"Crissie et Monsieur K." Chapitre 6 b
Il est sorti de la pièce et une fois de plus, je me demande ce que je fais là, libre de partir et enchaînée à mon désir de rester.
Je secoue mes cheveux comme si je voulais secouer ma volonté : l'odeur de monsieur K m'atteint violemment ...
Alors je décide de désobéir...
Il y a dans la chambre une salle de bains sommaire mais une douche confortable : fort, je fais gicler l'eau chaude ! Elle coule et coule sans s'arrêter, et mon corps aussi, comme s'il voulait revenir à une étape antérieure : j'expulse des litres de larmes, de morve et d'urine ; cela dure des heures : je me liquéfie, je m'éclaircis, je me régénère lentement. Je me calme.
L'orage est passé.
Il y a de la buée partout et l'atmosphère est lourde, moite, tropicale.
Mon corps est à la fois apaisé et exténué comme après des heures de tentative à s'extraire d'une gangue. Sortie enfin, je peux me laisser aller un peu et un sommeil compact m'envahit : je m'étends là, sur le sol rugueux et tiède, et m'endors d'un coup dans un sommeil peuplé de rêves d'aéroports.
Au réveil, il est midi...
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