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Germaine BEAUMONT ( 1890-1983), « Silsauve » (1951)
Chapitre 23 : Hiver de fin de XIXème siècle, première nuit de Richard Lorédan, marié et riche héritier insouciant d’une manufacture rouennaise, aux côtés de Rapha, sa nouvelle maîtresse dans une chambre d’hôtel du Havre..
« Il y eut un moment, très tard, où, tandis qu’ils gisaient épuisés mais non dépris, quelqu’un promena une lumière sur la place, à moins qu’une fenêtre proche s’ouvrant violemment n’éclairât par ricochet les vitrages de guipure entre les rideaux bleus. Un reflet vaguement doré courut sur les longues jambes, le flanc mince, le torse renversé de Rapha. Son visage rejeté en arrière et caché par son bras demeurait illisible. À demi soulevé, Richard vit ce corps, et sut, par une certitude physique en dehors de toute raison et même de tout choix délibéré, qu’il le lui faudrait toujours, nu ou vêtu, présent ou absent ; que le reste n’existait plus, qu’il était arrivé à ce port que cherche inconsciemment tout être humain, d’aventure en aventure, mourant trop souvent avant de l’avoir trouvé. Le reste n’existait plus. Le reste ne serait plus que jeux, passades, rébellions futiles, et remords vains. La vérité était là. Elle était dans la hanche immobile, mais dont il percevait l’admirable frémissement musculaire ; dans le sein au relief léger, dans le bras rejeté en arrière par une victorieuse défaite. Bien mieux, une prescience l’avertit que la révélation de lui-même ne se ferait que par cette femme, qu’elle était peut-être sa réalisation, comme un grand poème écrit déjà, une symphonie géniale déjà composée, un tableau de maître achevé. Pourtant il ne savait rien d’elle, rien, et il n’était pas libre. Le reflet d’or trembla et mourut. Richard saisit ce corps aux beautés encore perceptibles et le ramena violemment vers lui… »
Commentaire (critique ?) : Silsauve est le premier ouvrage de Germaine Beaumont que j’aie jamais lu, et sera sans doute le dernier. Outre la maigreur de l’intrigue (suite à la mort de sa grand-mère maternelle qui l’avait élevée dans un monde d’innocence, la petite Silsauve se retrouve dans les griffes de sa grand-mère paternelle qui lui préfère sa sœur cadette…) le très long roman ( 700 pages) décrit une fin de siècle rigide et compassé où règne une bourgeoisie de province avare et tyrannique sur des domestiques aux ordres et débordants de bons sentiments. L’écriture de Germaine Beaumont se veut précise et méticuleuse, jusque dans les moindres détails… Ecriture que je qualifierais de maniériste. La lecture nécessite d’avoir un dictionnaire à portée de main et beaucoup de patience en réserve.
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