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J.M.G LE CLEZIO
Ritournelle de la faim, Editions Gallimard 2008
Collection Folio n° 5053
Lorsque notre tout récent Prix Nobel de Littérature se laisse aller à la scène érotique, cela donne ça :
Page 131
Ethel et Laurent se sont baignés longuement, sans nager, juste à se laisser porter par la vague molle. Il y avait un silence intense sur la plage, personne à des kilomètres. Sur le tapis âcre des aiguilles, ils ont fait l’amour sans ôter leurs maillots trempés, un simulacre plutôt, le sexe de Laurent tendu sous l’étoffe noire appuyé sur le sexe d’Ethel creusé dans son maillot blanc, c’était une danse longue et lente d’abord, puis plus rapide, leurs peaux frissonnant dans la fraîcheur de l’air, où perlaient de petites gouttes de sueur salée comme de l’eau de mer, Ethel le visage renversé en arrière, les yeux fermés sur le ciel, Laurent arc-bouté, les yeux grands ouverts, le visage un peu grimaçant, les muscles de son dos et de ses bras tendus. Ils écoutaient le bruit saccadé de leurs cœurs, le halètement de leurs poumons. Ethel a joui en premier, puis Laurent, qui s’est aussitôt déporté sur le côté, la main appuyée sur son maillot où s’agrandissait une étoile chaude.
Laurent restait silencieux à reprendre son souffle, il allait s’excuser, toujours aussi gauche, presque honteux, mais Ethel ne lui en laissait pas le temps. Elle roulait sur lui et l’écrasait de tout son poids, le sable crissait entre ses dents, les mèches de ses cheveux cachaient entièrement son visage comme des algues noires. Elle l’embrassait pour le faire taire. Il ne fallait rien dire, surtout ne prononcer aucune parole, pas un mot, surtout ne pas dire : je t’aime, ou quoi que ce soit de ce genre.
Etonnant, non ? ( comme l'aurait dit Desproges )
merci.