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Baiser au balcon
C’est bientôt le 14 juillet, Nathalie est tout excitée. Elle n’arrête pas de consulter les prévisions météo sur internet. Pourvu qu’il
ne pleuve pas ! Il faut dire que l’appartement de Nathalie donne sur l’Avenue Gambetta et que c’est là que passe le défilé du 14 juillet. Certes, l’Avenue Gambetta ce n’est pas les
Champs-Elysées, mais quand même ! Chaque année, on a droit à une petite heure de parade militaire avec fanfares et engins motorisés. Nathalie habite au troisième étage, elle y loue un
deux-pièces cuisine avec balcon, un de ces balcons à l’ancienne, avec balustres ouvragées en béton, style arts déco. Du balcon de Nathalie, on a une vue imprenable sur toute l’avenue et ses
événements. Grandes manifs des jours de grève, arrivée au sprint d’une étape du Tour de France, passage du cortège du Président de la République de visite en province, départ du marathon de
Pâques, tout cela c’est Avenue Gambetta. Sans compter les accrochages quotidiens, les chats écrasés au petit matin, quelques prostituées nigérianes près de l’abri-bus, un braquage de bijouterie
et le blocage de l’avenue par les producteurs de lait en colère. À chaque fois, Nathalie est aux premières loges.
Depuis son divorce, Nathalie invite chaque année un de ses collègues de travail à assister avec elle au défilé du 14 juillet, depuis son petit balcon à deux places. L’an dernier, c’était Anaïs la comptable, cette année, c’est moi. Je ne sais pas si je dois en être flatté, je ne suis pas spécialement fan de l’apparat militaire. Mais Nathalie est de bonne compagnie, plutôt jolie. Elle a les cheveux châtains, les yeux pers, le visage amène. Elle n’est pas très grande, mais arbore une belle poitrine et de solides hanches.
À tout hasard, je suis arrivé avec une bouteille de champagne que Nathalie a aussitôt mise au frais. Ce matin-là, le temps était à l’orage. Au loin, on voyait déjà de sombres amoncellements de cumulus. Pour l’instant, le ciel était encore dégagé au-dessus de la ville et une chaleur lourde montait de l’avenue où se pressait la foule des grands jours. On a commencé par déployer le drapeau tricolore au balcon, puis Nathalie m’a laissé seul quelques instants pour aller se mettre en tenue, comme elle disait. Elle est réapparue en jupe plissée bleue et chemisier blanc. La jupe était outrageusement courte et le chemisier laissait pointer ses sombres tétons sous le tissu vaporeux.
- Il ne manque plus que le rouge ! lui ai-je dit en manière de boutade.
- En es-tu si sûr ? a-t-elle répondu avec un drôle de sourire.
Le balcon est exigu, à peine plus large qu’une fenêtre. Les balustres sont hautes, le garde-corps presque à hauteur de l’estomac. Quand nous y sommes tous les deux côte à côte, nos hanches se frôlent, nos bras se touchent.
Le défilé s’annonce à grands renforts de musique. Ça commence par un détachement de sapeurs-pompiers aux casques étincelants, derrière deux gros camions rouge vif, gyrophares en folie. Ils ont même une fanfare qui fait un boucan d’enfer. Les gars marchent au pas, mais sans trop de conviction. Nathalie applaudit, ses seins se trémoussent d’enthousiasme. Après, c’est le tour d’un groupe d’une bonne centaine de fantassins, en uniforme kaki, bardés de médailles, fusil mitrailleur plaqué en travers de la poitrine. Ils occupent toute la largeur de l’avenue. Ça a l’air plus sérieux que les pompiers !
- Ils reviennent du Kosovo ! me lance Nathalie, les yeux mouillés d’émotion.
La foule applaudit, mais on sent comme une sorte de retenue craintive. Et s’ils avaient du sang sur les mains ?
Suivent une dizaine de camions bâchés, genre tenue de camouflage. Ils fument beaucoup et font trembler les vitres de l’appartement de Nathalie. Je la prends par l’épaule et la serre contre moi. Elle se laisse furtivement aller.
Puis une autre fanfare arrive, qui joue Sambre et Meuse. Nathalie en a la chair de poule, ça lui hérisse les poils de ses bras nus. Ma main descend le long de son flanc et se pose sur sa hanche qu’elle presse tendrement. Mais voici que surgit, au fond de l’avenue, un escadron de motards de la gendarmerie. Ils se tiennent bien droit, raides comme la justice, les gants blancs sur le guidon, fourragères tressées sur l’épaule. Ils roulent presque au pas, alignés en double chevron. Nathalie les regarde passer en silence, l’œil mauvais.
- Les salauds ! Il y a un mois, ce sont eux qui m’ont arrêtée pour défaut de ceinture et usage du portable au volant. Deux cents euros d’amende et trois points en moins sur mon permis. Tu te rends compte !
J’opine du chef et en profite pour glisser ma main entre ses cuisses qu’elle écarte volontiers.
- Ah, super, voilà les fusiliers marins !
Elle a retrouvé le sourire. Je n’ai pas vu défiler les gars de la marine, j’ai juste entendu leur pas cadencé sur le macadam. Moi, je suis agenouillé derrière Nathalie, la tête sous sa jupe plissée, devant son string rouge que j’écarte délicatement pour lui lécher la chatte. Afin de mieux admirer les beaux militaires, elle s’est penchée en avant ce qui relève sa large croupe. Je ne sais pas ce qui la fait le plus mouiller de ma langue ou du spectacle des uniformes. Le défilé s’éloigne. Nathalie me rejoint dans l’ombre des balustres. Elle sort ma queue du pantalon et me branle.
- J’aime les gros calibres, dit-elle, surtout quand ça décharge. Tu connais mon adage ? 14 juillet au balcon, feu au buisson !
On prend le temps de baiser, pendant que l’orage qui menace vide la rue de ses derniers badauds. On jouit presque ensemble aux premières grosses gouttes de pluie qui tombent dans nos coupes de champagne.
© Michel Koppera, mai 2009
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