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Suite et fin de la nouvelle "Les yeux sans visage"
Au fil des semaines, il parut évident que le voyeur de l’immeuble d’en face avait ses contraintes horaires et ses habitudes. Ainsi, il déposait ses messages le vendredi soir ou le samedi matin avec la demande d’une séance d’exhibition le samedi ou le dimanche après-midi. Pendant la semaine, comme la plupart des habitants de la cité, il devait sans doute travailler à l’extérieur. Ses messages étaient toujours aussi brefs et précis : « Aujourd’hui, 15 h. Si possible avec des bas noirs et un porte-jarretelles SVP » ou « Dimanche, à l’heure qui vous convient, à quatre pattes sur le lit, vous me montrerez votre cul. »
De temps en temps, il lui envoyait en retour un préservatif plein de sperme. Elle appréciait le cadeau et s’empressait de le remercier en s’enduisant les seins ou le ventre de sa semence anonyme.
À chaque fois, elle faisait à son mari un compte-rendu circonstancié de la séance et à chaque fois, cela se terminait pas une fornication des plus jouissives. Repus, ils se parlaient encore :
‒ D’après toi, de quelle fenêtre il te regarde ?
‒ Je ne saurais dire exactement mais je suis à peu près sûre que son appartement est au 5ème ou 6ème étage.
‒ Juste en face de chez nous ?
‒ Je ne pense pas… Sans doute plus sur la gauche.
‒ Qu’est-ce qui te fait croire ça ?
‒ Tu te souviens de son message de la semaine dernière, il avait écrit : « La prochaine fois, s’il vous plaît, restez bien au milieu de lit. » Ce jour-là, je m’étais adossée à la tête de lit et je pense que pendant pas mal de temps, il n’a vu que mes jambes… J’avais gâché son spectacle.
Tout au long de l’été qui fut chaud et sec, la présence invisible de « celui de l’immeuble d’en face » comme ils prirent l’habitude de le désigner leur devint presque familière. Elle modifia leur relation de couple et leur vie amoureuse. Désormais, ils prirent l’habitude de faire l’amour l’après-midi, la fenêtre ouverte, dans les positions les plus favorables au confort visuel de leur complice d’en face. Françoise qui d’ordinaire faisait peu de cas de son apparence physique, se surprit à soigner son look en enrichissant sa garde-robe de lingerie plus sexy, son nécessaire de maquillage de rouge à lèvres rouge carmin et de fard à paupières, en s’épilant plus régulièrement le mont de Vénus, pour le plus grand bonheur de son mari qui se révéla un amant de première classe. Il n’était pas un jour sans qu’ils parlent de celui d’en face :
‒ À ton avis, qu’est-ce qu’il utilise comme matériel pour nous observer, lui demandait-elle. Une paire de jumelles ?
‒ Je ne crois pas… Tu l’imagines tenir les jumelles d’une main et se masturber de l’autre ? Non, je pense plutôt à une longue vue. Je suis allé voir sur internet, il y en a de très performantes pour observer les animaux sauvages, même très petits comme les oiseaux…
‒ Je comprends ! C’est pour ça qu’il peut faire des commentaires sur un des mes grains de beauté ou la grosseur de mon clitoris… Mais tu as remarqué qu’il n’est jamais vulgaire ? Toujours poli et respectueux, quand il a envie de quelque chose, il dit s’il vous plaît…
‒ C’est pour ça que tu ne peux rien lui refuser !
Alors, couchés en travers du lit, lui dessous, elle le chevauchant, bien cambrée, le cul tourné vers la fenêtre, elle s’enfonçait la bite raide de son mari dans la chatte pendant que des deux mains, il lui écartait les fesses pour que celui de l’immeuble d’en face voie leur accouplement dans les moindres détails.
Puis, brusquement, sans préavis, à partir de la fin septembre, ils ne trouvèrent plus de message dans leur boite à lettres. Dans les premiers temps, ils pensèrent que « celui de l’immeuble d’en face » s’était absenté pour quelques jours, voire quelques semaines, pour des vacances. Mais un mois plus tard, il leur fallut se rendre à l’évidence : « celui de l’immeuble d’en face » avait quitté le quartier ou alors il lui était arrivé « quelque chose ».
Ils allèrent aux renseignements. Pour ça, ils rencontrèrent le gardien de l’immeuble d’en face et, se faisant passer pour un couple à le recherche d’un nouvel appartement, lui demandèrent si, à sa connaissance, des résidents avaient déménagé au cours des semaines précédentes. Effectivement, comme tous les ans à la même époque, il y avait eu quelques départs, trois pour être précis. S’ils désiraient en savoir davantage, il leur conseillait de s’adresser directement à l’organisme social qui gérait l’immeuble.
Ils s’y rendirent le jour même. Là, ils apprirent que deux appartements étaient encore disponibles : le premier était un T4 situé au deuxième étage, le second un T3 au sixième. Ils en eurent un frisson. Le visiter ? Pas de problème, mais ils devaient savoir qu’ils n’étaient pas les seuls sur l’affaire.
Le rendez-vous fut pris pour le lendemain en milieu d’après-midi. Avant de s’y rendre, ils prirent soin de laisser la fenêtre de leur chambre grande ouverte et d’étaler sur le lit une petite robe blanche de Françoise. Ils retrouvèrent l’agent immobilier qui les attendait dans le hall de l’immeuble d’en face. Dans l’ascenseur, il commença à leur débiter son boniment : appartement rénové, chauffage au sol, salle de bains avec douche à l’italienne… Françoise et son mari se tenaient la main comme de jeunes mariés. Ils le suivirent dans un couloir où il s’arrêta devant une porte semblable à tant d’autres. Elle portait le numéro 614. Il l’ouvrit.
C’était propre. Leurs voix résonnaient dans les pièces vides. Un minuscule hall d’entrée, une cuisine aménagée, une petite salle de bains, des WC, un séjour avec baie vitrée qui donnait sur une esplanade plantée d’arbres encore verts et deux chambres, une grande à côté du séjour et une plus petite, près de la salle de bains, qui donnait sur la façade de leur immeuble. Ce fut Françoise qui, l’air de rien, se décida à poser des questions :
‒ Ils étaient combien dans l’appartement ?
‒ Deux : une maman assez âgée et son fils d’une trentaine d’années…
‒ Mais, si ce n’est pas indiscret, pourquoi sont-ils partis ? C’est très bien ici !
‒ Je crois que la maman a eu des problèmes de santé… Désolé, je ne peux pas vous en dire plus.
‒ On peut ouvrir les fenêtres, pour voir.
‒ Bien sûr. Mais attention aux courants d’air.
Françoise et son mari ouvrirent donc toutes les fenêtres, l’une après l’autre. Ils finirent par la petite chambre à côté de la salle de bains… Serrés l’un contre l’autre, ils virent, trois étages plus bas, sur la façade de l’immeuble d’en face, la fenêtre ouverte de leur propre chambre avec, bien en vue étalée sur le lit, la robe blanche de Françoise.
© Michel Koppera, mars 2025
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