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Louis-ferdinand CELINE, "Londres"
Deuxième volet des inédits de Céline ( Editions Gallimard, 557 pages) Londres est la suite logique de "Guerre". On y retrouve Ferdinand qui a suivi Angèle à Londres, sans doute vers 1915. Angèle y est logée et entretenue par le Major Purcell, un de ses clients-amants. Ferdinand mène une existence semi-clandestine en compagnie d'autres éclopés et rescapés de la "Grande guerre" qui fait rage sur le continent. Comme dans "Guerre", la chronique de ce séjour londonien est jalonnée d'épisodes érotiques voire pornographiques au vocabulaire "fleuri". En voici trois extraits.
Extrait n° 1 : chapitre 2, pages 104 à 107. Avec Angèle, pendant l'absence de Purcell parti pour 3 jours en voyage d'affaires
" C'était une belle fille à regarder, même de tête. Ses lèvres étaient un peu grosses, elles donnaient contre le pâle des joues, un vrai poids en plus de tendresse et de grâce, de sang offert, de carmin prêt à éclater, qu'on morde. Ça me faisait plus tenir de la regarder. J'apercevais les contrastes entre les fesses et sa figure, c'est un des trucs les plus bandants chez les femmes, vous avez remarqué ? Une brutale naissance de la cuisse bien pulpeuse, bien énorme, un vrai dada, du percheron, mais un petit nez menu tout ciselé transparent, une figure des traits qui brise, déforme, du vrai pastel, dans la même rombière, c'est l'Amour. (...) J'ai cru comprendre qu'il (Purcell) exigeait des trucs spéciaux. Je m'en serais douté. Je l'embrassais fort Angèle pour tout connaître ; qu'elle m'en dise, qu'elle dise tout. Elle se faisait prier. Elle se prétendait des hontes. Et puis elle finissait par m'en dire un peu. Je l'ai bien sucée, j'étais jaloux, j'ai tout bu d'elle, j'aurais pu lui vider son ventre, tellement qu'il y avait de secrets au fond. Elle en est restée toute blême sur le plumard."
Extrait n° 2 : chapitre 7, page 235. Portrait de Hortense, une des prostituées françaises qui vendaient leurs charmes à Londres.
" Hortense avait une motte magnifique, faut dire, Gustave Bon-Argent son homme il se réchauffait les mains dedans devant tout le monde, et comme derrière alors quelque chose de dur, de large et de somptueux, un vrai lit de milieu. Une bouche pulpeuse avec ça, je me souviens, pour manger tout, et même un liseré de moustache au-dessus. Une espèce de double femme en tout. Elle devait avoir deux ou trois cœurs."
Extrait n° 3 : Chapitre 15, pages 378 à 379. Voyeur, Ferdinand assiste à une scène où Angèle et sa jeune sœur Sophie sont avec un docker anglais qu'elle a raccolé.
" Je monte l'escalier. Elle a bien laissé la porte ouverte Sophie comme elle avait dit. J'écoute. je me rapproche encore. Ils doivent être passés dans la chambre. Je peux m'avancer encore. J'y suis. Je peux voir dans le salon. Je referme même un peu la porte, j'ai juste la place pour regarder.
Là. Je suis bien. Je me sors la bite un peu. J'aime ça le voyeur moi. Elle aime la pleine lumière Angèle. Comme tous les gens qui sont nés bien pauvres. Elle a tout allumé. Le docker il est costaud quand il enlève sa veste. Les deux mômes sont en déshabillé mousseline. Angèle j'y reconnais la petite grimace entre le nez et la bouche, qu'elle fait quand elle mouille, comme excédée qu'elle en est... on dirait qu'elle va tout mordre... Elle est debout là, près du pajot. Le mec il est sur un pouf tout ahuri par les lumières, à poil jusqu'à la ceinture. Elle a pas voulu qu'il se lave. Elle veut se l'envoyer comme ça.
Je me la touche moi, mais je veux pas jouir encore. C'est tout inconnu, ça vous tiraille le sexe, ce qui se passe. Je me réserve, je veux tout voir, bien regarder.
La Sophie elle jette un œil de mon côté. Elle me voit pas mais elle me sent là. Elle est bien ballottée quand même aussi Sophie. Elle a plus de fesse qu'Angèle, c'est pas lourd mais c'est plus jeune, mais elle a pas d'idées Sophie. Je serais pas surpris qu'elle trouve ça tout à fait ennuyeux. C'est une sentimentale plutôt. On verra. Mais l'Angèle alors c'est en transe qu'elle se met, à voir le docker sur le tabouret qu'ose même plus enlever son pantalon. Elle parle un drôle d'anglais même pour le stimuler davantage.
– Vous n'êtes pas un homme donc ? qu'elle lui demande. Vous avez peur des femmes alors ? qu'elle lui fait. Montre-moi ces grosses couilles, dis, montre-moi.
Angèle se rapproche encore de lui. Elle lui fonce dans le pantalon. Elle se met des couilles plein la main. Elle est bien excitante comme ça, on peut pas dire, quand elle s'emporte. (mais le docker prend peur, perd ses moyens et Angèle le congédie brutalement. Agacée, elle s'en prend alors à Sophie qu'elle frappe de dépit)
– Tiens charogne, qu'elle lui dit, tu te fous bien de ma gueule, hein, tu t'en fous, pas ?
L'autre plus qu'elle criait et plus qu'elle essayait de se débattre et plus qu'elle se faisait dérouiller, mais alors sérieusement. C'était une douce Sophie, au fond. Elle a crié l'Angèle et puis elle lui a tortillé les oreilles. Qu'elle faisait plus qu'un cri la Sophie.
– Mange-moi, qu'elle la commande Angèle, mange-moi, mords en plein. Un peu plus, je t'ai dit charogne. Je t'arrache.
Alors fallait voir comment ça rendait. Elle y enfonçait la tête dans la motte. Je croyais qu'elle étouffait. Je voyais sa tête toute rouge à Sophie, qui sautillait des cuisses. Angèle après elle est retombée à râler sur le dos, sur le ventre.
Elle n'en finissait plus. l'autre, Sophie, est venue de mon côté en titubant, elle en avait marre. Elle parlait pas. Je me suis tiré doucement moi-même. Fallait que je rentre à la pension."
Illustrations de George Grosz (1893-1959), artiste allemand contemporain de Louis-Ferdinand Céline (1894-1961)
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