Samedi 7 février 2009 6 07 /02 /Fév /2009 15:05

MOI. Il faisait déjà nuit noire lorsque tu es revenue du travail. Après cette froide journée d’hiver, j’étais allé prendre un bain en attendant ton retour. J’étais mollement avachi dans mon sarcophage d’émail, vaguement somnolent, lorsque tu es entrée sans ménagement dans le hammam brumeux de la salle de bains. En quelques contorsions, te voilà toute nue, habillée de vapeur.

- La nuit va être glaciale ! as-tu annoncé d’un ton péremptoire. D’ailleurs, il a commencé à geler.

Tu as filé à la douche. Derrière la vitre granitée de la cabine, je distingue la masse trouble de ton corps nu, tes bras levés vers la pluie chaude, la blancheur laiteuse de tes fesses… Tu fredonnes une chanson d’amour de Julio Iglesias, car tu es une sentimentale.

Enfin, te voilà qui ressors de la cabine. Toute mouillée, ta longue touffe, collée, dégoulinante, pendouille entre tes cuisses comme le pelage d’une chienne qui sort de l’eau. J’en bande instantanément. Tu viens t’asseoir face à moi, au bord de la baignoire. Mon pied droit remonte ta jambe, puis ta cuisse et, doucement, se glisse dans ta vulve savonneuse. Tu t’ouvres à l’extrême. Mon pied s’enfonce en toi profondément, jusqu’à te caresser le col de l’utérus avec les orteils. Tu jouis comme ça, les pieds dans l’eau chaude, les fesses sur l’émail.

Plus tard, je te fourre mon gros orteil dans le trou du cul pendant que tu te shampouines la touffe. C’est à mon tour de jouir. J’éjacule dans la mousse. Mes giclées de sperme font comme un petit remous à la surface de l’eau, rien de plus.

 

ELLE. Quelle mouche t’a donc piqué de nous quitter ainsi, de façon si impromptue ? En pleine partie, si l’on peut dire. Certes tu avais des obligations citadines, mais cela ne pouvait-il pas attendre un peu ? En partant, tu avais abandonné le manuscrit d’une nouvelle : une cinquantaine de pages dactylographiées que je t’envoie par courrier. Je dois t’avouer que je n’ai pu résister à la tentation : je les ai lues. En avais-je le droit ? J’ai considéré que cet oubli était peut-être un présent.

Dès les premières lignes, je t’ai retrouvé. C’était comme si tu étais de nouveau là, tout près de moi, à me chuchoter des indécences à l’oreille, à m’enlacer de tes guillemets, à me titiller de tes virgules, à me caresser lentement de tes points de suspension.

L’histoire m’importait peu : seuls comptaient les mots, leur musique si douce à mon corps. Je m’étais enfermée à l’étage, dans une des chambres d’amis, tu sais celle au papier peint à fleurs et au vieux lit bateau. Tu y as même couché quelques nuits, au temps où nous ne nous étions pas encore apprivoisés. Le couvre-lit et le creux de l’oreiller avaient gardé un peu de ton odeur, légère et fragile comme une empreinte de pied d’enfant.

La chambre n’avait pas été chauffée de l’hiver : le carrelage était froid, l’air un peu humide. Mi-assise, mi-couchée, la nuque appuyée contre la tête de lit en chêne, le manuscrit posé sur les cuisses, je te lisais à voix basse.

Malgré le froid et la solitude, j’avais le ventre en sueur. Alors, pour tourner les feuilles récalcitrantes, je mouillais mon index avec la salive de ma vulve marécageuse. J’en avais tellement envie que j’ai joui dix pages avant la fin de l’histoire.

M’en voudras-tu beaucoup si quelques coins de feuilles ont gardé la trace de mon désir ?


Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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