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Mardi 20 avril 2021 2 20 /04 /Avr /2021 08:00

Philippe DJIAN, "Dispersez-vous, ralliez-vous !" est un roman paru chez Gallimard en 2016 (Collection poche Folio n° 6293, 216 pages)

À peine sortie de l'adolescence, Mayriam, la narratrice, a épousé Yann, un homme aussi âgé que son père. Ils ont eu une petite fille. Mais, il lui faudra des années avant de connaître le plaisir. Jusqu'à...

Pages 109-110 : retour de soirée

" Pendant que Yann payait la baby-sitter, j'ai ôté mes chaussures et je suis allée prendre l'air sur la terrasse avant de rejoindre ma chambre. Il faisait bon, la lune était presque pleine, d'un blanc éclatant au-dessus du parc, bleuissant les toitures zinguées du zoo. Malgré la distance, une forte odeur de fauve me parvenait portée par une brise tiède qui soulevait ma robe légère. 

djian-dispersezQuand j'ai senti une main se glisser entre mes jambes. Il ne se passait pas grand-chose sur le plan sexuel avec mon mari et je pense qu'en temps normal je l'aurais dissuadé de poursuivre, je me serais éloignée sans un mot car il m'agaçait, ses jeux m'agaçaient, ne me disaient rien, me laissaient froide, mais je me suis contentée de sourire, étonnamment, et je me suis tournée vers lui en l'interrogeant du regard.

De sa main libre, il tenait deux verres. Me considérant d'un air jovial. Nous étions déjà éméchés tous les deux. Je ne l'étais pas au point d'attendre autre chose que l'ennui habituel où aboutissaient nos séances, mais je ne me suis pas dérobée à sa caresse, je suis restée bonne fille, je me suis tortillée, et d'ailleurs je commençais à mouiller — ce qui n'était pas toujours le cas avec lui.

Excuse-moi d'avoir été désagréable tout à l'heure, a-t-il déclaré. Ce petit morveux m'exaspère. (référence à un incident de la soirée)

Comme je me sentais d'humeur étrange, rêveuse, et que je ne voulais pas qu'il malmène davantage ma culotte, je l'ai enlevée. Il m'a dit reste comme ça, reste penchée.

Quand il s'est retiré, j'ai eu l'impression que j'allais m'effondrer sur les genoux. J'en avais encore les lèvres qui tremblaient, le front moite, les yeux ronds. C'était la première fois de ma vie que je jouissais au cours d'un rapport. J'en suis restée stupéfaite.

Je n'ai rien dit. Scotchée, la respiration toujours sifflante, je l'ai entendu remonter son pantalon derrière moi, reboucler sa ceinture. Il a dit je vais préparer des sandwiches, okay.

J'ai hoché la tête sans me retourner. Je me suis demandé si je n'étais pas en train de rêver.

Plus tard, devant le miroir de ma salle de bains, mon cœur se remettait à battre à la simple pensée de ce qui m'était arrivé. La surprise m'étourdissait encore. L'irrésistible montée du plaisir qui engloutissait tout, qui frappait comme la foudre, sans avertir. La découverte du passage secret qui m'avait fait tant rire jusqu'à maintenant. Mes pointes de sein en étaient encore dures et mes joues roses. Répondre à Greg (son ami) m'est totalement sorti de l'esprit.

Après quelques efforts, j'ai renoncé à me branler dans mon lit. Je me suis endormie avec un pâle sourire et un corps de plomb, l'esprit en feu. Dans un monde un peu plus vaste néanmoins."

Bonus. Page 83, cette comparaison pour décrire la difficulté qu'on éprouve parfois à dire les choses :

" Souvent, lorsque j'avais quelque chose d'important à dire, les mots ne venaient pas, ils restaient bloqués dans ma gorge comme des cotons-tiges enchevêtrés dans un siphon." 

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Mardi 23 mars 2021 2 23 /03 /Mars /2021 08:00

Premier roman d'Elena Ferrante, "L'amour harcelant" est paru en 1992. Publié en France chez Gallimard en 1995, on le trouve en poche Folio, n° 6755 (220 pages)

Comme dans la plupart des ouvrages d'Elena Ferrante, le récit a pour cadre la ville et la région de Naples.

Extrait page 88-89: Delia , la narratrice, se trouve dans une boutique de lingerie fine où des bourgeoises napolitaines essaient des sous-vêtements.

" Je lançai un regard aux personnes auxquelles avait fait allusion la vendeuse : femmes qui hurlaient dans un dialecte plein d'une allégresse féroce, riaient bruyamment, étaient couvertes de bijoux très précieux, sortaient des cabines en slip et soutien-gorge ou en succcincts maillots de bain peau de léopard, dorés, argent, étalaient des chairs abondantes striées de vergetures et trouées de cellulite, se contemplaient le pubis et les fesses, se soulevaient les seins dans la coupe de leurs mains, ignoraient les vendeuses et s'adressaient dans ces poses à une espèce de videur tiré à quatre épingles et déjà bronzé, placé là exprès pour canaliser leur flux de lires et menacer des yeux les vendeuses inefficaces.

ferrante-amour harcelant

Ce n'était pas la clientèle que je m'étais imaginée. On aurait dit des femmes dont les hommes s'étaient enrichis d'un seul coup et facilement, les jetant dans un luxe provisoire dont elles étaient contraintes de jouir avec une sous-culture de sous-sol humide et surpeuplé, de bandes dessinées semi-pornos, d'obscénités ressassées comme des rengaines. C'étaient des femmes contraintes dans une ville-maison d'arrêt, d'abord corrompues par la misère et maintenant par l'argent, sans solution de continuité. À les voir et à les entendre, je me rendis compte que je devenais intolérante. Elles se comportaient avec cet homme comme mon père s'imaginait que se comportaient les femmes, comme il imaginait que se comportait sa femme à peine il tournait les talons, comme aussi peut-être Alamia (la mère de la narratrice) avait rêvé pendant toute sa vie de se comporter : une femme du monde qui se baisse sans être forcée de mettre deux doigts au milieu de son décolleté, qui croise ses jambes sans faire attention à sa jupe, qui rit avec vulgarité, qui se couvre d'ors et déborde de tout son corps en sollicitations sexuelles continuelles et indifférenciées, joutant entre quatre yeux avec les hommes dans la lice de l'obscène." 


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Mardi 16 février 2021 2 16 /02 /Fév /2021 08:00

Lala &ce est une rappeuse d'origine franco-ivoirienne âgée de 26 ans qui vient de sortir son second album intitulé EVERYTHING TASTEFUL. 

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Adepte du tennis, d'où son pseudo d'artiste, Lala aime surtout les femmes et son homosexualité assumée et revendiquée se retouve dans quasiment toutes ses chansons au rythme lent et chaloupé, le chopped and screwed. Dejà, rien que les titres donnent le "la" : Amen, Parapluie, Wet, Gargamel, Serena... Il y est beaucoup question de fesses (le botcho), de pussy, de seins, de fluides intimes... mais aussi de codéine et autres drogues. Sans oublier les cocktails comme des potions magiques : Sirop contre la toux, à la codéine, mélangé à du Fanta tropical, rien de tel pour obtenir un délicieux breuvage de femme-fontaine : " J'suis avec ma Tina, Ma latina, Elle fait beaucoup d'eau comme Brita, J'peux rentrer dans son habitat."

 Extraits de Parapluie

"J'ai vu tes appels, babe, vu qu't'étais apprêtée, vu qu't'as rien à perdre.

Toi t'es un malheur, t'as les titties pour allaiter,

J'veux qu'tu sois mienne.

Pluie annoncée, juste une p'tite pill, j'suis lancée, une chute romancée, juste un peu d'pluie annoncée (...)

Girl, j'te donne ça bien, j'suis dans pussy jusqu'à la fin

Sous parapluie y'a plein, plein, plein, plein,,plein,

Sous parapluie y'a plein, plein, plein, quand ça coule j'en ai plein.

Baby, t'es eyes on me, appuie ton ass on me."

 

 et de Amen 

"J'vois son botcho, j'dis Amen

Now j'ai la dalle comme Gargamel

J'veux ta cannelle caramel, non c'est là, c'est pas après,

Touche mon chapelet, ma planète."

lala ace


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Vendredi 12 février 2021 5 12 /02 /Fév /2021 08:00

"California Girls", roman de Simon LIBERATI paru aux éditions Grasset & Fasquelle en 2016. Livre de Poche n° 34706.

Excellent roman qui retrace les quelques jours de 1969 qui ont vu, sur les hauteurs de Los Angeles, les adeptes de Charles Manson se livrer à un massacre rituel sur Sharon Tate enceinte de 8 mois (compagne de Roman Polanski) et ses hôtes. Si le récit comporte de nombreuses allusions sexuelles, il ne décrit en détail aucune scène à l'exception de celle des pages 32 à 34 où l'on retrouve Charlie (Manson) en compagnie d'une certaine Stephanie.

page 32 : " Le lit grinçait. la petite levait la croupe en criant.

- Wahou hou...

Une voix d'homme, nasale, se promena dans la pièce en désordre, on aurait dit qu'elle sortait des murs et rampait le long des parois :

- Imagine que je suis ton père... tu as envie de baiser avec ton père ?

La petite arrêta de gémir et leva l'oreille comme un chiot. Derière, le type faisait des bruits de succion, il lui bouffait le cul.

- Dis-le, allez...

- Papa ?

- Plus fort...

- Papa !!

- Dis son nom... Comment il s'appelle, ton père ?

liberati2

La petite essaya de se retourner mais un bras tatoué d'une figure de femme la repoussa. Une claque sur les fesses et le corps à corps recommença. Les fesses de la jeune fille faisaient des vagues blanches lorsque les cuisses sèches de l'homme la heurtaient.

- Dis son nom... Comment il s'appelle...

- Euh, Schram, comme moi...

- Schram comment ?

- Ben... Schram tout court...

- Ferme les yeux ! C'est Schram qui te baise là. Comment tu l'appelais quand t'étais gosse ? T'avais bien un petit nom pour lui.

- Popy

- Vas-y, dis-le.

- Popy...

- Plus fort.

- Popy, oh Popy...

La petite leva la tête parce qu'il lui tirait les cheveux. Elle ouvrit les yeux. Sur le mur en tête de lit un artiste amateur avait dessiné un type en train de baiser une fille en levrette. La fille avait des couettes et se retournait vers le type qui ouvrait la bouche l'air super excité et naïf en même temps. Stephanie fit pareil que la fille du dessin, mais elle reçut une claque.

- Ferme les yeux.

- Ok, Charlie.

Stephanie ferma les yeux. Et soudain elle se sentit glisser comme sur une piste de ski.

Ils étaient arrivés au ranch en fin de matinée et voilà déjà trois fois que Charlie tirait sa crampe. En tout, ils avaient fait l'amour dix ou douze fois en vingt-quatre heures depuis qu'elle s'était fait ramasser en stop à Big Sur dans un vieux camion de glacier. Quand il ne baisait pas, Charlie parlait ou chantait. Il chantait bien et sa musique ne ressemblait à rien de ce qu'elle avait entendu jusque-là. Charlie était un génie. Petit, chétif, mais incroyablement vivant. C'était l'homme le plus vivant qu'elle avait jamais rencontré, un dur, il avait fait de la prison, mais aussi un artiste. Il s'exprimait merveilleusement. Il lui avait parlé d'elle, il lui avait dit qu'elle était l'idéal de la race aryenne, visiblement il aimait bien les Allemandes. Avec son cul germanique elle allait l'aider à reproduire une race de surhommes. Il voulait plein d'enfants, des centaines d'enfants pour les emmener dans un royaume souterrain dont il connaissait l'entrée, un royaume dont elle serait la reine, la mère nourricière, un peu comme les fourmis. Il aimait les animaux, il lui avait aussi parlé des serpents et surtout des coyotes qu'il estimait plus que tous les hommes passés, présents et à venir. En une heure, Stephanie avait trouvé un sens à sa vie. Ce type était comme le dieu des légendes anciennes ou bien le capitaine de l'arche de Noé, il lui avait insufflé l'énergie qu'elle attendait depuis toujours. Ce qu'elle charchait en faisant du stop et en faisant l'amour, elle l'avait trouvé."

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Mardi 29 décembre 2020 2 29 /12 /Déc /2020 08:00

"Les démons", roman de Simon Liberati paru en 2020 aux éditions Stock (333 pages)

C'est suite à l'écoute de l'émission "Le Masque et la Plume" sur France Inter que je me suis décidé à acheter et lire ce roman. La critique en était bonne. Il ne m'a pas été facile de pénétrer dans l'univers du roman mais, une fois dedans, impossible d'en sortir indemne...

Extrait page 21 à 24 : Années 60, région parisienne. Taïné et Serge, sœur et frère, sont seuls dans l'orangerie de la vaste demeure familiale, au bord de la Seine. À la chaleur du poêle à bois, ils sont blottis l'un contre l'autre sur le divan.

liberati-demons" Il mit la main sur ses cheveux, elle la prit dans les siennes, tira l'index, en suça le bout qui était salé et qui sentait le feu de bois, elle caressa la pulpe, les yeux fermés comme si elle le branlait ou se branlait elle-même dans l'obscurité. Près de sa joue le velours bougea, aucune femme, même la plus naïve des petites filles qu'il avait connues dans le parc, n'ignorerait le sens qu'il donnait au déhanchement presque imperceptible qu'elle sentit sous sa nuque et qui la fit basculer un peu plus dans le velours chaud et rugueux. Une odeur plus puissante que tout à l'heure remonta d'entre les plis froncés où chaque boutonnière recélait en son creux un orifice de chaleur, un rideau de bordel qui séparait l'espace de la vie normale de l'alcôve où se cachait la verge. Il ne parlait plus, au moins il ne faisait plus semblant, elle avait gagné sur ce point quelques centimètres sur la puissance du mensonge. Une fois sortie du pantalon, la verge devenait anonyme, elle oscilla dans l'air autrefois pur de l'orangerie comme celle de n'importe quel homme du monde, et il allait bien falloir que Taïné fasse les gestes ordinaires que chacun connaît pour le branler et le faire jouir.

Collées aux carreaux, d'innombrables présences invisibles les observaient. Les pans défaits de la chemise qu'elle avait écartée d'un geste brusque lui permirent de se cacher le visage. Elle releva les hanches pour retirer son pantalon de marin, qu'elle fit glisser sur ses jambes sans l'aide de son frère. Elle ne manquait pas de pudeur, au contraire, mais quelque chose d'impérieux l'obligeait à la braver aussi brutalement que possible. Remuant les pieds, elle jeta le lourd pantalon de laine au sol. Elle put enfin ouvrir les cuisses et sentir l'air froid venu de l'extérieur qui mieux qu'une lampe montrait aux présences agglutinées qu'elle était nue et qu'elle se branlait. Lui n'avait toujours pas bougé, sans doute la regardait-il mais elle n'en était pas certaine. Il demeura figé et seule la dureté de sa verge nue montrait qu'elle était pour quelque chose dans tout cela.

Entre eux la relation sexuelle était devenue obligatoire. (...) Un jour prochain ils allaient s'accoupler, elle mouilla tellement à cette idée qu'elle jouit, agitant son bassin alors qu'il venait de se décider à poser enfin la main sur elle avec force. Les présences invisibles purent se repaître de son cul. Elle s'ouvrit à elles avec son aide à lui. (...) Un mouvement de hanches lui rappela qu'il n'avait pas joui. Il se redressa, la faisant basculer dans les coussins du divan, et il s'agenouilla sur elle. C'était la première fois qu'il procédait ainsi avec elle. À cheval sur son ventre, dans une posture qu'ils adoptaient quand ils se battaient enfants. Elle releva son pull-over et sa chemise, elle était nue jusqu'au cou, il l'aida à passer la tête dans le trou, la dépouillant jusqu'à ce qu'elle soit complètement nue. Il jouit fortement, une giclée par derrière son cou dans ses cheveux les autres sur le ventre et les seins. L'odeur du foutre de jeune homme, une amande fraîche qu'on a écrasée près d'elle. Elle le tira par les oreilles, le força à la regarder. Pour une fois, il avait l'expression du cœur, pas une autre qu'il avait décidé d'afficher mais le visage de celui qui vient de jouir sur sa sœur, les yeux plus bridés, les dents plus pointues."

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Mardi 24 novembre 2020 2 24 /11 /Nov /2020 08:00

Dans son roman "Les pâtres de la nuit" paru en 1970, Jorge Amado se livre par l'intermédiaire d'un de ses personnages (La Rafale) à un vibrant hommage du métissage.

Extrait page 22 : La scène se déroule à Salvador de Bahia. La Rafale répond au docteur Menandro qui vient de faire l'éloge des Françaises.

" Docteur, vous m'excuserez, vous êtes un savant, vous inventez des remèdes pour guérir les maladies, vous enseignez à la Faculté et tout ça. Excusez-moi de vous parler franchement, je n'ai jamais couché avec une seule Française mais je vous garantis que ce n'est pas mieux que n'importe quelle mulâtresse. M'sieur le docteur, il n'y a qu'un tempérament de mulâtresse pour ces choses. Je ne sais pas si vous avez déjà tâté d'une de ces mulâtresses couleur de thé de sureau, avec une croupe de termite, comme une barque qui se balance sur l'eau. Ah ! M'sieur le docteur, du jour où vous en aurez eu une dans votre lit, vous ne voudrez plus entendre parler des Françaises, même par pour leur caresser les tétons."

Un aussi long discours, La Rafale n'en avait pas prononcé depuis longtemps. C'était un signe d'exaltation. Il conclut avec conviction, tira son chapeau troué pour saluer et se tut. La réponse du docteur Menandro fut inattendue :

" D'accord, mon cher, j'ai toujours apprécié les mulâtresses. Surtout quand j'étais étudiant et encore aujourd'hui. On m'appelait même "Le Baron des Dames". Mais qui te dit qu'en France il n'y a pas de mulâtresses ? Sais-tu ce que vaut une mulâtresse française, fraîchement débarquée du Sénégal ? Il en vient de pleins navires de Dakar à Marseille, mon cher ami..." (...)

La Rafale se dirigeait vers la boutique d'Alonso. La pente du Pilori, en face de lui, était remplie de mulâtresses, et des vraies, celles-là. Une mer de seins et de cuisses, de hanches ondulantes, de nuques parfumées. Par dizaines, elles débarquaient des nuages dans un ciel assombri, elles peuplaient les rues, une mer de mulâtresses... et, sur cette mer agitée, La Rafale naviguait. Les unes montaient la rue en courant, d'autres descendaient quasi volant, l'une d'elles s'arrêta brusquement presque sur la tête de La Rafale, un sein surgissait, s'élançait vers le ciel ; la promenade était pleine de croupes, petites et grandes, toutes bien potelées, au choix."

mulatresses

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Mardi 3 novembre 2020 2 03 /11 /Nov /2020 08:00

"Chérie, de moins en moins" est une des onze nouvelles de Philippe Djian rassemblées dans le recueil "50 contre 1" paru en 1981. On trouve ce recueil de 217 pages dans la collection de poche "J'ai lu" n°2363

Extrait : dans une fête chez des copains, le narrateur rencontre par hasard Sarah, son ex, qui l'a quitté quelques jours auparavant après une énième embrouille. Ils se retrouvent dans la cuisine.

" Elle s'est approchée comme je m'y attendais et elle a posé une main sur mon épaule. J'ai pivoté sur ma chaise. Je me suis trouvé contre son ventre. Je l'ai reconnu tout de suite, sans mal, j'avais rien eu de nouveau depuis. J'ai glissé mes deux mains dans son slip et j'ai tenu ses petites fesses dans mes mains, ça devait pas peser bien lourd  mais c'était tout ce que je demandais. Puis j'ai fait valser le truc et j'ai frotté ma barbe de trois jours dans ses poils, c'était bon, et j'ai fouillé dans sa fente, j'aurais donné n'importe quoi pour lever un peu du mystère qui m'attendait.

Elle a levé une jambe et je l'ai enfilée, elle m'a pris. Alors on a fait un sacré bout de chemin dans la cusine. On bousculait tout et on est passés de la chaise à la table et j'ai voulu essayer le frigo pour voir, une petite vengeance misérable (plus tôt dans la soirée, le narrateur a vu Sarah, debout contre le frigo, se faire prendre par un inconnu), et on a coupé droit jusqu'à la fenêtre dans cette position délicate mais qui permet de voir du pays. On a pas été dérangés. Elle a ouvert la bouche pour respirer plus vite et j'ai vu la lune en sortir, doux Jésus, j'ai tout lâché dans les étoiles en cherchant le plus profond du ciel et elle m'a envoyé loin.

Elle est restée pendue encore un moment à mon cou, sans bouger et j'osais pas bouger non plus, je tenais pas trop à retrouver la cuisine et tout le reste.

On est redescendus doucement avec des sueurs froides, c'était comme après une douche glacée, les frissons et les poumons qui vous brûlent, on s'était laissé dépasser.

- Tirons-nous, j'ai dit.

Elle cherchait quelque chose dans la pénombre. J'ai mis la main dessus sans chercher. C'était vraiment pas grand-chose, je me demandais à quoi ça leur servait, ça devait peser dans les un ou deux grammes avec les élastiques. Enfin bon, je l'avais trouvé et je l'ai cramponné. Elle a mis ses pieds dans les trous et le truc a grimpé le long de ses jambes, c'était chouette, ça lui faisait un mignon petit cul doré." 

djian-cuisine



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Vendredi 23 octobre 2020 5 23 /10 /Oct /2020 08:00

Michèle LARUE, "Le pistolet à sperme" : troisième et dernier extrait du recueil de nouvelles "Plaisirs de femmes" ( Editions Blanche, 1998)

Léa et Clémence sont au lit. Clémence vient de faire jouir son amante en lui léchant la chatte. C'est maintenant à Léa de passer à l'action:

" Descendant à son tour sur la couette, elle attrape les lèvres de la chatte trempée à deux doigts, et tire fermement pour l'amener à sa portée. Le clitoris de Clémence est étonnamment long puisqu'il mesure plus de quatre centimètres. D'une main, Léa cherche son jean sur la moquette et extirpe de la poche une pince à cheveux qu'elle pose d'un geste sec en travers de l'appendice. Pour sentir les contractions du vagin de Clémence qui s'ouvre déjà comme une bouche d'ogre, elle se met à torturer la languette rose.

- Un jour, des dents pousseront à la place des petites crêtes de chair que je sens pointer sous ma main à l'entrée de cet étui brûlant, marmonne-t-elle, interrompue dans son monologue inaudible par un "Fais-moi mal" ahané d'une voix suppliante.

La poitrine de Clémence, étroite et petite, est projetée en hauteur par son désir de souffrance. Glissant un doigt, puis deux, puis la main entière dans le vagin de Clémence, Léa se met à la branler. Toute son énergie descend dans son avant-bras. Elle glisse son poing entre les muqueuses alanguies. Le ventre se tord sous ses poussées, des rugissements entrecoupés de hoquets l'encouragent. Elle frappe du poing à plusieurs reprises au fond de la cavité. La sueur ruisselle de ses tempes et tombe en gouttes sur les seins de Clémence. Lorsqu'elle la sent prête à jouir, elle accélère le rythme des coups au fond de son con. Elle saisit quelques mèches de cheveux blonds, les relève et applique un gros suçon sur la nuque dégagée. Soudain déchaînée, elle soulève son amante à bout de bras et l'aplatit face au mur en arrière du lit, avant de la fourrer de nouveau de son poing. la bouche sur le verre d'un cadre, Clémence grésille comme une ampoule en bout de course, râle, puis s'affaisse doucement sur les oreillers."

larue-pistolet

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Mardi 20 octobre 2020 2 20 /10 /Oct /2020 08:00

Lucie de Boutiny : Quelques délicats plaisirs en guise d'introduction"

Cette nouvelle est la deuxième du recueil "Plaisirs de femmes" et sans aucun doute, la plus originale de l'ensemble, tant par sa richesse littéraire que par son propos.. Jugez-en par vous-même :

"   Mercredi soir

     MN

                 1. en caleçon et chaîne en or sur son torse bronzé huileux

                 2. en djellaba échancrée sur son torse glabre

        se promenait dans le salon, un Tampax ® suspendu au bout des doigts.

       Anabelle, vêtue d'une seule chemise d'homme entrouverte, en talons - ouiouiiiii en talons - , Anabelle toute belle (ah,ah,ah) se dirigea, au rythme de la rime, nonchalante, vers la queue de MN qu'elle malaxa avec esthétisme.

       Sans terminer ce qui ne durcissait pas, avec une lenteur qui caractérise le vice, elle glissa la jambe droite par-dessus l'accoudoir d'un fauteuil cuir, écarta la cuisse gauche droite  de manière à bien ouvrir sa fente, et de sa plus belle voix de Madame fit savoir à Monsieur :

        - Marcel, enfilez-moi ce Tampax ® ou je vais tacher la carpette de la trisaïeule.

         MN s'agenouilla sur le tapis dessiné par 

                   1. Jeff Koons

                   2. Jeff Stricher

         Il aperçut quelques perles de sang

                   1. rouler le long de l'arête de la cuisse satinée

                   2. sur la chatte baveuse

         Le sang était mêlé de blanc laiteux. Il signala à Madame qu'elle était

                   1. une grosse salope

                   2. souillée

         tout en introduisant le bâtonnet de coton avec délicatesse.

       - Dites-moi, chère amie, il y a des femmes qui n'aiment pas qu'on les touche quand elles ont leurs règles, et vous ?

       - C'est le seul moment du mois où j'aime qu'on me lèche.

       Et sur ce, Anabelle plaqua la bouche de MN contre sa fente baveuse de sang. "

boutiny


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Vendredi 16 octobre 2020 5 16 /10 /Oct /2020 08:00

"La Fessée" est la première nouvelle d'un recueil collectif intitulé " Plaisirs de femmes" qui regroupe 19 textes originaux écrits par des femmes ( Editions Blanche, 1998)

L'extrait que je vous ai choisi décrit une situation "classique" de la littérature érotique : le trio femme, mari, amant.

" ... la fessée m'était donnée par mon amant sous le regard de mon mari... Cocasse, décalé, troublant !

Cette vision produisit tout au fond de mon ventre une convulsion qui m'inonda d'un plaisir inconnu. Je plaquai alors les deux mains sur mes fesses, mettant un frein à ton exaltation. pantelante, je soufflais un peu et goûtais l'incendie liquide au cœur de mon sexe. Tu me caressais doucement, pour effacer la rigueur des claques. Ta main plus fraîche semblait un baume apaisant. Tu avais entrepris un massage plus large. Je frissonnais d'aise sous tes doigts si tendres, qui dispensaient de légères caresses fugitives, vaporeuses sur ma chair veloutée, tendue d'un rose ardent. Oui, j'avais maintenant envie de douceur, d'amour tendre, évanescent. Tu m'as retournée, m'as effleurée de ton sexe bandé quelques minutes encore, puis une lente reptation aimantée t'a amené au bord de ma palpitation, tu m'as pénétrée. Tu t'imposais des saccades lentes, profondes pendant que nous nous embrassions et que nos langues se caressaient. Antoine (le mari) nous avait rejoints, il murmurait des douceurs à mon oreille attentive.

- Mon géranium préféré, mon hibiscus, ma rose ardente.

- Ton cul est rouge comme une savoureuse fraise des bois.

- Tout à l'heure, j'écarterai tes tomates juteuses et te ferai jouir comme jamais.

- Est-ce que Thierry (l'amant) te baise bien ? Suce-moi en même temps.

Plaisir rare que de faire jouir deux hommes à la fois, un dans mon sexe, l'autre dans ma bouche..."

marie-boman


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