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Le dernier service, # 1
Pour Anne et Jacques
1 ) Fin septembre 2019, pour fêter le vingtième anniversaire de notre rencontre, nous avons décidé de nous offrir une semaine de vacances, hors saison. Comme la météo s'annonçait très clémente sur la façade atlantique, nous avons opté pour une escapade à Pornic où nous avons réservé une chambre dans un hôtel face à l'océan.
Arrivés sur place en milieu de semaine, nous avons passé les premiers jours à marcher main dans la main au bord des vagues, à dépenser un peu d'argent dans les machines à sous du casino, à manger des fruits de mer en terrasse, à traîner le soir dans les bars, à nous coucher tard et à faire sagement l'amour avant de nous endormir.
Le dimanche, il y avait foule sur les quais du ria : les Parisiens et les Nantais étaient venus en nombre passer le week-end sur la côte pour profiter des derniers beaux jours. Aussi, la nuit venue, lorsque nous nous sommes mis en quête d'un restaurant, nous avons eu la désagréable surprise de nous voir opposer toujours la même réponse : " Désolés, mais nous sommes complets et c'est le dernier service."
Vers 22 heures, dans une ruelle parallèle, un peu en retrait des quais, nous avons poussé la porte d'un petit restaurant à la façade discrète. Comme dans les précédents, la douzaine de tables étaient toutes occupées mais, devant la mine déconfite d'Anne, le patron qui venait de nous renvoyer s'est brusquement ravisé :
– Vous êtes pressés ?
– Pas spécialement, du moment qu'on finisse par manger...
– Alors, il y aurait peut-être une solution. Attendez-moi ici, je vais demander au chef. Je n'en ai pas pour longtemps...
On a quand même patienté un bon quart d'heure. Finalement, il est revenu, le sourire aux lèvres.
– C'est possible. Mais comme vous pouvez le constater, toutes les tables sont prises. Je vais vous installer provisoirement dans une petite salle près des cuisines. Si vous voulez bien me suivre...
Nous nous sommes faufilés entre les tables vers le fond de l'établissement où il a ouvert une porte avec une plaque qui affichait "PRIVÉ", puis nous a précédés dans un couloir jusqu'à une petite salle très confortable avec une grande table ronde, un canapé, deux fauteuils en cuir et un grand écran de télé au mur. Voyant notre étonnement, il nous a expliqué :
– C'est la salle à manger du personnel. C'est là que nous prenons nos repas, avant ou après le service. Comme la saison s'achève ce soir, on vous propose de partager ce dernier dîner avec nous. On pense que les derniers clients devraient partir vers 23 heures. Vous serez nos invités. Ça vous tente ?
Anne était enthousiaste.
– Alors, en attendant, installez-vous dans le coin salon. Je vous propose un cocktail maison : rhum, curaçao et fruits exotiques.
Quelques minutes plus tard, il était de retour avec deux verres colorés et une coupelle d'amuse-gueule sur un plateau. C'était un homme corpulent d'une cinquantaine d'années, aux cheveux noirs coupés court, aux mains puissantes, à la voix ferme et posée, au regard bienveillant.
– Je m'appelle Loïc. Et vous ?
– Anne et Jacques.
– Très bien. Je vous laisse, je dois retourner en salle. J'ai prévenu les autres de votre présence, ils vont passer vous voir dès qu'ils en auront le temps. À toute à l'heure!
Après son départ, nous nous sommes regardés. Les yeux d'Anne pétillaient d'une impatiente curiosité comme si elle avait compris qu'elle allait vivre une soirée insolite. Par la porte restée entrouverte nous parvenaient les échos assourdis du brouhaha de la salle du restaurant, des bribes de conversations mêlées, des cliquetis de couverts. Ce soir-là, comme la journée avait été exceptionnellement chaude, Anne ne portait qu'une robe de cotonnade mauve très légère et une paire de sandales de cuir fauve. Le hâle de l'été ombrait encore ses jambes et ses épaules nues. Sous sa robe elle avait enfilé une petite culotte blanche avec un nœud de soie violette sur le devant au-dessus d'un voile de dentelle très ajourée. Je me suis souvenu qu'elle ne portait pas de soutien-gorge. Pour ma part, j'étais en bermuda et tee-shirt noirs, chaussé de tennis de toile blanche.
– Tu as regardé le nom du restaurant ? m'a demandé Anne.
– Non, je n'y ai même pas pensé.
– Moi si : ça s'appelle "La Balancine". Tu ne trouves pas que c'est original pour un restaurant ?
– Ce ne serait pas plutôt "la Balançoire" ?
– Non, c'est bien "La Balancine" !
à suivre...