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Etiemble, Blason d’un corps ( 1961 )
Editions Folio n° 623
à ce jour, ce livre est le plus bel hommage au corps de la femme que j'aie jamais lu. La langue y est à la fois savante et plaisante, et le propos magnifique
Page 120 (lors de la cérémonie de communion d’une de ses cousines, le narrateur adolescent se trouve dans la procession en compagnie d’Hélène, une « amie » de sa mère )
Au moment précis où la procession passait près d’une maison qu’elle savait amie, et le cas échéant complice, cette femme d’esprit planta le cierge entre les mains de ma tante : elle se trouvait mal et, craignant de s’évanouir, me pria de l’accompagner. À peine arrivée à la maison, Hélène parla de migraine, et de repos qu’elle devait prendre. À ma seule vue, on la comprit fort bien, et l’on nous enferma dans un salon pourvu d’un cosy-corner.
- Ecoute mon cœur, s’il bat fort. Mets ta main là.
Son cœur en effet battait, battait. Pour vérifier l’état du mien, Hélène bientôt me caressait la poitrine.
- Tu es aussi doux qu’une fille, ma parole.
- Oh ! non, Madame, c’est que je m’épile.
- Et tu m’appelles : Madame ! je t’adore ! Mais si tu m’aimes un peu, tu ne t’épileras plus. Promis ? Tu es un homme, Janot.
Elle me le prouva bientôt, ou si tu préfères, m’épargnant toute initiative, elle me conduisit prestement où elle avait envie d’en venir. Je me trouvai en elle sans savoir comme.
Page 126 ( de nuit, le narrateur avec Mayotte, son amante, sur la plage )
À l’instant où, dévêtu, j’allais me jeter à la mer :
« Non ! pas encore ! » t’écrias-tu. Et tu m’enserras, moi nu, de ton corps nu. Moite que je me sentais, le poil collé sur les seins, je tentai de me dégager afin de t’offrir un peu plus tard une peau bien décapée, salée de frais par l’eau de mer. Alors, retrouvant le geste enivré de la chatte dont je t’écrivais la dernière fois, tu me plantas au biceps tes ongles incarnats, et mordillas tendrement les poils de mes aisselles. Après quoi tu t’agenouillas dans le sable déjà refroidi ; à belles dents, à très belles et bonnes dents, tu rendis l’honneur à tous mes autres poils. Jambes écartées, les mains dans tes cheveux, je regardais la mer au loin, la purifiante. J’avais tort. Ma vraie mer, ma purifiante, c’était bien toi, là, toute proche. Ta salive, qui agglomérait en touffes les poils de mon sexe, m’était plus rafraîchissante que même un bain de minuit. Or, tandis qu’ainsi je rêvais, tes ongles enfoncés dans la chair de mes cuisses, très peu à peu relâchèrent leur prise. Doucement, doucement, tes seins glissaient le long de mon tibia, pour une caresse des plus suaves, et toute neuve. Beaux comme le plumage du paon mâle qui, après avoir longtemps bandé ses pattes frémissantes, enveloppe discrètement sous ce dais sa femelle et la dérobe à tout autre que soi pour la cocher, tes cheveux noirs et bleu, illuminés de lune, s’étalaient épars sur mes pieds.
Page 185
Mon père, je le découvris tard, ne trompait ma mère que superficiellement, mais de préférence avec de petites filles. Un après-midi qu’il se promenait sur l’Esplanade, pendant la foire, il s’arrêta devant un manège de ces bateaux qu’on balance très haut, d’avant en arrière, en tirant sur un filin. Une fillette de huit ou neuf ans suppliait son grand-père de lui en offrir une tournée, mais le vieillard, qui devait souffrir du mal de mer, refusait obstinément. En vain lui proposait-il des berlingots, ou d’aller admirer le dompteur de puces, la gosse, butée à obtenir sa tournée de bateau, lui tiraillait le bras en braillant : « J’veux aller en bateau ! j’veux aller en bateau ! » Après avoir d’un geste large enlevé son canotier, mon père offrir ses bons offices : il se ferait un devoir, que disait-il, une joie, d’accompagner la mignonne et de lui offrir la tournée. Tout fier de confier son enfant à un monsieur si distingué, le grand-père la lui livra. Au bout de deux minutes ou trois, la balançoire prit de la hauteur ; or, à la joie voyante et bruyante du grand-père qui en fit part à ses voisins, la gosse hurla comme de terreur : « Je lui avais bien dit qu’elle n’aimerait pas ça. C’est bien fait pour elle ! Ça lui apprendra. Têtue comme qu’est comme une petite mule. » Puis, les mains en porte-voix pour qu’elle entendît mieux : « Tu l’as voulue, ta tournée ! Eh bien, tu l’as ! Profites-en ! Amuse-toi bien ! Je t’en offrirai une autre, après celle-là, si tu veux. » Et de rigoler de quel cœur ! Comment et quand j’appris que mon père avait ce jour-là égaré son doigt dans le cul de la gosse, c’est une part de l’histoire qui pour toi n’importe guère
Je suis heureux que tu connaisses et apprécies
C'est autre chose, mais effectivement c'est à lire absolument !