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Et c'est reparti pour de nouvelles aventures de Sofia...
Les belles couleurs
Parmi les habitués du club de fitness, le Body Gym, Sofia s’était liée d’amitié avec Pierrette, une femme noire d’origine zaïroise. Bien que de milieux très différents – Pierrette était caissière dans une grande surface – les deux femmes partageaient le même amour des musiques bien rythmées, des tissus chamarrés et du chocolat.
Pierrette avait 34 ans. C’était une belle négresse, bien charpentée, à la poitrine généreuse, avec un fessier haut perché et musculeux. Elle avait toujours le sourire et faisait montre en toutes circonstances de la même bonne humeur. Elle vivait en couple avec un Ivoirien de 40 ans, prénommé Josué, vigile dans l’hypermarché où travaillait Pierrette.
En plus de son travail, Pierrette dirigeait tous les lundi soirs un cours de danse africaine. Elle y invita Sofia.
Dès le premier cours, Sofia fut emportée par le son du djembé et se laissa envoûter par sa frénésie. Elle ne peut qu’admirer l’entrain de Pierrette qui menait la danse, en particulier sa façon d’onduler du bassin en faisant rouler ses fesses sous un petit pagne de coton multicolore. À chaque déhanché, les franges du tissu se soulevaient, découvraient ses cuisses luisantes de sueur, et parfois plus haut encore sa petite culotte éclatante de blancheur sur sa peau noire. Après sa démonstration, Pierrette passait dans les rangs des « élèves » pour prodiguer conseils et encouragements. Quand elle arriva près de Sofia, elle s’arrêta pour observer ses trémoussements
- Tu es trop raide, ma chérie, sourit-elle. Attends, je vais te montrer, laisse-toi faire !
Se postant derrière Sofia, elle la saisit fermement par les hanches et imprima à son bassin d’amples mouvements circulaires.
- En même temps, tu balances ton ventre d’avant en arrière, comme quand tu fais l’amour avec ton mari. Tangage et roulis dans le même mouvement, c’est comme ça que tu vas mettre le feu !
Ce disant, elle glissa promptement sa main droite sous le pagne de Sofia et lui saisit l’entrejambe à pleine paume.
- Allez, remue ton cul ma belle !
La chaleur intense de la main de Pierrette irradia le ventre de Sofia et lui donna la fièvre. Au rythme lancinant du djembé, son ventre se mit à vibrer, comme saisi d’une transe. Pendant que la paume chaleureuse de Pierrette lui massait le sexe et que son pouce lui pressait le clitoris, Sofia sentit la mouillure suinter de son vagin et des spasmes parcourir son utérus. Cambrée, les jambes fléchies, les fesses en arrière, le bassin en mouvement, elle jouit dans la main de Pierrette.
- Tu vois, maintenant tu as compris le langage du djembé, lui dit Pierrette en retirant sa main moite.
À la fin du cours, Sofia proposa à Pierrette de la raccompagner en voiture. Tout en conduisant, elle ne pouvait s’empêcher de jeter de temps à autre un regard sur les jambes sombres de sa passagère. Parfois, quand elle changeait de vitesse, le dos de sa main frôlait la peau nue de Pierrette avec la légèreté d’une caresse et cette sensation fugitive lui donnait des frissons. Les yeux dans la nuit, les lèvres à peine entrouvertes, le visage de Pierrette exprimait une douce fatigue. Le bras droit passé derrière la nuque, la robe relevée à mi-cuisses découvrant les galets d’obsidienne de ses genoux, elle apparut à Sofia comme l’image même de la sensualité. Faussement ignorante du regard de Sofia qui plongeait loin entre ses jambes, Pierrette s’ouvrait imperceptiblement dans l’attitude du plus total abandon au ronronnement du moteur.
À quelques kilomètres du domicile de Pierrette, Sofia gara la voiture sur un parking et coupa le moteur. Le coin était désert, encore loin des cités. Malgré la lune, la nuit était profonde.
Sofia se souviendrait toute sa vie des premières sensations que lui procura sa main posée entre les cuisses de Pierrette : ce n’était pas une peau qu’elle caressait, mais une matière neuve, douce comme du daim, vivante et veloutée, très chaude. Sa peau semblait avoir absorbé toute la chaleur du soleil pour incendier de désir les caresses de Sofia.
Au cœur de la nuit, Pierrette ôta lentement sa robe de coton et ses sous-vêtements. Bientôt, son corps nu ne fut plus qu’une constellation de reflets de lune sur ses épaules, ses seins, ses genoux et son ventre. Puis elle se glissa sur la banquette arrière et tout redevint ténébreux, sauf la sclérotique de ses yeux qui luisaient comme deux perles dans la nuit, et aussi l’éclat fugace de ses dents entre ses lèvres charnues qui appelaient Sofia.
- Viens vite, il est déjà tard !
Leurs lèvres et leurs peaux avaient gardé la saveur salée de la sueur. Encastrées l’une à l’autre, vulve contre vulve, clitoris contre clitoris, les deux femmes s’embrassaient goulûment, s’étreignaient, se massaient les seins… Pierrette avait de gros tétons, longs et grenus, que Sofia tortillait entre ses doigts et pinçait fiévreusement. Ces caresses inondaient le vagin de Pierrette si bien que leurs ventres mêlaient leurs mouillures et que la puissante odeur sucrée du désir montait de leurs sexes ventousés et poisseux.
Pierrette jouit la première en écrasant sa bouche épaisse sur celle de Sofia, en lui vrillant la langue au plus profond, en projetant avec ardeur son ventre en feu à la rencontre du ventre de Sofia, comme si elle cherchait à se fondre en elle, à se diluer dans le corps de sa partenaire. Sofia fut plus longue à jouir. Pierrette y alla des dix doigts, des lèvres et même des pieds. Finalement, l’orgasme saisit Sofia au moment où Pierrette lui avait introduit trois doigts dans l’anus et lui mordillait le clitoris.
- Tu pourrais te libérer, un soir de la semaine prochaine ? demanda Pierrette en réajustant son soutien-gorge.
- Avec mon mari ?
- Comme tu veux… J’aimerais t’inviter à dîner… Mardi soir, ce serait possible ?
- Je ne te promets rien, mais j’essaierai.
à suivre...
© Michel Koppera, septembre 2010
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