Vendredi 25 juillet 2025 5 25 /07 /Juil /2025 08:00

"La grande à bouche molle" est un polar de Philippe Jaenada paru en 2001 aux Editions Julliard, puis plus tard dans la collection POINTS  n° P5243 (393 pages)

extrait pages 267-269 : Philippe, détective privé, file un individu qu'il appelle "La Bête". Sa filature le mène jusqu'à Veules-les-Roses, près de Dieppe, où il le suit dans "le Channel",  une boîte de nuit  dont voici le tableau :

" Les filles étaient presque toutes habillées de la même façon : en minijupe ou pantalon moulant (noir, pour dissmuler les éventuelles imperfections des fesses), avec un haut blanc, moulant aussi bien sûr, qui s'arrêtait au-dessus du nombril. Elles portaient toutes un soutien-gorge. Celles qui avaient réussi à s'installer en hauteur bombaient le torse et cambraient les reins, pour utiliser leurs atouts au maximum, écartaient les jambes pour laisser distraitement remonter leur jupe sur leurs cuisses, et regardaient droit devant elles, au-dessus des amateurs éblouis, afin de montrer qu'elles étaient inaccessibles et ne dansaient que pour le plaisir de sentir leur corps onduler langoureusement sous la caresse de la musique, car c'est vraiment ça qu'elles aiment, mais qu'elles finiraient bien par descendre un jour. Sur la piste, les parades nuptiales se faisaient plus concrètes. Ils se tournaient autour, ils piaffaient, ils se flairaient et se frottaient. J'ai pensé que les filles les plus sincères dans leur volonté de s'accoupler dégageaient certaienement une puissante odeur de désir, car les garçons convergeaient vers certaines d'un pas prudent mais fébrile, le corps secoué de spasmes à peine perceptibles, la bouche entrouverte et l'œil affolé. Feignant de ne pas remarquer le client, la libidineuse faisait alors appel à toute sa science fraîchement acquise, ne lésinant sur aucun détail enjôleur, étalant de son mieux toute la gamme de ses appas et adoptant consciencieusement les poses suggestives que lui avaient enseignées sa mère (je les imaginais toutes les deux dans le salon familial, la mère conseillant à sa fille un soutien-gorge plus flatteur, retouchant sa robe pour mieux souligner les formes avantageuses qu'elle lui a données, ce serait quand même dommage, lui montrant comment sourire timidement, comment bouger les hanches ou faire ressortir sa poitrine – "Mais rentre un peu ton ventre, pauvre gourde, comment veux-tu nous en ramener un si tu as l'air d'une vache !"), elle se proposait avec le plus grand sérieux, ridicule, visiblement inquiète à l'idée de ne pas faire comme il faut et de voir le curieux s'éloigner. 

Quand deux jeunes gens repartaient ensemble, s'engageaient dans l'escalier vers la sortie alors que les autres s'activaient encore, ils avaient dans les yeux un mélange de fierté, de soulagement et de satisfaction en songeant à la bonne affaire qu'ils venaient de conclure. Elle a de gros seins, quand même. Ça pourrait être pire, en tout cas."

boite de nuit

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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