lectures x

Vendredi 17 juillet 2020 5 17 /07 /Juil /2020 07:57

Second extrait du "Journal d'une femme adultère" de Curt Leviant

Page 259 : comment Aviva avait-elle découvert les sex-toys ?

" Ce n'était qu'après son retour d'Italie, où elle avait passé six mois, qu'elle avait eu un sens plus affirmé de son identité sexuelle.

Grâce à quoi ?

Grâce au conseil d'une copine qui lui avait dit de se servir d'un vibromasseur. Pour commencer, Aviva s'était écriée : "Beurk. Pouah." Dégoûtée. Les filles bien élevées ne font pas des choses pareilles. Mais sa copine, qui aurait pu faire dans le sarcasme et lancer : " Ouais, c'est ça, elles se contentent de leurs doigts", lui parla gentiment, lui dit d'essayer, lui assura que cela l'aiderait à prendre conscience de sa sexualité. Et elle avait entièrement raison, cette brave fille. Aviva trouva dans son vibromasseur un véritable ami. Un ami qui ne lui mentirait jamais, ne la tromperait jamais, ne la compromettrait, trahirait, lâcherait jamais. Et qui, en plus, ne la mettrait pas en cloque."

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Mardi 14 juillet 2020 2 14 /07 /Juil /2020 08:00

Curt Leviant, "Journal d'une femme adultère". Roman paru aux USA en 2001, puis en France en 2007. 949 pages. Collection Pocket n° 13605

Il s'agit de ma dernière lecture du confinement. Journal à trois voix : d'abord, celle d'Aviva, la femme adultère violoncelliste ; puis celle de Guido, son amant italien ; enfin celle de Charlie, "son psy"... 

Extrait n° 1 : page 105. Aviva parle de son désir.

" J'aime surtout ce premier moment où le sexe d'un homme s'enfonce entre les lèvres et me pénètre. Les bonnes sœurs sont zinzins. Les femmes qui font semblant d'avoir la migraine et refusent de faire l'amour avec leur mari sont ravagées. Les femmes qui ne baisent qu'une fois, ou même une seule fois par jour, sont folles à lier. Moi j'adore me faire baiser par des hommes différents. C'est même étonnant que je ne passe pas tout mon temps au lit. Faut-il vraiment se droguer ou picoler pour planer ? Le sexe est la plus merveilleuse invention du monde. Qui a dit que Dieu n'existait pas ?"

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Mercredi 10 juin 2020 3 10 /06 /Juin /2020 08:00

John UPDIKE, "Couples" (636 pages)

1968, Gallimard, collection l'Imaginaire. Traduction de l'anglais par Anne-Marie Soulac

Il aura fallu l'opportunité du confinement pour que je m'attaque enfin à la lecture de ce monumental roman.

Au début des années 60, aux environs de Boston (USA), la petite ville de Tarbox a toutes les apparences d'une cité paisible. Ce vernis polissé cache bien des secrets... 

Extrait page 262 : Piet Hanema, un des personnages centraux du roman, est aux côtés d'Angela son épouse et maman de leurs deux enfants.

updike-couples1" Angela se pressait contre lui, de ses doigts recourbés suivait avec curiosité ses flancs et son épine dorsale. Sans plus parler qu'elle, de peur de rompre le charme, il osait offrir la réplique de ses caresses, découvrant que la chemise de nuit d'ordinaire obstacle opaque où il s'empêtrait était transparente, désagrégée, qu'elle glissait et tombait de sa chair, comme un linceul pourri d'un corps dans toute la gloire de la résurrection. Angela montrait derrière et entre ses jambes des trésors de courbes et de moiteurs attentives. Elle remontait sa chemise jusqu'à la gorge et les os de ses doigts confiaient un sein luisant à la bouche de Piet, s'ouvrant sur un ah gourmand, quand, avide de symétrie, elle roulait sur le dos pour lui confier l'autre, la main de Piet découvrait son mont de Vénus gonflé, toute sa belle chair libre se dilatant pour tendre vers une divinité, une présence − que c'était la chance de Piet d'avoir localisée, d'avoir fait prisonnière dans sa propre forme sombre. La beauté de la femme était une caresse à la surface de ses yeux à lui ; il inclinait sa tête ébouriffée vers la vallée antique où fière reine impure elle moussait le plus. Sa langue sondait les lèvres âpres, jusqu'à la douceur. Elle le tirait par les cheveux, Viens. "Pénètre-moi !" Stupéfait, lui qui l'après-midi précédent avait pénétré Foxy Whitman (sa maîtresse) se rendait compte qu'il n'y avait pas de con qui pût rivaliser avec celui d'Angela, qui fût aussi onctueux, aussi gorgé de sève. Il s'y perdait jusqu'à la garde sans rencontrer de résistance. L'acuité de la chimie d'Angela le faisait gémir. Ce qui avait compliqué leurs rapports sexuels c'était qu'il avait toujours trouvé son contact trop entêtant. Elle touchait la poitrine de Piet avec sa toison embroussaillée, attends, et se touchait elle-même, et confondu par le volettement de doigts d'Angela, jutant comme la queue d'une comète, il attendait que la main d'Angela volât à ses fesses et que, le poussant à l'achever, elle rendît l'âme et se libérât de toute tension.

Ma femme, ma chérie. Quelle délicieuse surprise, dit-il.

Étendue sur le dos sur le drap mouillé de sueur, elle haussa des épaules polies par la lumière des étoiles.

− Il m'arrive aussi d'être en chaleur. Comme tes autres femmes !updike-couples2

− Je n'ai pas d'autres femmes. − il caressait et lissait la couronne gonflée de sa toison. − Tu as un con paradisiaque.

Angela l'écarta et se retourna pour s'endormir ; c'était leur habitude depuis le début de leur mariage de dormir nus après avoir fait l'amour.

− Je suis sûre, dit-elle, que nous sommes toutes semblables par ce bout-là.

− Ce n'est pas vrai, dit Piet, pas vrai du tout.

Elle fit semblant de ne pas entendre cette confession."

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Vendredi 29 mai 2020 5 29 /05 /Mai /2020 08:00

Lectures du confinement 2

Constance Debré, "Play boy", (2018), collection 10/18 n° 5468. 166 pages

Petite-fille de Michel Debré, Constance Debré nous livre une auto-fiction sans fard et sans concession. Le commentaire des Inrocks en 4ème de couverture la résume avec justesse :" Comme un massacre à la tronçonneuse dans une fiche Wikipédia".

La narratrice, avocate mariée et mère, a repris sa liberté pour vivre son homosexualité. Dans la deuxième partie de son récit, la narratrice découvre le grand amour avec Albertine ( qu'elle appelle Albert). Extrait page 88 :

Un corps de femme c'est fait pour y mettre la main, la bouche, une femme c'est fait pour être baisée. Des seins c'est fait pour être touchés, un cul c'est fait pour venir s'y caler, une chatte pour y plonger la gueule, pour en sentir l'odeur, y glisser la langue, les doigts, en sucer le goût, ce putain de goût si doux. Il n'y a pas un homme qui puisse rivaliser avec ça. Je comprends ceux qui vont aux putes. Je comprends même les violeurs. Pour la première fois, je sens comme une piqûre toute la violence du désir. Du désir pour le corps des femmes. Il y a ce qu'elles disent aussi mais peut-être qu'on s'en fout. Comme leur visage, qui m'indiffère, au fond, si ce n'est pour la bouche. Non, il n'y a pas un homme qui me fasse cet effet-là. Mais peut-être que c'est parce que c'est elle que je dis ça. Je ne savais pas que le sexe pouvait être aussi bon. Je ne savais pas que ça pouvait être aussi important. Elle dit la même chose. Je ne sais pas si c'est vrai ou si c'est pour me faire plaisir. C'est important la politesse. Elle me fait bander Albert. C'est une histoire de cul, elle et moi. mais peut-être que je ne connaissais pas l'amour, avant."

playboy debre

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Lundi 25 mai 2020 1 25 /05 /Mai /2020 08:00

Lectures du confinement 1

"Avoue que t'en meurs d'envie", recueil de 12 nouvelles signées Kristen Roupenian, paru aux USA en 2019 sous le titre "You know you want this".

Edition française aux Editions du Nil, août 2019. (393 pages). Nouvelles traduites de l'anglais (USA) par Marguerite Capelle.

Extrait de "Vilain", la première nouvelle du recueil : un couple héberge un ami en détresse qui vient de rompre avec sa copine. L'ami en question s'incruste...

roupenian" Nous, on continuait à coucher ensemble alors même qu'il vivait dans l'appartement avec nous. En fait, le sexe n'avait jamais été aussi génial. C'est devenu le noyau d'un fantasme qu'on partageait, l'imaginant là-dehors, l'oreille pressée contre le mur, tout tourneboulé par la jalousie, l'excitation et la honte. On ne savait pas si c'était vrai - peut-être se mettait-il un oreiller sur la tête et essayait-il de nous ignorer ; peut-être nos murs étaient-ils mieux insonorisés que nous ne le pensions - mais on faisait comme si, entre nous, et on se mettait au défi de sortir de la chambre encore tout rouges et haletants, pour aller chercher de l'eau dans le frigo et voir s'il était réveillé. S'il l'était (et il l'était toujours), on échangeait quelques mots avec lui comme si de rien n'était, avant de nous précipiter au lit pour en rire et baiser à nouveau, avec encore plus d'urgence que la première fois.

Ce jeu nous procurait une telle excitation que nous avons commencé à augmenter l'enjeu, en sortant à moitié nus ou enveloppés dans une serviette, en laissant la porte légèrement entrouverte, voire un peu plus. Le lendemain matin d'une nuit particulièrement bruyante, on le titillait en lui demandant s'il avait bien dormi, ou de quoi il avait rêvé, et il fixait le sol en répondant : je ne me souviens pas."

illustration de Félicien ROPS ( 1833-1898)

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Vendredi 21 février 2020 5 21 /02 /Fév /2020 08:00

Philip ROTH, "Professeur de désir", 312 pages.

Collection Folio n° 1422. Roman paru en 1977

Je poursuis l'exploration de l'œuvre de Philip ROTH. "Professeur de désir" raconte la carrière professionnelle et libertine de David Kepesh, jeune professeur de littérature comparée .

Page 195 : Marié à Claire, David se souvient de ses années étudiantes où il voyageait à Venise en compagnie de Birgitta et Elisabeth, deux jeunes scandinaves gourmandes de sexe et sans tabous.

roth -prof-desir" Birgitta ressent des désirs dont elle ne craint pas de parler et que nous nous employons à satisfaire. Oui, assis en face de Claire (son épouse) qui a déclaré que ma semence giclant dans sa bouche lui donne l'impression de se noyer, qu'elle ne souhaite nullement renouveler cette expérience, je me souviens de Birgitta, agenouillée devant moi, le visage levé pour recevoir les filaments de sperme qui lui sont tombés sur les cheveux, le front, le nez. "Här !" s'écrie-t-elle. "Här !" tandis qu'Elisabeth, dans sa robe de lamé rose, allongée sur le lit, regarde fascinée, le masturbateur nu et sa partenaire implorante à demi-vêtue."

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Vendredi 31 janvier 2020 5 31 /01 /Jan /2020 08:00

Nedjma, "D'ambre et de soie"

roman paru chez Plon en 2015 (200 pages)

Récit à deux voix de deux éclopés de la vie qui ont trouvé refuge dans la campagne marocaine : Badra, la femme mature, qui a perdu l'homme qu'elle aimait ; Karim, grand séducteur, journaliste parisien de retour au pays après une énorme déception sentimentale.

page 23-25. Karim se souvient de ses innombrables conquêtes féminines.

p-13Suzanne commençait par enlever ses chaussures et se poser sur l'un des deux poufs, Claude voulait un café avant le thé, c'est comme ça et pas autrement, Cécile n'avait pas passé la porte qu'elle était déjà à moitié nue, voulait me montrer le dernier tatouage dessiné en haut de ses cuisses, Christine protestait :" Ah, non ! Ne me déshabille pas, prends-moi debout, c'est meilleur." Esther glissait cérémonieusement à terre sa robe et venait s'asseoir sur le lit avec des manières de princesse, Alice se hissait sur la pointe des pieds pour me poser un baiser sur les lèvres tout en m'empoignant les bourses des deux mains, et Sandra attendait sagement que je vienne dégrafer son chemisier et lui gober les tétons. J'embrassais, malaxais, léchais, aspirais, mordillais, sans jamais faire mal, ne concevant pas de lien entre le plaisir et la douleur physique. J'adorais sucer les vulves contrairement à la plupart de mes coreligionnaires qui prétendaient qu'une telle pratique rendait impuissant, voire aveugle. Aveugle, moi, je l'étais enfant sous la contrainte, je n'allais pas le rester toute ma vie. Ma curiosité contrariée s'était même muée en un goût immodéré pour la fleur et son bourgeon, l'amande et son jus.

Une fois seul, je chantais sous la douche, heureux comme un pacha, la conscience tranquille, le corps débarrassé des faims anciennes. Je prenais, je renvoyais. J'avais mes gestes et mes mots pour chacune. À Béatrice, je disais : " Cette fois, c'est toi qui me prends dans la bouche. " Je murmurais à l'oreille d'Esther qu'elle était ma reine de Saba. J'arrachais le nouveau porte-jarretelles de Cécile et mettais le nez dans la raie de ses fesses. Je m'empressais de rendre la pareille à Alice en agrippant son derrière rond et rose comme une pastèque. Je caressais longtemps les seins de Sandra avant de descendre plus bas, je savais qu'elle me repousserait, elle avait honte de se faire embrasser le minou, cela ne se faisait pas. Quant à Christine, j'obéissais à ses ordres, la prenant debout dans son tailleur et sur ses hauts talons. C'était la plus perverse de toutes et le rituel exigeait que je lui narre mes conquêtes :

- Parle-moi de tes femmes, ça m'excite."

(illustrations signées Tom Poulton)

p-46

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Lundi 27 janvier 2020 1 27 /01 /Jan /2020 08:00

Boris VIAN, "Les morts ont tous la même peau" Collection Le Livre de poche n° 14193.  Ce petit polar de 125 pages est paru en février 1947 sous le pseudonyme de Vernon Sullivan. 

Héros : Dan Parker, videur de club. Lieu : New-York

Dan, métis plus blanc que noir, voit son existence bouleversée par l'irruption dans sa vie de son frère Richard qui le menace de révéler ses origines.

Pages 35-37. Dans un tripot, Dan retrouve son frère en compagnie de deux jeunes femmes noires.

" La fille du divan se leva, complètement nue, et ferma la porte. Elle s'approcha de Richard et s'assit sur la table. Je sentais son odeur âcre et chaude. Elle riait dans le vague en me regardant.

Est-ce que j'allais le faire ? Est-ce que j'allais tuer Richard ? Je vis les deux filles, et le corps maigre de mon frère et ses yeux sournois. Cette odeur terrible me montait à la tête, me faisait courir des frissons sur les reins. Je me représentai mes deux mains autour de son cou tendineux et dur, et les cris des deux filles. Naturellement, il fallait que je me débarrasse de lui et autrement qu'en lui donnant de l'argent pour retourner à Chicago. Naturellement. Mais à moins de me débarrasser de ces filles aussi, rien à faire ici. Bon, il fallait y passer.

- Va chercher du whisky, dis-je à celle des deux qui était encore habillée. Comment t'appelles-tu ?

- Ann, dit-elle.

- Je suis Sally, dit l'autre.

b-vianElle me regardait en dessous et riait, la tête un peu inclinée sur son épaule, ses cuisses rondes et fermes s'aplatissaient sur la surface rugueuse de la table, et des gouttes de sueur roulaient de ses aisselles à ses hanches dures. Elle changea légèrement de position. Je voyais maintenant son bas-ventre nu, à peine couvert d'un léger duvet frisé plus foncé que sa peau. En fermant les yeux, je pouvais me représenter la masse pleine et bombée de son sexe dans ma paume, et je sentis que je glissais, que j'allais perdre la partie. (...) L'odeur de ces deux femmes, de ces noirs, paraissait sourdre de toutes parts, elle venait de ces murs sales, à la peinture défraîchie et écaillée, elle venait de ce sol froid et humide, de ce divan démodé, elle venait de cette table, des jambes de cette fille, de sa poitrine que je voyais se tendre, impatiente, de ses cuisses, et de ce triangle dur et chaud que j'allais écraser de tout mon poids. (...)

Je m'approchai de la table. J'avais un geste à faire pout toucher Sally.

Elle fit le geste. Elle se leva, se colla contre moi et prit ma main droite, qu'elle guida vers sa poitrine aiguë. Richard ne bougeait pas. J'entendis la porte s'ouvrir. Ann entra, referma à clef, et posa la bouteille sur la table. Richard s'en empara, hésita, mais il l'ouvrit et je le vis boire goulûment.

Ann attendait la bouteille et sourit lorsque nos yeux se rencontrèrent. Je sentais Sally remuer et s'agiter, et je n'osais pas penser à elle. Elle se dégagea soudain et m'aida à retirer mon imperméable. Je posai mon chapeau à côté de moi.

Richard s'était arrêté de boire. Il tendit la bouteille à Ann. Elle la prit, but, et ce fut mon tour : pendant de temps-là, elle et Sally me retiraient mes vêtements. Richard s'était écroulé, la tête sur les coudes. Je portai Sally jusqu'au divan. Elle tenait la bouteille et me la rendit vide. Je caressais de mes lèvres le grain de sa peau, l'humidité amère de sa sueur, et je voulais la mordre en pleine chair. Elle m'attira vers elle et guida ma tête, et je la sentis s'offrir lorsque je l'embrassai... et pendant de temps, Ann se glissa contre moi. Je la pris sauvagement, à la faire crier ; nos corps nus fumaient dans l'air froid de la pièce et je ne savais plus que j'avais la peau blanche."

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Vendredi 27 décembre 2019 5 27 /12 /Déc /2019 08:00

Régine Deforges, "Le cahier volé" (1978).

Collection Le Livre de Poche n° 5369. 224 pages

Un village de province, dans les années 50. Rose et Mélie, deux ados d'une quinzaine d'années, s'aiment d'amour.

deforgesPages 43-44 :" Je sens le corps de Mélie contracté contre le mien, qui, peu à peu, se détend, s'alanguit. Elle me prend par l'épaule et me retourne face à elle. Elle m'embrasse doucement les yeux, le nez, le cou, puis force mes lèvres de sa langue pointue. Je ne pleure plus, je suis attentive aux caresses. Elle déboutonne mon chemisier, détache le soutien-gorge de mon maillot de bain ; sa bouche a pris la pointe d'un de mes seins et la mordille doucement, de son autre main, elle détache mon short, me retire la culotte du maillot. Je suis nue ! nue dans la chambre ! nue sur le lit ! nue dans la lumière de l'été ! J'aime être nue, vue nue. Je me sens livrée et délivrée. J'ai honte et c'est délicieux. Doucement Mélie écarte mes jambes (je ne les écarte jamais de moi-même. j'aime que l'on m'ouvre), se penche sur mon ventre que je sens battre doucement, sa langue s'insinue, s'enroule, ses dents mâchent mes lèvres, mon bouton si sensible que je pousse un cri.

-Je t'ai fait mal ?

J'appuie fortement sa tête sur mon sexe. Je voudrais qu'elle me mange, qu'elle me fasse disparaître dans sa bouche, en elle ; je voudrais m'anéantir par le sexe, n'être plus qu'un puits vaste et profond où s'engouffreraient tous les sexes du monde, toutes les langues, toutes les mains, être ouverte à tous et à toutes, humains et animaux, sentir des crocs, des griffes, des mufles humides me fouiller, me déchirer, me tuer de plaisir ! Je gémis doucement. Lentement, les doigts de Mélie s'enfoncent en moi, m'explorent, me découvrent, tirent de moi un plaisir qui me tord et me fait crier.

Mélie se couche sur moi, elle tremble. Ses yeux sont lumineux, pleins de larmes et de joie. Je la serre contre moi.

J'ai dû m'endormir, car lorsque j'ouvre les yeux, la lumière n'est plus la même. Mélie, appuyée sur un coude, me regarde.

- Les autres viennent d'arriver, je descends. Tu viens ?

Je n'ai pas envie de bouger, je secoue la tête, je m'étire longuement. J'aime être seule après l'amour pour le refaire encore dans ma tête."

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Mercredi 18 décembre 2019 3 18 /12 /Déc /2019 08:00

Dans la collection "Osez 20 histoires de sexe" aux éditions La Musardine, voici un recueil dont toutes les nouvelles sont écrites par des femmes. Mon coup de cœur est allé à la nouvelle "Rose barbaque" signée par Delphina.

La narratrice a développé une attirance sexuelle irrépressible pour la viande crue et tout ce qui s'y rapporte. C'est ainsi que devenue adulte, elle a ses habitudes dans un bar situé près des abattoirs. Adolescente, elle aimait aussi fréquenter les boucheries-charcuteries. C'est là qu'elle avait repéré un boucher sur qui elle fantasmait. (pages 98-99).

"Gras à souhait, souvent luisant et chauve, je me demandais bien à quoi pouvait resembler son sexe, tout calfeutré dans ce pantalon pied-de-poule bleu. J'étais certaine qui lui aussi avait subi l'influence de cette cohabitation avec les ongulés morts, il avait dû frotter maintes fois son organe contre du faux-filet, le nicher dans du haché, mêler son sperme au jus sanglant.

barbaque2L'après-midi, seule à la maison, je faisais dorénavant mes exercices masturbatoires en sa compagnie imaginaire. Le fantasme se passait dans l'arrière-boutique, peu importait la manière dont je m'étais retrouvée là. Poser mon cul sur l'immense planche à découper, la tête coincée entre les couteaux et les couperets pendants, les cuisses ouvertes, mon sexe tout au bord de l'établi. Mon boucher dodu ne gardait que son tablier et ses bottes en caoutchouc, j'y tenais. Il ajustait ma position à sa convenance. Il pinçait chacun de mes tétons avec un instrument en inox, une ficelle à gigot les reliait aux barres du plafond, il poursuivait en me saucissonnant fermement, des gestes brusques et mécaniques machinaient mes membres, il allait même parfois jusqu'à me barder. J'étais sa préparation du jour, lorsqu'il me jugeait à point, il m'embrocherait, il le fallait. Le fil alimentaire blessait ma peau, je commençais à prendre des couleurs. Il m'inspectait silencieusement avec précision, son tablier ondulait, bougeait un peu tout seul. Il le soulevait pour dévoiler son organe, lui montrait sa proie, moi.. Sa chose était suintante, épaisse, nappée d'une fine crépinette, les veines couraient tout le long, un gland à la texture spongieuse pointait vers moi. Doucement, il s'avançait à pas de loup. Le boucher avait les mains sur les hanches, ses yeux rivés sur son engin gorgé de sang, j'étais son offrande. Il farfouillait de sa queue, s'attardait sur les abords de mes lèvres grandes et petites, et soudain, s'introduisait sans fioritures, d'un coup sec. Le membre chaud vivant en moi s'immisçait jusqu'au col, s'imposait et se retirait, ses secousses de l'intérieur, mes parois vaginales gonflées à bloc, l'impossibilité de bouger par moi-même. Et soudain, le renversement de situation total que je comprenais comme un flash, j'explosais de décharges électriques, comme on eût électrocuté une vache avant l'abattage.

Je me suis donc initiée peu à peu à la sexualité, en passant de l'escalope dans la culotte au boucher dans mon con. Maintenant, jai besoin d'aller bien plus loin."

barbaque

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