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Je présente toutes mes excuses à mes lecteurs pour les hideux encarts publicitaires qui "fleurissent" sur les pages du blog. Croyez bien que j'en suis désolé mais ils me sont imposés par l'administration d'Erog
À la fin des années 70, j'avais envisagé de composer un recueil de portraits de femmes, textes
sensuels ou érotiques. Je prévoyais 26 textes, un pour chaque lettre de l'alphabet. Ma source d'inspiration était essentiellement des amies ou connaissances de l'époque. De ce projet,
bientôt emporté par d'autres travaux ( entre autres quelques polars alimentaires), il ne subsista que 18 textes sans destination... Certains portraits trouvèrent place dans des nouvelles ou des
romans, d'autres demeurèrent à jamais orphelins, comme ce court portrait qui correspondait à la lettre L : Lola. Ce texte a plus de 30 ans maintenant, je vous en laisse juges !
LOLA.
" Lola et une
lascive fleur orientale, une fleur sans tige, qui n'est que pétales et pistil.
C'est une fleur rouge, parfois rose ou violacée, couverte de rosée scintillante. Au coeur de la fleur, deux pétales soyeux s'étalent au pied du
pistil, deux pétales pourpres, sanguins, qui rappellent les deux lèvres d'une bouche et s'ouvrent parfois comme pour parler.
Au printemps, le pistil se penche au-dessus de cette bouche, un pistil sans étamines, discret comme une violette, toujours caché sous un large
pétale, mais qui, lorsqu'arrive le petit matin de rosée, se dresse fièrement dans la fleur et frissonne de toute sa chair, tel un chef d'orchestre debout sur son estrade.
Cette fleur orientale ne fane jamais. Toutefois, il lui arrive de se refermer pendant quelque temps, à la manière du tournesol quand vient la
nuit. C'est une fleur de lotus. Elle s'épanouit sur une épaisse mousse de jais qui semble un bosquet au bord d'une vaste plaine et se perd dans un vallon où coulent
les ruisseaux.
Lola est avant tout une fleur de lotus, même si elle est aussi une cascade de cheveux d'obsidienne, une bouche et un regard. Lola
est surtout cette fleur aquatique, éclatante de couleur et d'odeurs, largement épanouie entre ses cuisses.
Comme toutes les fleurs, Lola ne tient pas de discours, cependant elle a tout un langage fait de soupirs, d'odeurs et d'ombres. Le
lotus se balance doucement au rythme des ondes lascives qui viennent caresser les berges de son ventre.
Lola est comme un étang couvert de feuilles de nénuphars où palpite, en son centre, la fleur de lotus... Et dans ses eaux troubles,
passent les salamandres sinueuses. Sur le rivage, froissant les roseaux, rampe le triton royal qui, tel un dragon, dresse sa crête de nacre et dont l'haleine de feu dissipe les voiles de
brume flottant au-dessus des eaux calmes de l'étang. Lola entrevoit sa tête violacée, fendue de sa gueule luisante, édentée comme celle d'un nourrisson où perle déjà une goutte de
venin translucide. C'est un grand triton royal, majestueux, massif... Et la fleur de lotus s'ouvre lentement. Lola aime les grands tritons visqueux, elle aime les sentir ramper sur sa peau
de nénuphars, s'approcher avec douceur de sa fleur de lotus... Alors, les pétales s'écartent au passage du corps brûlant du triton qui se glisse dans les entrailles de la
fleur, caresse le pistil de sa crête nacrée... Et une tempête mugissante se lève sur l'étang tandis que la gueule du triton crache son venin poisseux, que la mousse déborde de rosée et que
le ruisseau dévale dans la vallon ouvert sur le ciel...
Ainsi Lola rêve souvent du grand triton. Pourtant, elle n'est qu'une femme et les grands poissons argentés ne sillonnent pas l'océan de sa
solitude. Lola est allongée sur le lit d'algues de son aquarium désert. Lola pourrait aussi rêver qu'elle est une sirène, ou un poisson rouge, mais elle n'est qu'une femme. Lola est allongée sur
son lit, dans sa chambre avec, accroché au mur, dans un cadre, une fleur de lotus. Lola est grande, longue comme la longue tige d'un roseau planté au bord d'un étang.
Il est six heures du soir.
Lola habite très haut, dans les mansardes d'un immeuble, sous le soleil. Sept ans après, dans la rue, l'homme l'a reconnue,
et Lola sait que ses longs cheveux noirs n'y sont pour rien, pas plus que son regard. Non, il a reconnu le sexe-lotus qu'elle porte en haut des cuisses comme une offrande. Dans les
toilettes publiques, il a relevé sa jupe.
- Oui, c'est bien toi, j'en étais sûr ! Comment vas-tu ? a-t-il demandé après un rapide regard.
Elle l'a dévisagé intensément, vaguement inquiète.
- Voyons, tu ne vas pas me dire que tu ne te souviens pas ! Allons, donne-moi ta main ! ...Alors, ça te revient ?
Lola a timidement saisi le gros penis et, du plat du pouce, caressé la couronne du gland. Puis prenant à pleine paume les lourdes couilles, elle a
souri.
- Tu vois, lui a-t-il dit, je n'ai pas changé. Toi, non plus d'ailleurs. On devrait se revoir... Jeudi ? D'accord. Après le boulot. 26 rue de
la Libération, au sixième ? J'y serai...
Lola est allongée sur son lit, dans sa chambre, face au miroir. Elle n'est que ce grand sexe au creux de son ventre. Un sexe dont la
toison prend naissance sous le nombril, noie dans sa nuit profonde le large sillon de ses fesses puis étend ses flammes noires jusque sur la peau veloutée de ses cuisses ouvertes. C'est
une large fente aux replis de chair tourmentée, deux grandes lèvres charnues, palpitantes de sang velouté, et le clitoris se dresse puissamment entre les pétales roses.
Des pas résonnent dans l'escalier ; les deux lèvres sécartent maintenant et la bouche béante de son sexe-lotus bave de désir.
Lola ne pense plus, son ventre parle.
On frappe à la porte. Lola va ouvrir. Il est là ! Il se dresse dans toute sa splendeur, ruisselant d'eau boueuse, gluant, le Grand
Triton Royal."
L'image qui illustre ce texte est parue, dans les années 80 je pense, dans un magazine qui s'appelait Club International. J'ignore
totalement le nom de son auteur.
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