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Je vous propose également, à partir de vos photos inédites et de vos suggestions, de vous écrire un texte original et personnalisé (4 à 5 pages) qui réponde à vos fantasmes les plus secrets. Voir adresse mail ci-dessus.
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Sotos est un roman de Philippe Djian paru en 1993 aux Editions Gallimard, disponible dans la collection Folio n° 2708 (490 pages)
Le roman qui se déroule en Espagne, à travers deux générations, a pour fil conducteur les conflits familiaux qui opposent Victor Sarramanga, le patriarche omnipotent, tyranique, féru de tauromachie, et ses rivaux incarnés par son gendre Vito et son petit-fils Mani.
Extrait n° 1 : pages 77-78. À la plage, Mani qui a 18 ans fantasme sur Marion, une amie de sa mère.
" Nous étions à la Pointe-du-Rat, sur une petite plage déserte, à une demi-heure de route. L'idée était d'aller déjeuner sur la plage, ce que je détestais, mais Marion était là et elle n'avait eu qu'un mot à dire pour me décider – je ne la cherchais plus mais elle savait où me trouver si jamais elle pensait à quelque chose. Néanmoins, je ne me berçais pas d'illusions pour autant, je connaissais le danger qu'il y avait à interpréter le moindre regard qu'elle posait sur moi. Elle arborait toutefois de ces minuscules maillots de bains que je pourrais m'enfoncer dans les yeux, en désespoir de cause, et je n'avais rien de mieux à me proposer dans les heures qui suivaient. (...)
Je souffrais en silence, écorché vif derrière le verre de mes lunettes, les plus grandes, les plus solides, les plus sombres de ma collection. J'étais cloué au sol, le souffle court, suffisamment tourné vers l'océan pour sonner le change, mais le regard tordu dans sa direction, un bras replié sous ma pauvre tête. J'étais au supplice car – comment dire ? – elle m'apparaissait plus nue que nue et sous plus de lumière que je n'aurais jamais osé l'espérer. Serais-je parvenu à mes fins, en cette triste soirée d'octobre *, que je n'aurais jamais pu l'examiner aussi bien. Je pouvais presque distinguer les pores de sa peau. Le moindre duvet, le détail le plus infime n'étaient en état de m'échapper. L'œil rivé au fond du V de ses cuisses, je mourais, mes bras et mes jambes tombaient en morceaux, je mourais, l'esprit tourmenté par la seule question qui valait à l'instant de mon dernier souffle : était-ce de l'eau de mer qui tardait à s'évaporer ou mon supplice qui lui mouillait la fente ? Je mourais, j'allais me jeter à l'eau toutes les cinq minutes puis reprenais ma place, m'étendais de nouveau pour mourir."
* Référence à une première tentative de Mani pour séduire Marion.
LECTURE. Souvenirs d'ado qui me reviennent : souvenirs de plages ensoleillées, de jeunes femmes en maillot offertes à nos regards concupiscents, mais cependant inaccessibles, d'érections vaines et de frustration