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"Crissie et Monsieur K", chapitre 17 a
Le lendemain matin, quand je m'éveille tu n'es plus là. Ni dans le canapé, ni dans ta chambre, ni dans la salle de bain... Tu t'en es allée. Il ne reste presque plus rien de toi, rien même qui laisse imaginer qu'un jour tu es passée ici.
S'il n'y avait ce film dans le camescope, que je vais regarder en boucle jusqu'à m'écoeurer de toi, je penserais que tu n'as jamais existé.
D'ailleurs, as-tu existé vraiment ?
Cependant, je ne suis pas inquiet pour autant : au fil de mes patientes recherches je finis par trouver des indices qui ne trompent pas, comme une trace de ton parfum au bord de la baignoire, une boucle d’oreille au fond d’un tiroir de ta table de chevet… Dès lors, je sais que tu vas revenir, que ce n'est qu'une question de jours, voire de semaines.
Je mets à profit ton absence pour préparer ton retour. Mes journées sont bien remplies. Je passe de nombreux coups de fil, fixe des rendez-vous, fais des réservations. C'est aussi à cette occasion que je réalise à quel point ta présence me manque. Les soirées en solitaire sont longues. Certes je pourrais sortir, revoir d'autres femmes ou repartir en chasse, mais je reste à t'attendre. Je lis le premier roman de Philippe Sollers, "Une curieuse solitude" et relis "L'éducation sentimentale" de Flaubert. Tard dans la nuit, je me repasse "Barry Lindon" de Kubrik, jusqu'à m'endormir d'amour.
C'est sept semaines plus tard, par un matin gris que tu reviens. Tu es arrivée en taxi. Tu portes une belle robe mauve qui te découvre les genoux et une grosse valise noire que tu poses dans le vestibule.
- Bonjour, j'étais partie récupérer quelques bricoles...
- Où étais-tu passée ? Soulève ta robe et montre-moi ce que tu portes là-dessous !
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