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Mardi 5 mars 2024 2 05 /03 /Mars /2024 08:00

"Love.Baba" est un roman (187 pages) de Macha Méryl paru en 2000 aux Éditions Albin Michel

Ce récit nous conte l'errance parisienne de Barbara Baron, 50 ans, ancienne championne de natation, plaquée par son compagnon et ruinée, qui découvre la galère des petits boulots et de la déchéance sociale. Mais, sans pathos : l'histoire est résolument optimiste. Pas de scène de sexe à proprement parler, sauf :

Extrait page 36. Il fait nuit. Barbara est garée devant un bar.

" La porte vient de s'ouvrir. Un couple sort, un grand Noir et une jeune mulâtre. Elle porte un tablier de forgeron. Ils s'approchent de l'arbre près duquel je me suis garée, ils ne m'ont pas vue. Ils s'embrassent, se caressent, nom d'une pipe ils vont faire l'amour ! Je me tapis sur mon siège, dans l'ombre, et j'observe toute la scène. De l'angle où je suis, je ne vois plus leurs visages. Elle est adossée à l'arbre, elle remonte une jambe, je vois leurs fesses et leurs sexes, très près de moi. Je retiens mon souffle pour ne pas bouger. Je regarde avec froideur. Cela n'éveille rien en moi. Les lions et les lionnes qui s'accouplaient au Kenya me faisaient plus d'effet. Je reste sèche. Ma libido est à plat."

Extrait page 115. À propos de l'absence de désir

" Je m'allonge sans me déshabiller, par laisser-aller, et pour éviter mon corps. Je suis en mauvais termes avec lui, il ne m'intéresse pas, il est neutre, absent. Dans les films, on montre les femmes fébriles qui vont se masturber quand elles sont en manque. Emmanuelle Riva dans Hiroshima, mon amour rêvait la main entre les jambes. Alida Valli dans Senso, déchirait les draps de son grand lit à baldaquin. Ava Gardner s'éreintait à cheval dans La Comtesse aux pieds nus. C'est faux, c'est complètement faux. On a du désir quand on est en éveil, quand on pense à des moments vécus avec un homme. Quand on est seule et qu'on déprime, le désir s'estompe. On a un bout de bois à la place du corps."

babalove emmanuelle riva

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Mardi 20 février 2024 2 20 /02 /Fév /2024 08:00

"Femme nue, femme noire" est un court roman de Calixthe Belaya (189 pages) paru en 2003 aux Éditions Albin Michel, puis en Livre de Poche (n° 30310)

Le roman écrit à la première personne raconte l'errance dans une métropole africaine (Congo ?) d'une jeune femme noire nommée Irène, petite délinquante gourmande de sexe.  

Extrait pages 70-71 : Dans une case surchauffée et sale d'un quartier très pauvre, vit Madonne une veuve qui cohabite dans sa "maison" avec ses deux beaux-frères. Ousmane, un ami d'Irène, y est invité:

"– Je te présente mes deux beaux-frères ! On vit ensemble depuis la mort de mon mari. Veux-tu boire quelque chose ?

Il (Ousmane) réclama un verre d'eau. Il aurait pu demander n'importe quoi d'autre, parce que le destin s'obstinait à lui refuser l'essentiel : la joie d'être père.

S'il ne vit pas le  moment où Madonne se déshabilla, il la vit nue, à quatre pattes. Ses longues mamelles touchaient le sol ; ses cuisses cellulitées tremblotaient ; son ventre boursouflé de graisse ballottait dans le vide. Elle semblait trouver évidente cette position obscène. Les deux beaux-frères caressaient cet amas de viande à l'aveuglette : " Ah, maman ! Gentille maman !" Ils écartaient ses fesses, offraient à tout regard indiscret une vision panoramique de son gigantesque pubis. Son clitoris  était accroché au centre tel un fruit solitaire. Elle avait les poils si longs qu'on aurait pu les tresser. Ils beuglaient en la fourrageant, soumis à cette frénésie folle que procurent les femmes monstrueusement perverties par un physique spécial. Ils la pénétraient à tour de rôle avec une violence inouïe. Sous leurs assauts, elle gémissait telle une ânesse prise par les douleurs de l'enfantement. Par moments, épuisée mais comblée par ces deux pilons, elle s'écroulait. Ils attrapaient ses hanches pour l'escalader et mieux la faire recevoir cette force. Puis, se souvenant de la présence d'Ousmane, ils l'interpellèrent :

– Viens donc t'amuser avec nous !"

calixthe belaya


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Vendredi 9 février 2024 5 09 /02 /Fév /2024 08:00

"Lignes de faille" de Nancy Houston est un magnifique roman paru en 2006, édité en France aux éditions Acte Sud. Il est disponible en collection de poche Babel n°841 ( 483 pages)

Extrait pages 363-365. 1962, Sadie a 7 ans, elle habite à New-York avec Kristina, sa maman qui est chanteuse sous le nom de Erra et son beau-père qui est aussi son impresario. Un jour où son beau-père est absent, sa mère reçoit la visite inattendue d'un inconnu. Elle envoie Sadie dans sa chambre. Par le trou de la serrure, la gamine regarde ce qui se passe dans le salon :

" C'est comme une pièce de théâtre. Maman et l'inconnu restent encore un moment sans bouger, sans parler, puis maman s'avance vers lui à pas lents comme une somnambule et il lui ouvre ses bras et elle se jette dedans, l'inconnu blond referme les bras sur ma mère et l'écrase contre sa poitrine en sanglotant. Maman commence à pleurer elle aussi, et puis elle se met à rire en même temps. Ce qui me perturbe plus que tout, c'est qu'elle s'adresse à ce monsieur dans une langue étrangère. Ça pourrait être le yiddish ou l'allemand, ils se parlent par bribes tout en pleurant et en riant, ils respirent fort et se regardent au fond des yeux.

Ça dure un bon moment et pendant tout ce temps, dans la rue derrière moi, la neige continue de tomber. La main de maman remonte pour caresser la pommette de l'homme blond et elle dit une chose qui ressemble à "Mon Yanek, mon Yanek", mais au lieu de dire mon elle dit mein, et lui aussi murmure son nom à elle – son vrai nom, pas Erra – sauf que dans cette langue qu'ils parlent ça sonne différemment, ça ressemble à "Kristinka". Il tire sur le bout de sa ceinture qui est une corde orange, le nœud se défait et il ouvre lentement sa robe de chambre, dénudant ses seins, et l'embrasse sur le cou, la tête de maman se renverse en arrière il l'embrasse à la base du cou et je n'arrive pas à détacher mes yeux de la scène, elle lui dit des mots dans cette langue qu'ils partagent et qui m'exclut et maintenant, tout en embrassant l'homme sur la bouche, elle défait les boutons de sa chemise, il met les deux mains autour de sa tête de Petit Prince, et elle remue les épaules et sa robe de chambre tombe par terre. Maintenant, ma mère est totalement nue avec cet inconnu qui est toujours habillé. Elle va ouvrir le canapé-lit (le même lit qu'elle partage toutes les nuits avec papa) et pendant ce temps l'homme se déshabille avec des gestes lents, après quoi il est nu lui aussi et je vois son truc qui est debout et se balance.

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Il se met à genoux sur le lit et à mon horreur ma mère se met à genoux devant lui et prend ça dans sa bouche, ce qui me donne la nausée alors je m'éloigne un moment de la porte, le cœur battant fort, et essaie de me calmer en regardant les flocons de neige qui flottent dehors dans l'auréole des lampadaires, et quand au bout d'un long moment je m'agenouille à nouveau ma mère a tourné le dos à l'inconnu, il lui tient les mains serrées derrière le dos comme pour la menotter et pendant ce temps il entre et sort de son corps par derrière comme Hilare (le chien de son grand-père) avec le caniche nain sauf que ses mouvements sont plus lents et au lieu de gémir il lui dit des mots étrangers à voix basse. Ma mère se cambre et j'entends un son inouï lui sortir de la gorge, tout ça est totalement insupportable alors j'allume la lumière et me mets au lit en tremblant de tout mon corps."

Illustration signée loïc Dubigeon


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Mardi 6 février 2024 2 06 /02 /Fév /2024 08:00

Il m'arrive d'acheter des livres d'occasion. Ce fut le cas pour le roman de Nancy Houston, "Lignes de faille". Des mois plus tard, quelle ne fut pas ma surprise au moment de le lire, de découvrir sur les pages de garde, une double dédicace que voici :

dédicace n houston

Je l'ai lue et relue, cherchant à en percer le mystère

Les lieux : Fafie et Potipora ? Après des recherches sur le net, j'en suis arrivé à la conclusion qu'il s'agissait sans doute de deux entreprises implantées aux Pays-Bas. Les deux femmes dont il est question dans la dédicace se seraient connues dans le cadre de ces entreprises ?

Les dates : 13 janvier 2014, 13 janvier 2015 ? Un an jour pour jour. 2014, leur rencontre, "ce jour, ce soir subtil" de leur première nuit ? 2015, un premier bilan et l'achat de ce livre ?

L'auteure : une femme lesbienne qui commet quelques fautes d'accord et de temps, mais qui a une très belle écriture. Elle est amoureuse... Le champ lexical de l'amour (2 occurrences) est riche (enlacées, ensemble, connexions suprêmes, reliées, tendresse, je t'aime...) sans oublier les étoiles qui constellent les pages et le petit cœur final comme un ballon qui s'élève vers le ciel/

La référence au roman de Nancy Houston, "au delà de nos failles", dont je pense que l'auteure de la dédicace a fait cadeau à sa compagne. Sans oublier des passages plus inquiétants comme "avec nos mots et nos maux" ou la métaphore du fil invisible qui les unit et les rapproche : fil des mots, fil des jours, reliées, connexions... 


 

 

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Mardi 23 janvier 2024 2 23 /01 /Jan /2024 08:00

"Dormir ensemble" de Hervé Brunetière paru en 2004 aux Editions L'escarbille (collection feux follets) est un merveilleux petit ouvrage de 58 pages sur le thème de la jalousie

En voici l'incipit :

"Comme j'insiste, elle me fait le récit suivant :

Bon, puisque tu veux le savoir, on a dormi une nuit ensemble, Ronan et moi, mais il ne s'est rien passé entre nous. Il était triste et m'a demandé de dormir avec moi. Au début, j'ai dit non. Ensuite, j'ai dit : Oui, à condition que tu ne me touches pas. Il me l'a promis et on a dormi comme ça, l'un à côté de l'autre.

C'est fini. Son court récit est fini. Elle n'a rien d'autre à dire de cette nuit-là. Elle est déjà ailleurs. Or, ce récit et la nuit dont il parle sont les deux événements qui m'occupent le plus depuis deux ans."

Extrait page 27 : " Je ne suis pas jaloux. Si il y a une chose dont je suis sûr, c'est celle-là. Si il y a des mots que je peux prononcer en toute sincérité, en étant éveillé, ce sont eux : je ne suis pas jaloux. Si il y a un sentiment, un seul, dont je suis certain, c'est celui-là, c'est le sentiment de non-jalousie. Il me fait peur. Est-il homme, celui qui n'est pas jaloux?

Extrait page 29 :  "Ils ont dormi tous les deux à côté toute cette longue nuit. Ils étaient si proches. L'odeur du corps de l'homme, l'odeur du sexe de l'homme, ses odeurs à lui se mélangent, même sans se toucher, les odeurs des corps se mélangent, à l'odeur de son corps de femme, l'odeur de son sexe de femme, ses odeurs à elle. Dans la tiédeur ou la chaleur des draps, leurs odeurs se mêlent, s'arrangent entre elles, construisent une nouvelle odeur, une odeur unique, inoubliable, l'odeur de cette nuit. L'odeur de cette nuit à eux qui est la mémoire de cette nuit à laquelle je n'aurais jamais accès.

C'est une nuit de juin, je crois."

dormir-ensemble

Extrait page 37: " Elle se réveille et il y a ce corps neuf en encore inexploré. Il y a ce torse, cette peau, cette présence du corps, ce sexe, ce sexe d'homme qu'elle aime tant prendre avec sa main, et baiser avec sa bouche et mettre en elle. Toute cette machinerie du corps qui ne demande qu'à se mettre en mouvement – juste ! – pour le bonheur d'une heure une nuit un printemps deux corps. Quels comptes rendre de cela ? À qui ? Pourquoi ?

Alors, elle se réveille et c'est sa main qui va vers lui."

Paragraphe final, page 58 : " Elle m'a donné ce récit. En échange de quoi ? Je lui donne en retour ma jalousie. Cette jalousie toute neuve, qui n'a jamais servi à une autre, dont j'ignorais qu'elle soit possible, que j'écartais de moi, je lui donne."

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Vendredi 5 janvier 2024 5 05 /01 /Jan /2024 08:00

"La danseuse", court roman (96 pages) de Patrick Modiano paru en 2023 aux Editions Gallimard (nrf)

Comme souvent chez Modiano, on navigue à vue dans un passé à la fois vague et d'une grande précision dans les détails. On évoque ici la vie d'une femme dont on sait juste qu'elle était danseuse professionnelle. Nous sommes à Paris et dans ses environs...

Extrait page 52 : 

– Il fait froid ici, vous ne trouvez pas ? nous demanda Pola Hubersen.

– Oui, un peu froid, dit la danseuse.

– Ils ont coupé le chauffage, depuis hier. Nous serons mieux dans ma chambre.

Elle nous précédait le long d'un couloir. La danseuse m'avait pris la main, comme pour m'entraîner sur un chemin qu'elle connaissait déjà.

La chambre était de la même dimension que le salon qui donnait sur la rue, mais il n'y avait qu'une seule fenêtre derrière les rideaux rouges. Une petite lampe était posée au bord de la table de nuit encombrée de livres. Elle s'allongea du côté de la table de nuit et nous invita à suivre son exemple. La danseuse se trouvait entre Pola Hubersen et moi. Le lit était étroit. Pola Hubersen éteignait la lampe et se rapprochait de nous. Il ne restait qu'un rai de lumière qui venait du couloir, par la porte entrouverte.

Extrait pages 58-59 :

"Il était dix heures du matin et il neigeait de nouveau. Une neige légère, presque des gouttes de pluie. Elle avait froid et elle sentait des points douloureux dans tout son corps. Il fallait "dénouer les nœuds", comme disait Kniaseff. Alors, elle décida de se rendre chez Pola Hubersen. Elle était la seule à pouvoir la soulager. Elle s'allongeait sur le lit, Pola Hubersen la caressait, et ses doigts s'arrêtaient aux bons endroits, avec une précision d'acupuncteur. Ses lèvres effleuraient les siennes, et leur contact, sur son corps, était encore plus doux que ses doigts. Peu à peu, les nœuds se dénouaient sans qu'elle éprouve la souffrance qui était la sienne au début des cours de danse. Il lui arrivait de manquer un cours et de se retrouver au lit avec elle. Alors, elle se laissait aller au fil de l'eau en fermant les yeux. (...)

danseuse

Elle entra dans l'immeuble du début de la rue Quentin-Bauchart. Pola Hubersen se levait très tard et peut-être n'était-elle pas encore réveillée.  Elle traversa le vestibule, et quand elle fut entrée dans le salon, elle remarqua un manteau d'homme sur le grand canapé. Pola Hubersen était sûrement en compagnie de quelqu'un dans sa chambre et elle ne voulait pas la surprendre. Cet appartement donnait l'impression d'être exigu : le vestibule, le salon sur la rue et le long couloir qui menait à la chambre. Mais une petite porte qui se confondait avec le mur, de l'autre côté, donnait accès à une enfilade de pièces le long d'un autre couloir, des pièces dont la plupart étaient vides, ou simplement meublées de divans très bas. Elle prit ce chemin-là, ouvrit la dernière porte à droite et se retrouva dans la grande salle de bains contiguë à la chambre de Pola Hubersen. La lumière était allumée, la porte grande ouverte sur la chambre.

Elle se déshabilla et enfila un peignoir, l'un de ceux qu'elle portait  toujours après un spectacle et qu'elle avait oublié là. Elle entra dans la chambre. Un homme était allongé sur le lit, qu'elle reconnut aussitôt et avec qui elle avait répété un duo au studio Wacker, un certain Georges Starass. En dansant avec lui, elle avait eu une sensation qu'elle n'avait jamais ressentie avec aucun de ses partenaires, comme si ce contact était plus intime qu'un simple exercice, au point qu'elle avait voulu le prolonger.

Maintenant, ils étaient seuls tous les deux dans la chambre, et au bout de quelques instants elle avait de nouveau cette sensation, comme l'autre jour au studio Wacker, de danser avec lui à la même cadence, en parfaite harmonie... Et bientôt des éclats de plus en plus forts se succédaient à des intervalles de plus en plus courts. Chaque fois, elle éprouvait un vertige qui s'amplifiait à l'infini."


 

  

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Mardi 5 décembre 2023 2 05 /12 /Déc /2023 08:00

"Demain j'aurai vingt ans" est un roman de 382 pages paru en 2010 à la NRF, Éditions Gallimard.

Comme son titre le suggère, ce récit raconte daans les années 1970 l'adolescence du narrateur, Michel (Alain Mabanckou ?) à Pointe-Noire, capitale économique du Congo.

Extrait pages 338-339 : Le jeune Michel assiste "clandestinement" à un récital du célèbre chanteur congolais Papa Wemba. Par un petit trou percé dans un mur, il observe les danseurs enlacés sur la piste de danse.

" Des couples dansent très collés et très serrés. Ils bougent d'un bout à l'autre de la piste. Quand ils dansent en face de moi, je les vois. Mais quand ils vont à gauche ou à droite je ne les vois plus, même si je tourne bien l'œil comme un caméléon. Parfois il y a des couples qui me gênent parce qu'ils dansent trop près de mon œil. Le derrière de la femme est tellement énorme qu'on dirait que c'est un deuxième mur qui est en face de moi. Je dois trouver un long fil de fer et piquer le gros derrière de cette femme qui m'empêche de bien voir Papa Wemba. D'un autre côté, je ne veux pas le piquer parce que ce derrière en question bouge au rythme de la musique et ça me donne envie de danser. Lorsque le batteur frappe très fort son instrument, le derrière de la femme rebondit comme une graine de maïs dans une poêle avec de l'huile chaude. Et moi j'ai envie de rigoler, je ne savais pas qu'on pouvait danser comme une graine de maïs jetée dans une huile brûlante. Il y a un homme au fond là-bas qui serre trop fort une femme en jupe très courte. Il a mis sa tête au milieu des seins de cette femme et a fermé les yeux on dirait un bébé qui a fini de boire son biberon et qui dort profondément. Chaque fois que la femme respire, la tête de l'homme bouge au rythme de la musique et je me mets moi aussi à danser, à imaginer que c'est moi qui ai posé ma tête entre les seins de cette femme en jupe très courte, que j'ai fermé les yeux et que je dors profondément sur la poitrine de cette femme comme un bébé qui a fini de boire son biberon. Or cette femme-là peut être ma mère, donc il ne faut pas que je pense à des choses de ce genre. Je dois plutôt imaginer que cette femme-là est une fille de mon âge. Alors je pense à la poitrine de Caroline. mais Caroline n'a pas encore des seins comme ceux de cette femme, elle les aura peut-être de cette taille-là quand elle aura vingt ans."

demain 20 ans


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Mardi 21 novembre 2023 2 21 /11 /Nov /2023 08:00

"La Disparition de Stéphanie Mailer" est un roman policier de Joël Dicker paru en 2018 aux Editions de Fallois en 2018 (834 pages pour l'édition de poche)

Extrait page 330 : scène classique d'adultère où Steven, le narrateur, trompe son épouse avec Alice, une de ses secrétaires. Ils se sont donné rendez-vous à 16 heures au Plaza, un hôtel new-yorkais

"  En pénétrant dans le bar, j'étais nerveux et excité à la fois. Elle m'attendait déjà, lovée dans un fauteuil. Je lui demandai ce qu'elle voulait et elle me répondit : "Vous, Steven."

Une heure plus tard, complètement ivre de champagne, je lui faisais l'amour dans une chambre du Plaza. Ce fut un moment d'une intensité folle. Je crois que je n'avais jamais vécu ça avec ma propre femme.

Il était 22 heures lorsque je rentrai chez moi, les sens en émoi, le cœur battant, chamboulé par ce que je venais de vivre. Je gardais les images de ce corps que j'avais pénétré, de ces seins si fermes que j'avais attrapés, de cette peau qui s'était offerte à moi. Je ressentais en moi une excitation adolescente. Je n'avais jamais trompé ma femme auparavant. Je n'avais jamais imaginé tromper ma femme un jour. J'avais toujours jugé très sévèrement ceux de mes amis ou collègues qui avaient eu une aventure extraconjugale. Mais en entraînant Alice dans cette chambre d'hôtel, je n'y avais même pas pensé. Et j'en étais ressorti avec une seule idée en tête : recommencer. Je me sentais tellement bien que je trouvais qu'il n'y avait rien de mal à tromper sa femme. Je n'avais même pas l'impression d'avoir fauté. J'avais vécu. Tout simplement." 

dicker S mailer

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Mardi 14 novembre 2023 2 14 /11 /Nov /2023 08:00

"Candice Laine" est un roman "érotique" d'Anixa Carrie (316 pages) paru en octobre 2023 aux Éditions L'amour des maux. Anixa m'a fait l'honneur de me contacter personnellement pour me présenter son livre. Aussi, je me fais un plaisir de vous en donner ci-dessous les coordonnées pour vous encourager à le lire...

Candice Laine

candice-laine

Si vous avez envie qu'on vous raconte l'histoire d'un amour fou, de rencontrer une patronne sexy, de suivre une psychothérapie déjantée, de vivre le quotidien à tombeau ouvert, de découvrir une libido protéiforme, de vous laisser emporter par une écriture survitaminée, de lire un magnifique hymne à la vie, alors un seul conseil : achetez  sans tarder Candice Laine, lisez-le et vous en sortirez plus heureux  !

En attendant, afin de vous mettre, au choix, l'eau à la bouche, la mouillure à la chatte ou le foutre à la bite, voici des passages extraits du chapitre "L'amour ouf" pages 114 et suivantes

 L'amour ouf

 "Si j'avais un chien, je l'appellerais Ernest, mais comme j'ai une chatte, je l'appelle Lucie. Je lui ai donné un prénom parce que mon sexe est un être vivant à part entière (...) Oui, j'aime mon sexe. je le trouve joli, attractif, plein de charme et capable de changer d'apparence en un tour d'épilation. Un peu comme moi avec mes perruques, mon maquillage, mes fringues. Quelqu'un qui n'aime pas son sexe, ne peut pas s'aimer lui-même. Ça me paraît évident. Je ne sais pas si beaucoup de personnes donnent un prénom à leur compagne ou compagnon ? Si parfois elles leur parlent dans la journée, même quand il n'y a pas lieu de le faire, je veux dire même quand l'excitation n'est pas au rendez-vous. Lucie saigne, Lucie pleure de plaisir, Lucie fait dodo, Lucie rêve de choses gourmandes, Lucie fait aussi des cauchemars, et Lucie s'étire au matin quand la nuit a été à peu près correcte. Quand on joue toutes les deux, je lui parle toujours amoureusement. Je la caresse avec délicatesse, dehors et puis dedans. Je passe mes doigts sur ses grandes lèvres, mes doigts trempés par son désir et je lui dis des trucs comme :" C'est bon, hein chérie ! T'es vraiment mignonne. Vas-y, soupire avec moi."  Et elle s'ouvre. Lucie est à mon écoute, identique à moi vis à vis d'elle. Nous sommes de connivence, en parfaite communion. J'adore taquiner Lucie. Et son petit chapeau qui pointe à son sommet quand le plaisir devient de plus en plus intense. Lentement, je guide mes doigts dans son palais de voluptés et je m'y balade dans les moindres recoins. Je connais Lucie depuis toujours et pourtant, à chaque fois que je la visite, c'est une découverte. Lucie regorge de secrets qui m'étonnent de jour en nuit. Elle a comme un cœur qui bat, des pulsations, elle a toute une vie qui ne demande qu'à jaillir, une vie fantasmagorique et bien réelle. Parfois, elle en veut pour son grade. C'est elle qui me le fait savoir. Parfois, elle s'ouvre tellement que mes doigts ne suffisent plus. Lucie coule et humidifie mon petit trou qui accueille sa rivière de jouissance avec délectation. Je n'ai pas besoin d'artifice pour aider Lucie à prendre son pied. Ni de gel, de lubrifiant. Lucie pleure tellement d'envie dans ces cas-là, que son excitation naturelle suffit. Et son palais ne demande qu'à être pillé. Alors, je m'exécute. Alors, mon cœur bat si fort que mes deux petites sentinelles de seins s'érigent dans l'air brûlant qui nous entoure. Ma main peut disparaître dans la bouche grande ouverte de Lucie. (...) Lucie me parle. Je l'entends. Ses bruits humides sont ses mots, ses gémissements. Lucie se dilate et dévore ce que je lui donne à manger. Lucie est une ogresse que je dois rassasier. Si ce n'est pas ma main, c'est un jouet. Lucie adore jouer. Lucie adore vibrer. Lucie adore que l'on s'adore. Et Lucie jouit sans retenue. Lucie s'en fout. Lucie est libre de ses orgasmes. Elle se donne avec une telle émotion qu'elle me fait pleurer de bonheur. Lucie est mon amour pour la vie; (...)

CANDICE LAINE 2

On va se promener. On se fait belle avant de sortir. Lucie aime être cachée dans sa forêt fournie et brune, sa forêt à la pilosité intense, sa fourrure aux sentiers multiples. Mais Lucie aime aussi être toute lisse, à découvert, ses jolies lèvres qui font de l'œil au monde du dehors, qui goûtent l'air qui la frôle. J'habille Lucie de différents apparats. Petite culotte en coton ou string qui la dissimule à peine. Ou bien encore, je la laisse nue sous une jupe, une robe ou un pantalon. Lucie se frotte contre les sièges sur lesquels je m'assois. Lucie fait du vélo et trouve ça très agréable. Lucie dit "bonjour, bonsoir" à un traversin, un oreiller. Lucie cherche l'amour à tout moment, collée contre un corps ou libre de faire connaissance avec ce qui l'entoure. Alicia (il s'agit de l'amie-amante de Candice) n'est pas au courant que ma chatte s'appelle Lucie. Ou du moins, que je lui ai donné ce prénom et que je lui parle, que je l'aime, que j'aimerais être assez souple pour pouvoir l'embrasser, la lécher. Alicia me murmure : "Ta chatte est délicieuse. Ta chatte est un sucre d'orge;" Et Lucie coule davantage. Et Lucie est complète amoureuse d'Alicia. Et Lucie laisse couler sa petite pluie  dorée quand Alicia le lui demande. Je ne sais si Alicia a donné un prénom à sa jolie fente. Je ne sais pas si Alicia fait comme moi dans son intimité la plus perso. Je n'ai jamais osé aborder cette question et c'est mieux ainsi. La chatte d'Alicia est plus petite que Lucie. Ses grandes lèvres sont moins épaisses et son palais est plus étroit pour les visites. Mais elle s'ouvre aussi. Elle sait se donner en grand. Elle sait accueillir les doigts, tous mes doigts, ma main, toute ma main, des jouets, ma langue, mon nez, mon menton, mes orteils. Elle sait me pleurer au visage et se frotter contre Lucie pour jouir avec elle, collée à elle. C'est une délicieuse chatte que la chatte de mon Amour. Une chatte toujours imberbe, super bien entretenue. Une chatte douce et câline. La meilleure amie de Lucie et de son terrain de jeux."

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Mardi 17 octobre 2023 2 17 /10 /Oct /2023 08:00

"Yann Andréa Steiner" (141 pages) est paru en 1992 aux éditions P.O.L. Comme son titre le suggère, le point de départ de ce récit est l'arrivée (l'irruption ?) de Yann Andréa dans la vie de Marguerite Duras. 

Extrait pages 30-31 : Marguerite et Yann Andréa font l'amour pour la première fois

" On s'est couchés avec la lune dans le ciel sombre et bleu. C'est le lendemian qu'on a fait l'amour.

Vous êtes venu me rejoindre dans ma chambre. Nous n'avons pas dit un mot. On était nourris du corps d'enfant de Théodora Kats, de ce corps infirme, de son regard clair, de ses cris pour appeler sa mère avant la balle dans la nuque du soldat allemand chargé de l'ordre du camp. Après vous m'avez dit que j'avais un corps incroyablement jeune. J'ai hésité à publier cette phrase. mais je n'en ai pas eu la force. J'écris aussi des choses que je ne comprends pas. Je les laisse dans mes livres et je les relis et alors elles prennent un sens. J'ai dit qu'on me l'avait toujours dit même l'Amant de la Chine du Nord, j'avais 14 ans alors, même pas, et on a ri. Et encore le désir est revenu, sans un mot, sans un baiser. Et puis après l'amour vous m'avez parlé de Théodora Kats. De ces mots : Théodora Kats. Même le nom, vous avez dit, est foudroyant."

yann andrea steiner


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