Mardi 17 août 2010 2 17 /08 /Août /2010 13:33

 

Histoire d’O, Pauline Réage

Editions Jean-Jacques Pauvert ( 1954 )

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Pauline Réage était le pseudonyme de Dominique Aury ( née Anne Desclos). Le roman a fait l’objet d’une adaptation plutôt réussie en BD signée Guido Crépax ( 2 tomes : 1975-1984) et malheureusement d’une adaptation au cinéma réalisée par Just Jaekin ( il avait déjà commis Emmanuelle ) sortie en en 1975. On peut parler à propos du film de nanar cucul, à voir à la rigueur pour la rigolade, et encore ! 

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Pages 118-119

reage2Sans quitter le bras de son fauteuil, Sir Stephen lui dit alors d’ôter sa jupe. Sous les mains moites d’O, les agrafes glissaient mal, et elle dut s’y reprendre à deux fois pour défaire, sous sa jupe, son jupon de faille noire. Lorsqu’elle fut tout à fait nue, ses hautes sandales vernies et ses bas de nylon noir roulés à plat au-dessus de ses genoux, soulignant la finesse de ses jambes et la blancheur de ses cuisses, Sir Stephen, qui s’était levé aussi, la prit d’une main au ventre et la poussa vers le sofa. Il la fit mettre à genoux, le dos contre le sofa, et pour qu’elle s’y appuyât plus près des épaules que de la taille, il lui fit écarter un peu les cuisses. Ses mains reposaient contre ses chevilles, ainsi son ventre était-il entrebâillé, et au-dessus de ses seins toujours offerts, sa gorge renversée. Elle n’osait regarder au visage Sir Stephen, mais voyait ses mains dénouer la ceinture de sa robe. Quand il eut enjambé O toujours à genoux et qu’il l’eut saisie par la nuque, il s’enfonça dans sa bouche. Ce n’était pas la caresse de ses lèvres le long de lui qu’il cherchait, mais le fond de sa gorge. Il la fouilla longtemps, et O sentit gonfler et durcir en elle le bâillon de chair qui l’étouffait, et dont le choc lent et répété lui arrachait les larmes. Pour mieux l’envahir, Sir Stephen avait fini par le mettre à genoux sur le sofa de part et d’autre de son visage, et ses reins reposaient par instants sur la poitrine d’O, qui sentait son ventre, inutile et dédaigné, la brûler. Si longuement que Sir Stephen se complût en elle, il n’acheva pas son plaisir, mais se retira d’elle en silence, et se remit debout sans refermer sa robe. (…)


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Alors Sir Stephen se pencha vers elle et la prenant aux épaules la fit glisser sur le tapis. Elle se retrouva sur le dos, les jambes relevées et repliées contre elle. Sir Stephen, qui s’était assis sur le sofa à l’endroit où l’instant d’avant elle était appuyée, saisit son genou droit et le tira vers lui. Comme elle faisait face à la cheminée, la lumière du foyer tout proche éclairait violemment le double sillon écartelé de son ventre et de ses reins. Sans la lâcher, Sir Stephen lui ordonna brusquement de se caresser elle-même, mais de ne pas refermer les jambes. Saisie, elle allongea docilement vers son ventre sa main droite, et rencontra sous ses doigts, déjà dégagée de la toison qui la protégeait, déjà brûlante, l’arête de chair où se rejoignaient les fragiles lèvres de son ventre. Mais sa main retomba, et elle balbutia : « Je ne peux pas ». Et en effet, elle ne pouvait pas. Elle ne s’était jamais caressée que furtivement dans la tiédeur et l’obscurité de son lit, quand elle dormait seule, sans jamais chercher jusqu’au bout du plaisir. Mais elle le trouvait parfois plus tard en rêve, et se réveillait déçue qu’il eût été si fort à la fois et si fugace. Le regard de Sir Stephen insistait. Elle ne put le soutenir et, répétant « je ne peux pas », ferma les yeux. Ce qu’elle revoyait, et n’arrivait pas à fuir, et qui lui donnait le même vertige de dégoût que chaque fois qu’elle en avait été témoin, c’était quand elle avait quinze ans, Marion renversée dans le fauteuil de cuir d’une chambre d’hôtel, Marion une jambe sur le bras du fauteuil et la tête à demi pendante sur l’autre bras, qui se caressait devant elle et qui gémissait. Marion qui lui avait raconté qu’elle s’était un jour caressée ainsi dans son bureau, et que le chef de son service était entré à l’improviste et l’avait surprise.reage4-1

« - Tu t’es sauvée ? avait dit O

- Non, avait répondu Marion, il  m’a demandé de recommencer, mais il a fermé la porte à clef, m’a fait enlever mon slip, et a poussé le fauteuil devant la fenêtre. »

O avait été envahie d’admiration pour ce qu’elle trouvait le courage de Marion, et d’horreur, et avait farouchement refusé, elle, de se caresser devant Marion, et juré qu’elle ne se caresserait jamais, jamais, devant personne. Marion avait ri et dit : « Tu verras quand ton amant te le demandera »  

 

reage yarek godfrey

Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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