteur congolais Papa Wemba. Par un petit trou percé dans un mur, il observe les danseurs enlacés sur la piste de danse.

" Des couples dansent très collés et très serrés. Ils bougent d'un bout à l'autre de la piste. Quand ils dansent en face de moi, je les vois. Mais quand ils vont à gauche ou à droite je ne les vois plus, même si je tourne bien l'œil comme un caméléon. Parfois il y a des couples qui me gênent parce qu'ils dansent trop près de mon œil. Le derrière de la femme est tellement énorme qu'on dirait que c'est un deuxième mur qui est en face de moi. Je dois trouver un long fil de fer et piquer le gros derrière de cette femme qui m'empêche de bien voir Papa Wemba. D'un autre côté, je ne veux pas le piquer parce que ce derrière en question bouge au rythme de la musique et ça me donne envie de danser. Lorsque le batteur frappe très fort son instrument, le derrière de la femme rebondit comme une graine de maïs dans une poêle avec de l'huile chaude. Et moi j'ai envie de rigoler, je ne savais pas qu'on pouvait danser comme une graine de maïs jetée dans une huile brûlante. Il y a un homme au fond là-bas qui serre trop fort une femme en jupe très courte. Il a mis sa tête au milieu des seins de cette femme et a fermé les yeux on dirait un bébé qui a fini de boire son biberon et qui dort profondément. Chaque fois que la femme respire, la tête de l'homme bouge au rythme de la musique et je me mets moi aussi à danser, à imaginer que c'est moi qui ai posé ma tête entre les seins de cette femme en jupe très courte, que j'ai fermé les yeux et que je dors profondément sur la poitrine de cette femme comme un bébé qui a fini de boire son biberon. Or cette femme-là peut être ma mère, donc il ne faut pas que je pense à des choses de ce genre. Je dois plutôt imaginer que cette femme-là est une fille de mon âge. Alors je pense à la poitrine de Caroline. mais Caroline n'a pas encore des seins comme ceux de cette femme, elle les aura peut-être de cette taille-là quand elle aura vingt ans."

demain 20 ans


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Mardi 21 novembre 2023 2 21 /11 /Nov /2023 08:00

"La Disparition de Stéphanie Mailer" est un roman policier de Joël Dicker paru en 2018 aux Editions de Fallois en 2018 (834 pages pour l'édition de poche)

Extrait page 330 : scène classique d'adultère où Steven, le narrateur, trompe son épouse avec Alice, une de ses secrétaires. Ils se sont donné rendez-vous à 16 heures au Plaza, un hôtel new-yorkais

"  En pénétrant dans le bar, j'étais nerveux et excité à la fois. Elle m'attendait déjà, lovée dans un fauteuil. Je lui demandai ce qu'elle voulait et elle me répondit : "Vous, Steven."

Une heure plus tard, complètement ivre de champagne, je lui faisais l'amour dans une chambre du Plaza. Ce fut un moment d'une intensité folle. Je crois que je n'avais jamais vécu ça avec ma propre femme.

Il était 22 heures lorsque je rentrai chez moi, les sens en émoi, le cœur battant, chamboulé par ce que je venais de vivre. Je gardais les images de ce corps que j'avais pénétré, de ces seins si fermes que j'avais attrapés, de cette peau qui s'était offerte à moi. Je ressentais en moi une excitation adolescente. Je n'avais jamais trompé ma femme auparavant. Je n'avais jamais imaginé tromper ma femme un jour. J'avais toujours jugé très sévèrement ceux de mes amis ou collègues qui avaient eu une aventure extraconjugale. Mais en entraînant Alice dans cette chambre d'hôtel, je n'y avais même pas pensé. Et j'en étais ressorti avec une seule idée en tête : recommencer. Je me sentais tellement bien que je trouvais qu'il n'y avait rien de mal à tromper sa femme. Je n'avais même pas l'impression d'avoir fauté. J'avais vécu. Tout simplement." 

dicker S mailer

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Mardi 14 novembre 2023 2 14 /11 /Nov /2023 08:00

"Candice Laine" est un roman "érotique" d'Anixa Carrie (316 pages) paru en octobre 2023 aux Éditions L'amour des maux. Anixa m'a fait l'honneur de me contacter personnellement pour me présenter son livre. Aussi, je me fais un plaisir de vous en donner ci-dessous les coordonnées pour vous encourager à le lire...

Candice Laine

candice-laine

Si vous avez envie qu'on vous raconte l'histoire d'un amour fou, de rencontrer une patronne sexy, de suivre une psychothérapie déjantée, de vivre le quotidien à tombeau ouvert, de découvrir une libido protéiforme, de vous laisser emporter par une écriture survitaminée, de lire un magnifique hymne à la vie, alors un seul conseil : achetez  sans tarder Candice Laine, lisez-le et vous en sortirez plus heureux  !

En attendant, afin de vous mettre, au choix, l'eau à la bouche, la mouillure à la chatte ou le foutre à la bite, voici des passages extraits du chapitre "L'amour ouf" pages 114 et suivantes

 L'amour ouf

 "Si j'avais un chien, je l'appellerais Ernest, mais comme j'ai une chatte, je l'appelle Lucie. Je lui ai donné un prénom parce que mon sexe est un être vivant à part entière (...) Oui, j'aime mon sexe. je le trouve joli, attractif, plein de charme et capable de changer d'apparence en un tour d'épilation. Un peu comme moi avec mes perruques, mon maquillage, mes fringues. Quelqu'un qui n'aime pas son sexe, ne peut pas s'aimer lui-même. Ça me paraît évident. Je ne sais pas si beaucoup de personnes donnent un prénom à leur compagne ou compagnon ? Si parfois elles leur parlent dans la journée, même quand il n'y a pas lieu de le faire, je veux dire même quand l'excitation n'est pas au rendez-vous. Lucie saigne, Lucie pleure de plaisir, Lucie fait dodo, Lucie rêve de choses gourmandes, Lucie fait aussi des cauchemars, et Lucie s'étire au matin quand la nuit a été à peu près correcte. Quand on joue toutes les deux, je lui parle toujours amoureusement. Je la caresse avec délicatesse, dehors et puis dedans. Je passe mes doigts sur ses grandes lèvres, mes doigts trempés par son désir et je lui dis des trucs comme :" C'est bon, hein chérie ! T'es vraiment mignonne. Vas-y, soupire avec moi."  Et elle s'ouvre. Lucie est à mon écoute, identique à moi vis à vis d'elle. Nous sommes de connivence, en parfaite communion. J'adore taquiner Lucie. Et son petit chapeau qui pointe à son sommet quand le plaisir devient de plus en plus intense. Lentement, je guide mes doigts dans son palais de voluptés et je m'y balade dans les moindres recoins. Je connais Lucie depuis toujours et pourtant, à chaque fois que je la visite, c'est une découverte. Lucie regorge de secrets qui m'étonnent de jour en nuit. Elle a comme un cœur qui bat, des pulsations, elle a toute une vie qui ne demande qu'à jaillir, une vie fantasmagorique et bien réelle. Parfois, elle en veut pour son grade. C'est elle qui me le fait savoir. Parfois, elle s'ouvre tellement que mes doigts ne suffisent plus. Lucie coule et humidifie mon petit trou qui accueille sa rivière de jouissance avec délectation. Je n'ai pas besoin d'artifice pour aider Lucie à prendre son pied. Ni de gel, de lubrifiant. Lucie pleure tellement d'envie dans ces cas-là, que son excitation naturelle suffit. Et son palais ne demande qu'à être pillé. Alors, je m'exécute. Alors, mon cœur bat si fort que mes deux petites sentinelles de seins s'érigent dans l'air brûlant qui nous entoure. Ma main peut disparaître dans la bouche grande ouverte de Lucie. (...) Lucie me parle. Je l'entends. Ses bruits humides sont ses mots, ses gémissements. Lucie se dilate et dévore ce que je lui donne à manger. Lucie est une ogresse que je dois rassasier. Si ce n'est pas ma main, c'est un jouet. Lucie adore jouer. Lucie adore vibrer. Lucie adore que l'on s'adore. Et Lucie jouit sans retenue. Lucie s'en fout. Lucie est libre de ses orgasmes. Elle se donne avec une telle émotion qu'elle me fait pleurer de bonheur. Lucie est mon amour pour la vie; (...)

CANDICE LAINE 2

On va se promener. On se fait belle avant de sortir. Lucie aime être cachée dans sa forêt fournie et brune, sa forêt à la pilosité intense, sa fourrure aux sentiers multiples. Mais Lucie aime aussi être toute lisse, à découvert, ses jolies lèvres qui font de l'œil au monde du dehors, qui goûtent l'air qui la frôle. J'habille Lucie de différents apparats. Petite culotte en coton ou string qui la dissimule à peine. Ou bien encore, je la laisse nue sous une jupe, une robe ou un pantalon. Lucie se frotte contre les sièges sur lesquels je m'assois. Lucie fait du vélo et trouve ça très agréable. Lucie dit "bonjour, bonsoir" à un traversin, un oreiller. Lucie cherche l'amour à tout moment, collée contre un corps ou libre de faire connaissance avec ce qui l'entoure. Alicia (il s'agit de l'amie-amante de Candice) n'est pas au courant que ma chatte s'appelle Lucie. Ou du moins, que je lui ai donné ce prénom et que je lui parle, que je l'aime, que j'aimerais être assez souple pour pouvoir l'embrasser, la lécher. Alicia me murmure : "Ta chatte est délicieuse. Ta chatte est un sucre d'orge;" Et Lucie coule davantage. Et Lucie est complète amoureuse d'Alicia. Et Lucie laisse couler sa petite pluie  dorée quand Alicia le lui demande. Je ne sais si Alicia a donné un prénom à sa jolie fente. Je ne sais pas si Alicia fait comme moi dans son intimité la plus perso. Je n'ai jamais osé aborder cette question et c'est mieux ainsi. La chatte d'Alicia est plus petite que Lucie. Ses grandes lèvres sont moins épaisses et son palais est plus étroit pour les visites. Mais elle s'ouvre aussi. Elle sait se donner en grand. Elle sait accueillir les doigts, tous mes doigts, ma main, toute ma main, des jouets, ma langue, mon nez, mon menton, mes orteils. Elle sait me pleurer au visage et se frotter contre Lucie pour jouir avec elle, collée à elle. C'est une délicieuse chatte que la chatte de mon Amour. Une chatte toujours imberbe, super bien entretenue. Une chatte douce et câline. La meilleure amie de Lucie et de son terrain de jeux."

candice3 (2)

 

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Mardi 17 octobre 2023 2 17 /10 /Oct /2023 08:00

"Yann Andréa Steiner" (141 pages) est paru en 1992 aux éditions P.O.L. Comme son titre le suggère, le point de départ de ce récit est l'arrivée (l'irruption ?) de Yann Andréa dans la vie de Marguerite Duras. 

Extrait pages 30-31 : Marguerite et Yann Andréa font l'amour pour la première fois

" On s'est couchés avec la lune dans le ciel sombre et bleu. C'est le lendemian qu'on a fait l'amour.

Vous êtes venu me rejoindre dans ma chambre. Nous n'avons pas dit un mot. On était nourris du corps d'enfant de Théodora Kats, de ce corps infirme, de son regard clair, de ses cris pour appeler sa mère avant la balle dans la nuque du soldat allemand chargé de l'ordre du camp. Après vous m'avez dit que j'avais un corps incroyablement jeune. J'ai hésité à publier cette phrase. mais je n'en ai pas eu la force. J'écris aussi des choses que je ne comprends pas. Je les laisse dans mes livres et je les relis et alors elles prennent un sens. J'ai dit qu'on me l'avait toujours dit même l'Amant de la Chine du Nord, j'avais 14 ans alors, même pas, et on a ri. Et encore le désir est revenu, sans un mot, sans un baiser. Et puis après l'amour vous m'avez parlé de Théodora Kats. De ces mots : Théodora Kats. Même le nom, vous avez dit, est foudroyant."

yann andrea steiner


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Vendredi 22 septembre 2023 5 22 /09 /Sep /2023 08:00

"Check-point", roman paru en 2015 aux Editions Gallimard (385 pages). Le récit a pour cadre une mission humanitaire dans la Bosnie en proie à la guerre civile en 1995. On suit cinq personnes (4 hommes et 1 femme) qui conduisent un convoi de deux camions chargés de matériel médical. A priori, ce n'est pas dans ce genre de roman que l'on s'attend à trouver des scènes de sexe, et pourtant...

Extrait page 199 : Lors d'une étape pour la nuit, Maud et Marc se trouvent seuls, en tête à tête, dans le froid de l'hiver...

" Ils s'étaient arrêtés et elle s'était plantée devant lui. Leurs visages étaient proches. Elle sentait son souffle. Elle entrouvrit les lèvres et il les prit.

Il la serrait fort contre lui et elle suivait avec des mains impatientes le relief de ses muscles qui affleuraient sous sa chemise de laine. Leurs baisers étaient violents, avides, comme s'ils avaient trouvé dans ce corps-à-corps le moyen d'exprimer toute la révolte et toute la passion, toute la rage et tout le désespoir dont, un instant plus tôt, ils étaient silencieusement dévorés.

– Viens, murmura-t-il, en se détachant d'elle et en l'entraînant par la main.

Ils revinrent sur leurs pas, qui étaient inscrits dans la neige, mais leurs traces nouvelles étaient confondues, car ils marchaient en tenant leurs corps serrés l'un contre l'autre. Ils grimpèrent l'escalier de la terrasse en se bousculant et montèrent à l'étage du bâtiment où étaient aménagés de grands dortoirs. Il n'y avait plus aucun obstacle à leur désir, seulement la voluptueuse résistance des vêtements qu'ils se retiraient mutuellement, avec des gestes maladroits et fébriles. L'air froid du dortoir, la toile rêche du matelas et les montants de fer du lit trop étroit ne faisaient qu'accroître leur ardeur. Leur étreinte désordonnée avait l'allure d'un combat, un combat où il n'y aurait ni vainqueur ni vaincu et dont le but ultime était de ne plus former qu'un seul coprs, dressé contre la violence du monde qui l'entourait.

Maud, jamais, n'aurait voulu subir cette épreuve car elle la voyait comme une insupportable humiliation. Chez tous les garçons qui l'avaient approchée, elle sentait la même impatience à prendre le pouvoir sur elle, en lui infligeant cette blessure, et elle n'avait jamais éprouvé pour aucun d'entre eux assez d'amour pour s'y soumettre. Elle était vierge par orgueil, par défi. Mais là, dans ce lieu qu'elle n'aurait pas su nommer, dans l'inconfort d'une maison dévastée, elle accueillait sans crainte cette douleur intime, tant elle la désirait. Et l'homme qui la lui faisait connaître était comme l'instrument d'une force qui le dépassait lui-même et dont elle désirait s'emplir. Elle sentait le sang couler d'elle et elle imaginait au grand jour la tache rutilante briller dans ce décor sinistre. Ils partageaient ce sang comme ils avaient partagé celui des femmes massacrées. mais c'était le sang de la vengeance et du combat, de la vie et du plaisir. Elle cria."

check-point

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Vendredi 15 septembre 2023 5 15 /09 /Sep /2023 08:00

La seconde partie de "Ulysse" est surtout connue pour le long monologue final (ou soliloque) de Molly Bloom (l'épouse de Léopold Bloom, personnage principal du roman). Couchée aux côtés de son mari revenu de son périple dans Dublin, elle se laisse aller à une longue rêverie, décousue, ce qui explique que ce texte de 25000 mots n'ait aucune ponctuation, à l'exception du point final. Dans l'édition Folio, ce monologue va de la page 470 à la page 538. Un des plus beaux textes écrits sur la femme, ses désirs, ses fantasmes... Car à la différence de Pénélope qui avait attendu chastement Ulysse, Molly est une femme sensuelle, impatiente et surtout libre.

Extrait n° 1 : page 476

" ... j'ai allumé la lampe oui parce qu'il a dû jouir 3 ou 4 fois avec cette terrible énorme chose comme une bête rouge qu'il a je me demandais si la veine ou le comment diable ça s'appelle n'allait pas éclater quoique son nez ne soit pas tellement gros après j'ai ôté toutes mes  affaires après avoir baissé les stores  après que j'avais mis des heures à m'habiller et parfumer et peigner ça c'est comme du fer ou une espèce de pince-monseigneur qui se tient droite tout le temps il avait dû manger des huîtres quelques douzaines au moins il était vraiment en voix non jamais de toute ma vie ne n'ai senti quelqu'un qui en avait un de cette dimension pour vous faire sentir toute remplie il a dû dévorer tout un gigot après pourquoi nous sommes nous faites comme ça avec un grand trou au milieu de nous comme un Étalon qui vous enfonce ça  parce que c'est tout ce qu'ils désirent de nous avec cet œil décidé et mauvais qu'il faisait j'étais forcée de fermer à moitié les yeux pourtant il n'a pas une telle quantité de sperme quand je l'ai fait se retirer pour le faire sur moi étant donné comme c'est gros ça vaut toujours mieux au cas où il y en aurait un peu qui resterait après que je me serais lavée... "

joyce ulysse 2

Extrait n° 2 : page 494

"... ils (ses seins) étaient bien gonflés de lait pour Milly (sa fille) assez pour 2 je me demande pourquoi il disait que j'aurais pu gagner 1 livre par semaine comme nourrice c'était gonflé à bloc le matin cet étudiant qui avait si mauvaise mine qui logeait au 28 chez les Citron Penrose Street il m'a preque vue en train de me laver par la fenêtre si je ne m'étais pas vite couvert la figure avec ma serviette c'était sa façon d'étudier ce qu'ils m'ont fait souffrir pour la sevrer jusqu'à ce qu'il ait amené le docteur Brady qui m'a fait l'ordonnance à la belladone j'étais forcée de les lui faire téter ils étaient si durs il disait que c'était plus sucré et plus épais que les vaches et puis après il voulait me traire dans le thé vraiment il est renversant je trouve qu'on devrait le mettre en manchette dans les journaux si je pouvais seulement me rappeler la moitié des choses j'en ferais un livre les œuvres de Maître Poldy oui et c'était tellement plus doux la peau plus il a été 1 heure après eux j'ai vu à la pendule comme un gros bébé que j'aurais eu pendu là ils veulent tout mettre dans leur bouche tout le plaisir qu'ils peuvent tirer d'une femme je sens encore sa bouche O Seigneur il faut que je m'étire je voudrais qu'il soit ici ou quelqu'un d'autre pour me laisser aller avec et pour jouir encore comme ça je me sens toute en feu à l'intérieur ou si je pouvais rêver ça quand il m'a fait jouir la deuxème fois en me chatouillant par derrière avec son doigt j'ai joui pendant près de 5 minutes avec mes jambes autour de lui  il a fallu que je le tienne serré après O Seigneur j'avais envie de hurler toutes sortes de choses chiasse merde ou n'importe quoi..."

joyce ulysse 4

 

Extrait n° 3 : page 534

" ... je viendrai en ayant l'air plutôt gaie pas trop en chantant un petit peu de temps en temps  mi fa pieta Masetta après ça je commencerai à m'habiller pour sortir presto non son piu forte je mettrai ce que j'ai de mieux comme chemise et pantalon en le laissant bien se rincer l'œil pour faire bander sa quéquette et je ne le lui cacherai pas que si c'est ça qu'il voulait que sa femme s'est fait enfiler oui et comment jusqu'à en crever presque et pas par lui 5 ou 6 fois sans débrider voilà la trace de son sperme sur le drap propre je ne me donnerai pas la peine de l'enlever au fer chaud ça devrait le convaincre si vous n'y croyez pas tâtez mon ventre à moins que je ne le fasse se mettre là debout  et me mettre l'autre dedans j'ai bonne envie de lui raconter tout par le menu et de le lui faire faire en face de moi c'est tout ce qu'il mérite c'est entièrement sa faute si je suis une femme adultère comme le type du poulailler disait O que d'affaires si c'était tout le mal que nous faisons dans cette vallée de larmes Dieu sait que ça ne pèse pas lourd est-ce que tout le monde ne le fait pas seulement ils cachent je pense que c'est pour ça qu'une femme est censée être au monde sans quoi Il ne nous aurait pas bâties comme Il l'a fait si attirantes pour les hommes alors s'il veut embrasser mon derrière j'écarterai tout grand mon pantalon et je le lui bomberai en plein sur la figure qu'il colle sa langue dans mon trou jusqu'au fin fond pendant qu'il y est mon jouet quelque part et après je lui dirai qu'il me faut une livre ou peut-être 30 shilllings je lui dirai que j'en ai besoin pour m'acheter des dessous..."

joyce ulysse 3

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Mardi 5 septembre 2023 2 05 /09 /Sep /2023 08:00

Après plusieurs tentatives infructueuses, je suis enfin parvenu à lire Ulysse de James Joyce (1882-1941) dans son intégralité. Pour ce premier article, je vous propose trois courts extraits du Tome 1 de l'édition française dans la collection Folio n° 771 ( 503 pages) 

Extrait n° 1, page 333. M. Bloom vient de faire l'acquisition de quelques livres

" Il lut l'autre titre : Les douceurs du péché. Voilà plutôt son affaire. Voyons.

Il ouvrit au hasard et lut.

Tous les gros billets que lui donnait son mari étaient dépensés dans les magasins en somptueuses toilettes, en coûteuses fanfreluches. Pour lui ! Pour Raoul !

Oui. Ça va. Voyons plus loin.

Il colla sa bouche à la sienne en un lascif et volutptueux baiser tandis que sous le déshabillé ses mains cherchaient d'opulentes rondeurs.

Oui. Prenons. Et à la fin.

Vous rentrez bien tard, dit-il, la voix rauque, l'examinant d'un œil chargé de fureur et de soupçon. La splendide créature rejeta son manteau garni de zibeline, dévoilant ses épaules de reine et ses charmes houleux. Un imperceptible sourire se jouait sur ses lèvres au dessin irréprochable tandis qu'elle se tournait avec calme vers lui.

M. Bloom lut une seconde fois : La splendide créature.

Il se sentait pénétré d'une douce chaleur qui accouardissait sa chair. Une chair qui cède parmi des vêtements en désordre. Yeux qui chavirent. Les narines dilatées de M. Bloom flairaient la proie. Les fondantes onctuosités des seins (Pour lui ! pour Raoul !). Sueur acide des aisselles. Glu colle de poisson (ses charmes houleux). Pelote-moi ! Serre fort! ! Concrasée ! Fiente des lions qui sent le soufre !

 Être jeune ! Jeune ! "

joyce ulysse1

Extrait n° 2, page 351. Dans une taverne à matelots, une femme danse

" Elle danse dans un clair obscure empesté où brûlent ensemble la résine et l'ail. Un matelot à barbe rousse sirote du tafia dans un gobelet à bec et la dévore des yeux. Muette concupiscence longuement nourrie entre le ciel et l'eau. Elle danse, bat des entrechats, fait ballotter ses jambons de truie et ses hanches, et son ventre obscène sur lequel se trémousse un rubis gros comme un œuf."

Extrait n° 3, page 417. Dans un pub, M. Bloom observe Lydia, la serveuse

" Sur le manche lisse de la pompe à bière posait légèrement la main de Lydia, potelée, laissez-moi faire. Toute perdue de pitié pour le jeune Rebelle. En avant, en arrière ; en arrière, en avant ; sur le manche poli (elle sent que ses yeux à lui, mes yeux à moi, ses yeux à elle) son pouce et son index passaient pleins de pitié ; passaient et repassaient, doux contact, puis glissaient en coulant, tout doucement, jusqu'en bas, et de leur anneau plein d'onction, un bâton émaillé, frais, ferme et blanc qui point."


Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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