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Baiser sous une tente
Avant de penser à baiser sous une tente, il faut d’abord la monter. Car je ne vous parle pas ici de ces abris décathloniens monoplaces qui se déploient spontanément à la manière des beignets de crevette dans une friteuse. Ça, c’est pour les randonneurs en montagne ou les SDF en perdition. Non, je vous parle d’une classique canadienne biplace, avec tapis de sol, mâts télescopiques, double toit, haubans et sardines.
On croyait avoir choisi l’emplacement idéal, un peu à l’écart, dans l’ombre d’un pin parasol. Mais, au retour de la plage, on doit se rendre à l’évidence : l’ombre, c’est pour le matin ! Tout l’après-midi, et jusqu’au crépuscule, notre tente est en plein soleil. Quant au calme, il ne faut plus trop y compter. Nous voici désormais coincés entre une caravane familiale –voire tribale – et une autre tente dont les haubans croisent les nôtres. Ses occupants venus du nord de l’Europe ont le verbe et les rires haut perchés.
Le soir venu, on a beau traînasser à la pizzeria, flâner sur la digue du front de mer, nous attarder à la terrasse d’un glacier, arrive le moment où il faut bien se résoudre à aller se coucher. Malgré la nuit, la chaleur dans la tente est encore suffocante. Même complètement à poil, on se croirait habillé d’un justaucorps molletonné. Mais pas question d’aérer : les moustiques sont aux aguets ! Alors, dans l’obscurité moite, le corps en étoile, Marylène ruisselle… De la nuque, des aisselles, de sa chatte épilée façon maillot que je lèche en silence. Obscurité et silence, telle est notre devise. Dans la caravane d’à côté, on regarde la télé à tue-tête. C’est votre dernier mot ? Nos voisins scandinaves en sont eux aussi aux préliminaires et roucoulent sans retenue, si proches qu’on a l’impression qu’ils partagent notre matelas pneumatique.
Loin de freiner nos ardeurs, cette promiscuité les attise. À la faveur des ténèbres, je m’imagine en train d’honorer la chatte de la sculpturale Suédoise que j’appelle Ulrica ; sans doute Marylène se croit-elle léchée par le beau Joran. Une main se faufile entre mes fesses et me masse les couilles. Nos corps se déhanchent, basculent, s’écartèlent, se cambrent de désir. Je suis sucé, caressé, branlé. Je touche des seins, des fesses, j’embrasse un téton grenu, une bouche familière. Une stalactite de sueur filandreuse me perle au bout du gland. À la télé de la caravane, c’est la pause pub ; les gamins en profitent pour réclamer un esquimau. Ulrica et Joran s’enfilent joyeusement, on entend le ressac de leurs sexes qui s’encastrent avec méthode. Nous sommes comme des fœtus quadruplés réunis dans le même ventre maternel, baignant dans la nuit amniotique de la canadienne. Nos corps se mêlent, s’emboutissent, s’emmêlent, s’aiment… Marylène bouscule ses interdits et se laisse aller aux plaisirs adultères et saphiques, prise entre ses deux mâles qui la pénètrent en simultané. Dans la caravane, c’est l’heure du journal télé : les nouvelles du monde ne sont pas bonnes. Nouveau cas de contrôle positif à l’EPO sur le Tour de France. Ulrica jouit une première fois en remuant bruyamment du cul. Marylène n’en a pas fini avec la bite de Joran qu’elle guide habilement entre mes fesses béantes. La bête à huit pattes s’assemble bientôt, sorte d’octopussy visqueux luisant de sueur, de salive et de mouillure, éphémère monstre polymorphe à quatre bouches, gardien des ténèbres lubriques, chimère hermaphrodite rugissante de désir. Ses tentacules s’agitent en tous sens. D’orgasmes repue, la bête agonise, se désarticule en soupirs ; les corps démêlés s’éloignent de nouveau et la bête meurt. Dans un long gémissement d’extase, notre matelas pneumatique se dégonfle et rend l’âme…
On reste quelques instants pantelants et poisseux à écouter le silence de la nuit.
Plus tard, en sortant des douches, on croise nos voisins scandinaves qui nous souhaitent aimablement une bonne nuit. Et quand, après quelques mètres, on se retourne, on les voit qui nous regardent. Ils nous adressent un signe très amical de la main et nous sourient.
© Michel Koppera, juillet 2009
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