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Baiser à l’étranger
À l’étranger, on ne baise pas comme dans son pays natal. L’exotisme commence dès la frontière, quand on se sent envahi d’un étrange sentiment où se mêlent appréhension et excitation.
Rien que l’uniforme des douaniers donne le frisson. Rachel prend les premières photos. Au bord de la route, les paysages sont grandioses. Difficile de croire qu’on vient de l’autre versant de la montagne, tout semble si différent, comme les plaques minéralogiques des voitures indigènes, les panneaux indicateurs aux carrefours, les stations de l’autoradio qui passent des chansons inconnues. On fredonne des mélodies d’amour dont on ne comprend pas un traître mot, et les jambes de Rachel m’apparaissent soudain plus fuselées, plus douces au toucher, ses seins qui pointent sous sa robe encore plus fermes.
À l’étranger, la nourriture est forcément aphrodisiaque. Je ne parle pas seulement du bois bandé, du ginseng ou de l’harissa, mais aussi de l’aquavit, des bières locales et de tous ces plats dont le nom est déjà un voyage. À l’étranger, on se permet de manger avec les doigts, on mélange hardiment le salé et le sucré. Chaque épice réveille un sens en sommeil, nous révèle la sensualité oubliée de chaque parcelle de notre corps et particulièrement de notre appareil digestif. Le piment met le feu aux sexes et aux rectums. En pays lointain, les feuilles de rose ont un arrière-goût de tapas pimentés et avouez qu’il n’y a rien de plus appétissant comme mise en bouche.
À l’étranger, il n’y a pas que les saveurs qui sont exotiques, mais aussi les sons et les odeurs. Les langues autochtones sont pleines d’accents qui titillent la libido ; on s’essaie au tilde, à l’Umlaut, aux diphtongues gutturales qui accompagnent la montée vers l’orgasme. Dans l’air, flottent des odeurs venues d’ailleurs. À l’étranger, des fleurs pourtant familières exhalent des parfums qu’on ne le leur connaissait pas, les crépuscules embaument et, par les fenêtres ouvertes, les senteurs de la nuit se posent sur nos peaux nues.
À l’étranger, la population est forcément typée. Que les peaux soient claires ou sombres, les cheveux blonds ou crépus, c’est toujours dans l’extrême. On fantasme et on imagine tout le reste. Sous leurs amples vêtements, les hommes cachent sans doute de splendides attributs : musculatures huilées, torses velus, couilles grosses comme des prunes, bites chevalines ; quant aux femmes, elles sont en perpétuelle chaleur, avec des seins de bimbo, des clitoris hypertrophiés et de profonds vagins huileux. Mais tout cela, ils ne le montrent pas, alors on croise leur regard et on se dit qu’on aimerait bien les épouser, mais ça ne dure que le temps d’un malentendu.
On traverse des villes en fête où des foules bigarrées et bruyantes se livrent à des danses rituelles d’un autre âge dont les déhanchements lascifs exacerbent l’érotisme sauvage. On y lâche des taureaux furieux, on y transporte en procession de gigantesques statues, on y regarde défiler des fanfares bariolées, on y applaudit des créatures improbables comme des dragons, des sirènes callipyges, des satyres cornus… La foule compacte se presse, s’oppresse, les culs se frottent, les ventres s’encastrent, les cuisses s’entremêlent… Dans le feu de la fête, Rachel se laisse caresser les fesses, je touche et retouche celles d’une belle étrangère. Tout s’achève fort tard dans la nuit par un immense brasier où se consument les idoles de bois et de carton. La foule hurle son ivresse. On se sent d’humeur amoureuse.
À l’étranger, sur les télés des chambres d’hôtel, on regarde des émissions animées par des présentateurs bavards, des téléfilms avec des acteurs parfaitement inconnus, des tunnels de pubs sans fin, des films X sans codage… Alors, avec Rachel, on se branle sur le grand lit défait. Sa peau brune sent bon le savon de là-bas et on se fait des déclarations d’amour : Ich liebe Dich, volim te, I love you, ik kou van jou, ti amo, anoa tiako, seni seviyorum, te iusbec, te quiero…
© Michel Koppera, août 2009
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