Mardi 14 septembre 2021 2 14 /09 /Sep /2021 08:00

      Rappel des 2 articles déjà consacrés à Atsuko :

Atsuko

Atsuko # 2

Atsuko

Pour Alain

Mardi, 15 h.

 C'était une belle et douce journée de printemps. Du dôme de la grande verrière qui faisait office de plafond tombait une pluie de lumière qui se répandait sur l'estrade dressée comme un autel au centre de l'atelier. Un peu en retrait du puits de lumière, assis en demi-cercle face à l'estrade, nous étions une vingtaine d'élèves, majoritairement masculins, chacun derrière son chevalet, à nous être inscrits à cette initiation au nu artistique intitulée : "Corps accords". Certains avaient opté pour la peinture à l'huile ou acrylique, d'autres pour le fusain. Pour ma part, au dernier rang, je m'en tenais au simple crayon gras.

Dans le fauteuil de velours rouge posé au centre de l'estrade, les jambes croisées, intégralement nue, se tenait "Mademoiselle Atsuko". Avec son habituelle grandiloquence, c'était ainsi que le maître nous l'avait présentée : "Mademoiselle Atsuko nous vient directement du Japon. À vous de tenter de rendre compte de la clarté solaire de sa peau, d'apprivoiser l'obscurité lumineuse de sa chevelure d'ébène..."

Les yeux dans l'ombre de la visière de ma casquette, je l'observais. Elle levait un peu la tête, le regard accroché à un point mystérieux, quelque part sur le mur blanc de l'atelier. Son visage n'exprimait rien : aucun sentiment, aucune émotion. Sa bouche esquissait un sourire énigmatique, comme pour défier tous nos regards posés sur son intégrale nudité.

– Pour commencer, vous allez dessiner son visage... Rien que son visage ! Et n'allez surtout pas vous imaginer que c'est ce qu'il y a de plus facile !

En effet, la tâche se révéla ardue car le visage de Mademoiselle Atsuko était semblable à celui des jeunes enfants : sans aucune ride, sans aspérités ni ombres, aussi impitoyablement lisse que celui d'une poupée de porcelaine. Il me fallut plus d'une heure avant de parvenir à un portrait un tant soit peu ressemblant... Une heure pendant laquelle elle se tint parfaitement immobile, royalement indifférente et lointaine. Lorsque le maître s'arrêta derrière moi pour voir mon travail, il ne fit aucun commentaire et s'éloigna rapidement.

Après une pause d'un quart d'heure pendant laquelle Mademoiselle Atsuko se retira derrière un paravent comme pour échapper à nos regards, la séance reprit. Dans un premier temps, elle s'assit dans la même position qu'avant mais, après que le maître lui eut glissé quelques mots à l'oreille, elle décroisa les jambes et écarta un peu les cuisses si bien que nous avions désormais une vue imprenable sur son ventre, sa discrète toison pubienne et sa vulve légèrement entrouverte.

– Son corps est à vous ! lança le maître en la désignant de l'index. Faites en sorte que votre dessin soit un vibrant hommage à sa beauté...

atsuko-1Il me fut difficile de ne pas trembler d'émotion lorsque la mine de mon crayon dessina la courbe de ses épaules et de ses seins, y planta les tétons au milieu de l'ombre des aréoles, glissa le long de ses cuisses fuselées et s'attarda enfin dans les plis de son bas-ventre... Dans l'atelier, on aurait entendu une mouche voler. Comme il le pouvait, chacun tentait de saisir la vérité du modèle qui malgré sa nudité crue demeurait un mystère. Cependant, à force d'observation minutieuse, je finis par percevoir d'infimes modifications sur le corps d'Atsuko. Ce fut d'abord ses tétons qui me parurent plus pointus et plus grenus... Puis, il me sembla que l'angle d'écartement de ses cuisses s'était agrandi au point que sa vulve m'apparaissait plus ouverte, que les lèvres vaginales étaient un peu plus charnues qu'au début... Bientôt, il n'y eut plus de doute possible : elle mouillait ! La cyprine suintait de sa vulve béante et scintillait discrètement sous la lumière tombée de la verrière. Le contraste était saisissant entre l'indifférence de son visage au regard absent et l'obscénité de son ventre ruisselant d'excitation.

Brusquement, à 17 heures précises, sans attendre que chacun eût achevé son dessin, le maître mit fin à la séance et nous donna rendez-vous pour le surlendemain :

– Pour la séance de mercredi, je vous demande de venir avec sept feuilles de papier dessin en format demi-raisin. Vous m'avez bien entendu ? Sept feuilles, pas une de plus ! Le moment venu, vous comprendrez pourquoi.

J'ai passé tout le mardi dans ma chambre d'hôtel à la solitude standardisée, à reprendre mes esquisses de la première séance, à essayer en vain de les améliorer, d'en affermir le trait, de leur donner l'illusion du vivant.

illustration originale de Gus

à suivre...

 

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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